Bilan du Cambodge

Avant d’entamer nos aventures vietnamiennes, il est temps de dresser le bilan de notre séjour cambodgien. Le Cambodge est un pays que nous avons failli zapper car, lors de notre premier séjour aux temples d’Angkor il y a presque trois ans, le pays nous avait laissé une impression assez mitigée. Finalement, nous avons décidé de lui donner une deuxième chance et de le mettre sur la liste de notre périple. En vrai, c’est le prix très attractif du visa à l’ambassade du Vietnam à Phnom Penh qui nous a décidés.

Avons-nous eu raison? C’est ce que nous allons découvrir dans ce bilan.

Les chiffres

Durée du séjour

27 jours, sur un visa de 30 jours, donc c’est bien amorti. Pour être francs, nous y serions bien restés un peu plus.

Budget

1000 CHF tout rond! (907,75€) dépensés en riels et en dollars puisque la double monnaie est utilisée au Cambodge. Ce qui fait une moyenne journalière de 37 CHF (33,60€). Ce sont les logements qui sont particulièrement bon marché. La nourriture est un peu plus chère qu’ailleurs car en grande partie importée. Mais nous nous sommes fait plaisir et les visas (30$ par personne) sont inclus dans le budget donc, nous nous en sortons à bon compte.

Distance parcourue

614 km, de Poi Pet (frontière thaïe) – BattambangPhnom PenhKampotKep – Pre Chak (frontière vietnamienne) Ce n’est pas énorme mais nous avons renoncé à Sihanoukville et nous voulions un séjour relax avant la grande aventure du Vietnam.

Provinces traversées

Neuf : Banteay Mean Chey, Battambang, Phoutisat, Kampong Chnang, Kandaal, Phnom Penh, Kampong Spueu, Kampot, Kep.

Extrêmes d’altitude

Le niveau de la mer à Kep, 150 mètres dans le parc national de Kep. Pas de grands exploits d’altitude mais le Cambodge n’est pas très montagneux.

Extrêmes de températures

Entre 31 et 33 degrés tout le séjour, rien d’affolant. Des températures normales de saison sèche, pas trop élevées. Il faut juste se cacher du soleil en milieu de journée.

Coups de cœur / Coups de gueule

C’est ici que nous allons enfin savoir si un retour au Cambodge était une bonne idée! Comme d’habitude, nous commençons par le négatif.

Pas cool

Les transports

Nous avons sûrement été trop bien habitués en Thaïlande et en Malaisie mais nous trouvons les transports au Cambodge assez médiocres. Par rapport au niveau de vie, ils ne sont pas très bon marché. Les bus ne sont pas si mal mais les routes sont, à quelques petites exception près, complètement défoncées. Chose qui devrait changer avec les investissements chinois sur le réseau routier. Quant au train, il est d’une lenteur extrême sur une infrastructure défaillante et c’est vraiment inconfortable. Espérons que le réseau ferroviaire bénéficie également d’investissement car il y a du potentiel.

Trop bien!

Les gens

Déjà, il parlent un anglais très correct donc la communication est facilitée, ça commençait à nous manquer! Ensuite, ils sont très accueillants, souriants et super relax! Le stress est l’ennemi du Cambodgien. Enfin, à part quelques chauffeur de tuk-tuk et à Angkor, ils ne sont  pas trop rabatteurs. Bref, une population qui vaut la peine de connaître.

La gastronomie

Allons-nous réussir, une fois, à faire un bilan sans parler de bouffe? Sûrement pas! Nous sommes beaucoup trop épicuriens et il faut reconnaître que le Cambodge nous a régalés! Il y a plein de spécialités locales comme le boeuf lok-lak, le poisson Amok, le poivre de Kampot, le crabe de Kep, etc… En plus, les colons français ont laissé le pain, le café et les crêpes. Nous n’avons eu aucune mauvaise surprise culinaire sur l’ensemble du séjour et nous nous sommes à chaque fois régalés.

Les paysages

Même si ce ne sont pas les plus pittoresques que nous avons eu l’occasion de voir, les paysages cambodgiens nous ont tout de même plu, notamment les rizières avec leurs maisons sur pilotis, les montagnes du sud et la côte vers Kep.

Le billard

Chaque établissement au Cambodge possède une table de billard et nous en avons bien profité. Nous avons même augmenté notre niveau! Nous sommes passés de très nuls à juste nuls!

