Cáceres et Trujillo, les trésors médiévaux d’Estrémadure

Après avoir effectué une première découverte de la province de Badajoz, nous continuons notre périple dans la belle région d’Estrémadure et changeons de province pour arriver à Cáceres, la deuxième ville de la région qui est située en son centre géographique. Cáceres est accessible en train depuis Mérida ou Badajoz sur la ligne qui va à Madrid. La gare est un petit peu excentrée mais il y a une rambla bien ombragée qui la relie au centre-ville. Il faut compter environ quinze bonnes minutes de marche. Il y a des bus urbains mais nous ne les avons pas testés.

L’histoire de Cáceres est super riche! La ville serait habitée depuis la Préhistoire. Durant l’époque romaine, elle fut une des villes les plus importantes de Lusitanie jouissant d’une bonne position sur la via de la Plata, une route romaine reliant Mérida à Astorga (région de León) et qui existe encore aujourd’hui comme chemin de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle fut évidemment conquise par les Arabes lors de la période d’Al-Andalus avant d’être définitivement prise par le roi catholique Alphonse IX de Leon où elle devint une ville indépendante rendant des comptes directement au roi à Madrid. La ville fut dirigée par une confrérie de chevaliers agricoles qui bâtirent de nombreux édifices qui constituent encore aujourd’hui une bonne partie du centre historique. Aujourd’hui, Cáceres est le siège de l’université d’Estrémadure et ça se ressent dans l’ambiance jeune et dynamique de la ville. Elle possède également un des centres médiévaux et de la Renaissance les plus complets du monde qui est évidemment inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Nous avons effectivement été scotché devant tout ce patrimoine historique incroyable. Nous y avons trouvé beaucoup de similitudes avec la ville de Sienne, en Toscane, autre centre médiéval de ouf qu’il vous faut absolument visiter une fois dans votre vie!

Plaza Mayor

Quand on arrive au centre historique depuis la gare, on tombe directement sur la Plaza Mayor car elle se trouve en bas du bourg médiéval. Elle est d’ailleurs adossée aux vestiges des remparts dont quelques magnifiques tours sont encore debout aujourd’hui. Elle n’a pas une belle forme rectangulaire car elle a dû s’adapter à la forme du relief et de la muraille. Tiens, exactement comme à Sienne! Mais son emplacement ne doit rien au hasard! Elle a été construite exactement à équidistance des deux quartiers extra-muros de la ville au XIVe siècle afin de donner aux habitants un point de réunion pour la vie sociale et le commerce. Comme quoi la coutume espagnole de se rencontrer sur une place pour discuter et boire un verre ne date pas d’hier! Les bâtiments qui entourent la place sont assez hétéroclites et datent d’une période qui va d’Al-Andalus (dès le IXe siècle) au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, elle reste la place principale de la ville et sert toujours au coeur de la vie sociale de Cáceres.

Plaza de las Veletas

C’est un peu l’anti Plaza Mayor puisque la Plaza de las Veletas se trouve à l’opposé géographique de celle-ci, c’est-à-dire sur la partie haute du centre historique. Malgré son architecture typique du Moyen-Age chrétien, la place se trouve à l’emplacement de l’alcazaba arabe mais a été remaniée avec l’arrivée des rois catholiques. Aujourd’hui on y trouve le musée historique de la province de Cáceres ainsi que l’ancienne mairie. La place est surtout connue pour servir de décor à divers films ou séries historiques. Etant donné que le XXIe siècle n’a pas eu l’air d’être arrivé par ici, nous comprenons aisément le choix de certains réalisateurs de faire de cet endroit leur studio de cinéma.

Plaza Santa Maria

C’est le cœur névralgique du centre historique et ce depuis des siècles puisqu’elle a été construite sur l’emplacement du forum romain. Elle est bordée de la cocathédrale Santa Maria de Cáceres, l’édifice religieux le plus important de la ville ainsi que le tout premier de culte catholique à avoir été bâti après la Reconquista au XIIIe siècle. Les autres bâtiments sont des palais ayant appartenu à la noblesse locale jusqu’au XVIIIe siècle. Géographiquement, elle se trouve à mi-chemin entre la Plaza de las Veletas et la Plaza Mayor et, avant la construction de cette dernière, c’était le cœur de la ville dite basse.

