Rio Celeste et Monteverde, au cœur des forêts tropicales du Costa Rica

Après une visite de la Fortuna et de ses alentours un peu mitigée, nous continuons notre road trip en famille à la découverte de nouveaux trésors naturels du Costa Rica. La route est assez jolie, elle longe la laguna Arenal même si le volcan du même nom a repris sa mauvaise habitude de se cacher derrière un manteau de brume.

La Laguna Arenal

Parc national du volcan Tenorio

Il est courant de visiter le parc national du volcan Tenorio à la journée depuis la Fortuna. (compter une bonne heure et demie de route par trajet). Nous avons choisi de dormir à proximité, vers la petite ville de Cañas, afin que la famille de Van ne passe pas son temps de voyage dans la voiture. La ville n’a absolument rien d’intéressant si ce n’est de ne pas être touristique et de ne pas adhérer à la culture américaine! Oui, pour nous cette absence de Disneylandisation en fait un coin intéressant!

Le parc national se trouve à 58 kilomètres de Cañas dans la localité de Bijagua de Upala. Même si la météo est au beau fixe au départ, il faut prévoir les imperméables car le site se trouve dans une forêt bien humide. Nous avons d’ailleurs chopé une belle pluie tropicale digne de ce nom mais, ouf, nous étions équipés! Mais c’est sous la pluie que la végétation est, à nos yeux, la plus belle, le vert des feuilles est encore plus profond et ça sent super bon! Quoique pour le dernier point ça ne se vérifie pas vraiment. Nous sommes sur les pentes du volcan Tenorio qui dégage une forte odeur de souffre qu’on pourrait comparer à une odeur d’œuf pourri et c’est assez prenant.

Rio Celeste

Le clou du spectacle reste quand même la cascade du Rio Celeste. Il y a plein de marches glissantes pour y accéder, qu’il faut remonter ensuite mais ça vaut vraiment l’effort! Suite à quelques témoignages d’autres voyageurs passés avant nous et avec la pluie battante, nous ne nous attendions vraiment pas à voir l’eau si belle avec sa couleur turquoise unique! Nous avons eu une sacrée chance sur ce coup-là! Une légende raconte que si le Rio Celeste possède cette couleur si particulière c’est parce que quand Dieu a peint le ciel lors de la création du monde, il a nettoyé ses pinceaux dans la rivière. Nous ne sommes pas du tout croyants mais trouvons tout de même cette histoire très jolie.

Malgré la pluie, nous avons quand même pu apercevoir (mais pas photographier) quelques animaux comme des coatis, toutes sortes d’espèces d’oiseaux dont une magnifique pénélope panachée, des tortues ou encore des papillons. Gros manque de bol, Stéphy, la sœur de Van a une phobie irrationnelle des serpents! Et devinez qui en a aperçu un pendant notre balade? Un superbe oxybelis fulgidus, une espèce venimeuse courante en Amérique Centrale, nous observait tranquillement depuis un caillou sans se soucier de la frousse qu’il pouvait ficher aux visiteurs. C’est d’ailleurs le seul animal de tout le parc qui s’est laissé photographier!

Quelques petites infos pratiques
  • Itinéraire : Il faut être véhiculé car aucun transport ne dessert le parc national. Il y a bien un bus mais il s’arrête à Bijagua de Uppala au bord de la route et il reste quand même 18 kilomètre jusqu’au site. Depuis Cañas suivre la direction d’Uppala et bifurquer à la localité de Bijagua mais tout est super bien indiqué.
  • Prix d’entrée : 12,5$
  • Matériel à prendre : imperméables et bonnes chaussures de marche. Il pleut beaucoup donc le chemin est glissant et boueux, il y a des petits ruisseaux à traverser à gué.
  • Distance : la boucle entière fait 7 kilomètres. Il faut bien compter 3 kilomètres aller-retour juste pour la cascade.
  • Difficulté : moyenne. Les chemins sont bien balisés. C’est assez facile jusqu’à la cascade, un peu plus difficile pour monter aux miradors, surtout avec la pluie et l’odeur de souffre très prenante.

