Bilan de l’Equateur

Comme toujours, voici notre traditionnel bilan de l’Equateur après trois mois passés dans ce petit pays d’Amérique du Sud.

En chiffres

Durée du séjour

Pile 90 jours, la durée de notre visa

Budget

3133,20 $, l’Equateur utilise le dollar américain. ( 3123,50 CHF / 2698.90 €) soit 34,80 $ par jour (34,70 CHF / 30€) bien en dessous de notre défi des cinquante euros journaliers! Nous sommes super fiers de nous car, grâce à notre volontariat dans l’hostal vers Puerto Lopez, nous avons épongé l’explosion du budget des Galapagos! De plus, comme nous y gérions le bar, nous avons réussi à gagner un peu d’argent. Sans les Galapagos, l’Equateur reste un pays budget friendly pour les backpackers.

Distance parcourue

4617 kilomètres. De Huaquillas (frontière péruvienne) – Cuenca – Baños – Puyo – TenaQuitoGuayaquilGalapagos – Guayaquil – Puerto Lopez – MontañitaManta – Canoa – Pedernales – Cojimies – Pedernales – Mindo – Santo Domingo – Guayaquil. En bus, avion, taxi collectif, moto-taxi et lancha. Après tous ces kilomètres parcourus, nous sommes super contents d’être en vie car plus d’une fois, nous avons mis notre destin en mains de chauffeurs ou capitaines un peu fous!

Provinces traversées

Quatorze : El Oro, Azuay, Cañar, Chimborazo, Tungurahua, Pastaza, Napo, Pinchincha, Guayas, Galapagos, Santa Elena, Manabì, Santo Domingo de los Tsachilas, Los Rios.

Extrêmes d’altitude

Le niveau de la mer sur la Côte et sur les plages des Galapagos et 2850 m. à Quito

Extrêmes de températures

13 petits degrés sous la pluie à Quito, 34 degrés de chaleur humide à Guayaquil.

Volontariat

Six semaines à jouer les réceptionnistes et les gérants du bar dans un hostal près de Puerto Lopez.

Tremblements de terre

Trois. Deux petits et leurs répliques à Quito et Puerto Lopez pendant la nuit. Un qui nous a bien secoués (cinq sur l’échelle de Richter) au réveil à Guayaquil. Mais rassurez-vous, pas de dégâts ni de blessés à déclarer! L’Equateur se trouve en plein sur la ceinture de feu du Pacifique, la terre qui tremble fait presque partie du quotidien.

Les plus / les moins

Comme toujours, nous commençons par le plus négatif afin de finir sur une notre un peu plus positive

Les moins

Les trajets en bus

Il faut dire que nous avions été particulièrement gâtés au Pérou et en Argentine. En Equateur, les bus ne sont pas confortables, ça n’avance pas et pourtant le chauffeur se prend pour un pilote de rallye! Bonjour les grosses frayeurs et le mal des transports! En plus, nous avons droit à des discours de sensibilisation à tout et n’importe quoi pour essayer de nous refiler de la marchandise par des gens qui parlent hyper fort! Dommage car, en général, les paysages traversés sont splendides. Heureusement, notre abonnement à Spotify nous permet de nous concentrer sur la musique et de penser à autre chose.

Les moustiques

En particulier sur le littoral. Ils sont nombreux, résistants aux répulsifs, sortent par tous les temps et traverser des couches de vêtements ne leur font pas peur! Notre peau ressemble à un vrai champ de bataille! Le seul remède efficace est la fumée de Palo Santo (bois indigène naturellement anti-moustiques) mais il faudrait rester sa vie autour d’un feu.

On a kiffé!

Les gens

Ils sont très timides et il faut briser la glace. Mais une fois que c’est fait, les gens sont très souriants, toujours prêts à nous rendre service et très polis. La politsees est due en partie à l’espagnol beaucoup plus formel qu’en Espagne. A part pour des taxis, nous n’avons quasiment jamais eu à faire avec des rabatteurs.

L’hôtellerie

C’est le meilleur rapport qualité/prix de l’Amérique du Sud. Il suffit souvent de rajouter deux ou trois dollars pour avoir un standing supérieur, tout en restant dans des tarifs bon marché. A deux, une chambre double de bonne qualité est souvent meilleure marché que deux lits en dortoir.

Le chocolat

Pas aussi bon que le chocolat suisse! (Profitez, c’est vraiment rare que nous fassions du chauvinisme suisse!) Mais il se déguste facilement si nous avons envie d’un peu de douceur.

La diversité des paysages

L’Equateur est un petit pays (une moitié de France environ) mais il y a quatre régions distinctes : l’Amazonie, les Andes, le littoral et les Galapagos. Chaque région a ses spécificités en matière de paysages, de faune et de flore et c’est très varié.

La végétation

Après avoir traversé le désert au nord du Chili et sur toute la côte péruvienne, nous sommes très contents d’avoir enfin retrouvé des arbres! La proximité de la ligne équatoriale donne une végétation très variée et luxuriante sauf aux Galapagos où c’est plus sec à cause du courant de Humboldt mais ce n’est pas totalement désertique non plus.

La faune

Il y a bien sûr la faune endémique des Galapagos, mais le continent n’a pas beaucoup à envier à l’archipel. Nous avons vus beaucoup plus d’espèces d’animaux (singes, oiseaux, reptiles, papillons,…) en trois mois dans ce pays qu’en plus de trente ans de vie.

L’Amazonie

Un vrai paradis de verdure et de forêt tropicale! La faune et la flore sont incroyables! Espérons que la population locale s’en rende compte et commencent à la protéger un peu.

Les Galapagos

Il nous semble que nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi.

Bizarreries équatoriennes

Les camions-poubelles musicaux

Dans plusieurs villes, les camions-poubelles sont accompagné d’une musique rappelant celle qu’on peut entendre dans les fêtes foraines à la mélodie bien entêtante! Si nous trouvons ça très amusant, nous avons quand même une petite pensée pour les éboueurs qui doivent supporter ça toute la journée!

Le cuy

Cuy signifie cochon d’Inde, ce petit rongeur que les enfants aiment bien avoir comme animaux de compagnie. Sauf qu’ici, (au Pérou aussi), ça se mange! Généralement ça se prépare au barbecue. Il paraît que le goût ressemble au poulet mais même cuit, on arrive à distinguer nettement la forme de l’animal et nous n’avons pas osé le goûter.