Des zones piétonnes

Enfin des villes où il fait bon être piéton! Chaque ville, y compris Phnom Penh, la capitale, possède au moins une promenade piétonne. L’Asie ne nous avait pas vraiment habitués à ça!

Bizarreries made in Cambodia

La double monnaie

Au Cambodge, la monnaie nationale est le riel. Mais ils utilisent également le dollar américain. D’ailleurs, c’est la seule monnaie qu’on peut retirer avec une carte étrangère. Partout, la double monnaie est acceptée avec un taux fixe de 4000 riels pour un dollar (parfois 4100 riels) Bref, il faut souvent faire des comptes d’apothicaires pour pas grand chose et souvent, les commerçants en profitent pour arrondir au dollar supérieur, ce qui rend la marchandise plus chère que dans les pays voisins.

French touch

De 1863 à 1953, le Cambodge était sous protectorat français et faisait partie de l’Indochine française. Il en reste quelques vestiges aujourd’hui.

  • Des centres coloniaux à Battambang et à Kampot
  • Les bornes kilométriques rouges et blanches
  • Le pain, le café et les crêpes
  • Les cafés, les terrasses et les boulangeries à la française
  • Quelques administrations sont encore indiquées en français même si l’anglais commence à prendre le dessus.
  • A Battambang, nous avons été « accueillis » en français par les chauffeurs de tuk-tuk.
  • Sur le passeport cambodgien il est écrit en français « Royaume du Cambodge ». Oui, notre occupation préférée dans les files d’attente de l’immigration est de jeter un œil discrètement sur les passeports de nos voisins pour savoir d’où ils viennent! Oui, nous sommes de sales curieux!
  • Il paraît que le roi lui-même maîtrise la langue de Molière

D’ailleurs, des trois pays ayant appartenu à l’Indochine française, le Cambodge est celui dont il en reste le plus de vestiges. C’est également le plus francophile et où la French touch est la plus présente. L’ambiance fait un peu Belle Epoque, une France un peu old school qui nous plaît beaucoup et qui n’existe plus vraiment en métropole.

Il nous semble que ce bilan parle de lui-même. Nous aurions été bien bêtes de bouder le Cambodge sur une simple mauvaise première impression, surtout que Siem Reap et le site d’Angkor ne sont pas du tout représentatifs du pays car très touristiques. Ce n’est pas l’endroit le plus pittoresque d’Asie mais nous avons été touché par sa simplicité, sa culture et sa douceur de vivre. On peut même parler là d’un véritable coup de cœur!

Kep la perle balnéaire du Cambodge, son marché aux crabes et ses îles paradisiaques

Le Cambodge possède une petite façade maritime sur le golfe de Thaïlande. Comme nous sommes des amoureux de la mer et que depuis Kampot il est assez facile de s’y rendre, nous ne pouvions pas manquer d’aller y faire un petit tour. Nous pensions nous rendre du côté de Sihanoukville mais c’est une ville qu’on nous a fortement déconseillée : trop sale, trop chère, trop touristique, trop chinoise, etc…  Nous nous sommes donc rendus du côté de Kep, petite station balnéaire idéalement située entre Kampot et la frontière vietnamienne.

Kep, qui s’appelait Kep-sur-Mer pendant le protectorat français, était la ville côtière la plus prestigieuse du Cambodge. Il faut dire qu’avec son climat sec qui rappelle la Méditerranée et ses pins, Kep a tout d’un village de riviera italienne où se retrouvaient les élites françaises et cambodgiennes. Malheureusement, les Khmers Rouges, ne goûtant pas du tout au charme du lieu, ont littéralement rasé la petite cité. Aujourd’hui, Kep a été en partie reconstruite.

Kep, c’est l’anti-Patong ou l’anti-Patttaya. Si votre but est d’écumer les bars et faire la fête, passez votre chemin! Ici c’est farniente et dolce vita. Nous avions déjà goûté à la douceur de vivre à Kampot, mais ici, la barre a été mise encore plus haut niveau tranquillité! La ville a été construite sur un cap, d’où son climat particulier.