Nous avons eu un énorme coup de cœur pour Cáceres, c’est un des centres historiques médiévaux les mieux conservés que nous ayons visités. La partie monumentale est assez petite, assez compacte et se visite facilement en une demi-journée. Donc n’hésitez pas à y consacrer quelques heures si vous êtes dans le coin!

Trujillo

NB : A ne pas confondre avec la ville du même nom, au Pérou!

Lors de nos longues heures passées à dévorer divers magazines de voyage, il y a un nom qui ressort toujours sur les listes des plus beaux villages d’Espagne, c’est Trujillo. Comme il se situe en Estrémadure et que, heureux hasard, nous aussi, nous décidons d’aller y faire un petit détour dans le seul but, évidemment, de vérifier si l’info est juste! Trujillo ne se trouve sur aucune ligne de train, il faut donc prendre le bus depuis Cáceres. C’est facile, la station de bus est juste en face de la gare et le trajet prend une petit heure. A Trujillo, ça se corse, la station de bus se situe dans la plaine, quasi au milieu de nulle part et il n’y a pas de guichet. Pensez à prendre vos billets sur internet si vous ne voulez pas être embêtés pour repartir. Nous avons eu de la chance, les nuages se sont invités à la fête et nous n’avons pas dû monter au village en plein cagnard, comme c’est souvent le cas dans la région en cette saison. Après la chaleur sèche et à la limite du supportable à Badajoz, nous sommes contents de respirer et d’avoir un peu d’humidité pour soulager nos bronches. Certes, les photos sont un peu plus tristounettes du coup mais nous avons bien mieux profité de notre visite.

Trujillo se situe idéalement sur une petite colline culminant à 564 mètres d’altitude, ce qui explique en partie pourquoi nous avons bénéficié d’une météo un peu moins étouffante. Elle vit principalement de l’agriculture pratiquée dans la plaine alentour.

La fondation de la ville date de la préhistoire. Elle fut connue à l’époque romaine sous le nom Turgalium dépendant directement d’Augusta Emerita (Mérida) et connut un petit essor non négligeable en devenant la première étape de la voie reliant cette dernière à Caesaraugusta (Zaragoza). Ensuite, comme pratiquement partout en Espagne, arrivèrent les Wisigoths qui ne laissèrent que peu d’influence et cédèrent rapidement la place aux musulmans qui y construisirent la muraille encore visible aujourd’hui. La Reconquista fut un peu chaotique. La ville fut d’abord prise par les Portugais en 1165 avant d’être conquise par le Royaume de León en 1165 puis reconquise par les musulmans en 1173. Une Reconquista catholique eut lieu en 1186 où Trujillo devint sujet du Royaume de Castille avant d’être, encore une fois, reprise par les Arabes en 1196. Ce sont les forces militaires de l’évêque de Plasencia (ville située à l’extrême nord de l’actuelle Extrémadure) qui reconquirent définitivement la ville pour le compte de Ferdinand III, roi de León et de Castille. Le XVe siècle est l’époque de la découverte de l’Amérique et Trujillo vit naître trois grands conquistadors : Francisco Pizarro et Diego Garcia de Paredes qui découvrirent le Pérou ainsi que Francisco de Orellana qui découvrit, lui, l’Amazone. A cette époque, Trujillo est une capitale de province prospère. Mais cet âge d’or prit fin au XIXe siècle quand les troupes napoléoniennes envahirent la région laissant la ville à genou. C’est également à cette époque qu’eurent lieu les guerres d’indépendance en Amérique Latine qui portèrent un coup fatal à l’économie espagnole. Trujillo ne se releva jamais de ces affronts et perdit son statut de capitale de province au profit de Cáceres. Heureusement, il lui reste un patrimoine historique, principalement médiéval, magnifiquement restauré qui attire aujourd’hui un peu de tourisme.

