Bilan de la Tanzanie

Dans notre dernier article, nous vous disions vouloir explorer la Tanzanie encore un peu. Alors pourquoi venons-nous déjà avec notre bilan? Tout simplement car nous avons changé d’avis! Nous sommes un peu fatigués de la difficulté à voyager en autonomie dans ce pays. Finalement, c’était moins compliqué en Ouganda. A notre retour de Zanzibar sur le continent, tout à été de travers. Nous voulions prendre le Tazara, une ligne de chemin de fer qui parcourt le sud-ouest du pays, mais il y avait trois semaines d’attente. Nous n’avons pas trouvé de bus pour nous rendre sur la côte plus au nord. Nous avons vraiment galéré pour trouver un ATM qui fonctionne. Nous pensions également nous rendre à Kilwa sur la côte sud mais le fait de devoir débourser 40$ par personne pour accéder aux ruines et de devoir, en plus, prendre un guide nous a vite refroidi. Même le Taj Mahal n’est pas autant un attrape-touristes! Le coup de grâce nous a été donné quand Van s’est fait voler son smartphone dans le bus à Dar-es-Salaam! Attention, nous ne sommes pas du tout en train d’insinuer que tous les Tanzaniens sont des voleurs! Nous avons juste été victimes d’un habile pickpocket dans une grande ville et c’est typiquement le genre de mésaventure qui aurait pu nous arriver n’importe où dans le monde. Mais ce cumul de petites galères nous a fait comprendre que les planètes ne veulent pas s’aligner pour nous en Tanzanie et qu’il est temps de quitter le pays avant d’en être vraiment dégoûtés. Nous avons donc pris un vol pour ailleurs et nous avons passé les deux semaines d’attente avant notre départ sur les magnifiques plages à Kigamboni au sud de Dar es Salaam à profiter de la vie et à élaborer plein de nouveaux projets. Ces derniers jours plus tranquilles nous auront finalement permis de voir la Tanzanie sous un meilleur jour et de partir sur une note positive.

Maintenant que vous savez tout, nous pouvons vraiment passer à la partie bilan!

Sa majesté le Kilimandjaro, point culminant de Tanzanie et de toute l’Afrique

Comment voyage-t-on en Tanzanie en temps de Covid?

En théorie, il faut montrer un test PCR négatif de moins de 96 heures pour entrer en Tanzanie. Nous avons essayé de le faire à Masaka, dernière ville ougandaise avant la frontière mais, sans symptômes, on nous l’a refusé. On nous a indiqué que tout était organisé pour les tests directement à la frontière. D’autres voyageurs passés avant nous (et même après!) nous ont confirmé cet état de fait. Mais à notre passage, personne ne nous a fait de test et personne ne nous a rien demandé si ce n’est notre certificat de vaccination contre la fièvre jaune mais ça n’a rien à voir avec le Covid. Nous avons montré notre pass sanitaire et apparemment ça a suffi. Nous avons traversé la frontière un dimanche, jour du Seigneur super respecté dans la communauté chrétienne, ça explique sûrement l’absence de personnel pour nous curer le nez. Donc si vous comptez vous rendre en Tanzanie prochainement, sachez que le test PCR est exigé, il y a peu de chances que vous passiez entre les gouttes.

A l’intérieur du pays, c’est open bar, il n’y a aucune mesure prise contre la propagation du virus. En Tanzanie, le Covid n’existe pas! Nous n’avons aucune idée si c’est une stratégie pertinente, nous ne sommes pas médecins, mais de vivre sans aucune contrainte sanitaire, c’est quand même le pied! Nous qui pensions bien nous adapter aux différentes mesures prises, nous nous sommes vite rendus compte que ça nous affectait quand même psychologiquement. Nous avons vécu deux mois dans « le monde d’avant » et nous avions presque oublié combien il était cool!

C’est pendant notre séjour tanzanien que l’Afrique du Sud a annoncé la découverte du variant Omicron. Nous n’avons, évidemment, pas été épargnés. Nous n’avons pas été testés mais nous avons présenté tous les symptômes de ce nouveau variant durant une semaine. D’ailleurs, pendant tout le mois de décembre, ça toussait et ça reniflait beaucoup, partout en Tanzanie. Tout le pays a dû être infecté. Mais ça s’est arrêté comme c’est venu durant la première semaine de janvier. Nous avons donc bon espoir que la vague que subit l’Europe actuellement va aussi finir par descendre.

Pour un pays qui vit dans le déni de la pandémie, nous nous sommes bien étendus sur le sujet du Covid! Passons plutôt aux choses sérieuses et plus intéressantes du bilan.

Le lac Victoria, à Mwanza

En chiffres

Durée du séjour

61 jours. Pile deux mois! Nous aurons quand même utilisé les deux tiers de nos visas.

Budget

5’916’456TSH (shilling tanzanien) soit 2348 CHF ou 2260€ ce qui nous fait une moyenne journalière de 96’991 TSH (38,51 CHF ou 37,05€) Nous avons un bon budget mais parce que nous avons laissé tombé les activités touristiques et parce que, sur la fin, nous n’avons très peu bougé.