Le parc national du volcan Tenorio est celui que nous avons préféré au Costa Rica. Il est un peu en dehors des gros spots touristiques et n’est pas vraiment accessible aux non marcheurs, ce qui élimine une partie des touristes irrespectueux de la nature. Le prix d’entrée de 12,5$ reste relativement correct pour le pays. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est plus ou moins le même prix que les pyramides de Gizeh ou le temple de Karnak en Egypte et franchement, ça les vaut. Il y a une multitude d’animaux à observer et le rio Celeste est juste waw!

Oui encore une photo de la cascade mais on ne s’en lasse pas!

Monteverde

Regardez cette densité de forêt!

Voici l’étape de montagne du Costa Rica! Et la plus fraîche aussi! Sur une carte, les distances peuvent paraître assez courtes mais ne vous y fiez pas! Ce sont des routes de montagne très raides et surtout très mal entretenues et pleines de trous qui vous attendent! Nous sommes soi-disant dans le pays le plus riche et le plus prospère d’Amérique Centrale et c’est là que nous avons trouvé les routes les plus pourries depuis notre départ du Mexique. Donc il faut compter bien deux heures depuis Cañas même si la distance n’excède pas 59 kilomètres. Il faut impérativement prendre la route proposée par Google Maps car on serait tenté de prendre la route la plus courte (14 km de moins) mais elle est vraiment à la limite de l’impraticabilité.

Le village pour se loger se nomme Santa Elena et se trouve directement au pied de la forêt de Monteverde. C’est presque autant touristique et surfait que la Fortuna mais il y a une vraie culture et un véritable amour du café qu’il fait bon déguster dans des petits établissement bien sympas. Il y a quand même une curiosité à voir un peu en contrebas de la localité : El Puente Raiz. C’est un ficus géant au bord d’un cours d’eau qui, après un affaissement du sol, a été chercher plus profondément de quoi se nourrir à l’aide de ses gigantesques racines formant un magnifique pont naturel! La marche dans la forêt n’excède pas 15 minutes et le site est gratuit, chose rarissime dans un pays où tout se paie au prix fort!

Il y a également un jardin des orchidées dans le centre de Santa Elena mais franchement, il ne vaut pas le coup! Nous n’étions peut-être pas dans la période de floraison mais nous le trouvons quand même surfait. Il ne vaut de loin pas le jardin des orchidées de Kuching

Depuis Santa Elena, il y a également une jolie vue sur la péninsule de Nicoya ainsi que sur l’océan Pacifique!

Monteverde (montagne verte) porte très bien son nom! Elle est recouverte d’une végétation dense bien verte car les nuages viennent se crocher à la montagne et ont une fâcheuse tendance (ou pas!) à y rester. Là non plus il ne faut pas se fier à la météo de Santa Elena qui peut être bien ensoleillée grâce (ou à cause) des forts vents venant du Pacifique et de la laguna Arenal. Il faut également prévoir des habits chauds car, à près de 1350 mètres d’altitude, ça caille un peu, surtout pour des frileuses comme Van!

Il faut reconnaître qu’une fois dans cette magnifique forêt on oublie tout : les routes pourries, les prix prohibitifs, le froid et même presque les touristes américains qui ne savent pas se comporter dans la nature! Avec Sepilok sur Bornéo, ça reste une des plus belles forêts que nous n’ayons jamais vues!

Ce ne sont pas les possibilités de balades qui manquent à Monteverde et il est vraiment difficile de faire un choix. Il faut y aller au feeling! Notre but était de faire les ponts suspendus sur la canopée. Nous avons été à Selvatura mais nous n’avons aucun point de comparaison avec d’autres parcs pour vous donner un avis objectif. Il y a 8 ponts suspendus dans une boucle d’environ 3 kilomètres dans la forêt. Nous avons beaucoup apprécié la promenade, la forêt est magnifique et nous avons adoré voir la végétation depuis en haut, le point de vue est complètement différent! Le chemin est vraiment facile mais avec tous les points de vue, nous avons mis une bonne heure et demie pour terminer la boucle. Les ponts sont quand même impressionnants, nous les déconseillons aux personnes souffrant de vertige.

Par contre, nous n’avons pas aperçu beaucoup d’animaux à Monteverde. La flore y est beaucoup plus impressionnante que la faune. Il y a quand même une magnifique gente ailée qui a daigné poser pour notre objectif!