L’Equateur est notre pays préféré en Amérique du Sud, nous avons d’ailleurs utilisé la durée totale de notre visa. Nous quittons le pays avec un gros pincement au cœur et la tête pleine de souvenirs tant ce que nous avons vécu ici était incroyable!  Mais nous sommes quand même excités de découvrir de nouveaux horizons que nous ne manquerons pas de partager avec vous!

Notre volontariat dans un hostal et nos excursions sur le littoral équatorien.

Ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux le savent déjà, nous avons passé plus de six semaines à être volontaires dans un hostal (une sorte d’auberge de jeunesse) dans la région du Manabì (la côte Pacifique) non loin de Puerto Lopez. Nos tâches consistaient à préparer le petit-déjeuner le matin, à tenir la réception, à maintenir propres les espaces communs et à gérer les imprévus comme aller chercher de l’eau au puit lors des coupures de courant. Les journées étaient longues (de sept heures du matin à 22 heures) mais nous ne travaillions qu’un jour sur quatre, l’endroit était super sympa et nous formions une bonne équipe avec les autres volontaires. Il a fallu juste, quelquefois, gérer certains clients pénibles mais dans l’ensemble, l’ambiance est restée bon enfant et nous profitions d’échanger nos expériences avec d’autres voyageurs venus des quatre coins de la planète.

NB : Si l’endroit vous intéresse, l’hostal s’appelle le Viejamar, il est situé au sud à la sortie de la ville de Puerto Lopez et il se trouve sur toutes les plateformes lambda de réservation (Booking, Agoda, etc…). Pour les volontariats, c’est sur le site HelpX que ça se passe. Vous pouvez également contacter directement Rodrigo, le patron, via les pages des réseaux sociaux de l’hostal.

Nous avons en plus un accès direct à l’océan Pacifique via une immense plage pratiquement déserte idéale pour le surf. En ce qui nous concerne, le surf consiste à essayer de se tenir debout sur une planche plus de deux secondes!

L’hostal organise également des cours de surf mais pas d’inquiétude, les profs sont des surfeurs chevronnés, pas des volontaires inexpérimentés comme nous! La saison court de novembre à avril. A partir de mai les vagues deviennent beaucoup trop hautes pour la pratique du surf.

Montañita

Notre hostal se situe à trente kilomètres au nord de la station balnéaire de Montañita . Afin de ne pas mourir idiot, nous y sommes allés faire un tour. Il n’y a plus rien de l’ancien village de pêcheurs qui vivait au rythme des marées. C’est une grande station balnéaire avec une multitude de bars pour occidentaux. Heureusement, ce n’est encore pas trop bétonné. Les maisons sont plutôt construites en bois avec un toit de chaume. L’ambiance reste encore assez bonne enfant puisque ce sont surtout des surfeurs qui fréquente le lieu. La plage est magnifique même si les courants sont un peu forts pour la baignade.

Los Frailes

Nous nous situons dans le parc national de Machalilla auquel appartient la plage de Los Frailes. Avec une réserve terrestre de plus de 56’100 hectares et une réserve marine de près de 15’000 hectares, c’est le plus grand espace protégé du littoral équatorien. Il n’y a pas d’accès routier, le bus nous laisse au bord de la route au début d’un sentier et il faut marcher une bonne demi-heure pour y accéder. Du coup, la plage et le parc sont très peu fréquentés, et nous avons tout le loisir d’observer les lézards, les papillons et les oiseaux. La plage se trouve dans une baie bien protégée, du coup il y a moins de courant et c’est un peu plus propice à la baignade qu’ailleurs sur la côte.

Nous grimpons ensuite la falaise jusqu’à un mirador d’où nous jouissons d’une vue imprenable sur les alentours! L’arbre emblématique du parc est le palo santo, un arbre endémique de la côte Pacifique sud-américaine. Son bois est utilisé comme répulsif naturel contre les moustiques. Il suffit de faire un feu avec. Nous avons testé et pour être honnête, il faut pratiquement être dans le feu pour que ça fonctionne.

Nous descendons de la falaise de l’autre côté cette fois pour arriver à la playa de la Turtuga. C’est une toute petite crique et nous sommes absolument seuls au monde!

Une seule grimpette ne nous suffisant pas, nous remontons encore une fois sur la falaise pour le mirador Islote Sucre d’où la vue est, encore une fois, exceptionnelle.

Manta

Après six semaines au même endroit, il est temps de reprendre nos sacs à dos et de repartir à l’aventure! Nous nous arrêtons à Manta, toujours sur la côte équatorienne. En espagnol, Manta signifie duvet, chose que nous n’avons pas vraiment besoin sous ces latitudes. En vrai, ça n’a rien n’a voir. Le nom de la ville nous vient de « Manteños », le petit nom de ceux qui peuplaient la région à l’époque précolombienne.

Le coin n’est pas extraordinaire mais nous avions besoin de passer dans une grande ville pour effectuer quelques achats, notamment du matériel électronique que nous avons déjà bien usé en six mois de voyage. Manta est le deuxième port du pays après Guayaquil et se targue d’être la capitale mondiale du thon vu la quantité de ces poissons qui est pêchée au large.

La région a souffert d’un énorme tremblement de terre en 2016 d’une magnitude de 7,8 qui fit plusieurs centaines de morts et énormément de dégâts qui ne sont encore pas tous réparés aujourd’hui. Nous sommes évidemment très peinés que le peuple équatorien ait dû à subir cette catastrophe.

Si la ville n’est pas extraordinaire, il faut reconnaître que la plage est plutôt sympa et la mer propice à la baignade. Ça nous change pas mal des courants forts et des grosses vagues de Puerto Lopez! Par contre, nous sommes en début de saison de garúa, une brume humide venant du Pacifique, et nos photos sont un peu tristounettes du coup. Sorry!

Vu que nous sommes en ville, nous profitons de nous cultiver un peu. Comme la majorité des musées sont gratuits en Equateur, nous en profitons pour découvrir la culture des Manteños, la civilisation qui peuplait la région depuis le VIe siècle jusqu’à l’arrivée des conquistadors espagnols au XVe siècle.

Manta possède un grand port de pêche, le plus grand du pays pour cette activité. Le poisson star est bien sûr le thon mais grâce au courant de Humboldt (encore lui!) les eaux du Pacifique sont très poissonneuses et on y trouve des dizaines d’espèces pour régaler nos papille.

Grâce à l’arrivage journalier de poisson frais, on trouve de nombreuses cevicherias (restaurants spécialisés en ceviche) en ville, pour notre plus grand bonheur!

