Après un mois passé dans le pays des pharaons, il est temps de vous dresser notre traditionnel bilan!
Comment voyage-t-on en Egypte en temps de Covid?
Nous avons dû montrer patte blanche, c’est à dire notre certificat Covid avant le départ et à l’arrivée avant de passer la douane. A l’aéroport de Dar es Salaam on nous l’a scruté attentivement. Par contre, à l’arrivée au Caire, on y a à peine jeté un coup d’œil.
Sur place, c’est aussi open bar qu’en Tanzanie. Les gens portent plus ou moins le masque dans le métro du Caire et son port est obligatoire dans la gare de Louxor, c’est tout. S’il y avait des mesures, nous les aurions bien entendu respectées mais nous sommes quand même contents d’avoir du rab dans notre trêve Covid.

En chiffres
Durée du séjour
27 jours puisque nous n’avons pas pu prolonger notre visa de 30 jours.
Budget
18500 EGP (livres égyptiennes) soit 1038€ ou 1086,15 CHF, ce qui fait une moyenne journalière de 685 EGP soit 38,45€ ou 40,20CHF. Nous sommes dans un très bon budget étant donné qu’il faut y compter un visa coûtant 25$ par personne ainsi que toutes les visites de sites historiques que nous avons faites! La nourriture et le train sont particulièrement bon marché et ont fait pencher la balance vers le bas.
Distance parcourue
2092 kilomètres : Le Caire – Gizeh – Le Caire – Louxor – Assouan – Barrage d’Assouan – Assouan – Louxor – Hurghada – Al Quseir – Marsa Alam – Hurghada, principalement en train et en bus.
Gouvernorats traversés
9 : Le Caire, Gizeh, Beni Souef, Assiout, Sohag, Qena, Louxor, Assouan et Mer Rouge.
Extrêmes d’altitudes
Le niveau de la mer au bord de la Mer Rouge et 194 mètres à Assouan. Nous battons certainement le record de l’altitude moyenne la plus faible.
Extrêmes de température
15 petits degrés au Caire et 26 degrés à Hurghada. Ce sont des températures de milieu de journée. Pendant la nuit, nous avons eu des températures qui sont descendues jusqu’à 5 degrés et sans chauffage! Nous sommes allés en Egypte juste un mois trop tôt, il commençait vraiment à faire bon la dernière semaine de notre séjour.

Préjugés sur l’Egypte
L’Egypte est un des pays, avec les Etats-Unis, sur lequel nous avons entendu le plus d’idées reçues. Nous allons découvrir si elles sont fondées ou pas par rapport à notre expérience.
L’Egypte, c’est dangereux
Sur la route oui! Sinon ce n’est pas plus dangereux qu’ailleurs. On doit cette idée reçue aux différents attentats qu’a connus le pays. Mais des attentats, il y en a eu aussi en France et en Espagne et on n’arrête pas d’y vivre pour autant. Evidemment, il faut observer les règles élémentaires de prudence mais comme dans n’importe quel pays du monde.
En Egypte, les rabatteurs sont insupportables
Sur la corniche à Assouan, ils sont effectivement pénibles mais ce n’est pas pire qu’à Bali. Il y a quelques rabatteurs également à Louxor mais ils ne sont pas insistants. Ailleurs, nous ne nous sommes fait rabattre que très rarement. Il faut dire qu’avec son faciès très méridional, Fab se fait souvent passer pour un Arabe et que, peut-être, il attire moins les rabatteurs que les autres touristes.
L’Egypte c’est pollué
Au Caire, c’est encore pire que ça! L’air y est irrespirable. Pourtant, nous y étions en janvier et il y faisait froid. Nous n’osons pas imaginer la qualité de l’air pendant les grosses chaleurs estivales! Dans les autres grandes villes, nous sentons que l’air n’est pas top mais c’est supportable. Il faut dire que le parc automobile égyptien est particulièrement pourri avec des antiquités sur pneus très polluantes.
En Egypte, il faut tout le temps lâcher un bakchich
Non! En fait, le sujet du bakchich divise la population égyptienne. Certains nous l’ont demandé avec un culot qui dépasse l’entendement surtout, qu’en général, ils ne nous offraient aucun service en échange. Demandes qui se sont chaque fois soldées par un refus ferme de notre part. D’autres tentaient de l’obtenir en essayant de ne pas nous rendre totalement la monnaie lors d’un achat. Là non plus, avec nous, ça n’a pas fonctionné. Mais nous avons croisé beaucoup de gens qui s’insurgent contre ce genre de pratique et qui sont parfaitement conscients que ça ternit l’image du pays. Finalement, les seuls « bakchichs » que nous avons donné étaient quand nous arrondissions, de notre plein gré, la somme demandée vers le haut et là, il y en a même, qui nous les ont refusés!
L’Egypte, c’est en plein désert
Oui! Et pour être précis, elle est même à cheval sur deux déserts différents : l’arabique à l’est et le libyque à l’ouest. Mais le Nil apporte une véritable bande de verdure en son centre et nous avons été étonné de toute la végétation qu’on peut y trouver.
L’Egypte, c’est très conservateur
En Nubie c’est totalement vrai! Au point qu’à Assouan, les femmes et les hommes sont séparés sur le bateau qui traverse le Nil, traversée qui dure trois minutes. Imaginez tout ce qui pourrait se passer de répréhensible dans ce laps de temps! Dans le Vieux-Caire, c’est aussi bien conservateur. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Caire islamique! Dans le reste du pays, c’est un peu moins flagrant. En tant qu’Occidentaux, nous ne sommes pas trop concernés par tout ça sauf pour les habits qu’on doit porter longs. Du côté de la Mer Rouge, c’est beaucoup plus ouvert et nous pouvons nous promener en short sans subir le regard insistant des locaux.
Si les idées reçues sont parfois vraies, il n’y a pas de fumée sans feu, elles sont souvent beaucoup plus anecdotiques en vrai.