Nous qui aimons les forêts humides, nous avons été servis! La faune et la flore sont magnifiques et nous en avons pris plein les yeux! Nous avons eu un gros coup de cœur pour le Rio Celeste alors que c’est la chose à laquelle nous nous attendions à être déçus. (Oui, ça nous arrive souvent!) Nous sommes ressortis de ces balades crevés, crades, avec de la boue jusqu’aux cuisses, frigorifiés (Van surtout!), voire même apeurés par les serpents pour la sœur à Van mais vraiment enchantés de tout ce que nous avons vu!

La Fortuna et le volcan Arenal

Et voilà, nous avons encore un passage de frontière à notre actif, le cinquième en deux mois! Bon, cette fois, ça n’a pas été aussi épique que pour rentrer au Nicaragua. (Pour rappel, nous vous racontons nos péripéties douanières ici). Nous sommes partis de bon matin depuis San Juan del Sur avec un chicken bus. Un petit changement à La Virgen et, une heure plus tard, nous arrivons déjà à Peñas Blancas, le point frontière. Il nous faudra encore nous délester de 4$ par personne pour pouvoir sortir du Nicaragua. En tout, dans ce pays, les frais de douane nous aurons coûté 34 dollars! Contrairement à l’entrée, nous avons quand même droit à un tampon de sortie sur notre passeport.

Rentrer au Costa Rica n’est qu’une simple formalité. Par contre, on vous demandera un billet de sortie du territoire par voie aérienne! Si vous ne l’avez pas, on vous enverra acheter un billet dans l’agence Ticabus en face. Oui, ils sont de mèche! Donc prévoyez un faux (ou un vrai!) billet d’avion au départ du pays afin de pouvoir accéder au Costa Rica sans autre forme de procès.

Nous avions rendez-vous à San José avec les parents et la sœur de Van, nous avons donc trouvé un bus direct depuis la frontière. Il faut acheter le billet à un guichet, de préférence en colones car le taux de change est vraiment pourri avec le dollar américain, on nous attribue des places et nous avons droit à un bus moderne, climatisé, confortable et silencieux! Depuis le Mexique que nous n’avons plus connu ça!

Pour San José, circulez, il n’y a rien à voir! Nous avons détesté cette ville du plus profond de nos tripes! C’est moche, anarchique, pollué, au trafic infernal et, le pire de tout, sans aucune âme! Les gens sont stressés et les chaînes de fast food américaines s’alignent dans toutes les rues. Pour nous qui venons du sud du Nicaragua très tranquille et très anti-américain, le choc est rude!

La Fortuna

le volcan Arenal culminant à 1720 mètres d’altitude

Heureusement, nous ne nous attardons pas à San José. Nous laissons la famille de Van pendant deux jours avec un tour organisé à Tortuguero et nous avançons déjà vers la Fortuna où nous allons tous nous retrouver avec une voiture de location. Attention, il n’y a qu’un bus par jour qui fait le trajet direct San José – La Fortuna. Il part à 8h40 tous les matins depuis le terminal 710 de la capitale. Il faut y être au moins depuis 8 heures car il y a la file et le bus part sans vous s’il est complet. Rassurez-vous, il y aurait un autre moyen de s’y rendre en changeant dans la petite ville de Ciudad Quesada mais comme nous avons réussi à prendre le bus direct, nous n’avons pas testé pour vous cette possibilité.

La Fortuna est le point de départ pour explorer le volcan Arenal est ses environs. Le bled en lui-même n’est pas ouf mais il y a de quoi dormir, se restaurer et même d’acheter des souvenirs made in China. Mais les alentours sont verdoyants, couverts par une dense forêt tropicale magnifique. Nous avons même aperçu des dizaines d’espèces d’oiseaux multicolores, tous plus beaux les uns que les autres, sans nous bouger les fesses de la terrasse de notre hostel! La Fortuna est connue pour se situer au pied du fameux volcan Arenal. Un cône triangulaire presque parfait culminant à 1720 mètres d’altitude. Avec ses 7000 petites années, c’est le volcan le plus jeune du pays. Nous avons eu de la chance de l’apercevoir! Le climat est très humide dans la région est le volcan est très souvent caché dans la brume!