Plaza Mayor

A l’instar de Cáceres, la Plaza Mayor est le premier lieu qu’on découvre en arrivant dans le centre historique puisqu’elle se situe dans la ville basse au pied des remparts. A l’origine, c’était une simple place de marché avant qu’on y construisit des palais ou autres demeures seigneuriales à partir du XVe siècle. Ce sont ces édifices qui bordent encore la place aujourd’hui avec l’église de Santa Maria la Mayor qui, elle, date déjà du XIIIe siècle et ça se voit par son architecture romane, moins élaborée que le reste des bâtiments de la place. La superbe statue équestre en bronze qui trône fièrement sur la place est celle de Francisco Pizarro, le mec qui découvrit le Pérou. L’histoire de cette statue est assez originale. Déjà, elle est l’œuvre d’un sculpteur américain du début du XXe siècle appelé Charles Cary Rumsey. Ensuite, elle a été sculptée à Paris, ville qui n’a absolument rien à voir avec le conquistador, pour une exposition au Grand Palais en 1927. C’est seulement deux ans plus tard que la statue fut transférée à Trujillo, ville natale de Pizarro. Fun fact : cet œuvre a deux autres sœurs jumelles : une à Lima, ville où est mort Pizarro et… Buffalo, dans l’état de New York! Oui ça n’a rien à voir mais c’est la ville de naissance du sculpteur, il a sûrement pensé que sa ville natale méritait une statue. Quoi qu’il en soit, la place est super belle et elle possède même quelques terrasses sympas où piquer quelques tapas le soir.

Les remparts

Trujillo peut se targuer de posséder encore une bonne partie de ses murailles et autres bâtiments défensifs comme des tours. Elle possède encore quatre portes d’accès sur les sept d’origine. Tout le système défensif date de l’époque arabe, dès le IXe siècle mais ce que nous voyons aujourd’hui date des XVe et XVIe siècles quand les rois de Castille firent renforcer les remparts. On peut y faire le tour à l’extérieur. C’est vraiment sympa, bien conservé, et on a une jolie vue sur la huerta au pied de la colline ainsi que sur les premières montagnes du parc national de Monfragüe, immense réserve naturelle et sanctuaire animal protégé par l’UNESCO que nous n’avons, malheureusement, pas le temps de visiter.

La vue sur les alentours

Le château

Nous voilà au point culminant de Trujillo sur un lieu appelé Cabeza del Zorro (tête du renard). Nous n’avons pas trouvé le pourquoi du comment de ce nom de lieu et, franchement, nous n’en avons aucune idée car rien dans l’environnement ne nous fait penser à un renard même si nous soupçonnons ces petites bébêtes adorables (oui, nous on les trouve adorables!) de peupler la région. Le château, comme le reste de la forteresse, date des IXe et Xe siècles, en pleine période musulmane. De cette époque, il ne reste que quelques portes en forme typique de serrure. Sinon, tout a été remanié au XVe siècle avec le reste du système défensif. Il est vraiment trop stylé ce château dans le plus pur style médiéval. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à le trouver cool puisque quelques scènes de la série Games of Thrones y ont été tournées.

Depuis le parvis du château, il y a une superbe vue sur le centre historique et la Plaza Mayor et on peut déjà se faire une belle idée de comment était la ville au Moyen-Age.

Nous confirmons, Trujillo mérite amplement sa place sur la liste des plus beaux villages d’Espagne! Nous avons été conquis par son magnifique centre médiéval et par son château sorti tout droit des films de cape et d’épée. Bien que la ville soit plus petite que Cáceres, son centre historique est plus étoffé et un peu plus étendu. Il faut compter une bonne journée de visite mais nous vous promettons que ce n’est pas du temps perdu!

Nous avons eu un énorme coup de cœur pour ces deux villes médiévales. Ca nous a changé un peu du baroque de l’architecture coloniale d’Amérique latine que nous retrouverons également sous peu en Andalousie. Bien que l’histoire et l’architecture soient similaires dans les deux villes, nous vous conseillons quand même de vous y arrêter aux deux. Chacune a une âme et une ambiance différentes. Nous sommes d’ailleurs incapables de vous dire laquelle nous avons préférée.

Voilà, notre première découverte de l’Estrémadure s’arrête là. Evidemment, la région mériterait une exploration bien plus approfondie que les quelques petits jours que nous lui avons consacrés mais nous sommes attendus de pied ferme par la famille de Fab à Valence. Mais puisque nous allons reprendre très bientôt nos quartiers à Séville, (#spoiler) nous aurons probablement l’occasion d’y revenir. C’est en tout cas ce que nous avons mis sur notre longue liste à idées!

