La face cachée de Penang

Lors de notre retour en Malaisie, nous avons profité d’aller à Georgetown afin de passer du temps avec des amis couchsurfers et d’aller randonner dans le parc national. Mais comme l’île de Penang est grande de presque 300 km2, il serait dommage de ne pas découvrir une partie des trésors qu’elle recèle, loin des grands centres plus touristiques.

Kek Lok Si Temple

Ce serait le plus grand temple bouddhiste d’Asie du Sud-Est. En effet, il s’aperçoit de loin! Il se trouve dans la localité d’Air Itam facilement accessible avec les bus urbains de Georgetown. Il a été construit entre 1891 et 1930 mais ces dernières années, il s’offre une cure de jouvence, plutôt bien réussie, pour retrouver son lustre d’antan. Architecturalement, il mélange les styles chinois, birmans et thaïs. On y pratique le bouddhisme Mahayana, le bouddhisme Theravada et divers rituels chinois.

Malgré le gigantisme du temple, aucun détail n’a été laissé au hasard que ce soit dans les statues, la décoration ou les jardins des cours intérieures.  Les Chinois sont adeptes du Yin et du Yang et utilisent ce courant de pensée dans la construction de leurs lieux sacrés.

Nous profitons du fait que le temple soit construit à flanc de colline pour admirer la vue sur la ville de Georgetown.

Comme nous avons déjà grimpé une partie de la colline pour visiter le temple, nous ne voulons pas nous arrêter en si bon chemin. La route grimpe et ce n’est pas très ombragé mais il en faut plus pour nous démotiver, surtout que nous avons prévu des réserves d’eau. Après 20 minutes de grimpette, nous recevons notre première récompense : une superbe vue sur Georgetown et le temple Kek Lok Si.

Air Itam Dam

Il nous faut encore grimper 600 mètres pour arriver à notre but du jour : le barrage d’Air Itam. La structure du barrage en elle-même n’est pas très intéressante surtout qu’elle est camouflée sous du gazon, mais le lac de retenue vaut le détour. Un sentier y fait le tour. Le niveau de l’eau est relativement bas car nous ne sommes actuellement pas en saison pluvieuse. Ces eaux turquoises dans un écrin de végétation tropicale vaut largement l’effort de la montée!

Il suffit de traverser le sommet du  barrage pour trouver un chemin de traverse pour la descente. C’est un petit sentier en pleine forêt dont la faune n’a pas beaucoup à envier à celle du parc national.

Jardin botanique

Georgetown n’aurait pas été une colonie anglaise digne de ce nom si elle n’avait pas de jardin botanique, même s’il ne se situe pas en ville mais dans les collines intérieures de l’île. Une légende urbaine dit qu’il y aurait un bus portant le numéro 10 pour nous emmener à l’entrée du parc mais, malgré nos recherches, pas de traces de ce moyen de transport. Y aller à dos de licorne nous paraît plus plausible. Pas de bus, pas de licorne, il nous faudra y aller en Grab (Uber pour l’Asie).

Le jardin actuel a été fondé en 1903 par l’intendant du jardin botanique de Singapour, rien que ça! Pour rappel : le jardin botanique de Singapour est tellement ouf que même l’UNESCO s’y est intéressé et l’a mis sur sa liste du patrimoine mondial! Il est situé dans une vallée verdoyante entourée de collines recouvertes de forêt tropicale et couvre 29 hectares. Aujourd’hui, il fait plus office de parc que de vrai jardin botanique mais il vaut tout de même la peine d’aller y faire un tour à l’ombre des arbres.

Vu l’environnement naturel du site, une bonne partie de la forêt tropicale a été conservée. La balade à l’ombre des arbres est plus que bienvenue car le soleil cogne vraiment fort.

Les cactus

Des cactus entourés de végétation luxuriante, ce n’est pas très courant. Mais le but d’un jardin botanique, c’est de faire découvrir des plantes venant d’autres régions climatiques. De toute façon, en cette saison, l’air est à peine plus humide qu’un maquis méditerranéen. Les cactus ne souffrent donc pas trop du choc thermique.

Oh les belles fleurs!
Fleurs de frangipanier, nos préférées…

Ce qui nous motive de traverser la ville pour un jardin botanique, ce sont les fleurs, leurs couleurs et leurs odeurs. Nous sommes au bon endroit puisqu’elles se plaisent particulièrement sous ces latitudes. Hibiscus, fleurs de lotus, fleurs de frangipaniers et des dizaines d’autres espèces déploient leur beauté sous nos yeux ébahis. Un papillon est venu s’incruster dans notre séance photo. Saurez-vous le retrouver?

Avec la forêt toute proche, la faune est très présente dans le parc, à l’instar de ces macaques à longue queue qui, trouvant le parc national trop sauvage, sont venus s’installer dans  le quartier chic du jardin botanique. (Oui, nous parlons macaque couramment!)