El Salto

Afin de nous familiariser avec l’endroit et déjà découvrir un peu de forêt tropicale, nous nous rendons à El Salto à une quinzaine de minutes de marche du centre de La Fortuna. Nous pensions y trouver juste un plan d’eau avec une petite cascade. Que nenni! Il y a quand même une petite balade à faire dans la jungle en longeant le Rio Fortuna aux eaux cristallines. Ce n’est pas très long mais il y a quand même quelques endroits avec des cordes et des troncs d’arbres tombés à enjamber. La forêt est vraiment superbe, la végétation est luxuriante et les animaux que nous pouvons déjà observer sont juste waw! Le gros avantage de cet endroit, c’est qu’il est gratuit, chose très rare au Costa Rica!

Le salto en lui même n’est pas super impressionnant mais c’est déjà super joli. Il y a une piscine naturelle où on peut s’y baigner et où on peut même y sauter accroché à une liane! Bon l’eau descend directement du volcan, elle donc glacée! Van a évidemment préféré passer son tour.

Catarata La Fortuna

Le point le plus connu de la Fortuna après le volcan Arenal, c’est sa cascade. Elle se situe à 5 kilomètres du centre-ville et avons profité de la voiture de location familiale pour y aller. Le site est déconseillé aux personnes cardiaques ou souffrant d’hypertension et à raison. Il y a 500 marches d’escaliers pour descendre à la cascade, qu’il faudra remonter ensuite sous une chaleur humide étouffante. En plus, c’est assez étroit, sous une végétation dense et avec beaucoup de monde, ça peut vite devenir angoissant. La forêt en elle-même est très belle mais le coin est beaucoup trop fréquenté pour apercevoir quelques petites bébêtes!

La cascade en elle-même est super impressionnante. Elle mesure 70 mètres de hauteur et a un énorme débit. Elle s’écoule depuis une paroi du cerro Chaco, un volcan, petit voisin de l’Arenal. On peut s’y baigner à son pied et c’est bien dommage. La plupart des touristes se croit plus dans une piscine municipale ou dans un parc aquatique que dans un espace naturel protégé et apeure la pauvre faune locale qui nage dans la rivière.

Nous avons été un peu déçu par le site. Oui, c’est magnifique mais c’est beaucoup trop mis en scène et les 18$ d’entrée nous semblent vraiment excessifs tout en restant accessible à un trop grand nombre de gens, car il n’y a, finalement, pas trop à marcher, et certains ne savent vraiment pas se comporter dans la nature.

La Laguna Arenal

On ne dirait pas au premier abord et pourtant, c’est bien un lac artificiel découlant d’un barrage construit en 1974. Avec ses 85 kilomètres carrés, c’est le plus grand lac du pays. C’est super joli d’y faire le tour en voiture pour y observer la faune locale comme les paresseux, la multitude d’espèces d’oiseaux ou encore des coatis venant quémander de la nourriture directement sur notre voiture.

Animaux qui ont bien voulu poser pour notre objectif

Nous n’avons pas de téléobjectif donc ce sont des photos zoomées et recadrées d’une qualité douteuse mais nous avons quand même réussi, à notre petite échelle, à capturer (seulement en photo, hein!) quelques petites bébêtes.

Dans la galerie ci-dessous, vous pourrez trouver pêle-mêle :

  • un paresseux faisant son yoga
  • des papillons
  • un crocodile
  • une espèce de scarabée faisant la sieste sur une feuille
  • une grenouille à yeux rouges
  • un basilic qu’on appelle ici Jésus-Christ car il court tellement rapidement sur l’eau qu’il donne l’impression de carrément marcher sur l’eau
  • des coatis affamés

Nous ne savons pas trop quelle première impression nous avons du Costa Rica. La nature est très riche et il y a très peu d’autres endroits où nous avons pu observer une faune aussi variée. Nous sommes bien sûrs scotchés devant tant de nature et de beauté mais nous avons l’impression d’être dans un Disneyland géant pour touristes, américains pour la plupart, à qui il faut proposer le plus d’activités « inoubliables » possible comme des tours en quad, des tyroliennes, du rafting, etc qui pour nous ne sont pas en adéquation avec la protection de l’environnement. Il faut aussi compter avec un coût de la vie très chère, pas seulement pour l’entrée des parcs, ça, nous nous y attendions, mais pour la vie de tout les jours. Par exemple, nous avons payé pour une mangue le double qu’en Floride qui est pourtant l’un des endroits les plus chers au monde!

