Bilan du Nicaragua

Dans le cadre de notre traversée de l’Amérique Centrale, le Nicaragua se trouve pile au milieu. C’est un petit pays un peu méconnu mais un passage obligé si on parcours l’isthme panaméricain du nord au sud, ou inversément. Mérite-t-il vraiment un séjour? C’est ce que nous allons vous révéler plus bas dans ce bilan.

la cathédrale de León, la plus grande d’Amérique Centrale

En chiffres

Durée du séjour

19 jours, un peu moins de 3 semaines. Nous n’avons visité que la partie ouest du pays, c’est un bon timing. Il y a sûrement plein d’autres choses à voir dans le reste du pays qui nécessiteraient bien quelques semaines de plus.

Budget

34’226 cordobas 868€ ou 864,80 CHF. Ce qui fait une moyenne journalière de 1801 cordobas soit 45,60€ ou 45,50 CHF. Dans ce budget, outre nos frais habituels (bouffe, logement, transports principalement), il y a également les taxes douanières qui se sont montées à 34$ en tout. (10$ de taxe touristique, 3$ d’entrée et 4$ de sortie du pays, par personne). Nous sommes contents de notre budget. Le Nicaragua n’est pas un pays hors de prix.

Distance parcourue

561 kilomètres de Guasaule (frontière hondurienne) – León – Las Peñitas – León – Granada – Masaya – Granada – Altagracia – Moyogalpa – Rivas – San Juan del Sur – Peñas Blancas (frontière du Costa Rica). Principalement en bus et en ferry sur le lac Cocibolca. Ce n’est pas énorme, ça correspond grosso modo à la côte Pacifique.

Départements traversés

7 : Chinandega, León, Managua, Masaya, Granada, Rivas, Rio San Juan

Extrêmes de températures

36 degrés sous une chaleur écrasante à León et 25 degrés pendant l’orage à Ometepe. Typique d’un climat tropical.

Extrêmes d’altitude

le niveau de la mer à Las Peñitas et San Juan del Sur, et 254 mètres à Masaya. Rien de bien extraordinaire, le Nicaragua n’est pas un pays avec des altitudes mémorables et comme nous n’avons grimpé sur aucun volcan, nous n’allions pas faire péter les records.

San Juan del Sur

Coups de gueule et coups de cœurs

Nous allons à présent vous livrer nos ressentis sur ce petit coin du monde. Comme d’habitude, nous allons commencer par le négatif histoire de garder le meilleur pour la fin!

Coups de gueule

Le bruit constant

Nous ne sommes pourtant pas des adeptes du silence. Même en travaillant nous mettons toujours un petit bruit de fond comme de la musique ou des podcasts. Nous ne vivons pas non plus dans le pays le plus silencieux du monde et c’est ce qui nous plait. Pour nous, le bruit c’est la vie. Cependant, au Nicaragua, nous avons presque été constamment dérangés par le bruit à n’importe quelle heure de la journée et de la nuit et pratiquement partout, même en pleine nature. Il y a toujours de la musique à coin et du coup, les gens ont pris l’habitude de hurler au lieu de parler. Nous avons peut-être une explication de cet état de fait. Le Nicaragua est en train de plonger dans une dictature atroce où la population est traquée au cas où elle serait dissidente et où la liberté d’expression est inexistante. Nous pensons que les gens mettent de la musique pour ne pas que d’éventuels « ennemis » à la botte du gouvernement entendent leur propos. Nous sommes évidemment très peinés de la tournure politique que prend le pays et nous croisons vivement les doigts pour que la situation change le plus rapidement possible, même si nous n’avons peu d’espoir, malheureusement.

NB : en tant qu’étrangers, nous avons l’interdiction formelle d’avoir une opinion politique sur le pays sous peine d’expulsion ou de nous retrouver en prison. Nous écrivons cet article depuis le Costa Rica donc nous ne risquons pas grand chose en publiant ces propos.

Coups de cœur

Les paysages

Le Nicaragua est connu pour ses paysages à couper le souffle et sa réputation n’est absolument pas usurpée! Volcan, lagunes, forêts tropicales, lacs, mangroves, côte Pacifique superbe, etc. Nous en avons pris plein les yeux durant toute la durée de notre voyage. Le paysage change souvent sur peu de kilomètres, c’est très varié. C’est, pour l’instant, le plus beau pays d’Amérique Centrale que nous avons traversé!

Les transports

Certes, le confort est très relatif mais les transports sont top, autant sur la route que sur le lac. Tout est très bien desservi, c’est très bien organisé, facile à utiliser et c’est super bon marché! A quelques rares exceptions près, il n’y a pas de prix spécial Gringo, nous payons à chaque fois le même pris que les locaux sans à avoir à négocier trois plombes avant.

Les zones piétonnes

Enfin des villes avec des zones piétonnes qui parlent à notre côté européen citadin-bobo. (oui, on assume!) C’est beaucoup plus agréable de découvrir une ville sans être dérangé par le trafic infernal et du coup, la pollution, est moins présente. Même à Moyogalpa, sur Ometepe où le trafic n’est pas très conséquent, il y a une zone piétonne!

L’amour de l’art

Nous avons été impressionnés par la scène artistique très présente au Nicaragua. Il y a des peintures, des fresques, du street art, des mosaïques dans chaque rue. Granada est très connue pour sa poésie. La musique est aussi très (trop!) présente. Même les particuliers ont une grande sensibilité artistique en décorant leurs maisons ou en entretenant leur jardin. Nous ne sommes pas des grands amateurs d’art mais nous sommes sensibles à l’esthétisme que ça apporte. C’est sûrement la dernière liberté d’expression qu’ont les locaux. Espérons que ça ne leur sera pas enlevé!

Le rhum

Il paraît que le rhum nicaraguayen est le meilleur du monde! Nous étions bien obligé de nous sacrifier pour le tester afin de confirmer ou infirmer cette info! La vérité est que nous ne sommes absolument pas des fin connaisseurs en rhum même si nous apprécions particulièrement ce breuvage, mais, en effet, nous l’avons vraiment trouvé très bon.

L’ambiance à León

C’est un peu en rapport avec le paragraphe précédent puisqu’il y a vraiment des petits bars sympa à León. Mais pas que! La ville est dynamique, étudiante, agréable à vivre et nous en avons particulièrement apprécié l’ambiance.

La dolce vita au sud du pays

Ce n’est pas que nous n’avons pas aimé le nord, bien au contraire, mais c’est plus urbain, plus le stress. Au sud, c’est-à-dire à Ometepe et San Juan del Sur, c’est vraiment super tranquille et les gens prennent plus le temps d’échanger. Nous avons vraiment l’impression d’approcher du Costa Rica et de sa Pura Vida. A voir si ça se vérifie une fois la frontière passée.