Coups de coeur / Coups de gueule
Comme d’habitude, nous vous partageons tout ce que nous avons aimé, ou pas. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous parlerons encore une fois des points négatifs en premier.
Coups de gueule
Les petites magouilles
Ce ne sont jamais de grosses arnaques et ce n’est pas du tout systématique mais certains essaient de nous soutirer quelques livres par tous les moyens. Ils ont l’art d’entretenir une certaine confusion pour mieux nous avoir. Il faut constamment être vigilants et c’est usant à la longue surtout que, parfois, ça nous pousse à être méfiants avec des personnes qui ne le méritent absolument pas. Nous savons que dans la culture arabe l’art de la négociation est très important et que souvent, certains recourent à ces subterfuges juste pour entamer une discussion. Mais d’autres prennent juste les touristes pour des porte-monnaie sur pattes et c’est tout simplement du foutage de g…!
Avoir froid à l’intérieur
En hiver en Occident, nous sommes habitués à avoir du chauffage et de rentrer dans des pièces agréablement tempérées quand il fait froid dehors. Mais en Egypte, les pièces ne sont pas chauffées. Quand pendant la nuit, la température descend à 5 degrés dans le désert, tu as compris ta douleur! Nous avons passé quelques nuits et quelques réveils bien difficiles. Mais voilà, pendant la majeure partie de l’année, l’Egypte souffre beaucoup plus de la chaleur que du froid. Nous comprenons totalement qu’on n’investit pas dans du chauffage juste pour quelques semaines par an.
L’air sec du désert
Nous nous habituons sans peine à la chaleur moite des Tropiques mais pour le désert c’est une autre histoire. L’humidité de l’air oscille entre 20 et 30% et la sécheresse met nos bronches et notre peau à rude épreuve. Sur le littoral, nous avons eu, pendant trois jours, une sorte de mistral local qui a accentué cette sensation d’air sec et qui nous a refilé un bon mal de tête. Se réveiller tous les matins avec les mêmes symptômes qu’une bonne gueule de bois dans un pays qui ne sert pratiquement pas d’alcool est quand même un comble!
Le bétonnage du littoral de la mer Rouge à Hurghada
Nous nous plaignions de l’Espagne mais à Hurghada, c’est encore pire! Il n’y a pas un centimètre de plage qui est accessible au commun des mortels et la côte est bordées d’immeubles moches et de gros complexes hôteliers. Comme plusieurs crises sont passées par là, il reste des dizaines de chantiers inachevés qui commencent déjà à se délabrer. Bref, un gros gâchis et une aberration écologique qui dépasse l’entendement!
Coups de coeur
Les gens
A quelques exceptions près (voir plus haut), les Egyptiens sont vraiment adorables. Ils ont l’entraide dans leur ADN et sont vraiment d’une extrême bienveillance. Nous sommes même parfois décontenancés par tant de gentillesse et de sollicitude. Leur niveau d’anglais est très bon et il est très facile de communiquer avec eux.
La gastronomie
Une vraie bonne surprise! Nous avons eu l’expérience du désert à Oman où la gastronomie est vraiment décevante, nous nous attendions donc à rien au niveau gustatif à notre arrivée en Egypte. Grave erreur! Nous avons sous-estimé le Nil et sa capacité d’irrigation. Du coup, il y a plein de bonnes choses qui poussent dans la Vallée du Nil dont des aubergines qu’on sert marinées avec une fabuleuse sauce à l’ail. La cuisine égyptienne ressemble à celle du Moyen-Orient mais en mieux! C’est riche en fruits, en légumes, en légumineuses et surtout en épices qui donnent aux plats une saveur incroyable! L’Egypte a sa propre variété de falafels, ils ne sont pas faits à base de pois chiches comme partout ailleurs mais avec des haricots verts qui leur donnent une couleur particulière et un goût un peu différent mais très bon! Nous nous sommes régalés comme des rois durant notre séjour!
Le café
Pour apprécier le café égyptien, il faut aimer les cafés bien serrés car il ferait passer le café turc pour une boisson très légère! Ça tombe bien, c’est ce que nous préférons! Il a toujours une petite saveur de noisette ou de caramel et se déguste confortablement installé dans des petits troquets plein de charme.
Les bars à jus
Les Egyptiens raffolent de jus de fruits et des dizaines de bars à jus sont disséminés dans les villes. Grâce au Nil et à la diversité de ses climats (méditerranéen au nord, chaud au sud), l’Egypte produit une diversité incroyable de fruits comme la banane, les citrons, la grenade, la canne à sucre, les pommes,… Nous avons bu le meilleur jus d’orange de notre vie! Les oranges sont tellement douces que nous avons eu l’impression de boire du Fanta Orange!
Les sites historiques
L’Egypte est connue pour ses sites datant du temps des pharaons, avec raison! Ils sont superbes. Et nous n’en avons visités que quelques-uns! En plus, à part Abou Simbel, ils sont faciles d’accès et le prix d’entrée reste relativement correct. (en général 200EGP soit 11,20€ ou 11,75CHF) En ce qui nous concerne, tous ces témoignages du passé nous ont littéralement fascinés!
La mer Rouge
Nous comprenons aisément pourquoi la mer Rouge est le paradis des plongeurs! Rien que depuis le bord, le récif est incroyable! Nous en avons vu des mers et des plages mais la région de la mer Rouge nous a enchanté et rentre sans problème dans notre top 3 des plus belles mers du monde!