Sont compris dans ce budget, en plus des logements, des transports et de la bouffe, les visas (50$ par personne) et une carte SIM locale indispensable avec 12GB d’internet que nous avons renouvelés après un mois (40’000 TSH soit 15,20€ ou 15,85 CHF)

Distance parcourue

1941 kilomètres. De Mutukula (frontière ougandaise) – Bukoba – Mwanza – Singida – Arusha – Moshi – Dar-es-Salaam – Zanzibar – Dar-es-Salaam – Kigamboni – Dar-es-Salaam. Principalement en bus mais aussi en ferry, en tuk-tuk , en dalla-dalla et même en traversier entre Dar-es-Salaam et Kigamboni. Traverser le lac Victoria entre Bukoba et Mwanza nous a fait gagner environ 240 kilomètres mais nous avons « perdu » plus de 430 kilomètres entre Mwanza et Arusha en passant par Singida car la route contourne l’immense parc national du Serengeti.

Régions traversées

10 : Kagera, Mwanza, Shinyanga, Singinda, Arusha, Kilimandjaro, Tanga, Pwani, Dar-es-Salaam ainsi que la région semi-autonome de Zanzibar.

Extrêmes d’altitude

Le niveau de la mer au bord de l’Océan Indien et à Zanzibar et 1400 mètres à Arusha. Même si nous ne l’avons pas gravi, nous avons eu la chance d’apercevoir le Kilimandjaro, le plus haut point de toute l’Afrique qui culmine fièrement à 5895 mètres d’altitude.

Extrêmes de températures

26 degrés dans un climat tempéré par l’altitude à Arusha et 35 degrés sous le soleil écrasant de janvier à Dar-es-Salaam. Des températures normales et de saison sous ces latitudes.

La lagune à Singida

Nous coups de gueule et coups de cœur

Evidemment, la Tanzanie ne nous a pas laissés indifférents. Comme de coutume, nous finirons par le meilleur!

Coups de gueule

La difficulté de voyager en autonomie : Nous comprenons amplement qu’on ne nous laisse pas taquiner du lion dans la savane à nos risques et péril mais cette mentalité de nous coller un guide sur le dos pour tout, ça commence à nous gonfler et ça coûte une blinde. Pour une bonne partie des activités, même anodines comme visiter quelques ruines, il faut contracter un tour et nous détestons cette façon de faire. C’est la principale raison qui nous a décidé à écourter notre séjour tanzanien.

Les rabatteurs à Moshi : En général, en Tanzanie, les rabatteurs ne sont pas trop énervants et passent vite à autre chose quand on leur dit non. Sauf à Moshi, pour une raison qui nous échappe totalement. Nous n’avons jamais vu autant d’agressivité chez l’être humain! Les Balinais sont des Bisounours en comparaison!

La station de bus de Mwanza : Nous n’avons jamais vu une telle foire d’empoigne! Les gens se bousculaient et venaient carrément en troupeau nous aborder pour nous vendre un billet de bus ou autre chose comme des boissons, des babioles et même un appartement!

Le réseau internet : Les Tanzaniens utilisent très peu internet et ça se ressent. Nous n’avons jamais autant galéré pour trouver du Wifi et encore faut-il qui fonctionne. Nous nous sommes procurés une carte SIM avec des GB internet mais là aussi, la 4G ne fonctionne que très aléatoirement, surtout à Zanzibar. Nous avons souvent dû nous rabattre sur des cafés qui offrait du Wifi mais c’est souvent bruyant et d’un confort moyen pour travailler même si la terrasse donnant sur l’océan ferait des photos (que nous n’avons même pas pensé à prendre!) parfaites sur Instagram. Bref, la Tanzanie n’est pas la meilleure destination pour les nomades digitaux.

C’est cool mais exaspérant à la fois!

La lenteur : Oui, c’est bien nous qui prônons la lenteur, le fait de prendre le temps, le no stress, le slow travel, etc… Ben sur ce coup là, les Tanzaniens nous battent à plate couture au point d’en devenir exaspérants. Tout prend des plombes, en particulier dans les transports et notre patience, pourtant assez grande, est parfois mise à rude épreuve. Nos propos sont sûrement dictés par une pointe de jalousie car ce qu’il reste d’occidental pressé en nous aimerait bien être aussi cool et détendu qu’eux.

Coups de cœur

Les gens : Ah enfin la chaleur africaine qui nous avait manqué en Ouganda! La population locale est très avenante sans être envahissante et très souriante. Le niveau d’anglais est très bon, il est donc facile de communiquer. Les enfants nous lancent souvent des « Hello », des « Jambo » (Hello en swahili) ou encore des Karibu (bienvenue) et sont vraiment contents quand nous leur rendons leur salut, surtout avec notre swahili très hésitant. Les gens sont relativement honnêtes. Certes, ils pratiquent souvent le « Mzungu Price » mais c’est rarement exagéré et c’est de bonne guerre. Une fois un prix négocié, ils s’y tiennent et n’essaient jamais de nous soutirer quelques shillings de plus. Nous nous heurtons parfois aux différences culturelles mais dans l’ensemble, nous avons un bon feeling avec les Tanzaniens.

La bouffe : Rien de très nouveau par rapport à l’Ouganda mais ça reste très bon. La cuisine est toujours influencée par le sous-continent indien pour notre plus grand bonheur! Nous avons savouré de délicieux currys! Nous avons profité des avocats et des mangues qui poussent en abondance et qui ont un goût exceptionnel! Dans les restos, les plats sont toujours préparés à la minute, ça implique un temps d’attente interminable mais le résultat est souvent à la hauteur des espérances. Nous avons juste pris l’habitude d’emporter nos liseuses avec nous chaque fois que nous allons manger quelque-part. Le temps paraît ainsi moins long et le personnel ne stresse pas à essayer de nous servir au plus vite. Les végétariens trouverons également leur bonheur, il y a des plats sans viande absolument partout!

