Bilan de l’Ouganda

Avant d’entamer ce bilan, nous tenons à mettre au point deux ou trois petites choses :

  • L’Ouganda n’est pas du tout un pays fait pour le backpack et il ne s’en cache pas. Il vise plutôt un tourisme « all inclusive » , haut de gamme avec chauffeur privé et tours organisés par des agences. Nous avons parfois galéré à trouver ce que nous cherchions, notamment dans les hébergements.
  • L’Ouganda n’était pas notre premier choix de destination notamment à cause du point ci-dessus. C’est l’offre aérienne qui nous a finalement décidé pour ce pays. Nous sommes donc arrivés presque à l’arrache sans avoir une idée précise de ce que nous voulions / pouvions voir contrairement à d’autres pays voisins.
  • C’est notre tout premier voyage en Afrique subsaharienne, nous sommes complètement novice sur ce continent. Nous sommes peut-être en choc culturel. Si nous devions récrire ce bilan dans quelques mois avec plus d’expérience, il serait probablement totalement différent.

Voilà, ces quelques point mis à plat, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses!

La source du Nil à Jinja

Comment voyage-t-on en Ouganda en temps de Covid?

Pour rentrer sur le territoire, il faut être muni d’un test PCR négatif de moins de 72 heures. Il faut refaire un test à l’arrivée. Comme nous sommes arrivés par voie aérienne, tout était parfaitement organisé à l’aéroport d’Entebbe. Le résultat est donné dans l’heure.

Le port du masque est censé être obligatoire à l’intérieur mais en pratique ça reste très aléatoire même si nous avons vu plusieurs personnes se faire remettre à l’ordre.

La capacité des moyens de transports n’est autorisée qu’à 50%. C’est super respecté entre Entebbe et Kampala, un peu moins dès qu’on s’éloigne de la capitale. Les chauffeurs de matatus (les minibus qui fonctionne comme des taxis collectifs) n’hésitent pas à éviter les checkpoints ou à corrompre les agents de police pour pouvoir remplir leur véhicule.

Il y a un confinement nocturne de 19 heures jusqu’à 5 heures 30 du matin. On nous a dit qu’en tant que touristes nous pouvons courber le couvre-feu. Ce que nous n’avons pas fait. Même si nous soupçonnons fortement les autorités de faire preuve d’excès de zèle plutôt que de prendre de vraies mesures anti-covid, nous ne voulons pas de passe-droit juste parce-que nous sommes blancs. Nous avons juste organisé nos journées autrement. De toute façon, il fait nuit à 19 heures et il vaut mieux rester à l’abri sous une moustiquaire, le risque de paludisme n’est pas à prendre à la légère. Nous avons ainsi eu le temps de passer nos soirées à bosser sur l’ordi, bien plus de ce que nous avions prévu à la base, ce qui nous permettra de lever un peu le pied plus tard.

Bon, nous avons fini de parler de cette fichue pandémie, passons maintenant au vrai bilan!

En chiffres

Durée du séjour

18 jours

Budget

3’168’365 shillings soit 823,75 CHF ou 785,75€ ce qui fait une moyenne de 45,59 CHF ou 43,64€. Nous sommes dans une moyenne haute mais nous le savions, et nous sommes quand même dans notre budget!

En plus des logements, de la bouffe et des transports, sont compris dans ce budget les visas (50$ par personne), les test PCR effectués à Istanbul pour rentrer sur le territoire ougandais (17o TL par personne soit 13,40€ ou 14 CHF), les tests PCR à l’arrivée (30$ par personne) et une carte SIM (indispensable!) avec 20 Go d’internet (52000 UGX soit 12,90€ ou 13,50 CHF).

Distance parcourue

1367 kilomètres. De l’aéroport d’Entebbe à Kampala – Jinja – Kampala – Fort Portal – Kikorongo – Mbarara – Kabale – Masaka – Mutukula (frontière tanzanienne). Le tout en matatu, en bus, en boda-boda (moto-taxi) et même à pied pour revenir des crater lakes ou du lac Bunyonyi.

Extrêmes d’altitude

928 mètres dans la savane à Kikorongo et 2200 mètres sur les hauteurs du lac Bunyonyi . L’Ouganda se trouve sur un haut plateau et l’altitude moyenne des rives du lac Victoria se situe entre 1200 et 1300 mètres. Donc il n’y a rien d’exceptionnel dans ces altitudes.

Extrême de températures

20 petits degrés sous l’orage à Kabale, à 2000 mètres d’altitude il fait vite frais. 29 degrés lors d’une éclaircie à Fort Portal. Vu l’altitude (1523 mètres) et l’humidité du climat, c’est relativement élevé. L’Ouganda a climat équatorial mais qui est très tempéré (voir carrément frais pour nous, surtout la nuit!) par l’altitude.

LE point zéro!