L’Océan Pacifique

Il nous semble que ce bilan parle de lui-même! Nous avons littéralement a-do-ré le Nicaragua! Une fois n’est pas coutume, le passage en douane ne nous a absolument pas donné un aperçu du pays! Et heureusement, car sinon nous aurions passé un séjour affreux! Rassurez-vous, la douane de sortie n’a été qu’une simple formalité cette fois. Nous ne nous attendions pas à grand chose car, pour nous, c’était un pays à traverser pour nous rendre au Costa Rica. C’était donc une véritable bonne surprise et un coup de cœur phénoménal! Nous vous recommandons chaudement de vous y attarder si vous prévoyez un trip en Amérique Centrale!

La superbe cathédrale de Granada

Nous vous l’avons souvent répété, la prochaine étape de cette aventure sera le Costa Rica! Cette fois ça y est! Nous y sommes! Nous y retrouverons la famille de Van qui viendra faire un petit bout de route avec nous et découvrir quelques parcs nationaux. Nous nous réjouissons évidemment de partager cette aventure en famille!

Ometepe et San Juan del Sur, la dolce vita à la mode nicaraguayenne

Il était une fois, il y a plusieurs millions d’années, deux volcans émergeant des eaux du lac Cocibolca, le plus grand lac d’Amérique Centrale. Ces deux stratovolcans tombant éperdument amoureux l’un de l’autre décidèrent de se réunir par un isthme formant une jolie petite île de 31 kilomètres de long en forme de huit nommée Ometepe, un nom nahuatl signifiant « deux montagnes ».

Ometepe et ses volcans en forme de 8

Ometepe est la plus grande île lacustre d’origine volcanique du monde. Elle est composée de deux volcans : Maderas, l’endormi et le plus petit culminant à 1394 mètres d’altitude et Concepción, le plus grand et le plus actif culminant, lui, à 1610 mètres. Sachant que le lac se situe à 49 petits mètres d’altitude, ces deux montagnes atteignent des hauteurs tout à fait honorables. Evidemment, Ometepe est accessible par ferry. Le chemin le plus court et le plus logique est de passer par la ville de Rivas sur la rive occidentale du lac mais, comme d’habitude, nous avons fait une variante : nous avons pris le bateau directement depuis Granada. Le débarcadère se trouve à une petite dizaine de minutes de marche depuis le centre-ville, c’est super facile. Le seul hic est que la navigation ne s’effectue que le lundi, il faut bien viser la fenêtre temporelle. Nous avons d’ailleurs dû prolonger notre séjour à Granada pour ça, mais comme nous étions bien dans le timing et que nous avions plus qu’assez de boulot pour nous occuper, nous n’avons pas hésité bien longtemps. La traversée était assez calme jusqu’à ce que l’orage éclate et nous secoue un peu, mais pas assez pour mettre vraiment à mal notre oreille interne. Seule petite déception : le bateau navigue le soir, nous arrivons donc de nuit à Ometepe et nous ne pouvons pas voir le paysage, qui a l’air fou, à l’approche de l’île.

Infos pratiques du ferry Granada – Ometepe
  • Départ : Granada à 17heures, seulement le lundi
  • Arrivée : Altagracia au nord-ouest du volcan Concepción
  • Durée du trajet : environ 4 heures
  • Prix : 104 cordobas soit 2,70€ ou 2,65 CHF
  • Attention à garder précieusement votre billet pendant le trajet car on vous le demandera lors du débarquement à Altagracia!
Voilà à quoi ressemble le ferry

Nous débarquons dans le port d’Altagracia, en contrebas du village du même nom, au nord-est au pied du volcan Concepción. Nous sommes accueillis par des montagnes de bananes, principale économie de l’île, prêtes à être chargées car notre bateau continue pendant la nuit jusqu’à San Carlos, sur la côte orientale du lac. A l’arrivée, nous nous attendions à une véritable foire d’empoigne de chauffeurs de taxis, tuks-tuks ou autres transports prêts à tout pour avoir la faveur des touristes. Que nenni! Il y a bien des transports qui nous attendent mais ce sont quelques minibus avec des destinations précises et des prix fixes. Tout se fait dans le calme, un vrai bonheur! Nous ne savons pas si c’est à cause du caractère îlien ou si c’est parce que nous ne sommes plus qu’à quelques encablures du Costa Rica et de sa Pura Vida mais c’est vraiment tranquille sur Ometepe, autant le lieu que les gens et c’est super agréable.

Moyogalpa

Principal village d’Ometepe, Moyogalpa est située à l’extrémité occidentale de l’île. C’est ici que se trouvent la plupart des logements ainsi que les départs pour les différentes excursions sur les volcans, dans les mangroves ou dans la forêt tropicale. Il y a une multitude d’activités à y faire mais nous avons passé notre tour pour différentes raisons. Déjà, nous avons un programme chargé qui nous attend au Costa Rica, nous voulons donc profiter pour lever un peu le pied afin d’en profiter à fond une fois le moment venu. Ensuite, les parents de Van nous rendant visite, nous essayons d’avancer le maximum dans notre job maintenant pour pouvoir lâcher un peu l’ordi plus tard et passer de bons moments en famille. Nous avons choisi l’option de rester tranquilles à profiter du wifi pour travailler mais si vous êtes hyperactifs et que vous avez peur de vous ennuyer, vous pouvez venir à Ometepe les yeux fermés, il y a de quoi faire!

Volcan Maderas

C’est le plus petit des deux volcans qui constituent Ometepe mais il culmine quand même à l’altitude honorable de 1394 mètres d’altitude. Il est un peu fainéant car depuis qu’il a émergé du lac Cocibolca il y a plusieurs millions d’années, il n’a pratiquement jamais été actif. Il a l’air un peu tronqué car, à son sommet, c’est plat et il y a un petit lac de cratère. Ce qui fait qu’il y a un lac, sur une île, sur un lac! Le volcan appartient à une réserve naturelle protégée. Nous nous y sommes baladés un peu et c’est un vrai havre de verdure. La végétation est dense et tropicale comme nous l’aimons et c’est peuplé de plein de petites bebêtes. Parmi elles, nous avons aperçu une multitude d’oiseaux, des papillons multicolores ainsi que des singes hurleurs.

Si vous avez de très bons yeux, vous pourrez apercevoir dans la photo ci-dessous, un magnifique oiseau blanc et bleu appelé « Calocitta formosa » Elle fait partie de la famille des passereaux et elle se plait dans les forêts du côté Pacifique de l’Amérique Centrale. Elle ne se laisse malheureusement pas facilement photographier. C’est dommage car elle est superbe!

Nous ne sommes toujours pas équipés de téléobjectif (trop lourd dans le sac!) et la photo est un peu pourrie (sorry!) mais nous en prenons quand même plein la vue avec la faune locale juste avec nos yeux!