Agua Blanca

Au sud de Manta, dans le parc national de Machalilla, se trouve la communauté indigène d’Agua Blanca. Le coin se mérite, il faut marcher cinq kilomètres depuis la route principale pour y accéder mais la nature environnante et la faune exceptionnelle nous font oublier tous nos pas.

La particularité du site c’est la lagune remplie d’eau sulfurisée. Il paraîtrait qu’il faudrait s’y faire un bain de boue, présente au fond du lac, et que c’est super bon pour la peau. Mais l’odeur d’œuf pourri du soufre est plutôt repoussante.

Nous avons adoré notre expérience de volontariat dans cet hostal! Il faut dire que sa situation directement sur la plage a pesé sur la balance. Mais pas seulement! Le patron était super sympa, juste, et savait faire confiance à ses collaborateurs. Toute la communauté du village était incroyable et super bienveillante avec nous. Nous avons rencontré d’autres volontaires et voyageurs venus des quatre coin du monde et nous avons passé d’excellents moments de partage et d’échange. Enfin, le travail en soi n’était pas si mal. Ça nous a permis de voir de l’intérieur le travail de l’hôtellerie. Nous savons maintenant que si un jour nous n’aurons pas le choix de travailler dans ce genre de domaine, nous serons tout à fait capable de le faire!

La côte équatorienne n’est pas la plus incroyable du monde, le reste du pays est beaucoup plus ouf mais nous l’avons tout de même appréciée pour sa douceur de vivre et la gentillesse de ses habitants. C’est ici que nous prenons congé, après pile trois mois, de l’Equateur. C’était un pays vraiment cool, notre préféré en Amérique du Sud. Avec ce départ, nous quittons également l’Amérique du Sud puisque nous nous envolons directement pour les Etats-Unis pour des raisons que nous expliquons à la fin de cet article. Même si nous partons avec un petit pincement au cœur, nous sommes ravis et excités d’ouvrir un nouveau chapitre de notre voyage au long cours.

Iles Galapagos, le paradis de Darwin

Un voyage aux Galapagos demande pas mal de préparation, c’est très cher, il faut des billets d’avion, de ferrys, des logements, du cash en avance, etc etc… Tout ça pour être refoulés lors de l’enregistrement de nos bagages à l’aéroport! Mais commençons l’histoire par le début!

Deux mois plus tôt…

Van et Fab profitent tranquillement du soleil et de la mer à Arica, une petite ville au nord du Chili quand ils se mettent à discuter de la suite de leur voyage. (c’est leur sujet de conversation préféré!). Très vite, le sujet des Galapagos vient sur le tapis. Sachant qu’un billet d’avion vaut au moins 350$, il faut s’y prendre assez vite pour au moins bénéficier de ce tarif. Le site de la Tame nous sort des prix « étrangers » (Les Equatoriens bénéficiant de prix spéciaux) pour 270$. Ils contrôlent plusieurs fois si la coche « étranger » a bien été cochée et ils réservent leurs billets tout contents et la vie poursuit son cours.

De nos jours…

Van et Fab se rendent tout guillerets à l’aéroport de Guayaquil prêts à vivre cette aventure unique. Ils sont bien en avance car s’enregistrer pour les Galapagos n’est pas un parcours tranquille. Il faut déjà obtenir une carte de transit à 20$ à un guichet spécial. Une fois cette carte obtenue, il faut passer à l’inspection des bagages car il est interdit d’y emmener des fruits, légumes, animaux vivants, etc pour ne pas contaminer le parc national. Une fois l’inspection terminée, les sacs sont plombés et il est enfin autorisé à procéder au check-in. Et là, c’est le drame! On refuse à nos deux globe-trotters l’enregistrement sous prétexte d’un tarif erroné et on les envoie au service clientèle de la Tame où une gentille dame leur explique que c’est bien une erreur du site internet de la compagnie mais que ce ne sera quand même pas possible d’embarquer à ce tarif là et qu’au prix du jour, il faut rajouter 200$ par personne afin de pouvoir monter dans l’avion. Là ça ne va pas être possible, il faut vite trouver une solution. Et c’est là que, Mesdames et Messieurs, les oscars du meilleur acteur et de la meilleure actrice dans un mélodrame aéroportuaire sont décernés à…. Van et Fab! Van se met à pleurer et Fab joue parfaitement le jeu en expliquant que « c’est le voyage de notre vie, notre lune de miel, que nous avons tout calculé au centime près pour pouvoir vivre ce rêve » etc, etc. La dame accepte alors de lancer un coup de fil au siège de la Tame à Quito. Finalement, on leur propose de payer la différence pour obtenir les billets à 350$, le prix plancher. (c’est déjà mieux que les 400$ en plus!).  Avec tout ce qu’ils ont déjà investi dans ce voyage, nos deux aventuriers acceptent en promettant de mener l’affaire plus loin (comme quoi ça sert une protection juridique).  Arrivés au check-in, la compagnie leur fait un petit geste en les surclassant en Bussiness Class. Cette fois plus rien ne les empêchera d’embarquer! Le soulagement est immense, ils étaient presque sûrs jusqu’au dernier moment de ne pas pouvoir partir!

Mais venons-en au sujet qui nous intéresse vraiment, ces fameuses îles Galapagos! Pour des raisons de budget, de timing et d’accessibilité, nous avons choisi les îles de Santa Cruz et de San Cristobal.

Dès l’approche avec l’avion, nous sommes déjà transportés au pays des rêves avec toutes ces petites îles, ces criques découpées et l’eau turquoise digne de la mer des Caraïbes. Nous atterrissons sur l’île de Baltra, une île déserte où ne se trouve que l’aéroport, alimenté à 100% avec des énergies renouvelables. Là il faut encore s’acquitter du droit d’entrée au parc national qui est de 100$ par personne avant de pouvoir récupérer nos bagages.

Baltra et Santa Cruz sont séparées par un petit chenal où des lanchas (petites embarcations) font régulièrement la navette. Rien que pendant la traversée, nous avons déjà aperçu des crabes, des pélicans et autres espèces d’oiseaux ainsi qu’un vie marine très riche. Une fois arrivés sur l’autre rive, un bus nous emmène jusqu’à la ville de Puerto Ayora

Puerto Ayora

C’est la plus grande ville de l’archipel sans en être la capitale. C’est là que se concentrent toutes les infrastructures dédiées au tourisme : restaurants, discothèques, agences pour croisières, magasins de souvenirs, etc… Mais c’est aussi un bon point de chute pour aller explorer les trésors de l’île. Nous pouvons déjà apercevoir les iguanes marins, espèce endémique des Galapagos, se prélassant sur le béton bien chaud afin de se sécher après leur baignade en mer.