A Kikorongo, nous avons franchi la ligne de l’Equateur passant dans l’hémisphère sud par la même occasion. C’est notre troisième point zéro après Quito en Equateur (logique!) et Pontianak en Indonésie!

Si on a pas de Rolex à 50 ans c’est qu’on a raté sa vie!

Ouf, nous n’avons pas raté notre vie nous avons eu une dizaine de rolex! Sauf qu’en Ouganda un rolex, c’est un snack! C’est une variante du pain chapati indien (la pâte est plus souple qu’en Inde et on y incorpore des carottes râpées et des oignons avant cuisson), une omelette est posée sur le pain, on y ajoute au milieu en général des légumes sautés mais aussi des champignons ou des avocats et on roule le tout tel un wrap. Le mot rolex vient de la mauvaise prononciation du mot anglais « rolled egg » (œuf roulé). C’est le plat national ougandais et il se décline en des milliers de recettes différentes pour la farce. Nous on y a totalement adhéré!

Lac Bunyonyi et ses îles

Coups de gueule / coups de cœur

L’Ouganda ne nous a pas laissés indifférents. Comme d’habitude, nous commençons par les choses négatives, histoire de finir avec optimisme.

Coups de gueule

Kampala : Jamais nous n’avons vu une ville autant infernale! Kampala est un enfer sur terre avec sa boue, sa poussière, ses quartiers construits anarchiquement sur les différentes collines et son trafic infernal! Saïgon ressemble à un havre de paix à côté et Yangon également! Si c’était à refaire, nous snoberions totalement la capitale, c’est vraiment sans intérêt.

Les transports : Il faut reconnaître que nous avons été particulièrement gâtés ailleurs. Les routes sont en général en bon état mais on y roule avec des véhicules hors d’âge à tombeau ouvert! Une fois, dans un bus, les suspensions étaient tellement HS et ça secouait tellement que le podomètre de Van s’est mis en marche! Pour effectuer vos 10’000 pas en Ouganda, prenez le bus! Les bus de ligne sont en général fiables à condition de ne pas avoir d’horaire. Les matatus sont pratiques pour des distances de moins de 200 kilomètres et desservent les petits villages mais ils sont d’une lenteur exaspérante, même pour nous, car ils attendent à chaque fois d’être plein avant de partir et à chaque fois qu’ils déposent quelqu’un. C’est très inconfortable, il n’y a pas la place pour les sacs et nous sommes tombés sur certains chauffeurs pas très honnêtes avec lesquels il faut toujours négocier et ne pas se faire arnaquer. Les bodas bodas sont faits pour les courtes distances. Au premier abord, ce sont les plus énervants car les chauffeurs viennent toujours nous harceler pour avoir une course mais une fois que c’est négocié, ils ne discutent plus le prix. Le premier que nous avons pris a failli nous faire mourir de peur mais nous étions tombés sur un chauffeur particulièrement kamikaze et sur une piste vraiment défoncée. Ensuite, ça c’est beaucoup mieux passé et nous avons quand même été contents de les avoir à disposition.

Mi-figue, mi-raisin

Les gens : Mis à part quelques abrutis, comme il en existe partout ailleurs, nous n’avons rien à reprocher au peuple ougandais. Mais nous n’avons pas eu le coup de cœur non plus. Pour leur défense, la Turquie avait mis la barre hyper haut dans ce domaine! Nous les trouvons très méfiants, pas seulement vis à vis de nous mais de tout le monde et ils sont carrément hostiles dès qu’ils voient un appareil photo. Ceci s’explique peut-être par la vague d’attentats qui secoue la capitale ces temps. Ils ont été revendiqués par l’Etat Islamique et ça creuse le fossé entre les différentes communautés religieuses et nous le ressentons fortement.

Il y a juste dans les restaurants, même dans les gargotes les plus modestes, ou les gens sont très souriants et où le service est irréprochable. Il y a évidemment des rabatteurs mais nous avons connu bien pire ailleurs. Ce sont les enfants qui nous ont laissé les plus beaux souvenirs. Ils sont très souriants et lancent des « Hello » à la volée dès qu’ils nous aperçoivent. Certains ont même crié de joie quand nous leur avons répondu! Comme quoi, un « Hello », un sourire et un petit signe de la main peut égayer une journée. Bien sûr, certains d’entre eux ont bien appris à mendier, poussés par des adultes, mais ce n’est pas la norme. La communication se fait, en général, facilement en anglais mais nous ressentons parfois une barrière culturelle. Nous savons pertinemment que tous n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et d’être sensibilisés à l’ouverture sur autrui. Bref, pas notre meilleur souvenir, mais pas le pire non plus.

