Notre séjour à l’intérieur des terres était vraiment sympa et très instructif mais il nous tardait de retrouver l’océan. Même si nous sommes nés dans les Alpes, nous ne pouvons renier notre côté méditerranéen très prononcé. Il nous faut donc revoir la mer assez régulièrement pour ne pas sombrer dans une profonde déprime. Oui, nous sommes vraiment graves!
Nous embarquons à bord du train Express, qui porte le nom d’Express juste pour faire joli, pas pour sa rapidité! Nous passons six longues heures à être secoués de toutes parts mais nous voyons quand même des paysages sublimes par la fenêtre. Depuis Colombo, la ligne de chemin de fer longe toute la côte de l’océan Indien et, au coucher du soleil, nous en prenons plein les yeux! Il a juste fallu oublier notre carrière passée dans la sécurité ferroviaire sinon nous n’aurions jamais osé monter dans le train et encore moins y rester!
Nous débarquons d’abord à Bentota, une petite station balnéaire sur la côte sud-ouest afin de profiter de la plage et de la douceur de vivre. Le village n’a pas vraiment d’intérêt et est beaucoup trop germanophone à notre goût. Nous n’avons rien contre les Allemands à part leur côté trop carré, mais quand tout est écrit dans la langue de Goethe, ça nous rappelle les traumatismes des cours d’allemand que nous avons dû endurer pendant nos années scolaires. Par contre, la longue plage de sable fin vaut vraiment le détour et la température de l’océan est vraiment agréable.





Galle

A une bonne heure de train de Bentota, se trouve Galle (il faut prononcer Goal, à l’anglaise) à l’extrême sud-ouest du pays. Les Portugais (encore eux!) ayant découvert l’emplacement idéal du lieu ont décidé d’y installer un comptoir et en firent le plus grand port de l’île de l’époque. Le nerf de la guerre était toujours la cannelle pour les pasteis de nata! Puis les Hollandais (encore eux!) ont chassé les précédents afin de s’y installer et enfin, les Anglais (encore eux!) s’y sont installés et ont annexé tout le Sri Lanka à l’empire britannique. Grâce à cette histoire très riche et mouvementée, nous pouvons, encore aujourd’hui, admirer le superbe centre-ville colonial ainsi que les remparts de l’ancien fort, le tout inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Centre historique

Le centre-ville dégage une atmosphère toute européenne avec ses cafés et ses maisons coloniales basses, hollandaises pour la plupart même si les influences anglaises et portugaises se devinent également. La ville a été superbement restaurée après avoir été fortement touchée par le tsunami de 2004 qui fit des milliers de victimes et de nombreux dégâts. Heureusement qu’il reste le trafic infernal des rickshaws et les fils électriques tirés de manière anarchique pour nous rappeler que nous sommes bien en Asie du Sud!







All Saints Church

Cette église anglicane a été construite en 1871, en pleine époque britannique. Elle fait très campagne anglaise avec son architecture gothique victorien et se dresse telle un géant au milieu des constructions plutôt basses de la ville. On s’attendrait presque à y voir sortir la famille royale britannique!



Eglise réformée hollandaise

Les Hollandais avaient emmené avec eux le protestantisme et avaient réussi à convertir quelques autochtones à leur confession. Aujourd’hui, cette religion a pratiquement disparu de l’île. Les protestants se sont soit expatriés, soit convertis au catholicisme. Cette église, construite en 1755, dans le style baroque colonial à la mode à l’époque, est un des derniers vestiges du protestantisme au Sri Lanka.




Le fort

Tout le centre historique, situé sur un cap, est entouré de remparts appelés sobrement « le fort ». Nous devons les toutes premières fortifications aux Portugais, en 1588. Au XVIIe siècle, les Hollandais entreprirent de renforcer les remparts. C’est ce que nous pouvons encore observer aujourd’hui. Galle est la plus grande ville fortifiée construite par des Européens en Asie. Il y a une belle promenade qui fait le tour du fort où nous pouvons observer les murailles qui sont superbement conservées ou restaurées!




Déjà, le patrimoine historique de la ville de Galle est vraiment de ouf! Mais en plus, la ville se situe sur un cap s’avançant dans l’Océan Indien. Imaginez donc un peu la vue sur les eaux turquoises et les récifs de corail lors d’une promenade sur les remparts!
Le phare

A la fin de la promenade sur les remparts, nous arrivons au phare. Relativement récent, il a été érigé en 1938. Pourtant, c’est le phare le plus ancien encore en activité du pays! C’est un des derniers héritages de l’époque britannique puisque le Sri Lanka a obtenu son indépendance dix ans plus tard, en 1948. Avec ses 26 mètres de haut, il est plutôt modeste mais il est quand même situé dans un des endroit les plus ouf que nous ayons visité!



La Playa

En plus d’avoir un fort et un centre-ville exceptionnels, Galle possède une superbe plage! Certes, elle est petite et coincée entre les murailles, mais elle en jette! C’est la typique plage tropicale de carte postale avec le sable blanc, l’eau turquoise et qui est bordée par une superbe végétation luxuriante!
Bonus!

Galle possède un patrimoine historique de ouf, une forteresse de malade, une situation privilégiée sur l’océan Indien ainsi qu’une petite plage de rêve. Nous aurions pu nous arrêter là. Mais non, nous sommes sortis au crépuscule pour admirer un superbe coucher de soleil!
Nous avons eu un vrai coup de cœur pour Galle malgré son côté touristique. Les villes sri lankaises sont construites anarchiquement, sans logique et ne ressemblent vraiment à rien! Trouver un centre historique superbe au milieu de remparts bien conservés et au bord de l’Océan Indien a été une belle surprise pour nous!
Il y a néanmoins un bémol, et pas des moindres! Contrairement à Malacca, les Portugais sont partis avec la cannelle mais sans laisser la recette des pasteis de nata (les fameuses pâtisseries à tomber) et les Hollandais en ont profité pour refiler leur Gouda que seuls eux considèrent comme du fromage! Les Sri Lankais ont vraiment perdu au change sur ce coup-là! Mais Galle est déjà gagnante sur tous les autres aspect qu’il fallait quand même lui laisser un petit point négatif.













10 réflexions sur « Galle, un joyau colonial au bord de l’Océan Indien »