La station scientifique Charles Darwin

C’est une station de recherche située à Puerto Ayora qui abrite toute une communauté de scientifiques étudiant la biodiversité unique de l’archipel. Le but de cette station est également de sensibiliser les touristes et les habitants sur l’importance de l’écologie. Il faut dire que, par rapport au reste de l’Amérique latine, les Galapagos sont un exemple écologique et les règles sont très strictes. Mais c’est loin d’être parfait, il y a par exemple, encore beaucoup de véhicules à essences polluants. Les voitures électriques font gentiment leur apparition mais il faudra du temps avant de changer intégralement le parc automobile.  Le but des autorités est de faire disparaître toute énergie fossile à la fin de l’année 2020. La station abrite des tortues géantes typiques de l’archipel ainsi que des lézards terrestres des Galapagos reconnaissables par leur couleur jaune. La principale activité est de récupérer les œufs de tortue afin de faire naître et grandir les petits en toute sécurité. Une fois les tortues autonomes, vers l’âge de trois ou quatre ans, un programme de réinsertion est mis en marche et les animaux retournent à la vie sauvage sur leur île d’origine.

La criée

Tout les matins, l’arrivée des pêcheurs est attendue avec impatience par les habitants, c’est à dire quelques humains, une nuée de pélicans, Madame Otarie, des frégates et même quelques iguanes marins! Il vaut vraiment la peine de se sortir du lit aux aurores pour assister à ce spectacle!

Las Grietas

Pour accéder au chemin des Grietas, il faut prendre un bateau-taxi depuis Puerto Ayora, à condition que Mesdames les otaries veulent bien nous laisser passer, déjà qu’elles prennent toute la place ces coquines!

Le sentier nous mène ensuite jusqu’à la Playa de los Alemanos, petit havre de paix où se prélassent des raies dans les eaux transparentes du Pacifique

Le sentier continue dans une végétation assez sèche de cactus qui entoure un magnifique lagon peuplés d’une multitude d’oiseaux. Nous sommes près de la latitude zéro mais nous trouvons une végétation digne du désert de Sonora! La faute toujours à ce fameux courant de Humboldt, très sec, qui depuis l’Antarctique est assez fort pour rejoindre ces latitudes très basses.

Nous longeons ensuite un petit salar, certes pas aussi spectaculaire que celui d’Uyuni mais sympa quand même. Sa couleur rouge est due à une micro algue riche en beta-carotène. (oui, comme les carottes!)

Enfin, nous arrivons dans le vif du sujet, las Grietas! C’est un canyon impressionnant d’où nous avons une magnifique vue sur la baie de Puerto Ayora. Au fond de ce canyon se trouve un lac d’une eau tellement transparente que nous n’avons pas besoin de masque de snorkelling pour observer la faune marine!

Tortuga Bay

A une petite heure de marche du centre de Puerto Ayora se trouve un véritable paradis sur Terre! Tortuga Bay peut prétendre au titre de plus belle plage du monde avec son sable fin blanc, sa mer turquoise, ses lagons à la faune marine incroyable dont des requins à pointe noire (rassurez-vous, totalement inoffensifs!) et ses mangroves où viennent se reposer les iguanes marins.

Le timing nous a permis de visiter une deuxième île et notre choix s’est porté sur San Cristobal. C’est l’île la plus orientale de tout l’archipel des Galapagos et est bien plus sauvage que Santa Cruz (les habitants aussi!). C’est un vrai paradis pour randonneurs. Par contre, ça se mérite! Deux heures de lancha à la merci des vagues avec un capitaine aussi kamikaze que ses copains chauffeurs de bus dans les Andes ont mis nos estomacs à rude épreuve. Il n’y a que trois Russes biberonnés à la vodka qui ont trouvé le trajet agréable! Après deux heures d’enfer sur mer (au lieu  des deux heures et demies prévues, quand nous disons que le capitaine est fou!), nous voici arrivés à Puerto Baquerizo Moreno, la seule ville de l’île et aussi le chef-lieu de la province des Galapagos. Des centaines d’otaries nous accueillent nous remettant un peu de baume au cœur après cette traversée infernale.

Las Tijeritas

Première randonnée sur San Cristobal. Si au début tout est bien joli et balisé, ça se corse par la suite, le sentier n’étant que des grosses pierres de lave. Mais la vue sur toute la baie de Tijeritas vaut le détour.

La Loberia

C’est un chemin côtier toujours fait de pierres de lave qui nous mène à un promontoire rocheux d’où nous pouvons observer des dauphins, des tortues marines et des fous à pattes rouges.

Tongo Reef

Un autre petit chemin côtier mais beaucoup plus accessible. Il faut juste traverser une aire militaire il faut montrer patte blanche pour y accéder. Si vous dites que vous êtes des randonneurs et que vous voulez juste vous rendre à Tongo Reef, vous ne devriez, normalement, pas avoir de problèmes. Nous y observons des otaries et des iguanes marins.

Après ces belles randonnées, il est temps de penser au retour. Heureusement, la traversée jusqu’à Puerto Ayora est bien plus calme qu’à l’aller. Nous profitons de notre dernière journée pour retourner nous baigner dans les lagons de Tortuga Bay. Puis retour en avion jusqu’à Guayaquil, notre seul « problème » à l’aéroport cette fois-ci était le retard de quatre heures de notre avion.

Ce séjour au Galapagos nous a vraiment plombé le budget mais nous ne regrettons absolument aucune seconde passé sur cet archipel paradisiaque ni aucun centime dépensé. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que nous ressentons tellement c’était génial! Il va être très difficile de trouver quelque-chose de mieux!

Pour la suite, nous allons poser nos sacs pendant quatre semaines tout près de Puerto Lopez et nous enfilons de nouveau notre casquette de réceptionniste dans un hostal de bord de mer avant de repartir pour de nouvelles aventures!

Guayaquil, son malécon et le quartier la Peña

Nous avons craqué! La conduite sportive et dangereuse des chauffeurs de bus équatoriens ont eu raison de notre patience. Nous quitterons Quito par la voie des airs! Ce n’est pas très écolo et ce n’est pas notre philosophie, mais voilà, les bons prix des billets ont fini de nous convaincre que nous ne voulions pas risquer notre vie sur la route! Oui, nous sommes conscients de l’impact écologique de notre choix mais nous n’avons vraiment pas envie de finir dans un ravin.