Volcan Concepción

Ce cône quasi parfait est le volcan Concepción, le plus grand de l’île d’Ometepe culminant à 1610 mètres d’altitude. C’est un volcan très actif, sa dernière éruption remonte à 2007, et la population est sur le qui-vive en attendant sa prochaine colère. Il se voit depuis toute l’île et depuis une bonne partie du lac Cocibolca, un peu comme le Teide pour les Canaries. D’ailleurs, à l’instar de son grand frère espagnol, le Concepción se pare souvent d’un chapeau de nuages qui nous empêche de l’admirer dans toute sa splendeur.

Nous avons renoncé à l’ascension des volcans pour des raisons que nous évoquons plus haut mais nous avons profité des superbes mangroves au bord du lac, notamment à Moyogalpa. C’est également le bon plan pour s’éloigner des touristes et d’observer les échassiers au calme.

Il y a d’ailleurs un intrus qui s’est glissé dans cette galerie, saurez-vous le retrouver?

En parlant d’observation d’oiseaux, il y a un pitangus sulphuratus qui a plus ou moins consenti à poser pour notre objectif. Il est reconnaissable à sa tête brune et à son ventre jaune. C’est un oiseau assez courant dans toute l’Amérique latine mais il nous fascine quand même. Nous restons bouche bée devant toute la faune avicole, et toute la faune en général, de cette petite île.

Même en ne faisant pas grand-chose et en ayant un séjour très studieux, nous avons eu un énorme coup de cœur pour Ometepe. La vie y est très douce, les volcans sont majestueux, la nature verdoyante et la faune incroyable. A nos yeux, c’est un incontournable du Nicaragua!

Nous comptions sur le ferry du retour pour prendre quelques photos des volcans depuis le lac mais manque de bol, il a plu durant toute la traversée et l’île était cachée sous la brume.

Infos pratiques sur le ferry Ometepe- San Jorge (Rivas)
  • Départ : Moyogalpa toutes les heures, voire toutes les demi-heures à certains moments de la journée, moins le dimanche
  • Arrivée : San Jorge
  • Temps de trajet : nous avons mis une heure sous une pluie battante mais par beau temps il faut compter environ 45 minutes
  • Prix : 50 cordobas soit 1,30€ ou 1,30 CHF

A l’arrivée à San Jorge, certains chauffeurs de taxi peu scrupuleux essaieront de vous faire croire qu’il n’y a pas de bus et qu’ils sont le seul moyen de rejoindre la ville de Rivas. C’EST FAUX! Il faut juste sortir de l’enceinte du débarcadère et il y a tous les bus pour Rivas et même pour Managua. Depuis Rivas, partent les transports pour San Juan del Sur, où pour Peñas Blancas, le point frontière d’avec le Costa Rica.

San Juan del Sur

Nous choisissons de passer nos derniers jours sur le sol nicaraguayen au bord de la mer. San Juan del Sur, une station balnéaire de la côte Pacifique sud nous paraît un bon plan bien que nous craignons un peu le côté Gringoland. Finalement, ce n’est pas si terrible que ça. Certes, ça reste une station balnéaire avec tous ses travers mais l’ambiance reste tranquille et bon enfant, un peu comme sur Ometepe. L’ambiance nous rappelle un peu les plages de Goa. Nous avons vraiment l’impression de nous approcher de la Pura Vida costaricienne. La frontière ne se trouve qu’à une petite quinzaine de kilomètres plus au sud.

La plage, sans être vraiment paradisiaque, ne se défend pas trop mal. Elle est protégée des forts courants de l’océan grâce à sa superbe baie. Son sable est noir, logique vu tous les volcans qui se trouvent dans la région. D’ailleurs, à cause de la ceinture de feu du Pacifique, on sent souvent la terre trembler par ici.

La Fortaleza

Nous avons profité de cette superbe baie pour effectuer notre traditionnelle petite grimpette. En fait, il y en a même deux : une pour voir le Christ-Roi et l’autre pour apercevoir les ruines d’une ancienne forteresse espagnole. Vu la chaleur, nous choisissons de n’en faire qu’une. Comme nous sommes plus attirés par l’histoire que par la religion, nous optons pour le fort. Le chemin commence à l’extrémité sud de la plage et grimpe sur un chemin en terre dans une végétation semi-aride. C’est impressionnant comme les courants du Pacifique sont secs et changent complètement le paysage. Au bord du lac Cocibolca, à moins de 20 kilomètres d’ici, le climat est vraiment humide et la végétation luxuriante. Nous n’avons pas trouvé beaucoup d’infos sur la forteresse. Nous savons juste que la ville a été fondée par les colons comme point d’accès au lac et qu’il y avait beaucoup de piraterie dans la région.

Evidemment, le clou du spectacle reste la vue sur toute la baie de San Juan del Sur et de ses côtes découpées. Au sud, nous arrivons même à apercevoir la péninsule de Santa Elena qui se trouve déjà au Costa Rica.

Ces dernières étapes nicaraguayennes nous laisseront un très bon souvenir du pays, même si toutes nos étapes ont été super cool! Nous avons rechargé nos batteries à fond et nous sommes gonflés à bloc pour les prochaines aventures qui nous attendent en bonne compagnie dès la semaine prochaine! Evidemment, nous ne manquerons pas de partager toutes nos découvertes avec vous!

coucher de soleil sur le Pacifique

Granada (Nicaragua) et le lac Cocibolca

Nous avons visité León, c’était notre devoir de nous rendre chez sa grande rivale, Granada. Dans un conflit, il faut toujours avoir les deux versions, les torts étant souvent partagés!

Il n’y a pas de bus direct qui relie les deux villes, il faut changer à Managua, la capitale du pays. Depuis le terminal des bus de León, accessible en bus urbain depuis le marché, il faut prendre le minibus pour la Universidad de Central America (UCA, à prononcer « ouka »). C’est vraiment important de prendre ce minibus-ci, et PAS les Chicken bus, sinon, il faut changer de terminal à Managua et c’est super compliqué. Attention également à être bien au clair avec le bus que vous voulez prendre et à ne pas trop écouter les rabatteurs car ils vont essayer de vous refiler des courses en taxi. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à demander aux autres utilisateurs des transports publics, ils sont en général très aimables et de bon conseil. L’autre avantage du minibus, c’est qu’il ne s’arrête pas en chemin, donc il avance assez vite. Une fois arrivé à l’université de Managua, il suffit de trouver un bus pour Granada et le tour est joué.