Architecture khmère

Kep reste une station balnéaire et est principalement composée d’hôtels et de restaurants. Mais il existe une allée ou se concentrent monuments et bâtiments administratifs mettant à l’honneur l’architecture khmère. Même si tout est moderne,  l’architecture traditionnelle a été respectée. La fontaine représente l’ASEAN (Association of South East Asian Nations), une organisation économique et culturelle regroupant tous les pays d’Asie du Sud-Est, un peu comme le Mercosur en Amérique du Sud. Juste derrière la fontaine, la colonne est le monument en l’honneur de l’Amitié entre le Cambodge et le Vietnam. Pour rappel, en 1979, c’est l’armée vietnamienne qui est venue libérer les Cambodgiens de l’enfer des khmers rouges. Depuis, les deux pays gardent d’excellentes relations.

Kep Beach

Ce n’est pas la plage de rêve comme dans les îles du sud de la Thaïlande, mais elle ne se défend pas trop mal. Elle est située dans un écrin de verdure et ses eaux sont cristallines. Elle est surveillée par la statue de la « Dame-Blanche », qui aurait ét une reine de Kep et qui attend sagement sur son promontoire l’arrivée des pêcheurs.

Depuis la plage, il y a une superbe vue sur les îles alentours dont Rabbit Island, sur les montagnes de Bokor et aussi sur les premières îles vietnamiennes, la frontière se trouvant à une petite vingtaine de kilomètres à l’est. Par temps clair, il est également possible d’apercevoir l’île de Phu Quoc qui se trouve géographiquement au Cambodge mais qui appartient au Vietnam.

Le Crabe de Kep

Non, nous n’allons pas vous parler de cette statue de crabe au goût douteux, mais de gastronomie! (oui, encore!) A Kep, la spécialité locale, c’est le crabe bleu. Il est souvent servi grillé assaisonné avec juste un peu de sel et de poivre de Kampot. Une vraie tuerie! Il s’achète frais au marché local, judicieusement appelé « Crab Market » ou on peut directement le déguster sur des stands qui le cuisinent sur place. On le sert également de différentes façons dans les petits restaurants aux alentours du marché.

Kep National Park

Bonne nouvelle pour le Cambodge : vingt-cinq pour cent du territoire est composé de parcs nationaux ou de réserves naturelles! Kep possède son propre parc national qui a l’avantage d’être accessible à pied depuis la ville. Ce n’est pas le parc le plus pittoresque que nous ayons visité mais nous avons tout de même bien apprécié la balade en forêt. Les animaux ne s’observent pas facilement, hormis de magnifiques papillons, mais nous avons quand même aperçu de beaux spécimens d’oiseaux, des lombrics bizarroïdes, ainsi que des lézards rayés. Nous avons également entendu le cri d’un phacochère ou d’une espèce de cochon sauvage.

Parfois, la forêt se fait moins dense et nous avons droit à un joli dégagement avec vue sur la mer. Oui, il faut grimper pour accéder au parc national!

Koh Tonsay

En anglais, cette petite île au large de Kep s’appelle Rabbit Island (L’île du lapin), un nom qui nous laisse perplexe car il n’y a pas l’ombre d’un lapin sur l’île et, après avoir retourné la carte dans tous les sens, nous ne trouvons aucune ressemblance entre la forme de l’île et cet animal à longues oreilles. Pour rejoindre ce coin de paradis, il y a deux solutions : soit on prend un billet dans une agence du coin pour huit dollars par personne avec des départs à heures fixes, soit on privatise un bateau pour vingt-cinq dollars. Nous avons choisi cette dernière option en partageant notre embarcation avec un couple français et un couple allemand. On fait fort dans l’amitié européenne là! Le trajet nous est donc revenu à un peu plus de quatre dollars par tête et nous avons pu choisir nos horaires.

Sur Koh Tonsai, il n’y a pas de route, pas de véhicules, pas de wifi et l’électricité ne fonctionne que de 18 à 21 heures. C’est un véritable havre de paix à juste une petite vingtaine de minutes de bateau de Kep. Le seul bruit provient des vagues et du vent dans les feuilles.

Nous avions entrepris d’effectuer un tour d’ile à pieds mais c’était sans compter sur une mangrove très dense et impraticable qui nous a bloqué la route. Nous avons donc dû rebrousser chemin mais nous avons eu le temps d’admirer la flore et la faune du lieu car, à part quelques bungalows et cafés à l’arrivée des bateaux, l’île est complètement laissée à l’état sauvage. C’est une bonne nouvelle pour les mangroves car elles sont dans un très bon état. Malheureusement, ça n’empêche pas la mer de rejeter les déchets sur le rivage.