Coups de cœur

Les paysages : Certes, nous n’avons pas encore de points de comparaison mais nous trouvons que l’Ouganda mérite amplement son surnom de « Perle de l’Afrique »Il y a des collines verdoyantes, des montagnes, des forêts tropicales, des cultures en terrasses et des savanes typiquement africaines! La lenteur et l’inconfort des transports ont largement été compensé par le panorama qui défilait sous nos yeux! Nous mettons officiellement l’Ouganda en tête de la liste des plus beaux pays que nous avons visités!

C’est très vert : On doit évidemment tout ce vert au climat équatorial bien humide et aux pluies qui arrosent abondamment le pays mais aussi à la faible urbanisation. La population est concentrée dans les villes, certes moches, poussiéreuses et infernales, mais une fois en dehors, c’est place à la nature ou aux cultures. Nous avons parcourus des kilomètres de no man’s land avec juste la forêt ou la savane comme compagnie.

La bouffe : C’est la grosse bonne surprise de l’Ouganda. En fait, nous n’avions pas d’idées préconçues partant du principe de manger ce qu’il y a. Et le « ce qu’il y a  » est rempli de bonnes choses. La cuisine est très influencée par l’Inde (cuisine à laquelle nous vouons presque un culte!) car il y a eu une forte immigration en provenance du sous-continent dans les années 1930. Nous avons dégusté de savoureux currys, des dosas, du dahl et du paneer. Nous avons fait le plein de légumineuses et de bons légumes. Grâce à son climat tempéré par l’altitude et ses pluies, l’Ouganda cultive une quantité de produits. Les marchés sont colorés et font plaisir à voir : fruits tropicaux, avocats, carottes, légumes méditerranéens, des dizaines de sortes de lentilles, etc… Nous nous sommes faits de savoureux guacamoles. Ce n’était pas la raison première de notre visite, mais c’est un argument de poids pour l’Ouganda.

Le non gaspillage : On doit ce dernier point aux circonstances et au manque de moyens et non pas à une réelle volonté malheureusement. Les gens ont appris à économiser l’eau, à recycler et à réutiliser les déchets. D’ailleurs, nous nous étions attendus à voir des montagnes de déchets comme nous en avons pu en voir ailleurs. Encore un préjugé à la c** sur le continent africain! Certes, il y en a quand même mais ce n’est pas si choquant. Nous avons même vu des panneaux interdisant le littering avec amendes à la clé. A part dans le quartier des expats de Kampala, il n’y a pas un supermarché avec un stock incroyable de produits. Nous n’avons pas vu une seule climatisation! Déjà, nous n’aimons pas ça et c’est un facteur important du réchauffement climatique. On s’en passe très bien, on transpire juste un peu plus c’est tout. Ça nous remet pas mal les pendules à l’heure nous qui avons toujours connu l’eau courante et l’électricité à toute épreuve. Nous avons dû composer avec les différentes coupures et même si c’est un peu contraignant, surtout pour l’eau (mais on nous en a apporté depuis un puits voisin) nous nous adaptons et finalement, il n’y a pas mort d’homme.

Les oiseaux : L’Ouganda est un vrai paradis pour les oiseaux. Nous en avons vu plus ces quelques semaines que durant toute notre vie! Même en Malaisie il n’y en avait pas autant! Il y en a pour tous les goûts : des grands, des petits, des rapaces, des échassiers, de toutes les couleurs, etc. Bref, nous en avons pris plein les yeux avec ces petites (et moins petites) bébêtes.

Choc culturel

Le pays est hyper militarisé : Il y a des militaires et des checkpoints partout! Nous n’en avions jamais vu autant. Chaque intersection, chaque magasin même petit, chaque ATM, chaque parking à son militaire armé de son fusil pour « accueillir » les visiteurs et chasser les indésirables. La récente vague d’attentats met un peu tout le monde à cran. Pas étonnant que la population vire un peu parano!

Muzungu : c’est un terme d’origine bantoue signifiant vagabond mais qui est utilisé aujourd’hui en swahili pour nommer l’homme blanc. Il peut être utilisé comme une insulte, une éloge ou une boutade, tout dépend du ton utilisé. Nous nous sommes bien évidemment fait traités de muzungu des trois manières différentes mais avec une prédominance pour la dernière!

La lenteur : Pourtant nous prônons la lenteur, le slow travel et la slow life! Nous ne savons pas si c’est notre retour en Occident l’année passée qui nous a fait passer à un rythme plus rapide sans que nous nous en apercevions ou si vraiment tout est d’une lenteur exaspérante en Ouganda mais ça nous frappe. Nous avons l’impression d’avoir passé une bonne partie de notre séjour à attendre qu’on nous serve nos assiettes, sur les transports,que le gars devant nous veuille bien avancer, qu’on nous attribue notre chambre où juste qu’une personne veuille bien répondre à nos questions. Nous savons maintenant pourquoi nous avons investis dans nos liseuses qui se sont avérées de véritables alliées pendant ces longues heures d’attente.