Aralmigu balathandayuthapani Temple

Situé un peu plus bas de l’entrée du jardin botanique, ce temple est le deuxième site hindou le plus important de Malaisie après Batu Caves. Il y a un escalier de 513 marches dans la forêt qui conduit à un temple important sur la colline mais, comme nous ne pensions pas tomber sur un lieu sacré, nous n’avions pas prévu le dress code adéquat. Nous nous sommes contentés, à regret, du petit temple en bas.

Nous n’avons pas exploré l’île de Penang en entier, d’ailleurs nous avons zappé le funiculaire pour Penang Hill trop touristique à notre goût, mais nous en avons déjà pris plein les yeux. Ville coloniale très sympa, trails dans la jungle, parcs, temples de divers religions, plages sauvages, bref tout y est pour un séjour bien rempli.

Vous avez sûrement remarqué que nous avons déjà la bougeotte et qu’il nous tarde de découvrir des nouvelles choses. Nos aventures  devraient prendre la direction du nord mais nous nous tâtons encore un peu. Quoi qu’il en soit, nous les partagerons avec vous, comme d’habitude!

Enfin, pour bien finir cet article, sachez que le fameux bus numéro 10 existe bel et bien! Nous l’avons vu de nos propres yeux… une fois que nous n’en avions plus besoin!

Georgetown, traditions multiculturelles et vie trépidante moderne

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Cette fois, pas de problème de billets, nous avons bien pris le bon bus à la bonne date pour Butterworth, la ville sur le continent qui fait face à l’île de Penang.. De là, un ferry nous attend pour parcourir les 3 km qui séparent le continent de l’île et nous débarquons dans la ville de Georgetown.

Ici l’ambiance est complètement différente du reste du pays, les Chinois sont clairement en majorité. D’ailleurs, l’état de Penang est le seul état de Malaisie à ne pas avoir de majorité malaise. C’est une ville un peu à part, nous ne sommes plus vraiment en Malaisie mais nous ne sommes non plus pas complètement en Chine. Mais en déambulant dans la vieille ville coloniale nous remarquons vite qu’à l’instar du reste du pays, Georgetown est une ville très multiculturelle et que les trois principales communautés (Chinois, Malais et Hindous) ont leurs quartiers et leurs traditions qui sont respectées dans toute la ville.

Centre colonial
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Georgetown est connu pour son centre historique riche en bâtiments coloniaux datant de l’époque britannique. Il est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville a été baptisée Georgetown en l’honneur du roi Georges III. Certaines maisons ont été superbement rénovées, d’autres moins, mais toutes possèdent un certain charme et il est très plaisant de déambuler à l’ombre, sous les arcades, si elles ne sont pas trop encombrées par les scooters.

Mosquée Kapitan Keling
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Construite par des Indiens musulmans au XIXe siècle, c’est la plus ancienne mosquée de Penang. Nous l’admirions de loin quand un imam nous invita à rentrer la visiter. Notre premier réflexe fut de refuser à cause de notre tenue inappropriée mais on nous prêta des habits de circonstance : un sarong pour Fab et une djellaba à capuche pour Van.  A l’intérieur, une bénévole nous fit le tour du propriétaire et nous autorisa même à prendre des photos de la salle de prière! Nous avons appris, entre autres, que tous les musulmans devaient apprendre l’arabe afin de déchiffrer le coran et réciter les prières, que si la salle de prière pour femmes était séparée de celle des hommes c’était pour qu’elles puissent se dévêtir à l’abri des regards pour effectuer leurs ablutions et que les heures de prières étaient calculées par rapport au soleil. Enfin, nous vous dévoilons un secret de moins  en moins bien gardé : avec les technologies actuelles, le muezzin n’est  même plus obligé de grimper au sommet du minaret pour effectuer son appel à la prière, il le fait tranquillement dans une salle de la mosquée à l’aide d’un micro. Nous avons vraiment apprécié la visite et sommes toujours touchés par la tolérance des Malais musulmans et par leur envie de faire connaître leur culture aux étrangers.

The Jetty
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Un des quartiers de Georgetown est un petit village de pêcheurs sur pilotis. Si certains de ses habitants vivent au gré des marées pour aller pêcher, d’autres n’ont pas hésité à transformer leur salon en boutique de souvenirs pour touristes. Même si le village n’est pas aussi pittoresque que Kampong Ayer au Brunei, il offre une belle ouverture sur la mer ainsi qu’un joli point de vue sur le détroit et sur la ville de Butterworth, en face, sur le continent.

Cette petite étape à Georgetown était vraiment intéressante et remplie d’histoire, nous avons fait le plein de culture mais aussi de gastronomie, car, avec ses diverses influences, la ville a sa propre cuisine et même son propre laksa.

Mais Penang , ce n’est pas que Georgetown, c’est une île qui regorge sûrement de quelques trésors qui valent le détour et nous allons nous atteler à les découvrir ces prochains jours.

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