Comme la randonnée est compromise, nous avons profité des différentes plages de l’île. Il n’y a pas beaucoup de monde qui se rend sur Koh Tonsay donc certaines plages sont complètement désertes. Ce n’est pas la plage de rêve de sable blanc car, avec la proximité des mangroves, les fonds sont un peu vaseux mais l’eau est vraiment claire et à température parfaite pour la baignade.

Bonus

Comme Kep est construite sur un cap, il y a une ouverture sur l’ouest où nous pouvons observer un magnifique coucher de soleil. Les collines derrières lesquelles se cache le soleil se trouvent sur l’île vietnamienne de Phu Quoc

Kep a été notre gros coup de cœur au Cambodge. Playa, douceur de vivre, forêt tropicale, bonne bouffe : tout est réuni pour y passer un séjour de rêve à nos yeux! Ce sera également notre dernière étape cambodgienne. Oui, déjà! Mais nous avons fini vraiment en beauté notre séjour dans un pays qui aura été génial dans son esemble!

La suite, comme vous le savez déjà puisque nous vous le rabâchons depuis des semaines, ce sera le Vietnam. Nous allons rejoindre les parents de Fab à Hanoi, dans le nord du pays, en janvier. D’ici là, nous aurons quelques semaines pour en découvrir un peu le sud et le centre et nous faire une orgie de banh mi (le sandwich typique vietnamien), de phô et d’autres délices culinaires.

Kampot ou la douceur du sud du Cambodge

A Phnom Penh, nous nous sommes levés aux aurores afin de pouvoir prendre le train en direction du sud qui part une fois par jour à sept heures tapantes. Malheureusement, d’autres personnes plus prévoyantes ont été sur le pied de guerre bien avant nous car, à notre arrivée à la gare, le train était déjà archi complet. Ce n’est pas très grave, nous irons prendre le bus surtout que la station d’autobus est à courte distance à pied de la gare, pour le plus grand malheur des chauffeurs de tuk-tuk qui, malgré leur insistance, ne pourront pas nous transporter. Si le bus a l’avantage d’être bien plus confortable que le train, il n’est pas plus rapide, au contraire! Nous avons bouclé 152 kilomètres en six heures! La faute, notamment, à une sortie de Phnom Penh bien bouchée et à des routes à peine en meilleur état qu’en Birmanie.

Nous finissons tout de même par rejoindre notre but du jour, c’est-à-dire Kampot sans avoir totalement perdu une journée. C’est une petite ville très tranquille mais quand même vivante au sud du pays. La ville a connu son essor durant l’époque coloniale française grâce au commerce du poivre. Aujourd’hui encore, le poivre de Kampot est connu dans le monde entier. Il est d’ailleurs tout à fait possible d’aller visiter les plantations dans les alentours à prix plus que corrects. Mais ce sera sans nous : nous avons été carrément traumatisés par l’excès de poivre au Sri Lanka, nous sommes donc réticents à tout ce qui touche de près ou de loin à la saveur poivrée! Mais nous avons quand même pris sur nous pour surmonter ce traumatisme afin de goûter à LA spécialité locale et nous avons finalement dû reconnaître que quelques pincées de poivre moulu de Kampot (mais pas plus hein!) peut rendre un plat vraiment exquis.

Durian Roundabout

C’est un peu bizarre de commencer la visite par un rond-point mais c’est la première chose que nous avons aperçue en arrivant en ville! En quittant la Malaisie, nous pensions laisser derrière nous la fascination de la population locale pour le durian, le fruit dont l’odeur de pourriture et d’égouts est tellement insupportable qu’il est interdit d’en transporter dans les lieux publics. Raté! Les Cambodgiens en ont fait une énorme rond-point à son effigie qui se voit depuis presque toute la ville. Il a quand même l’avantage d’être un excellent point de repère pour s’orienter quand on n’est pas du coin.

Malgré l’originalité un peu wtf du rond-point, nous devons reconnaître qu’architecturalement, ce n’est pas si moche.