Le dimanche matin : Il ne faut pas espérer faire une grasse matinée le dimanche en Ouganda. C’est le jour du Seigneur et on nous le fait savoir dès le lever du soleil, vers 6h30! La majorité chrétienne du pays (il y a des catholiques, des évangélistes, des pentecôtistes, des baptistes et même des témoins de Jéhovah!) alterne chants religieux et prédications directement dans la rue. Certes, c’est entraînant et rempli de joie de vivre mais nous sommes sûrs que leur ami imaginaire là-haut peut attendre des heures plus convenables, non?

Fab a reçu quelques propositions d’achat pour Van : La femme blanche est une marchandise de choix pour la minorité musulmane du pays. La première fois que nous avons entendu « I want to buy your wife » (Je veux acheter ta femme) nous avons bien rigolé avant de nous rendre compte que les mecs étaient vraiment sérieux! Ils étaient vraiment tous déterminés à littéralement acheter Van pour la donner en mariage à un homme de la communauté. Une fois, un chiffre a même été avancé : 100’000 shillings (24,80€ ou 26 CHF) ce qui n’est pas rien en Ouganda. Nous avons vraiment blessé des gens en refusant leurs propositions, même avec diplomatie. Ce n’était évidemment pas notre but en en sommes vraiment désolés mais nous n’allions pas accepter juste pour ménager certaines susceptibilités.

cultures en terrasses près de Kabale

Ainsi s’achève notre bilan de l’Ouganda. Nous sommes conscients qu’il est bien gratiné et nous nous excusons pour le pavé (ou pas!) mais ce coin est une véritable découverte pour nous et nous n’avons pas encore tout assimilé ou digéré ce que nous avons vu et vécu. Peut-être devrions-nous y revenir d’ici quelques mois et en parler avec plus de recul.

Kabale et le lac Bunyonyi

Pour partir de Fort Portal, nous choisissons de nouveau les bus de ligne plus rapides et plus confortables que les matatus et surtout à prix fixes. Mais voilà, après deux heures d’attente au terminal des bus, c’est un véhicule super bondé qui nous attend. Nous devons finalement nous résoudre à aller négocier une place dans un matatu. Mais le trajet ne se passe pas trop mal et le paysage est toujours autant à couper le souffle! Peu à peu, les montagnes verdoyantes cèdent la place à une savane typiquement africaine mais tout aussi verdoyante car il pleut beaucoup par ici.

Kikorongo

Nous effectuons une petite étape dans le village de Kikorongo, un hameau au milieu de nulle part dans la savane à proximité du fameux parc national Queen Elizabeth que nous n’irons pas visiter pour des questions de budget. Mais le paysage aux alentours mérite amplement notre arrêt malgré l’orage!

Nous aurions pu nous arrêter à la ville de Kasese, 15 kilomètres plus au nord plutôt que dans ce bled perdu dans la savane mais nous commençons à en avoir soupé des villes ougandaises, généralement infernales et sans intérêt et il y avait un point où nous souhaitions passer. Ce n’est pas n’importe quel point, c’est LE point zéro! Après l’Amérique à Quito et l’Asie à Pontianak, nous avons encore une fois la chance de traverser la ligne de l’Equateur en Afrique! Certes, il n’y a qu’un simple panneau qui signale la latitude zéro mais c’est déjà ça, surtout pour nous qui sommes des fans des points géographiques de ce genre. Il y a un monument plus important sur la route entre Kampala et Masaka mais il n’est pas du tout sur notre itinéraire et comme les transports prennent trois plombes, nous n’avons pas du tout le temps d’y faire le détour.

Malgré notre position géographique un peu éloignée, nous négocions très rapidement un matotu. Manque de bol, nous tombons sur le gros mafieux du coin. Nous commençons déjà à être un peu méfiants quand il essaie d’esquiver les checkpoints de police car il y a trop de monde dans son minibus, les capacités n’étant autorisées qu’à 50% en temps de Covid, ou pire quand il corrompt directement les agents de police. Effectivement, à notre arrivée, il essaie de nous soutirer 5000 UGX de plus chacun que le prix négocié et essaie même de nous enfermer dans son véhicule lorsque nous refusons. Il a quand même fini par nous libérer quand il a vu que nous étions très énervés et qu’il n’allait pas avoir le dessus sur nous. C’est vraiment nul d’en arriver là, mais certains sont d’une petitesse sans nom quand il s’agit de soutirer de l’argent à des muzungus (terme plus ou moins flatteur pour désigner l’homme blanc).

Cette mésaventure ne nous a quand même pas enlevé le fait d’avoir traversé un des plus beaux paysages de notre vie. Comme la route traverse le parc national Queen Elizabeth, nous avons eu la chance inouïe d’apercevoir quelques animaux : éléphants, gazelles, babouins, antilopes, et même deux rhinocéros! Nous roulions juste trop vite pour pouvoir les photographier mais c’était quand même incroyable de pouvoir les voir sans contracter un tour!