La Calzada et, en arrière-plan, la cathédrale

Centre historique

Comme sa rivale León, Granada fut fondée en 1524 par Francisco Hernandez de Cordoba, bien qu’elle porte le nom d’une autre ville andalouse tout aussi pittoresque. C’est une des toutes premières villes à avoir été fondées par les Espagnols sur le continent américain. Il en reste aujourd’hui un superbe patrimoine colonial très coloré. Contrairement à León qui a été le berceau de la révolution sandiniste dans les années 1970-1980, Granada est plutôt restée en retrait des manifestations et nous le ressentons dans l’ambiance. Elle est plus calme, plus sereine que son ennemie jurée qui est plus dynamique, plus révolutionnaire. Dans les deux cas, l’environnement est très sympa. C’est vraiment intéressant de se rendre compte que le passé d’une ville peut impacter sur son ambiance générale.

Parque Colón

Le Parque Colón est la place centrale et le cœur névralgique de la ville. C’est super agréable car il y a plein de bancs et d’arbres. Il faut juste faire abstraction des quelques rabatteurs, mais ça va, ils ne sont pas trop insistants, un simple « gracias » poli suffit à les faire partir. La place est nommée en l’honneur de Christophe Colomb (Cristóbal Colón en espagnol) afin de commémorer sa découverte de l’Amérique. En prolongement de la place, se trouve la Plaza de la Independencia inaugurée en 1921 pour le centenaire de l’indépendance. Vous aussi vous trouvez paradoxal qu’au même endroit on célèbre un gars qui est venu coloniser le pays depuis l’Europe ainsi que l’indépendance de ce même pays? A moins que ce soit de l’humour local auquel nous n’avons rien compris! Malgré cette bizarrerie historique, la place est superbe et bordée de bâtiments coloniaux tous plus beaux les uns que les autres comme la cathédrale, le palais épiscopal, le cabildo ou encore la mairie.

Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción

Elle est vraiment trop belle la cathédrale avec ses façades jaunes, ses colonnes grecques et ses coupoles baroques rouges à la florentine. Cette église n’est pourtant pas espagnole puisque sa construction ne date que de 1888. Elle a quand même été construite sur le modèle de l’ancienne qui a été complètement détruite par un incendie. Elle est tellement immense qu’elle se voit depuis toute la ville et ça peut être un bon point de repère si on est perdu dans le fameux plan en damier de la ville.

La Calzada

Depuis le Parque Colón, il y a une grande rue piétonne qui descend en direction du lac. Oui, vous avez bien lu : PIETONNE! Hourra, nous avons encore une fois trouvé notre licorne! Elle est bordée de superbes petites maisons coloniales très colorées souvent reconverties en petits cafés ou en bars sympas. C’est d’ailleurs la ville la plus colorée que nous avons vu depuis Campeche. Au sol, il y a de très jolies mosaïques représentant la ville de Granada ou des scènes au bord du lac.

A l’extrémité de la Calzada, se trouve l’église de la Guadalupe. Elle a été fondée en 1626 par des frères espagnols. En 1856, William Walker, un flibustier américain tentant de conquérir l’Amérique Centrale, se fit brièvement nommer président du Nicaragua avant de se faire renverser quelques mois plus tard. Après son renversement, il utilisa cette église comme forteresse avant de s’échapper au Honduras où il fut exécuté. Cette église est tout ce qu’il y a de plus catholique mais elle nous fait tout de même penser aux monastères arméniens avec ses clochers en forme de triangle.

Lac Cocibolca

Un des gros atouts de Granada est d’être situé au bord d’un lac dont les rives sont accessibles en à peine dix minutes de marche depuis le centre-ville. Si vous regardez une carte du Nicaragua, vous apercevrez à l’ouest du pays une immense étendue d’eau. C’est le lac Cocibolca, le plus grand du pays mais aussi de toute l’Amérique Centrale et possèderait plus de 400 îles dont la plupart sont d’origine volcanique. Même si nous n’avons pas besoin de fuir à tout prix le centre de Granada qui est somme toute assez tranquille et presque sans trafic, c’est quand même agréable de se promener au bord du lac à l’ombre des grands arbres. Seul gros point noir : les tonnes de déchets sur les rives. Le Nicaragua est un très mauvais élève au sujet de la conscience écologique! Mais, nous avons aussi vu quelques personnes ramasser ces déchets, il y a peut-être de l’espoir. Le lac est également intéressant pour sa faune aviaire. Parmi une multitude d’échassiers dont la plupart nous sont inconnus, nous avons quand même reconnu des grues, des hérons et des ibis.

Masaya

Masaya se situe à 14 petits kilomètres au nord de Granada depuis laquelle il est facile d’y faire une excursion à la journée. Pour s’y rendre, il suffit de prendre le bus. Il faut bien prendre le bus qui se rend à Masaya car celui qui va à Managua passe effectivement par Masaya mais il vous posera sur la route nationale et il vous faudra prendre un taxi pour vous rendre au centre-ville. A l’arrivée au terminal, veillez à bien sortir par le portail. Nous avons fait l’erreur de nous engouffrer dans le marché et nous nous sommes perdus dans le labyrinthes de ruelles obstruées par les étals et par la foule. Quand nous avons enfin réussi à sortir de ce dédale, nous étions de l’autre côté de la ville. Que ce soit clair, ce n’est absolument pas dangereux de passer par le marché mais il est impossible de garder son sens de l’orientation là-dedans! La seule conséquence a été de devoir effectuer quelques milliers de pas de plus mais nous ne sommes de toute façon pas du genre à économiser nos pas.

Laguna de Masaya

Si nous sommes venus jusqu’à Masaya, ce n’était pas pour nous perdre dans le marché, même si les étals de fruits et légumes sont magnifiques, mais pour cette petite merveille de la nature. Cette superbe caldera de 8,5 kilomètres carré est une importante source d’eau douce pour tout le département. Elle fait partie du parc national du volcan Masaya qui a pour but de préserver le lac, le volcan, la forêt tropicale et la faune. Nous qui nous plaignons depuis notre arrivée dans le pays que le Nicaragua est un désastre écologique, nous sommes contents de voir que tout n’est pas perdu et qu’il y a quand même une (petite!) volonté de protéger une partie de l’environnement. Depuis le centre-ville, il suffit de marcher dix petites minutes pour arriver au malécon qui surplombe la caldera. C’est la seule construction autour du lac, tout le reste est laissé à la vie sauvage et c’est super cool. Nous avons d’ailleurs vu une quantité de lézards, d’oiseaux et de papillons peupler les lieux.

volcan Masaya

La caldera est dominée par le volcan Masaya. Ce n’est pas un volcan majestueux en forme de triangle parfait comme c’est courant en Amérique Centrale. Il ne culmine « qu’à » 635 mètres et son cratère a été grignoté par les différentes éruptions volcaniques d’où son aspect un peu tassé. C’est un volcan très actif, d’ailleurs si vous étudiez attentivement nos photos, vous pourrez remarquer que ce ne sont pas des nuages au dessus du sommet mais de la fumée formée de gaz et de dioxyde de souffre.