Centre historique

Kampot possède sûrement le plus beau centre colonial du Cambodge! Il y a de magnifiques maisons de l’époque française, souvent bien restaurées. Elles sont reconverties en cafés, restaurants ou boulangeries françaises donnant à la ville une vraie french touch bien sympathique. En tout cas, nous avons adoré y trainer! Et, cerise sur le gâteau, le trafic est très faible en centre-ville, il est donc très agréable de s’y promener à pied. Il y règne ici une vraie douceur du sud qu’on peut retrouver dans certains villages méditerranéens.

Les diverses administrations comme la mairie ou encore certains musées de la ville ont également pris leurs quartiers dans de magnifiques édifices coloniaux superbement restaurés. C’est parfait pour donner une belle image de marque de la cité.

Teuk Chou

Encore une ville qui s’est construite en bord de rivière. Celle-ci s’appelle Teuk Chou et nous vient tout droit du massif du Bokor, célèbre pour ses plantations de thé et de poivre et dont on peut apercevoir les magnifiques montagnes depuis la ville. Contre toute attente, le Cambodge possède les villes parmi les plus piétonnes d’Asie, pour notre plus grand bonheur. Kampot n’échappe pas à la règle avec sa large promenade sur les rives du Teuk Chou bordée d’édifices coloniaux et de cafés. Une vraie douceur de vivre toute méditerranéenne! Plus loin, l’atmosphère se fait moins urbaine avec un petit quartier de pêcheurs où le temps s’est vraiment arrêté.

Le magnifique pont en fer, sur notre photo ci-dessus, qui traverse la rivière s’appelle sobrement « Old Bridge » soit vieux pont en français. Ce sont les Français qui l’ont construit à la fin du XIXe siècle. Il a d’ailleurs un style un peu « à la Eiffel », vous ne trouvez pas? Il a été complètement détruit par le régime de Pol Pot puis fut reconstruit à l’identique dans les années 2000.

Lac Secret

Ce lac ne porte pas vraiment bien son nom puisqu’il est situé en plein centre-ville. Mais il est vrai que nous ne l’avons découvert qu’après deux jours et plusieurs balades en ville. C’est un lac artificiel où poussent des lotus, même s’ils ont un peu grise mine en saison sèche comme maintenant. Il est agrémenté de petits îlots où des statues dominent les lieux. Encore un autre havre de paix et un paradis pour piétons.

Kampot a vraiment été un gros coup de cœur pour nous. C’est une ville pleine de charme où il est possible de flâner sans but précis, de s’asseoir en terrasse prendre un café, super bon dans la région, goûter la délicieuse gastronomie locale ou encore faire le plein de culture et aussi, il faut l’avouer, craquer pour une délicieuse pâtisserie digne de ce nom sur une terrasse ombragée d’une des nombreuses boulangeries françaises de la ville.

Il y a également plein de possibilités d’excursions depuis Kampot, notamment dans le massif de Bokor ou dans les plantations de poivre. Il y a plein d’agences en ville dans lesquelles vous trouverez sûrement votre bonheur. Nous avons passé notre tour car nous avons un programme chargé qui nous attend au Vietnam. Nous voulons, en attendant, juste profiter du calme et de la douceur de vivre à la Cambodgienne.

Malgré sa modestie par rapport à ses grands voisins, le Cambodge nous enchante un peu plus chaque jour. Nous ne regrettons aucunement d’avoir donné une deuxième chance à ce petit pays et nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus les quelques jours qui nous restent.

Phnom Penh entre frénésie asiatique et calme à la Française

Notre séjour à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, a un but bien précis. Nous devons nous rendre à l’ambassade du Vietnam afin de demander notre visa. Mais nous sommes les rois du mauvais timing et notre arrivée coïncide avec un jour férié et tout est fermé, y compris les ambassades étrangères. Ce n’est pas grave, nous ne sommes pas si pressés. Nous en profitons pour aller découvrir les festivités de plus près.

Le festival de l’eau

Voici la raison pourquoi tout est fermé à Phnom Penh! Le festival de l’eau est une fête très importante au Cambodge, voire la plus importante! Elle a lieu chaque année entre fin octobre et début novembre lors de la pleine lune. Phnom Penh est un haut lieu des festivités avec ses courses d’aviron sur le Tonle Sap. Tout le pays (non, ce n’est pas exagéré!) se rend pour l’occasion dans la capitale afin de soutenir l’équipe de son village ou de son district. Les réjouissances durent trois jours et se clôturent par un magnifique feu d’artifice.