Top 20 de nos villes préférées

Après vous avoir fait rêver avec des plages paradisiaques, nous changeons un peu de registre avec le classement de nos villes préférées. Malgré notre côté backpakers un peu roots fans de randonnées, nous avons également un côté très citadin et adorons découvrir la culture de certaines villes.

En préparant cet article, nous nous sommes vite rendus compte qu’il nous était impossible de ne choisir que dix villes! Nous en avons visité tellement, chacune ayant un charme différent.

Voici donc nos vingt villes préférées de ce tour du monde

 #20 La Nouvelle-Orléans, Etats-Unis

Une des conditions requises par Van pour qu’elle accepte de se rendre aux Etats-Unis était un passage par la Nouvelle-Orléans. Et ce fut un bon choix. L’ambiance jazzy du Vieux-Carré est incomparable. Le côté vielle France est également vraiment sympa. Lors de notre passage, le temps était très chaud et très humide, renforçant l’impression de sud profond. Il y a juste un gros bémol : l’insécurité constante une fois franchie les limites du Vieux-Carré et du Garden District.

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Lima, Pérou

Lima est la ville dont nous avions le plus entendu parler en mal. Oui, c’est vrai, c’est une immense mégapole étouffée par le trafic infernal mais en prenant le temps de la visiter, nous avons découvert des trésors comme le magnifique centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et le quartier de Miraflores situé sur une falaise surplombant l’océan Pacifique. En plus, c’est l’endroit où nous avons trouvé les Péruviens les plus ouverts et les plus sympas.

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Buenos Aires, Argentine

Nous avons été à Buenos Aires à reculons, sachant que c’est une mégapole de quinze millions d’habitants. Mais finalement, ça ne se ressent pas tellement. Buenos Aires est la ville la plus européenne du continent américain avec ses différents quartiers rappelant Madrid ou Barcelone et ses quelques bâtiments haussmanniens très parisiens.

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Quito, Equateur

En arrivant dans les faubourgs de Quito, nous ne voyons qu’une jungle de béton dans les montagnes et ce n’est pas très avenant. Mais une fois dans le centre historique, nous sommes fascinés par ses ruelles en pente aux maisons colorées. Autre fait intéressant : à treize kilomètres au nord du centre ville, se trouve la « Mitad del Mundo », la latitude zéro.

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Trujillo, Pérou

Trujillo est une petite ville du nord du Pérou, moins connue que d’autres de ses consœurs péruviennes, mais bourrée de charme avec son centre colonial très coloré et son climat agréable toute l’année. Aux alentours, il y a Huanchaco, au bord du Pacifique avec ses embarcations emblématiques ainsi que le site archéologique de Chan-Chan inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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San Cristobald de las Casas, Mexique

Nous partons maintenant au Mexique où un petit joyau du nom de San Cristobald de las Casas se niche dans les montagnes du Chiapas. Malgré qu’elle ait vendu son âme au tourisme, la ville vaut le détour avec ses ruelles et ses maisons colorées ainsi que son église de la Guadalupe surplombant la ville.

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Salta, Argentine

Salta tient une place particulière dans notre périple puisque nous y sommes restés un mois dans le cadre d’un volontariat dans un hostal. Salta est la plus belle ville coloniale d’Argentine. Elle est entourée de collines verdoyantes et surtout, c’est le point de départ des boucles du nord-est andin avec ses paysages époustouflants!

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Mascate, Oman

Nous délaissons quelques instant les villes coloniales espagnoles en Amérique latine afin de nous retrouver au Moyen-Orient, dans la capitale omanaise : Mascate. C’est une petite ville modeste au bord du golfe d’Oman mais son ambiance des Mille et Une Nuits ainsi que les montagnes désertiques qui la surplombent en font un coin incontournable de la région. A visiter absolument : la mosquée du Sultan Qaboos, une des plus belles mosquées qu’il nous ait été donner de visiter.