Le plastique, ce n’est pas fantastique! Enfin un pays qui a réussi à interdire les sacs en plastique sur son territoire! Nous saluons la mesure en espérant que d’autres pays s’en inspirent. (C’est déjà le cas du Kenya). Nous n’avons jamais été pris pour des extraterrestres en allant au marché avec nos gourdes, nos tups et nos sacs en tissu, et ça c’est rare, même en Europe! Nous n’avons jamais vu un gobelet en plastique jetable, tous les cafés sont servis dans des vraies tasses. Les boissons sont, en grande majorité, conditionnées dans des bouteilles en verre. Bien sûr, ces quelques mesures restent anodines et il y a encore du boulot au niveau écologique, comme partout, mais il y a déjà une certaine motivation et nous partons du principe que chaque petit pas doit être mis en avant. Grâce à tout ça et à une mentalité de recyclage bien ancrée, le pays est très propre et il y a vraiment très peu de déchets qui traînent par terre.

Le café : La Tanzanie ne fait pas partie des grands producteurs de café mais la caféiculture reste tout de même une part importante de son économie. Et surtout, il est excellent! Et nous sommes très exigeants en café! Pour le savourer pleinement, il existe une multitude de petits cafés cosy où il fait bon se poser au calme et au frais.

Dar-es-Salaam et son multiculturalisme : Nous avons bien été échaudés par Kampala, la capitale de l’Ouganda et une des pires villes que nous connaissons, nous pensions donc que Dar-es-Salaam allait être du même acabit. A tort! Non, ce n’est pas la ville la plus agréable du monde et fait partie de ces grandes métropoles construites anarchiquement mais tout n’est pas à jeter. Déjà, elle se situe au bord de la mer, un gros atout à nos yeux. Ensuite, elle possède une multitude de magnifiques édifices coloniaux dont la plupart abritent des ministères, des cours de justice ou des ambassades. Pour cette raison, nous n’avons pas pu prendre de photos, ni du superbe front de mer à cause de la présence d’une base militaire. Les Tanzaniens ne sont déjà pas super à l’aise avec les photos en temps normal, ils sont carrément sur les dents quand il s’agit de « lieux sensibles ». Enfin, un vrai melting pot de cultures s’y concentre. C’est une ville avec une ambiance bien africaine mais dont les influences indiennes et arabes sont très présentes. Les autres pays du continent y sont aussi bien représentés avec, notamment, des communautés d’Ethiopiens, de Somaliens et de Comoriens. Ces derniers nous ont d’ailleurs souvent interpellé juste pour le plaisir d’échanger quelques mots dans la langue de Molière.

Zanzibar : Nous avons débarqué à Zanzibar sans trop d’attente. Nous pensions trouver quelque-chose de très dénaturé soumis au tourisme de masse. Il paraît que c’est le cas au nord de l’île mais nous n’avons pas été vérifier de peur de perdre nos belles illusions. Les plages de l’est font partie des plus belles que nous n’ayons jamais vues : le sable est blanc, l’eau est cristalline, les plages sont sauvages et il n’y a pas d’alignées d’hôtels en béton qui longent la côte. Quant à Stone Town, elle vaut amplement une visite pour son magnifique petit centre historique. Zanzibar restera un énorme coup de cœur, tous nos voyages confondus.

Conclusion

Finalement, nous n’avons pas dressé un bilan si négatif de la Tanzanie malgré notre décision d’écourter notre séjour. Nous sommes contents de ne pas partir fâchés, ce n’était pas le but. C’est juste que nous avons fait notre temps et nous voulions surtout arrêter de nous énerver sur des choses que nous ne pouvons pas changer. Nous ne recommandons pas cette destination en mode backpack, c’est quasiment mission impossible mais pour du tourisme un peu plus standard avec un meilleur budget, nous vous encourageons à découvrir ce magnifique pays.

Plage de rêve à Zanzibar

Spoiler Alert!

Comme vous avez pris le temps de lire notre pavé, nous vous dévoilons la suite de nos aventures. Si tout se passe comme prévu, nous devrons vous donner nos prochaines news depuis Le Caire. L’Egypte était sur notre liste depuis le début, nous étions même censés, à la base, la rejoindre par voie terrestre depuis l’Afrique de l’Est mais les différentes situations politiques en Ethiopie et au Soudan en ont décidé autrement. Ce projet est vite tombé à l’eau et c’est pourquoi ensuite nous avions décidé de traîner un peu en Tanzanie avant de partir pour le pays des Pharaons. Nous avons juste avancé notre départ d’un petit mois.

Nous nous réjouissons de cette nouvelle aventure en espérant que ce fichu virus ne viennent pas jouer les trouble-fêtes et bien évidemment nous ne manquerons pas de partager nos expériences avec vous!

Zanzibar, la perle de l’Océan Indien

Assez vite, nous nous sommes mis d’accord sur le fait de nous poser quelque-part pour passer les fêtes de fin d’année. Déjà, parce-que voyager à Noël en pleine haute saison n’est pas une sinécure, ensuite, parce-que décembre est un gros mois professionnel pour nous, tout doit être bouclé avant la fin de l’année. Donc nous devons pouvoir rester de longues heures sur notre ordinateur.