Nous voilà donc bien installés dans un Airbus A320 de la Tame, la compagnie nationale équatorienne et cinquante petites minutes plus tard, l’air chaud et humide des Tropiques nous accueille dès la sortie de l’avion. Nous voici arrivés à Guayaquil, plus grande ville du pays et plus grand port de la côte occidentale de l’Amérique latine.

Guayaquil a mauvaise réputation surtout en termes de sécurité. C’est vrai qu’il faut particulièrement y faire attention à ses affaires mais nous n’avons pas ressenti beaucoup plus d’insécurité que dans d’autres grandes villes sud-américaines. Nous sommes, bien entendu, restés dans « les beaux quartiers » et il faut, bien évidemment, respecter les règles de bases de prudence!

NB : Notre visite date de 2018 où la situation était relativement calme. Depuis, c’est légèrement parti en sucette notamment avec les gangs de narcotrafiquants et l’Equateur n’est plus un pays aussi sûr qu’avant. Renseignez-vous auprès des organismes officiels de votre pays avant d’y préparer un voyage.

Guayaquil ne possède pas de centre colonial, tout a été détruit lors des divers incendies que connut la ville au cours de son histoire. Les bâtiments les plus anciens datent du XIXème siècle. Ce qui n’empêche pas à la ville d’avoir beaucoup de charme avec son style un peu néo-classique. Ça nous change un peu des villes coloniales à l’architecture Renaissance.

Malgré son côté grande ville et son climat chaud, nous avons trouvé Guayaquil moins étouffante que Quito. C’est notamment grâce au Rio Guayas, déjà très large à cet endroit, proche de son delta, qui amène un peu d’ouverture et un petit courant qui sont plus que bienvenus.

Malécon Simon Bolivar

Toute ville sud-américaine au bord de l’eau qui se respecte se doit de posséder un malécon, c’est à dire une promenade en bord de mer, de lac ou de fleuve, bref au bord de l’eau. Guayaquil n’échappe pas à la règle. Le Malécon longe le Rio Guayas sur deux kilomètres et demi et c’est une vraie bouffée d’air frais. Les courants du fleuve venus tout droit de l’océan Pacifique tempèrent la chaleur très humide de la ville. On y trouve de tout : des centre commerciaux, des cinémas, des restaurants en tous genres, quelques monuments, des espaces verts, etc… C’est un bel endroit pour flâner dans une zone entièrement piétonne loin du trafic infernal de la ville. Le seul bémol, c’est la musique (principalement le reggaeton qu’on déteste de toutes nos forces!) ou la publicité diffusées à coin depuis des enceintes géantes. Ça casse le côté promenade tranquille du malécon et transforme le coin en discothèque géante tout au long de la journée. Nous trouvons cela vraiment dommage mais, après quelques mois passés sur ce continent, nous commençons à remarquer que se promener au calme est plutôt un truc d’Européens. Les Américains préfèrent être toujours accompagné d’un bruit de fond peu importe l’endroit où ils se trouvent.

Barrio las Peñas

Perché sur les pentes du Cerro Santa Ana culminant à soixante mètres en dessus du Rio Guayas, ce quartier très coloré est l’endroit où les Espagnols fondèrent la ville au XVIe siècle. Mais n’y cherchez pas les fameuses petites maisons coloniales, tout à été détruit par un incendie! Au XIXe siècle, ce sont les pêcheurs et les artisans qui s’y installèrent. Dans les années 1920, le commerce du cacao connut un essor sans précédent, quelques personnes s’y enrichirent et le quartier devint beaucoup plus bourgeois. D’ailleurs, la plupart des bâtiments que nous voyons aujourd’hui sont des maisons aristocratiques qui datent de cette époque dorée. Plusieurs présidents de la république d’Equateur, quelques artistes illustres comme Ernest Hemingway ou Pablo Neruda et même le Che Guevara ont eu habité dans ce quartier à un moment de leur vie.

Aujourd’hui, c’est un quartier tranquille, sans aucune voiture (le pied!), plein de charme avec ses maisons colorées qui dégage un petit air que ne renieraient pas les bords de la Méditerranée.

Ce quartier est idéal pour notre traditionnelle grimpette du jour! Il faut monter exactement 444 marches (pas besoin de les compter, elles sont numérotées!) pour accéder au phare qui surplombe le quartier d’où nous attend une vue splendide sur tout Guayaquil. Mais il n’y a pas besoin d’attendre le sommet pour avoir notre récompense, toutes les maisons qui bordent le chemin sont splendides et valent le coup d’œil!

Petites bébêtes

Guayaquil possède de nombreux parcs et est très boisée. Du coup, nous pouvons observer des animaux exotiques en pleine ville! Evidemment, il n’y a pas que des iguanes, nous avons vu également beaucoup d’oiseaux et de papillons, mais ce sont les seuls animaux qui consentent plus ou moins à poser pour notre objectif. A moins qu’ils soient trop lents pour nous fuir!

Guayaquil fut vraiment une bonne surprise. Nous ne nous attendions pas à grand chose. Pour nous c’était juste un arrêt obligatoire car, les seuls avantages du lieu pour nous, était la présence d’un aéroport sur la côte pour notre prochaine étape ainsi que des magasins pour acheter quelques affaires de base. En plus, la saison des pluies touchant à sa fin, nous avons eu une météo vraiment splendide.

Si votre séjour en Equateur est limité dans le temps, nous ne vous recommandons pas forcément de rester à Guayaquil. Il y a bien plus intéressant ailleurs! Mais si vous cherchez une ville avec toutes les commodités mais à l’écart des circuits touristiques tout en ayant un petit attrait culturel, Guayaquil pourrait être un bon plan.

Notre prochaine étape promet d’être beaucoup moins citadine mais il paraît que nous allons découvrir quelque chose d’énorme! Espérons que ce soit le cas et que nous n’allons pas être trop déçus du lieu car nous avons donné de notre personne pour y accéder et avons dû faire quelques sacrifices.