Alors c’est León ou Granada qui sort vainqueur de cette rivalité historique? Granada est bien plus pittoresque et a l’avantage d’avoir un plan d’eau en ville avec le lac Cocibolca mais nous avons préféré l’ambiance de León qui a l’avantage de se trouver à proximité de l’océan Pacifique. Bref, les deux villes ont leurs atouts, méritent une visite et, surtout, les deux possèdent une zone piétonne. A notre avis, elles sont a égalité tout en étant très différentes, c’est ce qui les rend intéressantes.

León (Nicaragua), la révolutionnaire

Nous vous avons laissés au Salvador, vous vous doutez sûrement qu’il s’en est passé des choses jusqu’à notre arrivée au Nicaragua! Afin de nous préparer au mieux au périple qui nous attendait, nous nous sommes déjà approchés le plus possible de la frontière sud du Salvador, dans une petite ville appelée Santa Rosa de Lima. C’est une ville sans aucun intérêt mais qui nous a déjà avancé de 180 kilomètres depuis Suchitoto.

Depuis là, un bus urbain nous emmène jusqu’au poste frontière situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Sortir du Salvador n’est qu’une simple formalité. Ensuite, nous avons sûrement traversé un des plus beaux no man’s lands de notre vie. C’est un vieux pont en fer qui enjambe une rivière dans un paysage de roche karstique, vraiment magnifique! Mais nous avions à peine terminé notre traversée que nous nous sommes fait assaillir par tous les chauffeurs de bus voulant nous emmener à différents endroits du Honduras sans se soucier le moins du monde que nous n’ayons pas encore passé l’immigration. Une fois débarrassés, non sans peine, des rabatteurs, nous avons dû passer par le contrôle sanitaire où on nous demande notre certificat de vaccination Covid (ou un test PCR si vous n’êtes pas vaccinés). Pour le Honduras, il faut remplir préalablement un formulaire en ligne pour l’entrée ET la sortie du pays. Le passage en douane en lui-même est une formalité, nous avons même pu plaisanter avec l’employé de l’immigration sur le fait que notre durée de séjour au Honduras dépendrait du trafic routier. Il faut juste s’acquitter de la taxe douanière de 3$. C’est une taxe officielle, c’est mentionné dans tous les sites officiels du gouvernement, donc il n’y a aucun moyen d’y couper. C’est juste bizarre quand on nous parle de « multa » qui en Espagne signifie « amende » alors qu’en Amérique Latine c’est juste une taxe.

frontière entre le Salvador (à gauche) et le Honduras (à droite)

Il paraîtrait qu’il y a des bus directs d’une frontière à l’autre. Nous ne les avons jamais trouvés. Du coup, nous avons quand même dû changer quelques dollars contre des lempiras afin de pouvoir prendre les bus locaux. Il est possible de les payer en USD mais les prix sont tellement majorés qu’il est préférable de faire un peu de change et de payer en monnaie locale. Les bus locaux s’apparentent aux Chicken Bus du Guatemala, ils ne sont pas confortables mais au Honduras, ils avancent. Nous avons dû changer de bus dans la ville de Choluteca, mais la correspondance s’est faite à la minute, nous n’avons pas eu à attendre. Le deuxième bus nous a directement mené jusqu’au poste frontière. Il faut reconnaître qu’en Amérique Centrale quand la destination du bus c’est la frontière, on nous emmène vraiment jusqu’au dernier bout avant la douane!

Sortir du Honduras n’est également qu’une simple formalité, si nous faisons abstractions des rabatteurs pour le change qui sont aussi insupportables qu’à Bali. Nous avons également traversé le no man’s land sur un pont enjambant une rivière même si le paysage n’était pas aussi pittoresque que la frontière précédente. Au fait, pourquoi ne nous sommes-nous pas arrêtés au Honduras? Parce que le pays est vraiment réputé insécure, nous ne voulons pas nous mettre en danger inutilement surtout que les quelques points d’intérêt se trouvent sur la côte Caraïbe alors que nous sommes plutôt du côté Pacifique et, comme vous le savez déjà, nous avons un timing à respecter.

Côté Nicaragua, notre passage en douane a été plutôt épique. Pas de bol, nous sommes arrivés en même temps que deux gros bus bondés venant du Guatemala, ça n’a pas sûrement aidé les choses à bien se passer. Déjà, il faut s’arrêter dans une petite cahute pour le contrôle sanitaire où on nous demande également notre certificat de vaccination COVID. Jusque là, rien à signaler et le personnel a même été super sympa. C’est à l’immigration que ça se corse! Nous sommes également tombés sur l’employée de la douane la plus antipathique qui soit, ce qui a probablement rendu les choses plus désagréables. Nous avons également dû remplir un formulaire en ligne au préalable pour l’entrée dans le pays qui a dû disparaître dans les méandres de l’informatique puisque personne ne l’a retrouvé. Ce n’est sûrement pas de notre faute car tous les voyageurs occidentaux se sont retrouvés dans le même cas que nous. On nous confisque nos passeports et on nous fait poireauter des plombes sans explication. Quand enfin on récupère nos précieux sésames on nous demande encore 13$ chacun, 10$ pour la carte touristique et 3$ pour la taxe douanière, payable en USD UNIQUEMENT! Nous avions tenté de payer en cordobas, la monnaie nicaraguayenne, nous nous sommes faits remballer comme des malpropres. Tout ça pour ne même pas avoir droit à un nouveau tampon sur notre passeport!

Mais nos mésaventures ne sont pas encore finies, il faut passer nos sacs au scanners. Van se fait fouiller son backpack parce que notre console pour les ports USB pourrait passer pour un drone, objet totalement interdit au Nicaragua. Sur ce coup-là, pas de problème, les gars font juste leur boulot. Ce qui nous a un peu énervés, c’est que les deux employés du scanner ont décidé de nous snober et de ne communiquer que par signes. Nous leur avons pourtant dit que nous comprenions parfaitement l’espagnol, mais rien à faire, ils ont refusé de nous parler! Entre la fatigue du voyage, la chaleur (37 degrés!) et le personnel de douane vraiment irrespectueux, nous commençons à voir rouge. Evidemment, nous savons qu’il ne faut absolument pas s’énerver au risque d’aggraver notre ca et nous voir refuser l’accès au pays. Alors Fab, très calmement, a sorti toutes les affaires du sac qui a été fouillé et a pris le temps de tout ranger comme il faut en prenant bien soin de plier les petites culottes à Van devant le gars de la sécurité qui est parti en PLS en voyant son manège! Au moins, ça n’a pas tourné au vinaigre, ça nous a permis de nous calmer tout en ayant notre petite vengeance.