Notre étape du jour se déroule dans la ville de Mbarrara. C’est presque autant infernal que Kampala et nous avons ressenti de très mauvaises vibes avec les gens. C’est bien la première fois que nous avons envie de fuir tout le monde! Ceci s’explique sûrement par le fait que Mbarrara est le parent pauvre de l’Ouganda perdue dans le sud-ouest du pays loin de la capitale et que même les différents trafics avec la République Démocratique du Congo voisine ne suffisent pas à faire vivre tout le monde décemment. C’est pressés de repartir que nous nous rendons le lendemain au terminal de bus pour continuer notre périple en direction du sud. Notre bus de 11 heures finit par arriver à… 12h40! Mais il paraît que les premières soixante minutes ne sont pas considérées comme du retard en Ouganda. Mais le trajet se déroule bien, le bus est confortable et nous finissons enfin par arriver à notre but, Kabale à l’extrême sud du pays, à quelques encablures de la frontière rwandaise.

Résultat des courses : 3 jours pour parcourir à peine 300 kilomètres !!

Kabale

Vue de Kabale depuis les collines

L’ambiance à Kabale est beaucoup plus cool qu’à Mbarrara même si elle est tout aussi moche. C’est une petite ville de montagne perchée à 2000 mètres d’altitude dans l’extrême sud du pays à 18 kilomètres de la frontière rwandaise.

Mais nous ne sommes pas venus jusqu’à Kabale pour rester en ville. Le coin est entouré de verdoyantes collines qui sont d’anciens volcans bien éteints. Nous avons même pu profiter d’effectuer une vraie randonnée, activité peu encouragée dans ces contrées. Pour ce faire, nous avons retenté l’expérience du boda boda pour parcourir les 9 kilomètres qui séparent Kabale de notre but. Mais cette expérience-ci ne fut pas si mauvaise, le chauffeur n’était pas du tout un kamikaze de la route et la piste empruntée ne comportait que peu de bosses ou nids de poule. Nous avons quand même fait le retour en ville à pied, plus par intérêt pour la marche que pour éviter de remonter sur ces engins de la mort. Et nous avons bien fait, nous avons traversés les plus beaux paysages que nous n’ayons jamais vus!

Lac Bunyonyi

Voici le clou du spectacle et le vrai but d’avoir parcouru tous ces kilomètres. Le lac Bunyonyi, ses côtes découpées et ses 29 îles. A la base, c’était une vallée où coulait une rivière. Mais un beau jour, un volcan s’est énervé crachant une belle coulée de lave bloquant le débit de l’eau et formant un lac de retenue, sorte de barrage naturel. Le résultat est stupéfiant! Non content d’être un des plus beaux, le lac Bunyonyi est aussi un des plus sûrs d’Afrique pour la baignade car il n’y a ni crocodiles, ni hippopotames et ni parasites responsables de la bilharziose, maladie chelou et mortelle causée par la baignade en eau douce dans les zones tropicales. Le vrai risque est de choper une pneumonie car nous sommes à plus de 2000 mètres d’altitude et l’eau est froide! La température de l’air peut également être très fraîche surtout que le climat équatorial est très pluvieux! Nous n’avons, évidemment, pas testé la température de l’eau préférant prendre de la hauteur afin de profiter du panorama à couper le souffle malgré la brume. Même si les collines sont façonnées par la main de l’homme, les cultures en terrasses donnent un énorme charme au paysage.

Logiquement, nous aurions pu continuer la route vers le sud et traverser le Rwanda et c’est ce que nous aurions bien voulu faire. Mais les frontières terrestres rwandaises sont toujours fermées aux touristes étrangers pour cause de Covid-19. Il nous faudra donc redescendre à Masaka, vers le lac Victoria d’où nous nous rendrons sur la Tanzanie.

Oui, nous allons gentiment quitter l’Ouganda. L’extrême lenteur des transports et la courte validité du visa ne nous permettent pas d’explorer autant que nous le voudrions. Nous devons encore prévoir des tests PCR pour sortir du pays, respectivement pour rentrer en Tanzanie, nous ne pouvons donc pas nous permettre d’être trop limite sur la fin de notre autorisation de séjour.

Fort Portal et les crater lakes

Entre Jinja et Fort Portal, il nous fallait trouver une étape afin de couper le trajet mais il était hors de question de nous arrêter à Kampala, véritable enfer sur terre. Nous avons donc fait escale à Entebbe, l’ancienne capitale du pays située 30 kilomètres plus à l’ouest. La ville n’est pas extraordinaire malgré sa situation sur une presqu’île du lac Victoria. Là non plus on ne dirait pas que nous sommes au bord de la deuxième étendue d’eau douce du monde car une multitude d’îles et de péninsules cachent l’horizon.