Zanzibar s’est imposé assez rapidement comme choix. C’était une étape logique dans notre itinéraire et nous mourrions d’envie de découvrir si les plages de sable blanc et les cocotiers étaient bien réels. Mais tout ne s’est pas déroulé complètement comme sur des roulettes. A notre arrivée à Dar-es-Salaam, Omicron est venu jouer les trouble-fêtes. Nous ne sommes pas sûrs à 100% de sa culpabilité mais vu les symptômes que nous avons eu, il y a de fortes chances que Monsieur se soit invité dans notre organisme. (Pas de panique, nous avons eu les symptômes d’une bonne crève mais rien de bien méchant!) Mais dans un pays qui renie totalement le Covid, il est impossible de se faire tester à proximité. Dans le doute, nous avons différé notre traversée sur Zanzibar et sommes restés à l’isolement quelques jours, ce qui nous a quand même permis d’avancer dans notre job.

Une fois remis du méchant virus, nous sommes partis à l’assaut du port de Dar-es-Salaam. Oui à l’assaut car c’est une véritable foire d’empoigne! Entre les rabatteurs et la cohue aux différents contrôles, nous ne savons toujours pas comment nous avons réussi à nous faufiler avec nos sacs pour embarquer. Le terminal des ferries est idéalement situé en plein centre-ville mais les différentes compagnies de navigation profitent de la manne touristique de Zanzibar. La traversée coûte entre 30 et 35 USD (convertibles en shillings tanzaniens mais il faut bien contrôler le taux de change du jour!) ce qui est quand même douze fois plus cher que le prix demandé aux Tanzaniens et c’est vraiment onéreux pour la Tanzanie. Tout ça pour souffrir du mal de mer! Heureusement, la traversée est bouclée en à peine deux petites heures.

Le front de mer de Stone Town à l’arrivée du ferry

Zanzibar est en fait un archipel et une région semi-autonome de la Tanzanie. Nous avons d’ailleurs dû repasser une immigration à l’arrivée. Elle est composée de l’île de Pemba au nord, et au sud, de l’île que tout le monde appelle à tort Zanzibar mais qui, en réalité, se nomme Unguja. C’est sur cette dernière que nous avons posé nos sacs quelques temps. Lors de la décolonisation, en 1964, Zanzibar fut incorporée à la République du Tanganyika pour former la Tanzanie actuelle. Pour la petite histoire, Tanzanie est un mot valise qui comprend le « Tan » de TANganyika et le « zan » de ZANzibar.

Bon promis, nous vous laissons tranquilles avec nos petites leçons d’histoire et de géopolitique et allons passer aux choses sérieuses, c’est-à dire la découverte d’une partie de cette petite île.

Stone Town

Le vomito express qui nous sert de ferry nous fait débarquer directement à Stone Town qui est le vieux quartier de Zanzibar. Oui, car cette fois la ville principale de l’île et la capitale de la région s’appelle vraiment Zanzibar. Ceux qui maîtrisent l’anglais auront remarqué que Stone Town signifie « ville de pierre ». Ce surnom est dû aux façades des vieilles maisons construites en pierre de corail.

Stone Town est une magnifique ville coloniale donnant sur l’Océan Indien sur la côte ouest de l’île. Ici, contrairement au continent à majorité chrétienne, c’est l’islam qui domine et ça se ressent tout de suite à l’arrivée, c’est très conservateur. Les femmes sont d’ailleurs priées de se « vêtir décemment ». On doit la présence de cette religion au sultanat d’Oman qui a colonisé l’archipel au XIXe siècle. Evidemment, les Anglais sont aussi passés par là et y ont créé le port ainsi qu’un gigantesque marché aux esclaves, un des principaux de l’Afrique de l’Est. C’est bien le problème avec ces anciennes colonies, le patrimoine historique est incroyable mais il y a trop souvent une histoire horrible derrière. Aujourd’hui, on trouve un mélange d’influences britannique et arabe, un peu comme à Georgetown, et c’est vraiment sympa! L’entretien et la conservation du centre historique sont loin d’être parfaits, la faute à un énorme manque de moyens, mais les façades défraîchies et le bois usé des balcons ont un charme fou sous le soleil tropical.

Les portes sculptées

Non, nous n’avons pas commencé à faire une fixette sur les portes mais il faut reconnaître que ces magnifiques portes sculptées nous ont quand même tapé dans l’œil. Pour cause, il y en aurait plus de 500 rien qu’à Stone Town! La tradition voulait que, lors de la construction d’une maison, on posait la porte en premier. Une belle porte laissait présager une belle bâtisse. C’est encore le cas aujourd’hui même si ce sont des portes provisoires qui sont posées. Ce genre de portes est encore fabriqué aujourd’hui, toujours à la main au ciseau à bois et au maillet.

Old Fort

C’est le plus vieux bâtiment de Zanzibar. Il a été construit en 1699 par les Omanais après avoir chassé les Portugais. Oui, car ces derniers ont essayé d’y établir un comptoir comme à Galle ou à Malacca mais les Arabes ne le leur ont pas laissé le temps. Il est stratégiquement situé sur le front de mer et de magnifiques cocotiers ornent sa façade. Il a ensuite été utilisé comme lieu de garnison, comme prison et même comme club de femmes dans les années 1950. Aujourd’hui, il accueille divers festival dont le festival international du film de Zanzibar.