En général, le passage en douane donne une première impression assez juste sur le pays. Nous espérons cette fois-ci que ce ne soit pas le cas sinon nous allons vraiment détester ce pays!

frontière entre le Honduras (à gauche) et le Nicaragua (à droite)

Malgré avoir perdu presque deux heures dans ces procédures douanières à la con, nous trouvons un bus pour Chinandega, puis León assez facilement. Notre but était d’y arriver avant la nuit! Pari réussi, à cinq minutes près!

León

les maisons colorés du centre historique

León est la deuxième ville du Nicaragua et le centre universitaire principal du pays. Bien qu’elle porte le nom d’une ville du nord de l’Espagne, elle a été fondée en 1524 par Francisco Hernandez de… Córdoba, bien plus au sud! C’est la première ville du territoire actuel du Nicaragua à avoir été fondée par les conquistadors espagnols. Elle a été la capitale du pays dès 1839 lors de l’indépendance, en alternance avec sa grande rivale, Granada. La rivalité entre les deux villes prit une telle importance qu’en 1858, on transféra définitivement la capitale à Managua. Il en reste un petit centre historique aux maisons colorées. Ce n’est pas la ville coloniale la plus pittoresque d’Amérique Latine mais nous y avons trouvé quelque-chose d’incroyable! Une licorne? Presque! Une zone piétonne! C’est tellement rare sur ce continent! Oui, en tant qu’Européens, nous avons tendance à faire une fixette sur les zones piétonnes mais c’est tellement plus agréable de se promener en ville sans se faire déranger par les voitures.

De gros chats

León signifie tout simplement lion. Il est donc tout à fait logique que le roi des animaux soit le symbole de la ville de León. On en voit un peu partout dans le centre historique surtout que c’est un animal qui représente la puissance et le pouvoir. De quoi en boucher un coin à la rivale de toujours, Granada, qui elle ne porte que le nom d’un fruit.

Basilica Catedral de la Asunción

Construite en 1747 dans le plus pur style baroque espagnol, cette cathédrale d’une blancheur étincelante peut se targuer d’être la plus grande de toute l’Amérique Centrale. Rien que ça! C’est un tel mastodonte qu’elle a résisté à tous les tremblements de terre de son histoire! Même l’UNESCO en a été impressionné au point de l’inscrire sur sa liste du patrimoine mondial. Certes, c’est une énorme édifice, surtout pour l’époque, mais ce n’est pas la cathédrale qui nous a le plus subjugués.

El Calvario

León regorge d’églises mais rassurez-vous nous ne nous y sommes pas arrêtés à chacune d’entre elles. Celle du Calvario nous a attirés grâce à sa superbe façade « rouge sévillan » et à ses fresques. Elle date du XVIIe siècle et est de style baroque espagnol typique de l’époque.

Viva la revolución!
Street Art en l’honneur du front étudiant révolutionnaire

Nous avons trouvé un peu de street art à León mais en y regardant de plus près, nous nous sommes aperçus qu’il ne s’agit pas seulement d’art mais de véritables hommages à plusieurs épisodes historiques du Nicaragua et de la région de León du XXe siècle.

Le 23 juillet 1959, une manifestation étudiante se tient à León pour contester contre le massacre d’El Chaparral (Honduras), un mois plus tôt, dans lequel fut blessé Carlos Fonsecca, le fondateur du front sandiniste de libération national (un parti communiste construit sur le modèle marxiste-léniniste) qui essaie de renverser le dictateur au pouvoir. Mais la Garde Nationale ouvre le feu sur les manifestants tuant 4 personnes et blessant plus de 60 étudiants.

Depuis cet évènement, les sandinistes, du nom d’Augusto Caldéron Sandino, premier révolutionnaire nicaraguayen du XXe siècle, prennent de l’ampleur dans la région en essayant de lutter contre les somozistes, du nom de Somoza, la famille de dictateurs au pouvoir. En 1978, une grande partie de la population de León, majoritairement sandiniste, se soulève contre le gouvernement et, malgré l’intervention de l’armée, se retrouve victorieuse en 1979.

Nous avons méga résumé les évènements historiques, mais voilà en gros l’idée. De toute façon, en tant qu’étrangers, nous n’avons pas le droit d’exprimer une quelconque opinion sur la politique locale. Nous ne pensons pas que notre modeste blog soit surveillé mais dans le doute, nous préférons nous abstenir. Nous avons juste voulu comprendre tous ces hommages.

Côté Playa

Non León ne possède pas sa propre plage mais ne se situe qu’à une petite vingtaine de kilomètres de l’océan Pacifique. Après plus d’un mois passé loin du littoral, nous n’allions quand même pas passer l’occasion de nous rendre au bord de la mer! Les bus locaux nous emmène en une petite demi-heure à Las Peñitas, une petite station balnéaire. Nous avons préféré faire le petit détour jusqu’à Poneloya, le petit village de pêcheurs voisin. Il y a une magnifique plage de sable volcanique complètement déserte! Par contre, pour la baignade, ce n’est pas top, il y a vraiment trop de courant. Dommage, car l’eau est vraiment bonne! Mais c’est un véritable paradis pour les surfeurs.

Le clou du spectacle c’est la magnifique mangrove qui borde la plage. Le temps s’y est arrêté entre les quelques bateaux de pêcheurs qui rentrent depuis le large, différents échassiers essayant de trouver leur nourriture dans la vase à marée basse et les goélands qui guettent l’arrivée des pêcheurs dans l’espoir de piquer quelques restes de poisson. Le paysage y est incroyable entre la mangrove, le sable noir et les volcans que nous apercevons au loin! La mer nous avait trop manqué, nous ne sommes pas déçus de cette plage-là!

León est, pour l’instant, la ville la plus agréable que nous avons visitée depuis notre arrivée en Amérique Centrale. Elle est piétonne (oui, on y tient!), jeune, étudiante, dynamique, tout en ayant une culture et une histoire très riches. La vie nocturne est également très sympa et nous permet de goûter le rhum local, très bon et très aromatisé dans des bars souvent situés dans les jolis patios des bâtiments coloniaux.

Apparemment, le passage en douane du Nicaragua est l’exception qui confirme la règle car ce pays nous semble au premier abord très cool et très accueillant! Nous avons en tout cas eu un véritable coup de cœur pour cette première étape.

Bilan de notre traversée du Salvador

Notre voyage au Salvador aura été de courte durée, notamment pour des raisons de timing puisque nous voulons être à temps à San José pour accueillir la famille de Van qui vient faire un petit bout de voyage en notre compagnie. Nous avons d’ailleurs plus traversé le pays que vraiment visité mais nous nous sommes quand même fait notre petite idée et nous nous sommes dit que ça valait quand même la peine de dresser un petit bilan.

les couleurs du Salvador à Suchitoto

En chiffres

Durée du séjour.