Mais nous n’avons pas passé tout notre séjour à faire la fête même si c’était vraiment cool de voir un festival de cet ampleur de près! Nous avons profité de l’attente de notre visa pour aller explorer cette ville et découvrir tout ce qu’elle a à offrir.

Phnom Penh historique

Phnom Penh était déjà la capitale du Cambodge lors du protectorat français sur l’Indochine. (1863-1953) Il existe quelques vestiges de cette époque, mais il faut bien chercher car, avec la construction anarchique de la ville, les bâtiments coloniaux sont bien cachés et ne sont absolument pas mis en valeur. C’est vraiment dommage car il y a vraiment de beaux spécimens. Mais tout n’est pas perdu, la French touch reste très présente dans la gastronomie locale et quelques petits restos ont gardé un charme très frenchy.

Phnom Penh moderne

Ou plutôt devrions-nous dire : Phnom Penh chinoise. Grâce aux investissements chinois, de nouveaux quartiers et des gratte-ciels futuristes poussent comment des champignons. Nous ne savons pas vraiment quoi en penser. Le Cambodge a besoin d’une aide financière extérieure, c’est indéniable mais là, nous assistons à une nouvelle forme de colonisation et on sait pertinemment que les Chinois ne font rien gratuitement. Il y aura un prix à payer que ce soit diplomatique ou commercial. Il faudra sûrement plusieurs années pour mesurer les conséquences de l’arrivée massive des Chinois mais en attendant, la ville est un véritable chantier et un véritable parc publicitaire où tout est écrit en mandarin.

Phnom Penh bouddhiste

Le bouddhisme étant très présent dans la culture cambodgienne, surtout après la chute du régime des Khmers Rouges où les Cambodgiens ont eu un grand besoin de spiritualité et on les comprend. Il est donc normal de trouver un temple (ou plusieurs!) à chaque coin de rue de la capitale. Il y en a tellement qu’il faudrait plusieurs vies pour tous les visiter! C’est toujours un régal pour les yeux, surtout avec l’architecture khmère et avec la restauration sur laquelle on n’a pas lésiné à Phnom Penh.

Les parcs

C’est LA bonne surprise de la ville! Près du Palais Royal, ont été aménagés plusieurs parcs urbains avec des fleurs et quelques monuments, certes modernes mais fidèles à l’architecture khmère. C’est surtout un endroit piéton au centre-ville! La circulation n’est pas vraiment infernale à Phnom Penh, surtout si on compare aux autres villes d’Asie du Sud-Est, mais les gens semblent n’avoir aucune idée du code de la route et les trottoirs sont souvent encombrés.

Tonle Sap et Mékong

C’est en plein centre de Phnom Penh que le Tonle Sap se jette dans le Mékong créant une grande étendue d’eau au centre de la ville et un grand bol d’air frais. C’est également ici que commence la plaine de l’immense delta du Mékong qui se jette dans la mer de Chine Méridionale quelques centaines de kilomètres plus à l’est, au sud du Vietnam. Une grande promenade piétonne, qu’on doit encore aux Chinois, a été aménagée et il y est agréable de se promener un peu à l’abri de la pollution et où, parfois, les cours d’eau nous donne une petite brise bien agréable dans cette torpeur tropicale.

Prison S21

L’histoire du Cambodge au XXe siècle est vraiment dramatique, encore plus dans les années 1970 lorsque les khmers rouges (l’armée révolutionnaire) étaient au pouvoir sous le joug du dirigeant Pol Pot, un dictateur sanguinaire et un des pires que l’Histoire mondiale ait connu. Pour comprendre un petit peu cette part sombre de l’histoire, nous nous sommes rendus au musée du génocide situé sur le site de l’ancienne prison S21. A la base, ce complexe était un simple lycée construit par les Français. La clique de Pol Pot en fit la prison la plus sécurisée du pays, mais aussi la plus cruelle et la plus meurtrière. Les salles de classes ont été séparées en minuscules cellules ou en salles de torture où se pratiquaient les coups de fouet, les simulacres de noyade ou encore l’électrocution dans le but de faire avouer aux détenus des crimes, souvent imaginaires, contre le pouvoir. Les fils barbelés, présents absolument partout, servaient à prévenir les suicides car seule la direction de la prison pouvait décider de la mort d’une personne. Mais les chances de survie étaient très minces, il y avait de fortes chances de se faire exécuter sous n’importe quel prétexte. Ceux qui y ont échappé sont morts de malnutrition ou de maladie. Lors de la libération de Phnom Penh par l’armée vietnamienne en 1979, les soldats ne trouvèrent qu’onze survivants sur environ 18’000 détenus durant le règne des khmers rouges. C’était une visite très enrichissante mais aussi bouleversante. Nous n’étions vraiment pas bien après la visite. Nous sommes toujours sidérés par la cruauté dont peut parfois faire preuve l’être humain. Mais nous comprenons mieux la propension des Cambodgiens à ne rien anticiper et à vivre au jour le jour. Après avoir vécu une horreur pareille, il est difficile de se projeter sur du long terme!