Quito et la latitude zéro

Nous quittons à regret la chaude et luxuriante Amazonie pour la très fraîche Quito. Le trajet fut magnifique dans une végétation tropicale fascinante surplombée par de hauts volcans et par chance, nous n’avons pas eu de chauffeur kamikaze cette fois, même si les lacets des routes de montagnes ont mis notre estomac à dure épreuve. Fichue oreille interne! Arrivés dans les faubourgs de Quito, c’est une autre jungle qui nous attend, des kilomètres carrés de béton entassés dans une vallée et prenant de plus en plus de place sur les flancs des montagnes. Après presque une semaine en forêt à ne parler quasiment qu’à des singes, des papillons et des oiseaux, c’est un choc et c’est avec appréhension que nous posons le pied dans cette métropole gigantesque même si, malgré son statut de capitale, ce n’est que la deuxième ville du pays.

Le terminal de bus de Quitumbe se trouve tout au sud de la ville, il nous reste donc une petite heure de bus urbain pour rejoindre le centre-ville. Mais le système de transport public est assez bien fait, facile d’utilisation et très bon marché. Mais les chauffeurs sont de la famille de l’autre kamikaze et les rues de Quito ne sont ni droites, ni plates, ni refaites. Ce n’est donc pas une partie de plaisir de voyager sur la route dans ce pays surtout pour nous qui souffrons à chaque fois d’un mal des transports carabiné.

Centre historique

La ville aurait été fondée autour de 1030 avant notre ère pendant l’empire Inca mais il n’y a pas beaucoup de vestiges qui ont été trouvés qui pourraient confirmer cette théorie. La première date qui est sûre et certaine, c’est 1534, date de l’arrivée des conquistadors espagnols. Le centre historique qui nous reste aujourd’hui serait le plus grand et le mieux conservé de toute l’Amérique latine, il est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est d’ailleurs la toute première ville conjointement à Cracovie à y être inscrite. C’est vrai qu’il est agréable de se promener dans ces petites rues en pente au milieu de ces maisons colorées. Malheureusement, sous ces latitudes, la pluie se fait fréquente et, à cause de l’altitude, (2850 m.), les températures chutent dès qu’il n’y a plus de soleil. Mais la ville regorge de petits cafés vraiment sympas où il fait bon d’y rentrer se réchauffer avec une bonne boisson chaude.

Plaza Grande

Egalement appelée Plaza de la Independencia, c’est la place centrale de la ville. Construite comme toutes les grandes places coloniales, elle est notamment bordée par la cathédrale métropolitaine et par l’hôtel de ville. Elle date du XVIe siècle et c’est le seul endroit plus ou moins plat de toute la ville. Nous n’avons malheureusement pas pu nous attarder sous peine de nous faire rincer et congeler par une forte averse.

Basilica del Voto Nacional

Véritable monstre néogothique au cœur de la ville, la basilique fut achevée en 1987 après un siècle de travaux et démontre bien la ferveur catholique encore très présente en Amérique latine. Elle a même été bénie par le pape Jean-Paul II! C’est le plus grand édifice de ce genre sur tout le continent américain. Il est encore plus grand que la cathédrale St-Patrick de New York qui, avec Notre-Dame de Paris, a servi de modèle pour sa construction. Le style gothique est tellement bien respecté que nous ne voyons pas au premier coup d’œil que cet édifice date seulement de la fin du XXe siècle.

Mitad del Mundo

Dans la banlieue nord de Quito, à treize kilomètres du centre-ville, se trouve la petite ville de Mitad del Mundo (milieu du monde) qui a la particularité de se trouver à la latitude zéro, sur la ligne de l’Equateur. Il y a un monument marquant le point zéro mais aussi tout un pôle muséal parlant de la ligne de l’Equateur mais aussi du pays en général.  Le site a été construit pour reconstituer un petit village qui nous rappelle un peu les Outlets en Italie. Bien sûr, il y a les inévitables restaurants à touristes et boutiques de souvenirs mais les parties musées sont très intéressantes et très variées. Nous pensions faire notre petit tour, prendre quelques photos du monument puis rentrer en ville. Finalement, nous y avons passé la journée! L’entrée coûte 5$ et franchement, ça les vaut!

Le monument du milieu du monde se trouve pile au point zéro. A l’intérieur se trouve un musée interactif sur le magnétisme et la gravité de la Terre ainsi que des expositions sur diverses communautés indiennes du pays. Au sommet, se trouve un mirador d’où on peut observer le site ainsi que les volcans alentours.

Un peu partout sur site, se trouvent des flèches donnant la direction de différentes villes du monde ainsi que la distance en miles et en kilomètres. Ce sont juste des panneaux mais comme nous sommes de grands passionnés de géographie et de voyage, nous avons passé une bonne partie de notre temps à rêver des différentes destinations inscrites sur les flèches.

L’Equateur est le premier exportateur mondial du cacao et fabrique même son propre chocolat même s’il ne sera jamais aussi bon que le chocolat suisse! Pour une fois que nous faisons du chauvinisme suisse, laissez-nous en profiter un peu! Une partie du site est consacré à la culture de ce produit. Comme vous pouvez le voir sur notre galerie photo, nous avons surtout été fascinés par les cartes. (#fousdegéo)

La bière artisanale a aussi sa place en Equateur! Mais vu le climat frais des Andes, nous préférons nous rabattre sur des boissons chaudes comme le chocolat.

Un village a été recrée avec diverses habitations traditionnelles de plusieurs communautés indiennes qui, en général, habitent plutôt en Amazonie, à l’est du pays.

Quito est une ville qui vaut largement le détour, d’autant que c’est un passage obligé pour rejoindre la côte depuis l’Amazonie. En tant que passionnés de géographie, nous avons adoré notre visite à la Mitad del Mundo pour traverser la ligne équatoriale. Ce que nous retiendrons surtout, c’est d’avoir posé le pied sur la latitude zéro! Quoique Fab se souviendra également du chocolat!

Malgré notre mini incursion dans l’hémisphère nord, la suite de notre voyage se passera encore un moment dans l’hémisphère sud, nous n’en avons encore pas fini avec ce coin de pays. Après avoir affronté encore une fois l’altitude et des températures fraîches, nous nous réjouissons de retrouver la côte, surtout que nous sommes bien plus portés sur la mer que sur la montagne. (de bons petits Suisses, nous? 😂😂) Ça n’empêche pas le fait que nous avons apprécié notre petit séjour dans la capitale.

Petite découverte de l’Amazonie équatorienne

Depuis Baños, qui se situe déjà sur le versant oriental des Andes, du bon côté donc, il ne nous faut pas plus de deux heures de bus pour rejoindre Puyo. Heureusement pour nous, le trajet a été bien moins chaotique que la dernière fois, et le chauffeur n’a pas confondu la route avec un circuit de course automobile! Nous sentons que nous avons totalement changé d’environnement, l’atmosphère se fait plus lourde, plus humide, plus chaude (enfin!) et la végétation est très dense et très luxuriante. Bienvenue en Amazonie!