8 jours. Oui, le Salvador aurait mérité un peu plus de temps de notre part mais comme déjà dit plus haut, nous ne voulons pas être trop serrés dans le timing pour la suite de notre voyage. Nous ne pensons pas non plus qu’il faille y rester des mois, ça reste un petit pays.

Budget

308$ soit 290,65€ ou 290,10 CHF ce qui fait une moyenne journalière de 44$ soit 41.50€ ou 41,45 CHF. Ce sont les logements qui nous ont coûté le plus cher car le pays n’est pas vraiment adapté au backpacking. Mais nous nous en sortons quand même bien car les transports sont vraiment bon marché et nous avons, la plupart du temps, cuisiné nous même.

Distance parcourue

405 km de La Hachadura (frontière du Guatemala), Sonsonate, Santa Elena, Suchitoto, San Miguel, Santa Rosa de Lima (frontière du Honduras), tout en bus local. Avec ces 405 petits kilomètres, nous avons littéralement traversé tout le pays, la preuve que ce n’est pas bien grand. Par contre, ça nous a pris des plombes.

Départements traversés

9. Ahuachapan, Sansonate, Santa Elena, La Libertad, San Salvador, Cuscatlan, San Vicente, San Miguel et La Unión.

Extrêmes d’altitude

90 mètres à Santa Rosa de Lima à la frontière du Honduras et 665 mètres à Santa Ana. Le Salvador possède quelques volcans culminants entre 2500 et 2700 mètres mais reste quand même un pays relativement peu élevé. Il ne possède pas de villes d’altitude comme ses voisins. Donc nous n’allions pas atteindre des extrêmes au niveau de l’altitude.

Extrêmes de températures

Comme nous sommes dans un climat tropical, quoique un peu sec il nous semble, et que nous sommes restés à basse altitude, nous avons eu chaud tous les jours, entre 34 et 36 degrés. Il fait chaud mais ce n’est pas pire que l’été en Andalousie.

Record du transport le plus long

6 heures pour parcourir à peine 110 km! Ce qui fait une moyenne de 18 km/h! Ce n’est même pas la faute à la route qui est en bon état, ni au trafic. C’est juste que le bus s’arrête tous les trois mètres environ pour laisser monter / descendre les passagers puis pour laisser le temps aux vendeurs à la sauvette ou aux prédicateurs venus nous parler de Jésus.

le lac Suchitlan

Coups de cœur / Coups de gueule

Comme d’habitude, nous allons vous faire part de nos petits coups de cœur ou coups de gueule de ce pays. Nous allons commencer par le négatif histoire de finir sur une note joyeuse.

C’est bof

USA 2.0

En 2001, le Salvador a adopté le dollar américain comme monnaie officielle afin de booster son économie. Nous n’avons pas grand chose à dire à ce sujet surtout que c’est très pratique pour nous de payer en dollars et que nous avons moins à nous casser la tête pour les taux de change. Par contre, et nous trouvons ça très dommage, ce n’est pas la seule chose que le Salvador a pris du grand voisin du nord. Nous avons été choqués par l’accès à la malbouffe, les grands malls aseptisés temples de la surconsommation, le tout bagnole et le formatage des serveurs dans les restos, et pourtant nous ne mangeons que dans des petites gargotes! Evidemment, tout n’est pas à jeter, comme l’accès aux médicaments par exemple, mais nous avons quand même l’impression que le Salvador a vendu son âme à l' »American Way of Life » et que ce n’est pas forcément pour le meilleur.

Trop top!

Les gens

Déjà, nous adorons leur accent! On dirait des Italiens qui parlent espagnol et c’est trop joli! Ensuite, contrairement au Guatemala, il n’y a pas trop besoin de casser la glace, c’est tout de suite très chaleureux. Comme la population salvadorienne est très métissée, il y a une minorité importante de descendants des colons espagnols qui sont typés méditerranéens. Ce qui fait que nous ne passons pas toujours pour des étrangers au premier abord et, comme nous n’avons pas tous les codes sociétaux, ça peut être un peu déstabilisant. Mais une fois les choses mises à plat, il n’y a plus aucun problème.

Les transports

Malgré leur lenteur exaspérante, nous n’avons rien à redire sur la qualité des transports publics au Salvador. Comme au Guatemala, ce sont, en général, des anciens bus scolaires reconvertis en bus publics mais nous avons aussi eu parfois de super bus modernes, confortables et climatisés. Tout est bien organisé avec des numéros de lignes et des terminaux de bus dignes de ce nom. Et cerise sur le gâteau : c’est super économique!

Suchitoto

Nous avons longuement hésité sur notre étape au Salvador. Nous pensions à la base rejoindre la côte car la mer commence vraiment à nous manquer, Oui, déjà! Nous sommes d’irrécupérables amoureux de la mer! Mais nous avons eu de la peine à trouver notre bonheur niveau logement et, après diverses recherches et discussions avec d’autres voyageurs, nous en avons conclu que le littoral salvadorien est le paradis des surfeurs et autres sportifs de la vague mais moins des amoureux des jolies plages pour faire des promenades au bord d’une mer calme. Nous nous sommes donc rabattus sur Suchitoto et nous ne regrettons pas une seconde. Même si ce n’est pas du niveau d’Antigua, la ville coloniale est superbe dans une ambiance village tranquille et le paysage sur le lac est à couper le souffle. C’est une très belle alternative aux stations balnéaires du Pacifique.

Les marchés

Quel plaisir de voir tous ces beaux fruits et légumes sur leur étalage qui n’attendent que nous! Vu que nous avons pratiquement chaque fois eu accès à une cuisine, nous en avons profité de faire une razzia sur tous ces bons produits frais, surtout que nous ne sommes pas les plus grands fans de la cuisine locale. Notre seul petit regret et de ne pas être dans la saison des mangues car, avec tous les manguiers que nous avons vus en traversant le pays, ça promet de vrais plaisirs gustatifs avec ce fruit auquel nous vouons presque un culte.

Les oiseaux

Nous ne savions pas que le Salvador était un pays avec une si grande variété d’oiseaux. Certes, ça ne vaut pas l’Ouganda qui est le boss en la matière mais c’est déjà pas mal pour observer ces petites bébêtes. Il y en a pour tous les goûts, des petits très colorés, des loris ou des rapaces comme des condors ou des vautours. Un très beau pays pour les passionnés d’ornithologie.

Bizarreries made in El Salvador

Les prises

Nous pensions que c’était une spécialité du Guatemala, mais pas seulement, le Salvador installe aussi ses prises n’importe où. Maintenant que nous sommes habitués, nous trouverions bizarre qu’une prise soit installée dans un endroit logique.

