Notre séjour à Mérida a plutôt mal commencé. Une épidémie de grippe virulente sévit dans le Yucatán et nous n’y avons pas échappé. Après quelques symptômes alarmants, Van s’est décidée à consulter un médecin qui lui a diagnostiqué un foyer infectieux au poumon droit. Donc repos et antibiothérapie au programme! Mais pas de panique! La prise en charge médicale a été bien gérée, les médicaments délivrés sans problème à la pharmacie et la convalescence s’est très bien passée!
Mais Mérida a bien d’autres atouts que ses centres médicaux et ses nombreuses pharmacies! C’est la capitale de l’état du Yucatán et un des plus grands centres coloniaux des Amériques après Mexico et la Havane. C’est un plaisir pour les yeux de flâner dans les rues bordées de maisons colorées, de trouver de l’ombre sous les arbres des petites places, de prendre le pouls de la ville sur la place centrale ou de découvrir de petites églises au détour d’une ruelle.
Mérida a été nommée d’après la ville du même nom en Espagne. Lors de l’arrivée des conquistadors espagnols dans la région, il y avait à l’emplacement de la ville actuelle les vestiges de la cité abandonnée de T’Hô qui leur firent penser au ruines d’Emerita Augusta, la ville romaine de Mérida (l’espagnole donc!) Donc ils décidèrent de nommer leur nouvelle possession ainsi.






Plaza grande

Comme toute ville coloniale qui se respecte, Mérida à sa place centrale, appelée ici Plaza Grande. Elle porte très bien son nom puisque c’est la deuxième plus grande place du Mexique après le Zocalo de la ville de Mexico qui elle, fait partie des plus grandes places du monde. Elle est bordée par la cathédrale San Ildefonso, la maison du gouverneur et de splendides édifices coloniaux, dont les fameuses arcades qu’on appelle en Amérique latine (et en Andalousie aussi!), cabildos.





Parque de la Madre

C’est une petite place à deux pas de la Plaza Grande où il fait bon vivre sur une terrasse d’un café. En espérant que le breuvage en question vienne du Chiapas, un des paradis du café en Amérique Centrale! La place est bordée par la cathédrale Rectoria de Jesus Tercera Orden construite en 1618.




Parque San Cristobal

C’est une petite place bien agréable bordée de jolis bâtiments coloniaux. C’est ici qu’habitait la population blanche espagnole de souche à l’époque de la colonisation. La place est dominée par l’église Notre Dame de Guadalupe construite au XVIIIe siècle.





Parque de la Mejorada

Encore une petite place typique coloniale! Elle est bordée par l’église Notre Dame de Carmen, de l’hôtel de ville et la faculté d’architecture.




Côté playa

Si Mérida, malgré son patrimoine architectural digne d’intérêt, peut paraître étouffante, elle ne se situe qu’à quelques encablures du golfe du Mexique. Il est donc facile de passer une journée à la playa sans avoir à dormir dans les hôtels hors de prix de la côte. En tant qu’amoureux de la mer, nous avons évidemment été jeter un coup d’œil au littoral que nous avions zappé lors de nos deux dernières visites.

Progreso

Progreso est le moyen le plus rapide de rejoindre la mer depuis Mérida. Il faut compter une petite heure de trajet en y incluant le trafic pour sortir de la ville. Des bus font la navette entre les deux localités toutes les 20 ou 30 minutes environ pour 23 pesos (1,10€ ou 1,10 CHF) par trajet.
Progreso est située sur une île séparée du continent par des lagunes. C’est l’extrémité nord-ouest de la péninsule du Yucatan. En face, à plusieurs centaines de kilomètres au large, c’est la Louisiane. Cette impression du bout du monde est renforcée par un temps tristounet et un fort vent auxquels nous avons droit à notre arrivée.
Progreso ne nous séduit pas vraiment : la plage n’est pas ouf (bon, c’est vrai nous sommes pénibles en ce qui concerne les plages) et elle est bordée d’un malécon aux restos, bars, boutiques de souvenirs et hôtels plus kitchs les uns que les autres. C’en est presque à faire passer Cancún pour un modèle de sobriété.



Outre le tourisme et les activités portuaires, la principale économie de la ville est la pêche. Les pêcheurs partent depuis la plage occidentale de la ville qui nous plait déjà plus car plus sauvage et exempte de reggaeton qui fait saigner nos pauvres oreilles sur le malécon. Le seul bruit est le cri des mouettes qui attendent impatiemment le retour des pêcheurs afin d’essayer de leur soutirer quelques morceaux de poisson. Certes, ce n’est pas Zanzibar mais c’est déjà plus sympa de se balader de ce côté-ci que sur le malécon.


En 2016, une baleine s’est échouée sur la plage de Progreso et n’a malheureusement pas pu être sauvée. Son squelette a été sauvegardé, nettoyé et est aujourd’hui exposé le long du malécon. C’était un jeune spécimen qui n’avait pas encore fini sa croissance mais qui pesait tout de même dans les quatre tonnes! Imaginez un peu ce que doit manger un ado en pleine croissance de ce poids là! Pas étonnant que les mouettes soient affamées!
Le squelette repose sur une structure en fer qui respecte la taille réelle du baleineau. L’histoire est très triste mais, en même temps, c’est super intéressant et très impressionnant de pouvoir se représenter la grandeur de cet animal sachant que c’est le plus grand mammifère du monde. Même si pour cette espèce, le rorqual commun, il n’est qu’en deuxième position dépassé par la baleine bleue. Pour vous donner une idée : mesurant 1m83, Fab n’a pas eu besoin de se baisser pour passer sous la colonne vertébrale de la baleine.