Entebbe botanical gardens

En regardant sur la carte, nous avons découvert une belle étendue verte sur les rives du lac Victoria. Il fallait absolument que nous allions voir de quoi il en retournait!

Le jardin botanique d’Entebbe a été fondé par les Anglais en 1898 et s’étend sur plus de 40 hectares. Ce n’est pas un jardin à l’européenne bien propret, la végétation est laissée à l’état sauvage, et c’est tant mieux! Une multitude d’oiseaux et des singes colobus peuplent les lieux. Nous avons particulièrement aimé le jardin aux épices où le staff très sympa nous a fait découvrir et sentir les différentes plantes à épices qui y poussent.

Fort Portal

Nous n’échappons pas à Kampala car c’est de là que partent les lignes de bus pour Fort Portal et nous n’allions pas faire 300 kilomètres en matatu, les minibus collectifs inconfortables même s’ils sont super pratiques sur des courtes distances. Pour rejoindre le terminal de bus, il nous faut traverser le marché de Kampala et c’est l’enfer dans l’enfer. Les stands sont montés sur le trottoir qui n’est déjà pas grand en temps normal, c’est bondé et les gens deviennent agressifs pour vendre quelque-chose. Van a même reçu des coups dans le bras de la part de certains marchands qui cherchaient à attirer son attention. Mais heureusement, ce que nous avons vécu là n’est pas du tout représentatif de l’Ouganda, les gens sont, en général, beaucoup plus calmes et respectueux.

Il nous faut quand même presque une heure pour traverser ce bordel et arriver à la station d’autobus. Ici, il n’y a pas d’horaire, les bus partent quand ils sont pleins. Coup de bol! Le bus pour Fort Portal est prêt au départ et attend juste deux derniers passagers afin de pouvoir partir! Ces deux personnes, c’est nous! Et en plus, il reste les deux meilleures places à l’avant vers la porte! Il nous faut juste partager nos sièges avec nos sacs mais c’est déjà bien plus confortable que les matatus.

Les paysages traversés sont juste incroyables entre collines vertes, pâturages, plantations de bananes, forêt équatoriale, plantations de thé, etc… presque au point de nous faire oublier la conduite vraiment très sportive du chauffeur! Les cinq heures de trajet passent assez vite et nous arrivons à Fort Portal, à l’ouest du pays, juste à temps pour rejoindre notre hostel avant la pluie!

Petit aparté sur le logement

Normalement, nous ne faisons jamais de pub sur les logements car les offres changent en fonction des dates et parce que ce n’est pas le but de ce blog. Nous ne sommes pas une agence de voyage! Mais nous faisons ici une exception car le concept nous plaît énormément. Nous sommes descendus au YES hostal (YES pour Youth Encouragement Services). C’est un hostal pour backpackers tout ce qu’il y a de traditionnel avec ses dortoirs, ses chambres privées et sa partie commune pour les rencontres. Il y a également la possibilité d’y prendre ses repas pour des prix vraiment corrects et prendre son petit-déjeuner dans le jardin avec tous les oiseaux est vraiment incroyable! Mais le vrai plus est que tous les bénéfices vont dans un programme pour aider les orphelins et les enfants vulnérables de tout le district (scolarisation, soins médicaux,…). Evidemment, nous faisons cette petite pub totalement gratuitement. Nous avons juste été touchés par le dynamisme, la joie de vivre et la volonté des managers et avons trouvé pertinent d’en parler. Pour plus d’infos : https://www.yesuganda.org/yes-hostel/

La ville de Fort Portal n’a vraiment rien d’extraordinaire mais elle est entourée d’un véritable écrin de verdure et c’est vraiment agréable. Elle est perchée à 1523 mètres d’altitude et vit essentiellement de la culture de bananes et de thé.

Saka Lake
Saka Lake et les monts Rwenzori en arrière-plan

La vraie curiosité de la région ce sont les lacs. Mais ce ne sont pas de simples lacs. Nous sommes ici dans un champ volcanique de la vallée du Grand Rift occidental dont les explosions éruptives d’il y a plusieurs millions d’années ont formé des cratères qui se sont petit à petit remplis d’eau.

Le lac Saka se situe à sept kilomètres du centre de Fort Portal à 1591 mètres d’altitude. Pour nous y rendre, nous négocions un boda boda, un moto-taxi. C’est génial pour les sensations fortes mais pour la sécurité routière, on repassera. Déjà, les casques, il ne faut pas y penser, ensuite, les chauffeurs roulent comme des malades sur des pistes complètement défoncées! Inutile de préciser que nous avons effectué le trajet du retour à pied! Finalement, les scooteristes de Saigon sont un vrai exemple de sécurité routière!

