Antalya la dynamique du sud méditerranéen

Nous avons fortement hésité à nous arrêter à Antalya. Nous en avons un peu parlé autour de nous et la population locale n’est pas tendre avec cette ville car il n’y a pas de plage, contrairement aux alentours. Pour nous, c’est plutôt le côté grande ville qui nous freine un peu, il y a plus de deux millions d’habitants, le double de Valence, et nous venons de passer du temps dans la mégapole d’Istanbul. Le fait qu’il n’y ait pas la playa ne nous gêne pas plus que ça, nous en avons déjà bien profité et, si tout se passe bien, nous en profiterons encore plus loin. Une promenade en bord de mer nous suffit amplement.

Comme Antalya est sur notre route, nous décidons tout de même de nous y arrêter, quitte à en repartir aussitôt si vraiment ça ne nous plaît pas. Mais nos quelques recherches sur la ville nous ont montré deux ou trois petites choses à explorer. Pour nous, Antalya n’était qu’une destination pour vols charters en provenance d’Europe du Nord. Aurions-nous dû passer notre chemin? C’est ce que nous allons découvrir…

Antalya se trouve au fond d’une étroite baie qu’on pourrait presque qualifier de fjord, du genre Kotor au Montenegro. Le paysage montagneux en face de la ville rappelle fortement le lac Majeur ou le lac de Côme dans le nord de l’Italie. Au fond de la baie se trouve une grande paroi rocheuse appelée simplement « La Grande Falaise ». Les locaux avaient raison : il n’y a effectivement pas de plage mais ce paysage de rochers est juste incroyable et l’eau est limpide malgré le temps couvert.

Kaleiçi

Kaleiçi est le centre historique d’Antalya. On y accède par la porte d’Hadrien qui a été construite en l’an 130 en l’honneur de l’empereur romain du même nom lors de sa visite à Attaleia (le nom romain d’Antalya). Pour la petite anecdote, Hadrien était presque un de nos compatriotes sévillans puisqu’il et né à Italica, juste à côte de notre belle capitale andalouse. Entre les IV et Ve siècles, les Byzantins construisirent une forteresse et une double enceinte encore visibles en partie aujourd’hui. Les maisons à l’intérieur des remparts sont typiquement ottomanes. Tout n’a pas été complètement restauré, nous déambulons entre ruines et bâtiments fraîchement rénovés, c’est assez rigolo. Mais l’ensemble est vraiment joli même si certains on cédé aux sirènes du tourisme en ouvrant des boutiques de souvenirs made in China ou des restaurants à burgers . Mais à part ça le quartier est agréable et, surtout, il est presque entièrement piéton, ce qui renforce la sensation de calme.

Le vieux port

Au pied de la forteresse, caché dans une crique et coincé entre deux falaises, se trouve le vieux port qui a été construit également à l’époque byzantine. Aujourd’hui c’est un petit port de plaisance bordé par des restaurants chics, des bars branchés et des discothèques.

Mosquée Yvliminare

Cette mosquée à coupoles a été construite en 1230 par les seldjoukides (ceux des mausolées à Konya) afin de célébrer leur victoire sur l’empire byzantin. C’est une des plus anciennes mosquées de ce genre dans toute l’Anatolie. Le minaret strié et orné de céramiques bleu de perse (enfin, ce qu’il en reste) est encore aujourd’hui l’emblème de la ville. La mosquée se situe au nord de centre historique sur un petit promontoire qui surplombe la baie d’Antalya.

En dehors de son centre historique somme toute assez petit, Antalya est, certes beaucoup moins pittoresque, mais beaucoup plus sympa. C’est une ville jeune, étudiante et dynamique où abondent cafés, terrasses et tous types de restaurants dans une dolce vita toute méditerranéenne qu’on adore. Il y a également une petite communauté syrienne qui a fui la guerre et qui s’est installé à Antalya en ouvrant des restaurants où on peut déguster les meilleurs houmous de la ville!

Plage Konyaalti

Notre curiosité naturelle nous a poussé à aller à la découverte de ce qui se trouve derrière les falaises. En vrai, c’est surtout Fab qui voulait faire un tour dans le tram vintage qui longe la vieille ville. Ce n’est pas un tram touristique, ça fait partie du réseau de transports publics de la ville. C’est juste du matériel roulant historique comme à Milan ou Lisbonne. Nous nous rendons donc au terminus dudit tram qui se trouve au musée d’Antalya flambant neuf que nous ne visitons pas pour cause de météo trop belle. Et que voyons-nous? La plage! Nous aurait-on menti? Pas totalement car, en effet, les plages sur la côte en dehors d’Antalya sont beaucoup plus belles même si depuis en haut, Konyaalti ressemble à Copacabana avec ses pains de sucre. Mais la comparaison s’arrête là, c’est une plage de galets, très peu agréable pour les promenades ou la bronzette, à moins de posséder une chaise longue. Par contre, grâce à une situation privilégiée, très protégée dans la baie, l’eau est assez chaude pour la baignade une bonne partie de l’année et, comme il n’y a presque pas de courant, c’est idéal pour la pratique du paddle et les alentours sont beaucoup moins urbanisés qu’à Rio!

Le truc vraiment sympa est la forêt de pins derrière la plage au pied des falaises. propice à la promenade. Nous sommes toujours en pleine ville mais la roche calcaire atténue les bruits du trafic qu’il pourrait y avoir plus haut. Seul le chant des oiseaux nous accompagne pendant notre petite marche.

Nous avons, encore une fois, bien fait d’écouter notre instinct et nous ne regrettons pas une seule seconde de nous être arrêtés à Antalya. Certes, ce n’est de loin pas le coin pittoresque de la côte méditerranéenne mais nous avons aimé l’âme de la ville avec son petit centre historique, ses falaises impressionnantes, son dynamisme étudiant et ses restos bigarrés. A moins que vous ayez vraiment un timing serré, nous vous recommandons de passer au moins une journée à Antalya juste pour son atmosphère très cool.