Pour nous, l’Amazonie avec ses forêts verdoyantes et luxuriantes, ses fleuves mythiques et ses espèces animales exotiques nous ont fait rêver depuis notre plus tendre enfance. Maintenant que le rêve est devenu réalité, espérons ne pas être déçus à force d’avoir trop idéalisé cet endroit! Nous sommes en tout cas gonflés à bloc et prêts à ouvrir nos yeux sur tout ce que la nature a à nous offrir!

Puyo

Puyo n’est pas une ville très pittoresque, c’est une ville moderne fondée au début du XXe siècle où on a préféré le pratique à l’esthétisme. Mais la proximité de la forêt tropicale et les cafés et bars au centre-ville en font une destination agréable dans une végétation luxuriante. Un paseo (promenade) longe la rivière, nommée également Puyo, au milieu de la végétation tropicale où on peut déjà apercevoir quelques espèces d’oiseaux ou de papillons qui nous en mettent plein les yeux. Puyo se situe à 950 mètres d’altitude, ce qui signifie que la nature est un « entre deux » entre la plaine vraiment très chaude et la montagne plutôt fraîche.

Parque etnobotànico Omaere

A Puyo, sur l’autre rive du Rio Puyo, se trouve le parc etnobotanique Omaere accessible grâce à une jolie petite passerelle qui enjambe la rivière. Il fut fondé en 1993, sur une surface de quinze hectares qui était dédiée aux pâturages et à la culture intensive de canne à sucre. Deux Français, un Américain et des populations indigènes comme les Guaranis et les Chuars entreprirent de planter des arbres endémiques sur cette surface et il est impressionnant de voir, après un petit quart de siècle, à quel point la nature a repris ses droits. José, notre guide appartenant à la communauté indienne des Chuars, nous explique les différentes vertus médicinales des plantes qu’on peut trouver dans la forêt ainsi que les traditions de son peuple. C’est fou comme la médecine occidentale nous a un peu éloignés des plantes et de leurs vertus! Malheureusement, un bon gros orage tropical nous force à interrompre la visite. Ça nous aura permis de mettre à l’épreuve notre matériel contre la pluie qui a passé le test haut la main! Et puis, nous trouvons que la forêt tropicale (ou équatoriale ici) est bien plus belle sous la pluie et juste après l’averse quand tout est encore humide. En plus, ça sent hyper bon!

Tena

Nous continuons notre descente et nous pénétrons encore plus profondément dans l’Amazonie. Après un court trajet en bus d’environ une heure et demie, sur une route droite et pas dangereuse (oui, nous sommes toujours traumatisés de notre trajet dans les Andes depuis Cuenca!), nous voici à Tena. Comme Puyo, Tena n’a rien de très pittoresque mais elle est très bien située au milieu de la forêt équatoriale. Sa principale économie est la culture de la cannelle, de quoi titiller nos papilles de gourmands! De nombreux sentiers, partant directement de la ville nous permettent de randonner en pleine nature luxuriante et en totale autonomie. Notre rythme de marche n’est pas très rapide mais ce n’est pas de notre faute! Il y a bien trop de choses à observer : une jolie fleur, des oiseaux et des papillons multicolores, des singes-écureuils, des insectes bizarres, des poissons dans la rivière, etc. Après des mois passés dans le désert, c’est un vrai plaisir de se retrouver au milieu de la verdure, à sentir l’odeur de la forêt et à écouter tous ses bruits!

Si vous cliquez sur les images ci-dessous pour les agrandir, vous risquez d’apercevoir quelques petits singes-écureuils, même s’ils sont un peu flous. Sorry!

Misahualli

A une petite vingtaine de kilomètres de Tena, se trouve Misahualli, une petite bourgade connue pour pouvoir naviguer sur le Rio Napo. Il est vrai que la forêt est bien plus belle vue depuis la rivière. Mais grosse déception! Le site est complètement dédié au tourisme. Les bateaux naviguent à tombeau ouvert afin de faire le plus de courses possibles alors que pour observer la nature, il faut prendre son temps et faire le moins de bruit possible. Les locaux nous rabattent tous les deux mètres et ne cherchent juste qu’à nous soutirer quelques dollars. Il y a des alignées de lodges et de restaurants à touristes. Bref, c’est vraiment limite comme façon de faire. Ça n’a strictement rien à voir avec l’Equateur que nous connaissons et que nous commençons vraiment à apprécier et où les gens sont très sympas. Seul point positif : nous avons trouvé une fabrique de chocolat artisanal même s’il n’arrive pas à la hauteur de notre bon chocolat suisse! Bref, Misahualli ne vaut vraiment pas le détour, surtout qu’il y a, à nos yeux, tout pour nous satisfaire à Tena.

Mis à part le petit bémol Misahualli, nous avons vraiment passé un excellent séjour en Amazonie. Notre rêve de gosse n’a pas été trop gâché par la réalité de terrain! Nous qui sommes des amoureux de la nature, avons trouvé notre bonheur au milieu de la forêt, de sa faune et de sa flore incroyables Nous avons trouvé une nature relativement préservée et, pour la première fois sur ce continent, nous avons gentiment commencé à entendre parler d’écologie et de protection de l’environnement. C’est loin d’être parfait et il y a encore une tonne de travail à faire, surtout que, mauvaise nouvelle, le sous-sol amazonien riche en pétrole attise les convoitises de gros groupes industriels de la région et d’ailleurs. Mais ça fait plaisir de voir que les mentalités commencent peu à peu à évoluer et que la population prend peu à peu conscience du patrimoine naturel à protéger.

Cuenca et Baños, culture et nature dans les Andes équatoriennes

Nous vous avons laissé à Trujillo et voici que nous vous retrouvons déjà en Equateur. Nous avons pris une petite semaine de « vacances » dans la petite station balnéaire de Máncora, au nord du Pérou, avant de nous arrêter à Tumbes, à l’extrême nord du pays afin de voir nos premières mangroves depuis bien longtemps. Le désert laisse enfin la place à une végétation un peu plus dense! Comme ça nous avait manqué!