Nous n’avons pas tout de suite flashé sur Phnom Penh, surtout en arrivant depuis la tranquille Battambang. Mais après quelques jours, nous avons commencé à l’apprécier malgré ses défauts. Ce ne sera pas notre ville préférée mais nous y avons quand même passé un bon moment, surtout dans les restos. La gastronomie khmère influencée par la cuisine française est vraiment un régal pour les papilles!

Si vous avez lu le début de cet article, vous voudriez sûrement savoir si nous avons atteint notre objectif! La réponse est oui! Nous sommes en possession de notre visa vietnamien! Le procédé est super simple. Il faut préalablement charger le formulaire ad hoc sur le site de l’ambassade, l’imprimer et le remplir. Une fois que c’est fait, assurez-vous d’avoir une photo passeport et la somme demandée en liquide (le prix varie selon le pays duquel vous émettez votre visa). Faites juste attention qu’on ait bien pris en compte la durée de validité du visa que vous désirez, nous avons failli nous faire avoir et obtenir un seul mois au lieu des trois demandés. Il y a, en principe, un délai de 48 heures heures après lequel vous pourrez directement aller récupérer votre passeport avec un joli visa collé à l’intérieur.

Mais avant de partir à la découverte de ce nouveau pays, nous allons continuer notre exploration du Cambodge qui, espérons, nous réservera quelques bonnes surprises…

Battambang : french touch, charme provincial et vestiges coloniaux

Passer la frontière cambodgienne depuis la Thaïlande, ça se prépare car les douaniers ne sont pas réputés très intègres. Bien au contraire! Nous nous sommes donc préparés psychologiquement à ne lâcher aucun bakchich et à ne pas céder à la corruption. Nous avons tout prévu jusqu’au moindre détail :

  • Nous avons fait le détour par Poipet plutôt que de rester sur le Golfe de Thaïlande car la frontière ne se trouve pas au milieu de nulle part. Nous pouvons donc la traverser à pied et nous n’avons pas à verser une commission à un chauffeur de bus que nous serions obligés de prendre.
  • Nous avons préparé chacun trente dollars, le prix exact du visa, une photo ainsi que notre passeport.
  • Sur le formulaire d’entrée, nous avons indiqué une adresse bidon à Poipet pour bien montrer que nous avons tout le temps et aucun bus à prendre.
  • Nous avons prévu à boire et à manger au cas où il aurait fallu tenir un siège
  • Nous étions gonflés à bloc prêts à tenir tête au premier douanier corrompu qui croiserait notre route, et aux suivants.

Tout ça… pour rien! Personne n’a essayé de nous soutirer le moindre dollar! Nous ne savons par contre pas pourquoi nous avons passé entre les gouttes car nous avons été les seuls à ne pas devoir filer un petit billet en plus. Comme nous étions les seuls Occidentaux, nous supposons qu’ils ont préféré arnaquer les touristes asiatiques, plus dociles. Surtout que Fab, avec son mètre quatre-vingt-six, fait office de géant en Asie et peut être très impressionnant quand il s’y met.   Bref, en à peine dix minutes, nous avons obtenu notre visa et notre tampon d’entrée. Nous avons ensuite traversé une horrible zone franche remplie de casinos. Les jeux d’argent sont interdits autant en Thaïlande qu’au Cambodge, c’est pourquoi il y a ce mini Las Vegas dans cet endroit qui, officiellement , n’appartient à aucun des deux pays. Vu la facilité que nous avons eu pour passer la douane, nous avons eu tout le temps à Poipet pour comparer les compagnies de bus pour continuer notre route ainsi que de prendre notre premier repas cambodgien qui fut un vrai régal!