Nous allons quand même continuer notre périple avant de donner un avis trop négatif sur le pays mais pour l’instant, nous n’avons pas le coup de cœur au premier ressenti.

Segorbe, la capitale de la Sierra de Calderona

Une fois n’est pas coutume, nous nous éloignons de la côte pour nous enfoncer du côté de la Sierra de Calderona, la petite chaîne de montagne qui domine la Huerta. Pour nous y rendre, nous empruntons la jolie ligne de chemin de fer ValenceHuesca. D’ailleurs en découvrant les lieux d’arrêt du train comme Teruel ou Zaragoza, notre esprit de voyageur est au taquet et meurt d’envie d’aller découvrir ces endroits pleins de promesses. Mais la Covid-19 est toujours là et l’Aragon en est une des région d’Espagne les plus touchées. Nous nous contentons donc de rester dans notre belle Communauté Valencienne qui nous en met déjà plein les yeux.

Paysage de la Sierra de Calderona

Segorbe

Vue de Segorbe et de sa cathédrale depuis la colline du château

Après 25 minutes de train, nous changeons complètement de décor et arrivons dans la magnifique petite ville de Segorbe. Elle est idéalement située dans la vallée de la Palancia, à mi-chemin entre l’Aragon et la côte méditerranéenne. D’ailleurs, c’est à Segorbe que le roi Jaime I (Nous vous expliquons qui il est ici) arrivé d’Aragon, a établi sa base pour aller conquérir Valence. Malgré sa position centrale dans la région, Segorbe ne fait pas partie de la zone linguistique valencienne, on n’y parle que le castillan.

Le centre historique et ses petites ruelles typiques du sud de l’Europe témoignent du riche passé multiculturel de la ville. S’y sont succédé les Ibères, les Arabes, les Aragonais puis enfin les Valenciens. La guerre civile espagnole (1936-1939) a mis à mal le patrimoine culturel de la ville mais une énorme campagne de restauration a eu lieu dans les années 1990 donnant au lieu une idée de sa splendeur passée.

Anciennes fortifications

Il y a encore de beaux restes de la cité fortifiée d’antan. La muraille la plus ancienne date d’avant le XIIe siècle, en pleine période musulmane. Le centre historique regorge d’anciennes portes, elles aussi d’origines islamiques. Quant aux tours, elles sont plus récentes (XIV-XVe siècles) et la plus grande d’entre elle, la tour de la prison, mesure 21,3 mètres de haut. Une belle prouesse pour l’époque.

La cathédrale-basilique

Coincée dans les petites ruelles de la vieille-ville, l’énorme cathédrale de style gothique valencien a de la peine à dévoiler toute sa splendeur. (d’où le cadrage super pourri des photos, sorry…) Sa forme est un peu particulière car elle épouse les formes du relief et de l’ancienne muraille. Comme souvent en Espagne, elle a été construite sur les restes d’une ancienne mosquée. Elle date du XIIIe siècle et a été agrandie au XVIIIe siècle.

L’aqueduc

Le premier aqueduc de Segorbe fut construit au XIe siècle en pleine période arabe pour acheminer l’eau du Rio Palancia dans le village. Celui qui est visible aujourd’hui date du XVe siècle et a été bâti sur les ruines de l’ancien. Au XIXe siècle, il a été coupé en son centre afin de laisser passer la route. Un canal en métal a été construit pour relier les deux parties qui ont été sectionnées.