Réserve écologique « El Corchito »

Nous quittons la plage pour nous rendre du côté des lagunes. Un petit trajet en lancha permet d’y accéder et est compris dans le prix d’entrée de la réserve (90 pesos pour les étrangers soit 4,45€ ou 4,45CHF auxquels il faut ajouter 35 pesos de consigne si vous avez un sac à dos) Faites en sorte de ne pas avoir de nourriture sur vous car on vous la confisquera à l’entrée afin d’éviter de vous faire attaquer par les animaux qui sentent la bouffe à des kilomètres à la ronde.
Nous sommes un peu surpris par la « disneylandisation » de la réserve. En tant qu’Européens, nous ne sommes vraiment pas habitués à l’aménagement à l’américaine des sites naturels ou historiques. Nous nous attendions également à un chemin plus long avant de nous rappeler que les Mexicains ont exactement la même philosophie que leurs voisins du nord, celle d’effectuer le moins de pas possible. Pour eux, c’était la rando de la semaine, pour nous, à peine trois pas.
Une fois cette petite déception passée, nous nous concentrons sur ce que la réserve a à nous offrir et finalement, ce n’est pas si mal. Nous traversons une magnifique mangrove et sachant que cet écosystème est primordial pour la sauvegarde du littoral, nous ne pouvons que saluer l’effort qui a été fait pour la préserver. La forêt est traversée par des cours d’eau alimentant quelques cénotes où il est possible de s’y baigner. L’eau est belle et claire mais il faut partager son bain avec des poissons et quelques tortues.




Outre des oiseaux, des papillons, des tortues et des poissons, nous avons eu la chance de croiser des coatis ainsi que des ratons-laveurs. Ces derniers sont de la même espèce que ceux que nous pouvons apercevoir sur le Vieux Continent. En effet, ces petites bêtes toutes mignonnes sont originaires d’Amérique et ce sont les colons, anglais ou espagnols, qui les ont introduit en Europe.
Malgré son côté un peu surfait, nous sommes bien contents que cette réserve existe. Elle ne sera pas rasée au profit de zones hôtelières comme c’est souvent le cas sur la côte de toute la péninsule du Yucatán et si ça peut amener des familles et sensibiliser la jeune génération à la nature, c’est déjà ça de pris.

Celestún

Cette fois, la météo est de notre côté pour notre petit trip à Celestún Pas si petit que ça le trip puisque ce petit village de pêcheurs se situe à 95 kilomètres de Mérida et nous avons mis deux bonnes heures et demi pour y arriver, le bus desservant tous les petits bleds se trouvant sur la route.
Nous sommes conquis dès notre arrivée par ce petit village un peu du bout du monde qui a gardé son âme à l’ambiance vraiment chill. Ici pas de grands hôtels, juste quelques petites maisons colorées, aux façades parfois défraîchies, mais pleines de charme et quelques bars de plages servant de délicieux ceviches.
A la descente du bus on vient directement nous proposer des tours pour voir les flamants roses dans la ria de Celestún, un énorme estuaire classé réserve naturelle et un sanctuaire pour oiseaux. Nous n’y avons pas été parce que, déjà, nous sommes allergiques aux tours et qu’il n’y a pas d’autres moyens de s’y rendre. De plus, résidant à proximité de la baie de Cádiz, nous vivons pratiquement entourés de flamants roses toute l’année. (Oh les blasés!). Bref, tout ça pour vous dire que ce genre d’activité existe et que les flamants ne sont pas une légende, nous en avons aperçu depuis le bus!





La playa

Côté plage, on est sur du lourd! Du sable blanc, une eau turquoise, des cocotiers se balançant au rythme de la brise marine sans aucune construction style grand hôtel en son bord! Le rêve! Tout juste quelques petits restos de plage, où il fait bon se poser en se restaurant les pieds dans le sable dans une ambiance toute caribéenne même si techniquement nous ne sommes plus dans les Caraïbes. Celestún se trouvant sur la côte ouest de la péninsule du Yucatán, nous sommes donc sur les rives du Golfe du Mexique. Mais nous n’allons quand même pas chipoter pour quelques données géographiques alors que nous sommes sur une plage de rêve!
Mérida possède quelques superbes édifices coloniaux mais reste une grande ville étouffante. Nous avons largement préféré des villes plus petites mais tout aussi pittoresques comme Valladolid, Izamal ou encore Campeche.
Côté plage, Progreso nous a un peu laissés sur notre faim mais nous avons été conquis par Celestún et sa douceur de vivre. Nous vous recommandons chaudement cette dernière si vous êtes à Mérida pour quelques jours.
Cette fois, nous allons vraiment quitter le Yucatan pour prendre la direction du sud où de nouvelles aventures, on l’espère, nous attendent!































































