Cathédrale St-Joseph

Malgré toutes les mosquées présentes à Stone Town, nous avons, lors de notre première nuit en ville, été réveillés non pas par les appels à la prière mais par les cloches de la cathédrale! On doit cette magnifique architecture néoromane aux Français à l’initiative de missionnaires, également français, qui étaient venus prêcher la bonne parole à Zanzibar. Ce gros mastodonte de la fin du XIXe siècle domine tout un quartier et, à l’instar de quelques villes espagnoles que nous avons visitées, est coincé au milieu du labyrinthe des ruelles et est difficilement observable dans toute sa splendeur.

La playa

Non, les plages de rêves sous les cocotiers à Zanzibar ne se trouvent PAS à Stone Town! Mais la ville possède quand même sa petite plage dominée par quelques bâtiments coloniaux. Ce n’est pas la pire plage que nous ayons vue mais, comme la ville est de taille modeste, les activités portuaires sont proches et rompent la quiétude du lieu.

Côte est d’Unguja

Nous avons adoré parcourir et souvent nous perdre dans les ruelles de Stone Town et d’y découvrir son histoire et sa culture mais nous nous sommes quand même déplacés jusqu’ici pour la playa. Avec tout le rêve qu’on nous a vendu sur les plages de l’archipel, il fallait bien que nous aillons vérifier ça par nous même!

La côte est se situe à une cinquantaine de kilomètres de Stone Town et est facilement accessible avec les dallas-dallas locaux. C’est exactement le même principe que sur le continent.

La jetée à Jambiani, à marée basse
Jambiani

Jambiani est un ancien village de pêcheurs qui a gardé tout son charme. Il y a quelques petits hôtels disséminés dans la localité mais le coin n’a pas cédé aux sirènes du tourisme de masse à notre grande surprise. La plage est vraiment très belle même s’il y a plein d’algues. Ce ne sont heureusement pas les grosses sargasses puantes que nous avons eues au Mexique, mais juste de petites herbettes vertes. A Jambiani, on cultive les algues et les femmes viennent les récolter lors des marées basses. C’est une activité économique importante car elle emploie plus de 15’000 personnes et elle exporte plus de 11’000 tonnes de ces petites herbettes par an principalement au Japon et en Norvège qui les utilisent dans les industries cosmétique et alimentaire. Ces cultures attirent une faune importante comme des crabes, des ibis, des sternes, des grues, des oursins et même des coquillages qui marchent que nous adorons aller admirer lorsque l’eau s’est retirée.

Paje

Paje, à 4 kilomètres plus au nord, est un peu plus tournée vers le tourisme qu’à Jambiani. Pas énormément non plus, il y a juste plus de cafés et de bar et c’est plus propice pour faire la fête. Nous les avons bien apprécié ces cafés, dotés d’internet,pour bosser un peu car trouver du wifi dans les logements c’est mission impossible et la 4G ne fonctionne que très aléatoirement dans le coin. La plage est aussi plus idyllique car sans les fermes à algues.

Nous confirmons, la playa à Zanzibar est digne d’une carte postale, l’eau est vraiment chaude et transparente! Il faut juste s’adapter aux marées pour la baignade mais ce n’est pas vraiment un désagrément dans un paradis pareil.

LA playa de rêve

Malgré tout ce que nous venons de vous montrer, nous avons trouvé quelque-chose d’encore plus idyllique! Elle se situe entre Jambiani et Paje mais à plusieurs centaines de mètres au large. C’est un banc de sable qui ne se découvre qu’à marée basse! A part quelques kite-surfeurs, le coin est vraiment désert. Petit revers de la médaille, car il en faut bien un, la marée est basse pendant les heures les plus chaudes de la journée et le soleil cogne particulièrement fort malgré des latitudes proches de l’Equateur. Nous en avons vu des plages dont certaines nous ont vraiment impressionnés mais celle-ci restera très bien placée dans le top 3 de nos plages préférées.

Nous sommes vraiment ravis d’avoir posé nos sacs à Zanzibar pour la période des fêtes. Certes, ce n’est pas le coin idéal pour les nomades digitaux et nous avons galéré pour trouver du wifi qui fonctionne mais, vu le paradis, le jeu en valait la chandelle. Nous avons été surpris de ne pas trouver de gros complexes touristiques et nous espérons ne jamais en trouver à l’avenir. La population locale est vraiment cool, souriante et avenante et les enfants nous lancent souvent des « Hello » ou des « Jambo » en éclatant de rire. Même les rabatteurs ne sont pas trop agaçants. La nourriture est excellente et les marchés regorgent de délicieux fruits tropicaux.

Malgré ses imperfections, Zanzibar restera un de nos plus gros coup de cœur de toute notre vie de nomade.

Arusha & Moshi

Partir de Mwanza n’a pas été une sinécure. Déjà, la station de bus se trouve à 11 kilomètres à l’ouest de la ville. Mais ça, ce n’est rien, il y a des dalla-dallas qui s’y rendent, toujours à prix fixes pas spécial « muzungus ». C’est sur place que ça se corse. Déjà, c’est un peu le bordel car il y a un nouveau terminal de bus en travaux et que tout est disséminé n’importe comment dans le village. Ensuite, nous nous sommes littéralement fait harcelés par les gens du coin, particulièrement agressifs, qui ont essayé de nous refiler tout et n’importe quoi. Il y en a même un qui a brandi un plan en essayant de nous vendre un appartement! Bref, après presque deux heures à galérer dans cet enfer, nous trouvons enfin un bus qui va en direction du sud et qui part « maintenant », c’est-à-dire dans 45 minutes.