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Arequipa, Pérou

Arequipa fut une bonne surprise, surtout que ce n’était pas du tout prévu au programme. Nous aurions dû rentrer au Pérou par le lac Titicaca mais la météo déplorable et les grèves en Bolivie nous ont fait changer nos plans et nous sommes rentrés au Pérou par le nord du Chili. Le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une pure merveille.

Pour lire l’article sur Arequipa, c’est ici

Ciudad del Carmen, Mexique

Encore un coin où nous n’avions absolument pas prévu de nous arrêter! Mais comme le bus pour Palenque depuis Campeche était complet, il a bien fallu que nous fassions autrement. Voilà comment nous avons débarqué dans cette petite ville avec un petit centre historique coloré et un front de mer sympa sur le Golfe du Mexique. Cerise sur le gâteau : la visite des dauphins au coucher du soleil!

Pour lire l’article sur Ciudad del Carmen, c’est ici

Rio de Janeiro, Brésil

Rio tient aussi un place à part dans notre tour du monde, c’était notre toute première étape et notre point de départ pour la découverte de l’Amérique du Sud! La situation de la ville est exceptionnelle entre plages paradisiaques, montagnes majestueuses, forêts luxuriantes et centre colonial portugais! Nous avons commencé très fort! Et, contrairement aux rumeurs et mises en garde, nous n’avons pas vraiment ressenti d’insécurité.

Pour lire l’article sur Rio, notre tout premier, c’est ici

Valladolid, Mexique

Valladolid est une petite ville de province un peu endormie au milieu de la péninsule du Yucatan et pourtant, elle recèle de véritables trésors. Un centre historique coloré, un couvent historique et, fait unique, un cénote en plein centre ville!

Pour lire l’article sur Valladolid, c’est ici

Hong Kong, plus ou moins en Chine

Quand nous sommes arrivés sur le continent asiatique après notre traversée du Pacifique, c’est à Hong Kong que nous avons atterri. C’est le coût du billet d’avion qui avait motivé ce choix. Mais nous avons découvert une ville vraiment fascinante. Il y a sept millions d’habitants totalement zens au milieu d’immenses gratte-ciels dans une ville trépidante et en même temps, nous sommes rapidement en pleine nature dans une jungle luxuriante. Tout ça sur un territoire grand comme un mouchoir de poche. Nous y avons été quand tout était vraiment calme, avant les récentes manifestations contre le pouvoir pro-Pékin en place.

Nous avons différents articles sur Hong Kong : pour Kowloon, c’est ici, pour Hong Kong, c’est ici et nous avons même un bilan ici

Galle, Sri Lanka

Le Sri Lanka n’est vraiment pas connu pour ses villes, elles sont en général moches et infernales. Heureusement, Galle fait exception à la règle!  C’est une ville fortifiée donnant sur l’océan Indien où se sont succédé Portugais, Hollandais puis Anglais donnant à la ville son charme colonial unique.

Pour lire l’article sur Galle, c’est ici

Singapour

Oui Singapour c’est très cher et c’est super aseptisé mais c’est une ville fascinante qui vit déjà dans le futur. Ses différents quartiers coloniaux sont agréables et bien conservés. Nous sommes assez sensibles à son côté écolo et nos estomacs se régalent de sa gastronomie savoureuse. Vaut amplement le détour!

Pour lire l’article sur Singapour, c’est ici et il y a même un bilan ici

Campeche, Mexique

C’est sûrement la ville la plus colorée que nous ayons visité. C’est une des seules villes d’Amérique dont les fortifications ont été conservées jusqu’à aujourd’hui. C’est une petite ville tranquille sur le Golfe du Mexique dont le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, vaut amplement le détour.

Pour lire l’article sur Campeche, c’est ici

#4 Kuala Lumpur, Malaisie

Nous ne pouvions pas faire ce classement sans y mettre la ville que nous considérons comme notre maison. Kuala Lumpur n’est pas la ville la plus pittoresque mais elle est sympa, très verte avec ses nombreux jardins, relativement bon marché et facile à vivre. Chaque fois que nous avons besoin d’un refuge, nous y retournons quelques jours.

Pour lire notre article sur Kuala Lumpur, c’est ici

Cuzco, Pérou

Cuzco est un véritable joyau au milieu des Andes. Elle a une architecture particulière car les Espagnols ont bâti leurs maisons coloniales sur les fondations Incas déjà existantes. Malgré le côté très touristique, la visite du centre historique est un incontournable du Pérou.