Nous ne sommes pas à notre premier voyage au Cambodge. Nous y avons fait un court séjour afin de visiter le site d’Angkor lors d’un voyage au Vietnam il y a presque trois ans. Nous ne retournerons pas visiter les temples, nous préférons nous consacrer au reste du pays mais c’est un lieu que nous vous recommandons chaudement, c’est vraiment splendide! Nous avions été assez mitigé sur le Cambodge à l’époque, surtout sur les Cambodgiens. Mais nous étions restés sur la zone méga touristique de Siem Reap où les rabatteurs sont vraiment insupportables. Nous allons donc donner une deuxième chance à ce pays et essayer d’en découvrir les trésors cachés.

Vu que la frontière est passée en un clin d’œil, que nous avons pu remplir nos estomacs et que nous avons trouvé des bus qui n’ont pas trop essayé de nous arnaquer, nous avons pu avancer d’une bonne centaine de kilomètres et déjà rejoindre une première étape : la ville de Battambang.

Battambang

Battambang est la deuxième ville du Cambodge. C’est difficile à croire tellement elle est d’une tranquillité toute provinciale. Pourtant, grâce à sa proximité avec la Thaïlande avec qui elle commerce ainsi qu’à ses cultures de riz, les plus importantes du pays, c’est une ville dynamique et économiquement autonome. C’est une ville bien agréable qui a gardé quelques beaux vestiges de l’époque coloniale française. La vie s’écoule tranquillement dans les petites ruelles bordées de cafés ou de boulangeries à la française.

Ville coloniale

La ville de Battambang a été fondée par les Khmers au XIe siècle déjà. Mais c’est sous le protectorat français (1863 – 1953) qu’elle a été développée. Nous pouvons observer les vestiges de cette époque dans le centre-ville de Battambang grâce à certaines maisons coloniales encore debout. Elles sont dans un état de conservation inégal et souvent dissimulées derrière des kilomètres de fils électriques tirés anarchiquement mais elles donnent au centre-ville un certain cachet. Il y a également des petits cafés, des bars à vin et des boulangeries qui viennent renforcer la french touch de Battambang.

Bouddha

Comme ses voisins, le Cambodge est majoritairement bouddhiste. La ferveur religieuse est très grande. Battambang, malgré sa taille modeste, possède de nombreux temples et statues dédiées à Bouddha. Nous ne nous y sommes pas trop attardés car nous n’avons pas enfilé de tenue ad hoc et qu’après la Thailande et la Birmanie, nous sommes un peu lassés de tous ces temples bouddhistes même si l’architecture khmère est spécifique, très belle, et ne ressemble pas aux deux autres pays cités plus hauts.

Sangker River

La rivière Sangker traverse la ville de Battambang avant de se jeter dans le Tonlé Sap qui lui, se jette dans le Mékong à Phnom Penh. Jusque là, rien d’extraordinaire même si le mot Mékong titille notre imaginaire. Ce qui est sympa, en revanche, ce sont ses deux rives entièrement dédiées aux piétons grâce à une grande promenade et des petits parcs interdits à tout véhicule à moteur. Déjà que le centre-ville est relativement calme et peu engorgé de trafic, l’impression de tranquillité est renforcée le long de ce cours d’eau. Nous qui sommes habitués aux grandes villes asiatiques anarchiques et au trafic infernal, nous sommes contents de pouvoir enfin marcher un peu sans craindre pour notre intégrité physique à chaque pas.

Nous ne nous attendions vraiment à rien mais nous avons adoré Battambang. Certes, c’est une petite ville tranquille et les vrais aventuriers auraient tendance à vite s’ennuyer ici. Mais nous, nous avons profité pendant quelques jours de la dolce vita, de la gentillesse des gens, des vraies pâtisseries (Enfin!) et de boire des pastis dans des jolis petits troquets so frenchy installés dans de superbes édifices coloniaux.

Cette première étape nous aura démontré qu’il ne faut pas rester sur une mauvaise impression et qu’effectivement, le Cambodge mérite une seconde chance. Espérons que la suite soit aussi prometteuse…