Castello de la Estrella

Encore une fois, nous n’avons pas pu manquer l’occasion de grimper sur la colline qui domine la ville et qui s’appelle monte de Sopeña. Au sommet, on y trouve le castillo de la Estrella (Château de l’Etoile en français) qui a très probablement été construit sur une ancienne nécropole ibérique. La première construction, comme le reste de la ville, date du XIe siècle durant le règne musulman mais atteignit sa splendeur au XVe siècle quand Segorbe était un carrefour commercial important. Son déclin commença au XVIe siècle avec la construction de la « ville moderne » et du palais ducal (l’actuelle mairie) plus bas. Il connut un regain d’intérêt et un agrandissement au XIXe siècle pendant les guerres carlistes (plusieurs guerres ayant eu lieu en Espagne au XIXe siècle dont les enjeux étaient la conquête trône royal). D’ailleurs, les fortifications encore visibles aujourd’hui datent de cette époque. Malheureusement, lors de notre passage, le site était fermé pour travaux de rénovation, nous avons dû nous contenter d’une petite partie des extérieurs.

La fermeture du château ne nous a pas empêchés d’admirer la superbe vue sur Segorbe, sa cathédrale qu’on distingue beaucoup mieux depuis en haut que depuis la ville et sur tout le paysage de la Sierra de Calderona.

Fuente de los 50 caños

Il nous faut sortir un peu de Segorbe et marcher un petit kilomètre en descendant en direction de la rivière pour découvrir cette magnifique fontaine et ses 50 robinets, comme son nom l’indique. Chaque robinet est surmonté d’un emblème, un pour chaque province espagnole. Pour la petite leçon de géopolitique (oui, on se la pète un peu), l’Espagne est divisée en 17 communautés autonomes qui sont, elles, divisées en provinces. La Communauté Valencienne compte trois provinces : Valence, Castellon de la Plana et Alicante.

Petite randonnée de Segorbe à Navajas

Au mois d’août, ce n’est franchement pas le bon plan car le soleil cogne et il n’y a pas une once de courant. Mais nous sommes équipés de casquettes, d’une bonne crème solaire et d’une bonne réserve d’eau et il en faut beaucoup plus pour nous arrêter, surtout que nous sommes des amoureux de la chaleur. Quoique, avec 38 degrés, c’est quand même limite. Au moins, nous ne croisons personne en chemin. C’est l’idéal en temps de Covid et ça nous permet d’enlever les masques quelques instants. La balade commence dans les cultures d’arbres fruitiers. Il y a de quoi satisfaire tous les goûts : olives, figues, grenades, oranges, diverses variétés de prunes, poires, etc… Ensuite, le chemin traverse un maquis typiquement méditerranéen et un relief de calcaire où l’érosion a fait un superbe travail.

Salto de la Novia

Après l’effort, le réconfort! Et pas n’importe lequel! Une superbe cascade de plus de 30 mètres de hauteur se jette dans le Rio Palancia et nous donne une fraîcheur bienvenue. Mais nous ne sommes pas seuls à vouloir profiter d’un répit pendant cette canicule, le coin est très fréquenté, surtout par des baigneurs. Mais malgré le monde, le coin vaut le détour.

La suite de la balade se fait dans des conditions beaucoup plus agréables puisque nous nous enfonçons dans la forêt bien ombragée qui longe le Rio Palancia. Là aussi, nous pouvons admirer le travail de Dame Nature sur la roche calcaire très friable du coin.

Le long du chemin, nous rencontrons une dizaine de petites fontaines du même style que la Fuente de los 50 caños mais en plus petit. L’eau y est puisée directement depuis le Rio Palancia tout proche. Elles faisaient office de puits à l’époque. Malheureusement pour nous, l’eau n’y est pas potable et nous ne pouvons pas remplir nos gourdes. Nous avons été pourtant prévoyant avec l’eau (4 litres pour une marche d’à peine plus d’une heure) mais il fait tellement chaud et sec que nos réserves commencent déjà à s’amenuiser.

Navajas

Après un peu plus d’une heure de marche et des litres de transpiration perdus, nous voici arrivé au petit village de Navajas. C’est tout petit et il n’y a pas grand chose à voir mais nous trouvons tout de même une jolie terrasse à l’ombre pour boire une boisson fraîche bien méritée avant de prendre le train du retour.

C’est encore un véritable petit trésor que nous avons déniché là. L’arrière-pays valencien est tout aussi intéressant que le littoral, voire plus. Nous avons pu faire coïncider culture et nature comme on aime tout en étant en dehors des gros circuits touristiques. Nous allons d’ailleurs mettre tout en œuvre pour faire d’autres découvertes de ce genre.

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