Pour lire notre article sur Cuzco, c’est ici

Luang Prabang, Laos

Si nous avons passé par le Laos, c’était juste pour renouveler notre visa thaï et comme en tant que citoyens suisses nous bénéficions, au Laos, de l’exemption de visa gratuite pour quinze jours, nous avons sauté sur l’occasion. Nous avons donc découvert Luang Prabang un peu par hasard et nous sommes tombés sur un vrai bijou! Les temples bouddhistes sont magnifiques, le paysage avec le Mékong est à couper le souffle et la French Touch de la ville coloniale est vraiment sympa. Ce petit périple nous a donné envie d’en découvrir plus sur ce pays et nous projetons de découvrir le sud du Laos pour l’automne

Pour lire l’article sur Luang Prabang, c’est ici

Malacca, Malaisie

Nous avons passé plus de trois semaines à Malacca dans le cadre d’un volontariat, il est donc logique qu’elle tienne une place de choix dans notre classement. Si Malacca arrive en tête c’est parce-que, à nos yeux, aucune ville n’arrive autant à conjuguer une culture européenne, une dolce vita méditerranéenne, une frénésie chinoise, des sourires malais et une zénitude asiatique. La gastronomie tient une place de choix dans la ville, notamment avec les fameuses « Portuguese egg tarts » dont la recette a été laissée par les premiers colons portugais.

Pour lire notre article sur Malacca, c’est ici

Il n’a vraiment pas été facile de ne choisir que vingt villes, car toutes celles que nous avons visitées ont leur propre charme!

Nous nous réjouissons d’ailleurs de poursuivre notre périple pour aller en découvrir d’autres, mais en attendant, nous profitons du calme de notre plage et de l’ambiance de notre petit bar avant de reprendre les sacs.

Trujillo, Huanchaco et le site archéologique de Chan Chan

Rejoindre Trujillo depuis Lima c’est facile, c’est une nuit de bus sur la Panaméricaine. Pas de routes de montagnes avec des virages qui mettent notre oreille interne et notre estomac à rude épreuve à supporter!. Mais tout ne se passe pas sans heurts! Notre bus est tombé en panne en plein désert au milieu de la nuit. Pour Van, ce n’était pas si mal finalement. Qui dit bus en panne dit air conditionné en panne et avec la chaleur, Van la Frileuse est restée endormie du sommeil du juste pendant que le personnel s’affairait à nous trouver un bus de remplacement et que les autres passagers commençaient à s’agiter. Elle n’a juste pas tout compris quand Fab l’a réveillée à trois heures du matin pour prendre ses affaires et changer de véhicule. Le seul hic c’est que nous n’avons pas pu avertir notre hôte à Trujillo de nos quatre heures de retard et qu’il n’a pas pu nous attendre. Mais il avait tout prévu avec la voisine qui est venu nous ouvrir à notre arrivée. Ouf, tout est bien qui finit bien!

Trujillo

Fondée au XVIe siècle par l’Espagnol Diego de Almagro, Trujillo a été nommée en l’honneur de son compatriote, le grand conquistador Francisco Pizarro natif de la ville du même nom en Estrémadure, région occidentale d’Espagne. Elle a été plusieurs fois capitale du Pérou avant de définitivement céder sa place à Lima.

Aujourd’hui, il en reste un magnifique centre historique qui s’étend sur plus de 133 hectares avec ses ruelles en damiers chères aux conquistadors espagnols. Bien qu’elle porte le nom d’une ville du nord de l’Estrémadure, Trujillo possède plutôt une architecture coloniale d’inspiration andalouse. Ses petites maisonnettes basses aux façades très colorées nous rappellent plutôt certains centre historique mexicains, notamment Campeche.

Trujillo est surnommée la ville du printemps éternel. Il est vrai qu’avec un climat désertique, très ensoleillé mais atténué par le courant de Humboldt de l’océan Pacifique situé à quelques kilomètres, l’ambiance est très printanière!