Singida

Si on regarde sur une carte, Mwanza et Arusha sont à peu près à la même hauteur. Mais, il y a le parc national du Serengeti au milieu qu’il faut contourner. Ce qui nous fait faire un détour par le sud d’environ 400 kilomètres. Nous saluons quand même le fait que les autorités aient refusé de construire une route dans une réserve protégée. Nous voilà donc partis pour 8 heures de route dans un bus au confort relatif avec du hip-hop à plein volume. Jamais nous n’avons autant apprécié nos écouteurs et notre abonnement Spotify. Le paysage est d’une monotonie déprimante, il n’y a pas le moindre relief à l’horizon sauf sur les 80 derniers kilomètres mais nous sommes trop cuits par le voyage pour en profiter. Mais le pire de tout, c’est l’absence de pauses pour se dégourdir les jambes. Nous nous sommes même fait engueulés car nous avons profité d’un arrêt pour vite courir aux toilettes. Le chauffeur, lui n’a pris aucune pause sur tout le trajet, pas très rassurant pour la sécurité routière tout ça!

Après cette journée de bus qui nous a semblé interminable, nous arrivons enfin dans la petite ville de Singida, au centre du pays. Comme nous ne sommes pas motivés à enchaîner sur une deuxième journée de bus, nous y restons une nuit de plus. La ville en elle-même n’a absolument rien d’intéressant à offrir si ce n’est du calme mais elle possède une magnifique lagune d’eau salée, une sorte d’Albufera locale, autour de laquelle il est agréable de s’y promener et d’y observer les différentes espèces d’oiseaux qui y nichent.

Partir de Singida est bien plus aisé qu’à Mwanza! Le terminal de bus ressemble vraiment à un terminal de bus, les rabatteurs sont beaucoup moins insistants et nous trouvons tout de suite un bus pour Arusha qui n’attend pas trois plombes avant de partir. Ce trajet-ci est un peu plus court, nous n’en avons « que » pour 6 heures avec un paysage un peu plus intéressant et une vraie pause au milieu du trajet! Nous nous préparons psychologiquement à affronter la horde de vendeurs en tout genre qui ne risqueront pas de nous louper à notre arrivée à Arusha, la ville ayant un grand potentiel touristique. Tout ça, pour rien! La station de bus est calme et nous réussissons, nous ne savons pas trop comment, à passer inaperçus. Nous avons juste entendu un « Hello my friend! » mais qui n’a pas insisté.

Arusha

Arusha est super connue pour être la porte d’entrée des parcs nationaux comme le Serengeti ou le Ngorongoro que nous n’irons pas visiter pour des questions de budget et d’allergie aux tours organisés car il est interdit de s’y rendre en autonomie. En plus, toutes ces alignées de gros 4×4 polluants remplis de touristes nous font douter de la protection de la nature même si nous comprenons parfaitement l’envie de voir les animaux de la savane.

La ville en elle-même n’est pas folle mais l’ambiance est vraiment sympa avec ses petits cafés branchés. Les gens sont assez calmes et nous nous faisons finalement très peu harceler pour des taxis, des safaris ou autres tours et si c’est le cas, ce n’est pas du tout insistant. Nous avons eu des échos comme quoi c’était bien pire. Peut-être que nous recommençons à nous habituer au rabattage et que notre seuil de tolérance augmente. En tout cas, nous trouvons qu’à Arusha, ce n’est pas du tout dérangeant, nous pouvons marcher des kilomètres sans nous faire arrêter.

Themi River

L’autre bonne surprise d’Arusha, ce sont ses espaces verts! Nous avons trouvé une jolie forêt tropicale au bord de la Themi River sans sortir des limites de la ville. C’est une vraie oasis de nature loin du tumulte de la ville et de son trafic. Nous y étions seuls au monde, enfin les seuls humains car sinon, ça grouille de vie. Il y a de magnifiques rapaces que nous n’avons pas pu identifier qui y vivent. Si vous observez bien notre galerie photos (que vous pouvez agrandir en cliquant dessus), vous y trouverez un magnifique singe colobe noir caché dans les arbres.

Duluti Lake

Comme les alentours d’Arusha ont l’air sympas, nous prenons un dalla-dalla pour parcourir les 14 kilomètres qui la séparent de la localité de Tengeru. De là, un sentier dans la forêt nous mène au lac Duluti. Nous sommes d’ailleurs assez étonnés de la végétation luxuriante dans le coin. Après avoir traversé des kilomètres de savanes semi-arides, nous ne pensions pas nous retrouver pratiquement dans la jungle mais nous sommes ravis que ce soit le cas. Le lac Duluti est un lac de cratère typique de la vallée du Rift et un véritable sanctuaire à oiseaux. Il a le mérite d’être totalement hors des sentiers touristiques. Comme quoi en Tanzanie, il est possible de sortir des sentiers battus en autonomie et en transports publics.