L’Egypte a longtemps été un rêve pour Van et elle ne regrette pas du tout de l’avoir réalisé! Nous avons découvert un pays extraordinaire, d’une grande richesse culturelle, complexe, plein de paradoxes et beaucoup plus varié qu’espéré. Avant notre arrivée nous pensions que l’Egypte était un pays à voir une fois pour ses temples et basta. Que nenni! Ce pays a beaucoup plus à offrir et mérite amplement une visite ultérieure (ou plusieurs!) de notre part. En tout cas, elle fait partie de nos gros coups de cœur de voyage!

SPOILER ALERT!
Choisir la destination suivante nous a valu des heures de discussions. Nous sommes un peu trop tôt en termes de climat mais nous ne voulions quand même pas faire un détour illogique par le sud. L’idée de déjà rentrer en Espagne nous a effleurée mais notre assurance voyage court jusqu’au 25 avril et ne nous couvre pas dans notre pays d’origine, nous ne voulons pas gaspiller ces deux mois. Nous allons évidemment nous mettre en route sur le chemin du retour mais par…. (roulements de tambour…) la Turquie! Nous avons tellement adoré ce pays lors de notre séjour en octobre dernier que nous avons décidé d’y retourner et d’en découvrir un peu plus. Nous n’avons pas encore goûté à toutes les sortes de baklavas! Nous arriverons par Antalya pour des raisons climatiques. Depuis là, notre retour au bercail se fera par voie terrestre.
Pour vous mettre dans l’ambiance, voici une photo de la superbe baie de Kaş sur la côte lycienne.