Plaza de Armas

Nous sommes toujours au Pérou donc la place centrale s’appelle toujours Plaza de Armas. C’est l’endroit le plus ancien de la ville coloniale et date de 1534. A part au Mexique, c’est la place la plus colorée que nous n’ayons jamais vue. La cathédrale qui domine la place date, elle, du XVIIIe siècle et sa façade arbore une superbe couleur jaune qu’on trouve dans plusieurs villes d’origine espagnole dont le centre historique de Lima ou le pueblo magico d’Izamal. Elle est trop mignonne avec ses petites coupoles arrondies sur ses deux clochers!

C’est sur cette place qu’en 1820 eut lieu la proclamation d’indépendance de Trujillo vis à vis de la couronne castillane. Proclamation qui s’en est suivi d’autres dans diverses villes du pays. Le Pérou obtint finalement, par la force, son indépendance en 1821.

Aujourd’hui, c’est le lieu de diverses manifestations dont les plus importantes sont le Corpus Christi (la Fête-Dieu) en mai ou juin, la commémoration de la proclamation d’indépendance le 29 juillet ou encore le concours de sapins de Noël en décembre.

Chan Chan

Chan Chan est un site archéologique du royaume de Chimor qui date d’avant le royaume Inca. (VIIe et VIIIe siècles environ) Il est situé à quelques kilomètres de Trujillo sur la route en direction de l’océan Pacifique. Il suffit de prendre le petit bus urbain qui va à Huanchaco et demander au chauffeur : il vous arrêtera directement à l’entrée du site.

Chan Chan est une ancienne cité construite en adobe, la plus grande d’Amérique latine, une des plus grandes du monde (plus de vingt hectares et jusqu’à 30’000 habitants au temps de sa splendeur!) et une des rares aussi près de l’océan. D’ailleurs il y a de gros problèmes d’érosion dû au phénomène el Niño et aux pluies en découlant. Donc le site est en partie couvert de tôle pour essayer de le protéger au mieux. Les alentours désertiques et les constructions en brique sèche typique des climats arides nous donnent plus l’impression d’être en Egypte qu’au Pérou!

Le site n’est pas en super état. Outre l’aspect météorologique que nous avons cité plus haut, la ville a été entièrement pillée et mise à sac par les conquistadors espagnols à la recherche d’un trésor. Mais ils ne trouvèrent rien d’intéressant, ce qui ne les a pas empêcher de décimer la population locale. Le site a été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO pour le protéger le mieux possible des aléas climatiques.

Huanchaco

Huanchaco est la station balnéaire rattachée à la municipalité de Trujillo. On y accède d’ailleurs avec le bus urbain. C’était une cité portuaire très importante durant les époques Chimu et Moche, des civilisations pré-Incas. Aujourd’hui, c’est une réserve mondiale du surf et elle accueille, à ce titre diverses compétitions mondiales renommées. C’est d’ailleurs la première ville latino américaine à avoir obtenu cette distinction! C’est le courant de Humboldt (encore lui!) qui apporte de belles vagues et qui permet la pratique de ce sport dans la région. Par contre, pour la baignade tranquille, ce n’est pas trop l’endroit idéal.

Une des particularité de Huanchaco, c’est le caballito : une embarcation de quatre ou cinq mètres de long avec une grande pointe à l’avant, fabriquée avec des feuilles de totora, une sorte de roseau local. Les Moches l’utilisaient pour la pêche il y a plus de trois mille ans déjà! Certains pêcheurs locaux perpétuent la tradition en utlisant ces caballitos. D’autres ont essayé de taquiner la vague avec, exactement comme avec une planche de surf, et, paraît-il, le résultat est assez concluant.

Après la trépidante Lima, il est agréable de goûter au calme d’une petite ville de province. Même si Trujillo reste la troisième ville du Pérou et compte plus d’un million d’habitants! Mais ça ne se ressent pas trop. Nous sommes également contents d’avoir retrouver un budget correct , les prix de la capitale étant plus élevés que la moyenne péruvienne. Nous continuons gentiment notre route en direction du Nord et sommes quand même étonnés de cette immense côte désertique qui semble ne pas vouloir finir. Certes, les paysages sont superbes mais la végétation luxuriante tropicale, voire même la végétation tout court, commence à nous manquer et il nous tarde gentiment de retrouver des climats tropicaux plus humides.