A la base, nous sommes venus à Tengeru pour observer le mont Méru, le Teide local. Ce volcan culminant à 4565 mètres d’altitude est le deuxième sommet le plus haut de Tanzanie et le quatrième plus haut du continent africain. Il est encore considéré comme actif même si sa dernière éruption remonte à plus d’un siècle. Mais voilà, Monsieur a décidé de bouder derrière les nuages et nous avons juste pu deviner sa base.

Moshi

Le Kilimandjaro au coucher du soleil

Nous effectuons encore une étape dans la petite ville de Moshi située seulement à 80 kilomètres à l’est d’Arusha. Le transport en bus n’est qu’une simple formalité. A l’instar d’Arusha, on nous laisse sortir du terminal des bus sans problème mais c’est en ville que ça se corse. Les rabatteurs sont beaucoup plus agressifs qu’ailleurs et commencent vite à nous taper sur le système! Dommage, car la ville de Moshi pourrait être agréable avec ses petits cafés et ses multitudes d’espaces verts.

Nous avons fait le déplacement juste pour LUI!

Nous avons failli le louper pour cause de couche nuageuse persistante. Nous sommes actuellement dans la « petite saison des pluies » et même si nous ne sommes pas trop embêtés par les précipitations, les nuages sont bien présents. Heureusement, le soleil finit par se montrer chassant les nuages et nous pouvons enfin l’observer dans toute sa splendeur!

Mesdames et Messieurs, voici sa majesté le Kilimandjaro!

Ce stratovolcan est tout simplement le point culminant de la Tanzanie, mais aussi de tout le continent africain! Nous n’allions quand même pas passer dans le coin sans tenter d’apercevoir ce sommet emblématique culminant à l’altitude honorable de 5895 mètres! Par contre, nous n’effectuerons pas son ascension, nous ne sommes pas du tout équipés pour ce genre de balade et ne sommes toujours pas motivés à contracter des tours organisés.

Une autre raison d’avoir fait le détour par le nord-est du pays, c’était de prendre le train jusqu’à Dar-es-Salaam mais voilà, les couchettes à six sont non mixtes et nous n’avions pas le courage d’effectuer les 40 heures de trajets dans ces conditions. Nous verrons si nous privatiserons un compartiment entier pour le Tazara dans le sud du pays. Mais ceci est encore de la musique d’avenir, il nous reste plein de choses à découvrir encore en Tanzanie et du temps sur notre visa.

Même sans les safaris, il valait le coup de passer dans la région. La nature y est omniprésente et il y a quelques balades à faire en autonomie. Si nous n’avons pas été voir les parcs nationaux, c’est parce-qu’il fallait faire des choix, notamment pour des questions de budget, et les nôtres se sont portés sur d’autres projets plus au sud. Il restera juste à voir ce que la situation sanitaire nous permettra de faire.

Mwanza, le lac Victoria côté Tanzanie

Depuis Kabale, nous avons trouvé un bus de ligne, certes au confort douteux, mais bien mieux qu’un matatu pour la ville de Masaka à une petite centaine de kilomètres de la frontière tanzanienne. Au moins cette fois, nous avons pu parcourir 300 kilomètres en une seule journée.

L’arrêt à Masaka, encore une ville ougandaise sans aucun intérêt, avait juste pour but de trouver un test PCR afin de sortir de l’Ouganda, respectivement de rentrer en Tanzanie. Peine perdue, à l’hôpital, ils ne le pratiquent qu’en cas de symptômes et nous n’avons rien trouvé ailleurs en ville. De plus, on nous a dit qu’il y avait une tente pour faire les tests directement à la frontière.

Nous nous rendons donc à Mutukula, un village séparé en deux par la frontière, la fleur au fusil sans test PCR et sans e-visa. Nous comptons sur le « visa on arrival ». L’immigration des deux pays se trouve dans le même bâtiment après le no man’s land séparant les deux pays. L’ambiance change tout de suite! Après la méfiance des Ougandais, nous avons les camionneurs tanzaniens en attente à la douane qui nous lancent des « Hello, welcome to Tanzania! » ou des « Karibu » qui signifie bienvenue en swahili, ça fait plaisir! Mais, il n’y a pas la trace d’une tente pour effectuer des tests PCR.

Côté ougandais, nous devons juste remplir un formulaire de sortie on nous donne notre tampon de sortie sans autre forme de procès. Côté tanzanien, on nous demande notre certificat de vaccination de la fièvre jaune puis le « Covid certificate ». Nous avons donné notre certificat européen de vaccination Covid-19 et c’est passé comme une lettre à la poste! Ce n’était pas notre but de nous soustraire aux tests, mais nous n’allions pas insister non plus!

Pour le visa à l’arrivée, il n’y a pas eu le moindre problème non plus! Nous sommes tombés sur un des douaniers les plus sympas de notre vie. Et nous en avons passé des frontières! Il nous a même mis le tampon d’entrée avant que nous allions payer notre visa à la caisse! Le passeport espagnol aide beaucoup! Nous avons déjà remarqué que l’Espagne ouvre beaucoup plus de portes que la Suisse auprès des gens lorsque nous voyageons, notamment grâce au championnat de foot, surtout le Barça mais aussi parce-que c’est un pays plus grand, plus connu et que ses ressortissants ont, en général, la réputation d’être plus sympas et ouverts.

