Arequipa, la ville blanche au cœur du Pérou

Nous sommes restés plus de temps que prévu à Arica. Nous étions pourtant plus que prêts avec nos sacs empaquetés et nos billets de train en poche. Mais voilà, les soupes de poulets dégueu et à l’hygiène douteuse de Bolivie ont eu raison de notre estomac et nous sommes restés cloués au lit plusieurs jours avec une bonne tourista. Ma foi, c’est le lot de tout voyageur. Heureusement, nous avons fini par nous en remettre et avons pu continuer notre périple en direction du nord.

Sortir du Chili fut bien plus facile et rapide que d’y entrer et les douaniers péruviens n’ont pas fait preuve d’excès de zèle pour nous laisser entrer dans le pays. Il y a juste pour les durées de séjour qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord : Van a reçu un visa de 60 jours tandis que Fab a eu droit à un visa de 90 jours! Allez savoir pourquoi! En passant la frontière nous avons joué aux Marty McFly puisque nous avons voyagé dans le temps en reculant de deux heures, le fuseau horaire chilien étant bizarrement aligné sur l’argentin.

Notre première étape au Pérou fut Tacna, petite ville sans intérêt mais qui nous aura permis de changer nos premiers soles (oui, on paie en soleils au Pérou!) et de prendre 500 petits mètres depuis le niveau de la mer à Arica avant de remonter dans les hautes altitudes andines. Nous nous sommes quand même arrêtés devant la superbe façade de la cathédrale de Nuestra Señora del Rosario qui, malgré son apparence Renaissance, n’a pas été construite par les Espagnols. Elle date de la fin du XIXe siècle et a été conçue par un bureau d’architectes local directement affilié à la société Eiffel (Oui, ceux de la Tour Eiffel à Paris!)

Nour reprenons un bus tout aussi confortable que ceux que nous avons connu en Argentine. Le trajet nous a pris sept heures mais nous avons traversés les super paysages du désert d’Atacama côté péruvien. Nous n’avons presque pas vu le temps passer!

Arequipa

Arequipa est la deuxième ville du pays après Lima mais elle est beaucoup plus calme que la capitale! Elle dépasse pourtant le million d’habitants! Elle est entourée de volcans que nous peinons à apercevoir à cause des nuages. La ville a été fondée en 1540 par le castillan Garci Manuel de Carbajal dans un lieu déjà habité par les Incas. Son centre-ville, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mélange d’ailleurs les deux architectures, coloniale espagnole et inca. C’est d’ailleurs un des plus grands centres historiques d’Amérique du Sud (332 hectares!) et son architecture particulière a inspiré d’autres villes comme Cuzco ou Potosi. On parle même d’école architecturale d’Arequipa!

Plaza de Armas

Au Pérou, c’est facile, si tu es perdu dans une ville et que tu en cherches le cœur, demande la Plaza de Armas, toutes les places centrales péruviennes s’appellent ainsi! Celle d’Arequipa est particulièrement belle, toute blanche bordée de superbes bâtiments à arcades appelés en Amérique latine ainsi qu’en Andalousie cabildos. Lors de sa fondation, la place était bordée de bâtiments aux façades colorées, comme dans le reste de la ville mais tout a été bien endommagé en 1844 lors d’un terrible incendie. Lors de la restauration de la place, on laissa les façades blanches. Cette couleur particulière provient du « sillar », une sorte de pierre ponce qui provient directement de la chaîne volcanique qui entoure Arequipa.

La cathédrale est un joyau qui domine la place sur toute sa face nord. C’est le plus grand bâtiment néoclassique de tout le Pérou! Il y a plus de 70 colonnes qui ornent sa façade principale. Elle a été construite à la fin du XVIIe siècle comme le reste du centre historique et restaurée dans un style un peu plus classique après l’incendie de 1844. C’est un des monuments coloniaux les plus impressionnants que nous n’ayons jamais vus!

Couvent Santa Catalina de Siena

Construit en 1579 par le castillan Francisco de Toledo, c’est le plus grand couvent au monde! (plus de 20’000 mètres carré!) Il est, à l’instar de la Plaza de Armas, construit en « sillar », la pierre volcanique blanche ». A l’époque, il accueillait les filles illégitimes, fruit des amours interdits des colons avec les esclaves créoles, qu’on forçait à y entrer afin de les empêcher d’avoir une vie dans la société « normale » et surtout d’avoir des enfants métis! Oui, la colonisation nous laisse des villes historiques d’un patrimoine extraordinaire mais l’histoire est vraiment moche et cruelle! Il pouvait y avoir jusqu’à trois cents femmes et enfants vivant conjointement dans l’enceinte du couvent. Cette pratique a néanmoins été interrompue en 1747 lorsque une nouvelle communauté religieuse y fut fondée. Une quarantaine de sœurs carmélites y vivent encore aujourd’hui dans un relatif isolement. Bien que le couvent se situe au centre-ville, le bâtiment est isolé du reste de l’urbanisation par une immense muraille laissant les habitantes du lieu dans une autarcie quasi totale.

Arequipa n’était, à la base, pas prévue au programme et fait partie de notre itinéraire bis depuis que nous avons quitté prématurément la Bolivie. Nous pensions entrer au Pérou par le lac Titicaca mais la pluie, les grèves et les barrages routiers nous ont fait changer de plans. Mais nous ne regrettons aucunement ce plan B. La ville est superbe, les gens sont sympas et la gastronomie locale est bien meilleure qu’en Bolivie même si nous avons de la peine à comprendre le concept de toujours servir du riz accompagné de pommes de terre. Nous sommes persuadés qu’elle vaut amplement le détour au même titre que Potosi et Sucre que nous avons renoncé à visiter.

Arequipa est le point de départ pour une excursion au Cañon de Colca que nous aurions adoré aller découvrir. Mais voilà, la météo n’est pas beaucoup plus clémente de ce côté-ci des Andes et nous avons dû renoncer à cette visite. Le temps a été tellement gris pendant tout notre séjour que nous n’avons pas aperçu le moindre centimètre d’un volcan. Pourtant, à ce qu’il paraît, il y en a partout tout autour de la ville.

Malgré le temps maussade, Arequipa est une superbe ville à visiter et également un bon palier pour s’acclimater aux hautes altitudes andines puisqu’elle culmine à 2335 mètres.

11 réflexions sur « Arequipa, la ville blanche au cœur du Pérou »

  1. Fabuleux voyage que le vôtre et du coup aussi un peu du nôtre 😉.
    Que ce périple continue à vous combler et à nous régaler autant par les images, que les commentaires… si un jour vous revenez chez nous votre voie est toute trouvée, si bien sûr l’heure de la retraite n’aurait pas encore sonné 😉.
    Bisous et bon voyage 😍

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    1. Coucou Valérie!

      Merci pour ton message, ça fait super plaisir!
      C’est touchant de savoir que vous avez autant de plaisir à lire nos articles que nous avons à les partager!
      Et ne t’inquiète pas, il y en aura encore plein d’autres avant notre hypothétique retour!
      Gros becs péruviens et merci de ton soutien!
      Van et Fab

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