Depuis Tumbes, il nous faut une petite demi-heure de minibus pour rejoindre la ville frontière d’Aguas Verdes.  De là, nous traversons à pied le pont sur la rivière qui fait office de frontière. D’un côté, le Pérou, de l’autre, l’Equateur, facile n’est-ce pas? Ben non, pas tant que ça car nous sommes entrés clandestinement sur le territoire équatorien vu qu’il n’y a pas de bureau d’immigration. Pour avoir un joli tampon sur notre passeport, nous devons nous rendre à trois kilomètres du centre-ville de Huaquillas (la ville frontière côté Equateur) sur la Panaméricaine au milieu de nulle part. Heureusement, il y a des collectivos (bus urbains) qui nous y emmènent. Le passage de l’immigration est une simple formalité et il n’y avait qu’une dizaine de personnes en attente. Quelle ne fut donc pas notre surprise de croiser un autre couple avec le même passeport rouge à croix blanche que nous! C’étaient deux Zurichois qui avaient embarqué leur van avec, ils ont du coup bien plus galéré que nous pour passer la frontière!

Cuenca

Depuis Huaquillas, il faut environ quatre heures de bus pour arriver à Cuenca, la troisième ville du pays. Cette fois, nous avons définitivement laissé le désert derrière nous et nous roulons à travers une végétation luxuriante et des champs de bananes, l’Equateur étant le premier exportateur mondial de cet emblématique fruit jaune. Mais nous prenons vite de l’altitude et les montagnes bien vertes de pâturages remplis de vaches nous font penser à certains paysages du Jura Vaudois ou des Préalpes fribourgeoises et ça ne nous enchante pas vraiment puisque nous cherchons de l’exotisme. Mais c’est bon signe car si ça nous ennuie encore de voir des paysages ressemblant trop à la Suisse, c’est que nous n’allons pas rentrer de sitôt!

La ville fut fondée en 1557 par Gil Ramirez Dayalos, encore un andalou, sous les ordres du vice-roi du Pérou, qui lui dépendait directement de la couronne espagnole. Le centre historique qui nous reste possède un patrimoine incroyable inscrit à l’UNESCO. Mais, pas de bol pour nous, une bonne partie du centre historique était en travaux de restauration donc la visite fut un peu restreinte. C’est dommage car le surnom de Cuenca est « l’Athènes des Andes » grâce à ses trésors architecturaux et nous aurions bien aimé le découvrir en entier.

Cuenca se situe sur un plateau qui culmine à 2350 mètres d’altitude. Et oui, fini les chaleurs tropicales (😭), ici c’est journées tempérées et nuit très fraîches surtout que les chauffages ne sont pas très monnaie courante par ici et Van la frileuse passe d’assez mauvaises nuits.

Rio Tomebamba

Le Tomebamba est la rivière qui passe à Cuenca. Ce n’est qu’un petit cours d’eau mais il nous fait rêver car son chemin va le mener tout droit en Amazonie! La municipalité a laissé ses rives à la nature et c’est sympa pour éviter le trafic de la ville qui est assez infernal à cause de tous les travaux du centre-ville. Avec l’altitude, la pollution devient pénible à supporter. Il y a même un parc naturel protégé où les habitants se promènent au milieu d’une forêt d’eucalyptus. Après les kilomètres de désert au Pérou, nous sommes trop heureux de revoir du vert et des arbres!

Notre première étape équatorienne fut assez sympa même si nous commençons à en avoir un peu assez des changements d’altitude. Une chose que nous avons particulièrement apprécié c’est que, contrairement au Pérou, nous ne nous sommes pas fait rabattre une seule fois!

Baños de Santa Agua

Nous en avons fait des trajets en bus mais celui-là restera dans les annales de nos pires cauchemars. Déjà les bus sont bien moins confortables qu’au Pérou ou qu’en Argentine, ce qui n’est pas très grave en soi mais quand tu hérites d’un chauffeur kamikaze qui confond les petites routes de montagnes avec un circuit de formule 1, tu commences à vraiment être mal barré. Heureusement, le mal des transports nous a un peu embrouillé les idées et nous ne nous sommes pas rendus compte à 100% du danger que nous courions.  Après sept heures à être ballottés dans ce danger sur roues, nous voici arrivés à Baños, super contents d’être vivants!

Le problème en Equateur, c’est que le gouvernement, sous la pression populaire, a refait toutes les routes du pays, y compris celles de montagne dans les Andes. Ce n’est pas vraiment un problème de refaire des routes mais les chauffeurs se sont retrouvé en confiance sur cette asphalte lisse et toute neuve et roulent comme des malades malgré les virages et les ravins.

Baños est une petite ville perchée à 1840 mètres d’altitude entre Andes et Amazonie, même si le climat est plutôt andin en un peu plus tempéré et un peu plus humide. En gros, en moins glacial. Elle se situe au pied du volcan Tungurahua (5023m.) que personne ne voit jamais car toujours couvert de nuages. Mais comme c’est un volcan actif et assez sympa, il donne à la ville des eaux thermales très chaudes atteignant les 52 degrés (même pour Van c’est trop chaud!) et d’excellente qualité, de quoi bien se réchauffer lors des soirées fraîches. Nous les avons testées et effectivement les bains sont un super endroit pour passer une soirée dans les bains à observer les étoiles.

Gorges de San Martin 

Juste à la sortie de la ville, à une petite vingtaine de minutes à pied du centre-ville, se trouvent les gorges de San Martin. La rivière Pastaza, qui elle aussi nous vient de ce fameux volcan Tungurahua, se fraie un chemin entre d’immenses falaises rocheuses très impressionnantes. D’ailleurs Fabien, sujet au vertige, n’a pas fait le malin sur le pont les surplombant. Nous n’avions pas été au canyon de Colca pour cause de météo, nous avons là notre lot de consolation. Un peu plus loin, un petit chemin se rend jusqu’à la cascade Inés Maria. Ce n’est pas une cascade très impressionnante, ni très haute mais l’environnement au milieu de ces blocs de pierre vaut le détour. Nous étions contents de nous retrouver à marcher en pleine nature, ça nous avait manqué et le chemin de montagne entre la végétation luxuriante nous a enchantés.

Pour les amateurs de « sensations fortes », il y a également un parc aventures avec tyrolienne dans le coin mais nous avons préféré profiter de la nature en faisant une petite randonnée.

Baños fut une étape bien sympathique, nous avons pu profiter de la nature et des bains thermaux, bien agréables après des jours de douches froides.

Pour la suite, si notre bus arrive à bon port et si un anaconda géant ne nous choisit pas comme repas, nous devrions vous donner des nouvelles depuis l’Amazonie.