Bref, nous sommes bien contents d’être arrivés vivants et une fois au bord du lac, nous oublions vite nos mésaventures routières. Ce qui nous plaît particulièrement c’est que les rives du lac, mis à part une ou deux petites exploitations agricoles, sont complètement sauvages. Nous sommes hallucinés du nombres d’oiseaux qui nichent dans les environs. Nous étions déjà impressionnés par toutes les espèces aviaires qui vivent au bord du lac Victoria mais ici dans l’ouest, il y en a 100 fois plus, tous plus beaux les uns que les autres, mais très peu disposés à poser pour notre objectif.

Monts Rwenzori

Les magnifiques montagnes qu’on aperçoit parfois entre les nuages sur nos photos sont les monts Rwenzori. C’est une toute petite chaîne de montagnes (120 kilomètres de long sur 65 kilomètres de large) mais c’est un coin très important pour la biodiversité du centre de l’Afrique. Quelque part sous les nuages, un peu plus au sud, se dresse, à 5109 mètres d’altitude, le pic Margherita sur le mont Stanley. C’est évidemment le point culminant d’Ouganda mais aussi de la République Démocratique du Congo voisine, la frontière ne se trouvant qu’à 30 kilomètres à vol d’oiseau de Fort Portal. C’est également la troisième montagne d’Afrique après le Kilimandjaro et le mont Kenya et une des seule du continent à posséder des glaciers. C’est tellement une chaîne de montagnes de ouf pour ses paysages, ses microclimats et sa biodiversité que l’UNESCO l’a inscrite sur sa liste du patrimoine mondial! C’est vrai qu’elles sont très belles, c’est juste dommage qu’elles soient souvent dans la brume mais c’est grâce au climat équatorial très humide qu’il y a une flore et une faune extraordinaires.

Le lac Saka n’est pas le seul lac de cratère du coin mais nous n’avons pas le cœur assez accroché pour tout parcourir en boda boda. Nous avons préféré faire les 7 kilomètres du retour en ville à pied à travers les champs, les collines et les forêts d’eucalyptus. Et puis, ce genre de lac se trouve également ailleurs en Ouganda, nous risquons sûrement d’en voir d’autres sans forcément mettre notre vie en péril sur les pistes ougandaises.

Nous avons été enchantés par les paysages que nous avons rencontrés dans ce coin de pays. Pour la suite, nous devrions continuer vers le sud mais ça dépendra de plusieurs paramètres comme les transports et les offres hôtelières. Nous devons aussi faire attention aux distances qui ont tendance à être très longues et à ne pas nous faire avoir par l’expiration de notre visa.

Jinja et la source du Nil

L’Afrique a longtemps été pour nous un rêve inaccessible. Ce n’est pas bon marché, pas idéal pour le backpack et difficilement planifiable dans un tour du monde. Avec l’épidémie de Coronavirus et notre retour en Europe, nous nous sommes dit que c’était peut-être l’occasion d’aller découvrir ce continent qui nous fascinait depuis longtemps.

Nous n’avons délibérément placé aucune attente dans ce voyage. Déjà, nous nous donnons le droit de ne pas aimer ce coin du monde et de décamper si vraiment ça ne nous plait pas. Ensuite, nous voulons déconstruire certains préjugés que nous pourrions avoir en tant qu’Occidentaux. Nous voulons aller à la rencontre des populations locales, comme nous l’avons fait partout ailleurs et, si l’occasion nous est présentée, profiter de la nature. Nous n’allons pas passer notre temps à courir les safaris ou faire d’autres activités touristiques, ce n’est pas notre but.

Pas besoin de safari pour rencontrer la faune locale comme ces singes de vervets

L’Ouganda n’était pas forcément en premier sur notre liste car c’est un pays qui s’est plus tourné vers un tourisme haut de gamme. Mais certains backpackers y sont venus avant nous et s’en sont bien sortis et l’offre aérienne était vraiment alléchante depuis la Turquie. Nous y avons vu un signe du destin. Et puis ce serait inconvenant de bouder un pays surnommé la « perle de l’Afrique »!

Nous avions dans l’idée de découvrir l’Afrique de l’est en attendant que l’Ethiopie rouvre ses frontières, qui sont fermées à cause de l’épidémie, puis de remonter par voie terrestre jusqu’en Egypte et même jusqu’en Israël ou la Jordanie. Mais, deux jours après l’achat de nos billets d’avion, un coup d’état a éclaté au Soudan rendant ce périple irréalisable. Mais ce ne sont pas les idées qui nous manquent et nous élaborons déjà de nouveaux projets de voyage dans ce coin du monde.

Pont ferroviaire sur le Nil

Nous nous sommes arrêtés à Kampala, la capitale du pays. Franchement, ce n’était pas l’idée du siècle! C’est super pollué, congestionné par le trafic, super flippant pour traverser la route et très moche! On est loin de la perle de l’Afrique là! Mais nous avons trouvé des restos pour nous familiariser avec la cuisine est-africaine et ça promet de bonnes surprises gustatives! Mais il n’y a vraiment rien de plus à retenir de Kampala, c’est une ville infernale à fuir à tout prix!