Retour au lac Victoria

Mutukula n’étant qu’un petit village au milieu de nulle part, nous ne nous attardons pas. Pour ce faire, il nous faut reprendre encore un matatu, qu’on appelle dalla-dalla en Tanzanie. Mais oh surprise! Les prix sont fixes et ne sont pas montés artificiellement pour les « muzungus »! En plus, le receveur exige que nous ayons les meilleurs places du fond! Nous n’en demandions pas tant! Après deux petites heures de trajet, sur des routes en bon état, nous arrivons dans la petite ville de Bukoba, sur la côte est du lac Victoria.

Le lac Victoria à Bukoba

Comme nous sommes arrivés en Tanzanie un dimanche, jour du Seigneur, nous restons la journée de lundi à Bukoba afin de changer nos shillings ougandais (peu concluant vu les taux de changes) et d’acheter une carte SIM locale. Ce dernier point a été vraiment épique et nous a pris plus d’une heure et demie! Il faut dire qu’à Bukoba ils ne voient pas beaucoup d’étrangers et introduire notre passeport dans leur système informatique n’a pas été une sinécure. Mais comme nous ne quittions la ville que le soir, ça nous a passé un peu le temps et nous avons bien rigolé.

Car oui, nous voyageons de nuit! Mais pas par la route, par le lac! Il y a un ferry qui relie Bukoba à la ville de Mwanza, sur la rive sud du lac Victoria. C’est beaucoup plus pratique que par la route car une bonne partie du trajet se fait sur des pistes et il faut de toute façon traverser un bras du lac en ferry. Economiquement, ça vaut le coup également. Nous voulons prendre des couchettes mais elles sont complètes pour les trois prochains jours et nous n’avons pas vraiment envie de végéter à Bukoba. Nous nous rabattons sur la troisième classe. Franchement, ce n’est pas terrible. Outre l’inconfort, nous sommes incommodés par la chaleur (nous sommes tout devant dans la cale avec juste quelques petits hublots qui donnent un semblant d’air), les odeurs de pétrole et des toilettes ainsi que par la propension de la population locale à ne pas dormir la nuit! Après 9 heures d’une mauvaise nuit, mais d’une navigation assez paisible, nous voici enfin à Mwanza!

Mwanza

Mwanza n’a aucun intérêt touristique et est construite assez anarchiquement pourtant elle est déjà beaucoup moins invivable que toutes les villes ougandaises dans lesquelles nous nous sommes arrêtés. Nous avons également augmenté légèrement notre espérance de vie en traversant la route. C’est la deuxième ville de Tanzanie après Dar es Salaam pourtant elle a tout d’une petite ville de province. Ce qui nous rassure pour la suite, nous ne redouterons moins les passages dans les villes qu’en Ouganda. Elle vit principalement de la pêche et des activités portuaires, elle est au cœur de la principale route commerciale entre l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

Mwanza se trouve dans un environnement naturel assez fascinant. D’énormes blocs de granite façonnés par l’érosion émergent des collines environnantes et la place a été assez laissée à la nature pour que nous puissions nous y promener à pied assez facilement.

Avec les rochers réchauffés par le soleil, ça prolifère de lézards. C’est là que nous avons rencontré notre pote « Agama mwanzae » (Merci Google et Wikipédia!). Il s’appelle ainsi car c’est à Mwanza qu’il a été découvert même s’il a des représentants de son espèce également au Rwanda et au Kenya. Nous le trouvons très beau avec sa robe rose et violette. Oui, on parle de « lui » car c’est un mâle. La femelle est juste d’un brun quelconque.

Le lac Victoria (encore lui!)

La ville de Mwanza est tournée vers le lac Victoria qui, rappelons-le, est le plus grand lac d’Afrique et la deuxième étendue d’eau douce du monde. C’est d’ailleurs l’endroit où, à nos yeux, il est le plus mis en valeur avec des promenades et des points de vues depuis les collines même si ces derniers ont tendance à disparaître avec la constructions d’hôtels de luxe « lake view ». Au large, des dizaines de petits îlots viennent embellir le paysage.

Bismarck rock

A proximité de la plage, cet immense bloc de granite émergeant du lac Victoria est l’emblème de la ville de Mwanza. Evidemment, , comme tout se paie par ici, il faudra débourser 1000 shillings (0,39€ ou 0,41CHF) pour s’en approcher. Mais il est très bien visible depuis le bord de la route. Encore une fois, le travail de la nature et de l’érosion est incroyable!

Nous avons même pu bien apercevoir une colonie de marabouts, ces fameux oiseaux mi-vautours, mi-cigognes. Nous nous demandons toujours comment un si grand corps peut tenir sur deux pattes toutes fines. Mais comme la nature fait bien les choses, c’est sûrement prévu pour.

Mwanza ne sera sûrement pas le souvenir le plus impérissable de Tanzanie mais nous y avons tout de même trouvé notre compte. Commencer par un endroit pas du tout touristique nous a fait découvrir une partie méconnue du pays. C’est aussi reposant de ne pas se faire rabattre tout le temps pour un taxi ou pour des tours. On nous interpelle souvent juste pour nous dire « Hello » et nous y répondons avec plaisir, mais sinon les gens nous foutent relativement la paix. Cette situation risque de changer dans nos prochaines destinations mais nous y sommes préparés et nous y avons déjà été confrontés par le passé, nous devrions vite nous y réhabituer.

Fab et ses nouveaux copains
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