Petite mise à jour : un coup d’état a eu lieu en Birmanie le 1er février 2021 et la junte birmane a repris le pouvoir mettant fin abruptement à la transition démocratique. Apparemment, le pays n’est de nouveau plus ouvert au voyageurs ou sous certaines conditions très strictes. Notre séjour date de 2019, bien avant les évènements.
Nous sommes évidemment de tout cœur avec le peuple birman qui ne mérite clairement pas ça et nous espérons ardemment que la situation puisse s’arranger assez rapidement.

Avant d’entamer notre traditionnel bilan, nous allons poser la question existentielle du jour : Doit-on dire Birmanie ou Myanmar?
En 1989, le pouvoir dictatorial en place a choisi de changer le nom Birmanie en Myanmar. Le nom complet est République de l’Union du Myanmar. Donc le vrai nom officiel, c’est Myanmar. Mais… De nombreux pays, dont l’Union Européenne, ne reconnaissent pas l’emploi du nom Myanmar par désaccord avec la dictature au pouvoir et utilisent encore le nom Birmanie. Voilà pour le côté politique.
Pour le côté linguistique, la langue française utilise le nom Birmanie et l’adjectif birman pour qualifier les habitants du pays ainsi que la langue parlée. Nous avons toujours utilisé le mot Birmanie par esthétisme et par amour de la langue de Molière mais aussi en rébellion à la junte au pouvoir.
Par contre en Anglais, c’est la forme Myanmar qui prime. Le mot Burma renvoie aux sombres années de la colonisation anglaise et ce n’est pas très cool.
Donc, en gros, appelez ce pays comme vous voulez, selon vos convictions…


Le bilan en chiffres
Durée du séjour
24 jours. Le visa birman est valable 28 jours donc nous l’avons bien amorti. Vu la lenteur des transports, nous avons bien fait de ne pas rajouter des étapes car nous aurions été vraiment limites avec le timing!
Budget
1’443’647 kyats (941,75 CHF/855,60€) ce qui fait une moyenne de 39,25 CHF (35,65€) par jour. Nous sommes amplement dans notre budget malgré de nombreuses visites et 50$ par personne de visa. Nous étions hors saison, ceci explique sûrement cela car nous avons eu des échos que la Birmanie était vraiment chère. Zapper le lac Inle et prendre les transports locaux ont probablement contribué à tenir ce budget de warrior.
Distance parcourue
2437 kilomètres. Une boucle de Myawaddy (frontière thaïe) – Kalaw – Mandalay et environs – Bagan – Yangon – Mawlamyine – Hpa An et retour sur Myawaddy. Le tout en bus, en train et en taxi collectif.
Régions / Etats traversés
Trois régions : Mandalay, Bago et Yangon, Trois états : Kayin (ou Karen), Mon et Shan. La différence entre un état et une région? Une région est principalement peuplée de Birmans et un état est principalement peuplé d’ethnies minoritaires.
Extrêmes d’altitude
1320 mètres à Kalaw et 5 mètres à Yangon. Rien de bien impressionnant.
Extrêmes de températures
24 degrés dans la fraicheur montagnarde de Kalaw et 36 degrés sous la pollution et l’humidité de Mandalay. Des températures tout à fait normales de climat tropical.
Heures passées dans les transports
Presque 25 pour cent de notre séjour tant les transports sont d’une lenteur exaspérante.
Coups de gueule / Coups de cœur
Nous n’allons pas déroger à la règle de commencer par le négatif afin de finir en beauté!
Bof, bof
La bouffe
La Birmanie est un vrai cauchemar gastronomique. C’est souvent fade et très gras. Parfois ils rajoutent du piment pour donner un peu de goût mais c’est encore pire. Tu manges un plat de nouilles et tu ressors aussi lourd que si tu avais mangé une fondue au fromage! En plus, l’hygiène étant un peu douteuse par rapport au reste de l’Asie du Sud-Est, nous avons pas mal de problèmes digestifs (pas graves rassurez-vous!) pendant tout notre séjour.
Les grandes villes
Par grande ville, nous entendons Yangon et Mandalay. Elles sont moches, infernales et polluées, mais ce n’est pas rare en Asie du Sud-Est. Ce qui nous a profondément déplu c’est qu’elles sont sans âme et que leurs habitants ont le visage fermé et triste.
L’état des routes
Nous n’avons jamais vu autant de trous sur une route! C’est dommage car les bus sont plutôt modernes et confortables mais, malgré cela, nous nous faisons secouer comme des pruniers à chaque trajet. Mention spéciale pour la piste défoncée entre Hpa An et la frontière thaï que Van a dû endurer avec un coccyx cassé!
La noix de bethel
C’est la caféine des Birmans. Ils en fabriquent une pâte de couleur rouge sang qu’ils chiquent à longueur de journée pour ses propriétés stimulantes et qui leur donne une dentition sanguinolente assez crade. Déjà ça, ce n’est pas très avenant alors imaginez les crachats bien rouges que ça donne.
On a kiffé!
Les gens
Bien que timides, ils sont d’une gentillesse et d’une serviabilité incroyables! Presque trop parfois! Le pays a été complètement fermé aux étrangers jusqu’en 2011 mais ça ne se ressent pas du tout sur le comportement de la population. La communication est par contre plus compliquée vu leur très faible niveau d’anglais et notre birman inexistant.
L’alcool
C’est un lot de consolation vu la gastronomie désastreuse. La Birmanie fait de la bonne bière et un très bon whisky, et tout ça pour un prix dérisoire! De là à dire qu’on s’est consolé dans l’alcool…
Les paysages
C’est totalement différent du reste de l’Asie du Sud-Est. Il y a moins de jungle et plus de savanes. Le sud est assez plat et principalement composé de rizières, de marais et de villages flottants. Les montagnes karstiques sont également magnifiques. Un vrai régal pour les yeux!
Les voyages en train
C’est d’une lenteur énervante mais c’est une expérience incroyable. C’est digne d’un documentaire pour la télévision! Voir une gare s’animer et se transformer en marché lors de l’arrivée d’un train est assez surréaliste!
Bizzareries birmanes
On roule à droite… avec le volant à droite!
Lors de l’avènement de l’automobile, la Birmanie était sous domination britannique et observait le code de la route anglais, c’est-à-dire, la conduite à gauche. Lors de l’indépendance, la junte militaire au pouvoir décida d’effacer le plus possible les traces de la colonisation, notamment en instaurant la conduite à droite. Mais les sources principales d’importation automobile sont le Japon et la Thaïlande, deux pays où on roule à gauche, donc avec le volant à droite! Seuls les bus des grandes compagnies et les voitures de riches particuliers ont le volant à gauche.

Nous avons globalement assez apprécié notre séjour en Birmanie. C’est un pays magnifique qui mérite d’être découvert mais il a nous manqué quelque-chose. Nous ne pouvons pas définir quoi exactement mais il manque, à nos yeux, un petit grain de folie. Toutefois, nous ne regrettons pas une seconde d’avoir visité ce nouveau pays et en gardons de formidables souvenirs!












































































































































































































































































































