Jinja

Architecture coloniale anglaise dans le centre de Jinja

Nous quittons Kampala sans aucun regret. Nous négocions un matatu, un minibus qui fonctionne comme un taxi collectif pour effectuer les 50 kilomètres qui la sépare de Jinja. Ce n’est pas super confortable mais les routes sont en bon état, ça avance assez vite. En plus, à cause de la Covid-19, les transports ne sont autorisés qu’à 50% de leurs capacités, donc nous avons de la place, pour nous et pour nos sacs. Arrivés à Jinja, l’ambiance est beaucoup plus calme, pour notre plus grand bonheur! Pourtant, c’est le deuxième centre économique du pays. C’est une petite bourgade tranquille sur les rives du lac Victoria dont le centre-ville, construit en damier par les Anglais, mélange les influences britanniques, indiennes et africaines.

Sa majesté le Nil!
La source du Nil. L’îlot délimite le fleuve du lac Victoria

Si nous sommes venus jusqu’à Jinja, c’est pour une raison bien précise! Nous qui sommes fascinés par les points géographiques, nous sommes servis car ici se trouve la source du Nil, le deuxième plus long fleuve du monde (6700 kilomètres!) et un des plus emblématiques. C’est vrai quand on parle du Nil, généralement on pense à l’Egypte et au désert. Pourtant, c’est bien le Nil que nous voyons entouré de mangroves et de végétation équatoriale. Cette source-ci est celle du Nil Blanc, même si en Ouganda on l’appelle le Nil Victoria car il s’écoule depuis le lac du même nom. Le Nil Bleu, quant à lui, prend sa source dans le lac Tana en Ethiopie. (Et voilà, nous venons de rallonger notre liste à idées!) Les deux fleuves se rencontrent plus de 2600 kilomètres plus au nord, à Khartoum au Soudan.

Après l’enfer de Kampala, nous sommes vraiment heureux de voir ce petit coin de nature surtout que c’est un véritable sanctuaire à oiseaux. Nous ne savons pas combien d’espèces nous avons vues tellement il y en a! Nous avons observé la source du Nil depuis le « Nile Source Gardens » sur la rive ouest, moins touristique que sur la rive est. D’ailleurs nous étions les seuls humains dans le jardin, mais de loin pas les seuls êtres vivants! Il y a un monument dédié à John Hanning Speke, un explorateur anglais du XIXe siècle, qui a découvert le lac Victoria et la source du Nil.

Et voici la source du Nil vue depuis la rive est

Lac Victoria

Il n’y a pas que le Nil qui vaille la peine qu’on s’y attarde à Jinja. Les rives du lac Victoria sont superbes avec leur relief très doux de collines vertes. Nous on adore en tout cas! Quand les Anglais ont débarqué au XIXe siècle, ils ont dû reconnaître quelques régions de leur mère patrie! C’est le plus grand lac d’Afrique et le deuxième plus grand lac d’eau douce du monde après le lac Supérieur en Amérique du Nord! C’est vrai, ça ne se voit pas trop ici car Jinja est bien cachée dans une baie mais sa superficie équivaut à peu près à celle de la Géorgie.

Une faune incroyable!

L’Ouganda a une faune absolument incroyable! Nous n’étions même pas sortis de l’enceinte de l’aéroport d’Entebbe que nous avons déjà pu voir une dizaine d’espèces d’oiseaux exotiques! Du côté de Jinja nous avons pu voir des singes vervets, des marabouts (de gros échassiers de la famille des cigognes), des ibis hagedash, des tisserands (petits oiseaux jaunes et noirs), des oiseaux zèbres (ils ne s’appellent sûrement pas comme ça mais ils ont le plumage comme les zèbres!), des grues, des libellules immenses, des espèces d’oiseaux de toutes les couleurs, des papillons tous plus beaux les uns que les autres, des araignées géantes et d’autres animaux non identifiés. Bref, nous en avons pris plein les yeux et nous ne nous sommes pas encore rendus en pleine nature!

Jinja sera notre étape la plus orientale d’Ouganda. Quand nous avons découvert qu’il y avait la source du Nil nous n’avons pas hésité à faire le détour! Et nous ne sommes pas déçus! Les paysages sont incroyables et nous sommes hallucinés de tous les animaux que nous avons déjà pu observer!

Ce premier contact avec le continent africain a plutôt été positif, à part Kampala. Ce n’est pas plus roots que l’Inde, voire même le Cambodge. Nous retrouvons des sourires et des « Hello » que nous n’avons plus eu depuis l’Asie et qui nous touchent toujours autant. Par contre, nous retrouvons les inégalités sociales qu’ici nous trouvons particulièrement flagrantes. Mais nous savons que nous allons ressortir grandis de ce voyage et sommes, pour l’instant, super motivés à continuer l’aventure.

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