Les messages bibliques sur les bus

Sur le principe, nous nous fichons complètement que les gens soient super croyants et qu’ils l’affichent partout. C’est leur droit et chacun sa croyance, nous respectons ça. Mais quand nous sommes au bord de la route, que nous attendons un bus, que nous aimerons y lire les numéros de lignes ainsi que la destination et que tout ce que nous arrivons à déchiffrer c’est un énorme Jesus Cristo écrit en travers de la vitre, ça devient frustrant. Nous n’avons absolument rien contre ce Monsieur Jésus mais il ne va pas nous aider à trouver le bon bus.

On ne demande pas une pupusa sans fromage!

Oh le crime de lèse-majesté! Déjà, c’est quoi une pupusa? C’est le plat national du Salvador et il a même le droit à un jour férié! C’est une galette faite de farine de maïs, du même style que les arepas colombiennes ou vénézuéliennes, avec, à l’intérieur, une garniture de notre choix et une quantité astronomique de fromage fondu. Comme il fait vraiment très chaud et comme Van ne digère pas vraiment les produits laitiers, nous les avons innocemment demandées sans fromage. Grave erreur! Vu les réactions qu’a suscitées notre demande, c’est apparemment aussi grave que de mettre de l’ananas sur une pizza en Italie, du très haut niveau sur l’échelle du crime alimentaire! Promis, on ne recommencera plus!

le théâtre de Santa Ana

Le Salvador aurait mérité que nous nous y attardions un peu plus. En même temps, c’est un pays qui n’a pas totalement développé son industrie touristique. C’est super cool mais ça reste compliqué de trouver des coins où se loger. Globalement, nous avons vraiment apprécié ce pays même si nous ne l’avons que traversé. Si, comme nous, vous traversez l’Amérique Centrale et que vous avez un peu de temps, nous vous recommandons chaudement un arrêt par le Salvador pour en découvrir un peu plus.

Suchitoto et le lac Suchitlan

Depuis Antigua, il y a deux moyens de rejoindre le Salvador : soit par la Panaméricaine via Guatemala City, soit par Escuintla et une route de plaine. Nous ne sommes pas vraiment motivés à passer par la capitale, encore moins par les routes de montagne, nous choisissons donc la deuxième option surtout qu’il n’y a pas une grande différence de kilomètres. Encore une fois, tout se fait facilement en Chicken bus qui nous mène jusque devant le poste frontière après avoir habilement dépassé l’énorme file de camions qui attendent de passer la douane.

Passer la frontière n’est qu’une simple formalité. Le Guatemala nous donne notre tampon de sortie sans autre forme de procès. Ensuite, il faut quand même compter une bonne dizaine de minutes de marche dans le no man’s land avant de changer de pays. C’est super sympa, les Guatémaltèques nous souhaitent un bon voyage tandis que les Salvadoriens nous souhaitent la bienvenue. Nous sommes toujours autant touchés par la gentillesse des gens dans la région.

Petit fun fact : pour ce périple transfrontalier, nous sommes accompagnés par un ami voyageur qui vient de Malaisie, le pays d’Asie dans lequel nous avons passé le plus de temps lors de notre séjour asiatique de presque deux ans! Et devinez quoi? En bon Malaisien, il nous a parlé principalement de bouffe nous rendant nostalgiques des saveurs de ce coin du monde. Il est vrai que la gastronomie d’Amérique Centrale n’est de loin pas la meilleure du monde.

Côté salvadorien, on nous contrôle juste que le Guatemala nous ait bien mis le tampon de sortie mais on ne nous met pas d’autre tampon. A ce que nous avons lu, c’est totalement normal. Nous retrouvons également les Chicken bus qui sont tout autant efficaces mais pour trois fois moins cher! Après sept heures de périple, nous arrivons enfin dans la petite ville de Sansonate, lieu sans intérêt mais où nous avons trouvé de quoi nous restaurer et un endroit pour dormir.

Santa Ana

L’Ayuntamiento, la mairie de Santa Ana

Nous nous arrêtons à Santa Ana afin de nous acclimater à ce nouveau pays, de bosser un peu et de préparer la suite. C’est la deuxième ville du Salvador pourtant elle ressemble plus à un grand village avec ses marchés et sa douceur de vivre. Il faut dire que le Salvador est un tout petit pays, environ la moitié de la Suisse, nous n’allons donc pas y trouver de grandes métropoles. La ville possède tout de même quelques bâtiments coloniaux comme la mairie où le magnifique théâtre de Santa Ana. Il y a également une superbe cathédrale néogothique qui domine le Parque de la Libertad, la place centrale mais Madame s’offre une cure de jouvence et est totalement dissimulée derrière des échafaudages.

Nous continuons notre route avec les Chicken Bus salvadoriens. C’est pratique, facile d’utilisation et bon marché. Mais ce que c’est loooooong! Pourtant, nous avons évité le trafic de la capitale en changeant de bus à Apopa, la banlieue nord de San Salvador afin de gagner un peu de temps. Mais ça n’avance pas quand même. Ce n’est pas de la faute aux routes qui sont en bon état mais aux bus qui s’arrêtent tous les trois mètres et aux vendeurs à la sauvette qui monopolisent les temps d’arrêt. Nous avons mis six heures juste pour couvrir une distance d’à peine cent kilomètres!

Suchitoto

une ruelle du centre historique qui descend sur le lac

La petite ville de Suchitoto était déjà habitée à l’époque précolombienne par l’ethnie Nahua qui est encore aujourd’hui l’origine principale de la population locale. Mais les ruelles en damiers et les maisons coloniales que nous voyons à présent nous viennent évidemment des Espagnols et datent du XVIe siècle. En réalité, ce que nous voyons est issu d’une grande campagne de restauration de la fin du XXe siècle car la ville a vraiment souffert des stigmates de la guerre civile salvadorienne. (1979-1992). Comme à Antigua, les pavés de basalte font ressortir les façades des maisons qui ne sont pas si colorées que ça mais plutôt blanchies à la chaux. Sûrement à cause du climat qui est très chaud dans le coin. D’ailleurs, Suchitoto n’est pas sans nous rappeler nos petits villages blancs andalous dans la torpeur d’une journée estivale. La température n’y est pas très différente (36 degrés!). Autre souvenir d’Andalousie, les patios, tous plus beaux les uns que les autres, que nous apercevons depuis une porte ou une fenêtre ouverte et qui ne feraient pas tâche à Cordoba, la capitale internationale du patio.

Parque Central
Cathédrale Santa Lucia

Comme toute ville coloniale d’Amérique latine qui se respecte, Suchitoto a son parque central avec ses bâtiments administratifs à arcades et sa cathédrale. Cette dernière ne date pas du temps de la colonisation car celle qui avait été construite à cette époque a été détruite par un incendie. Le bâtiment actuel, de style néoclassique, date de 1853 et nous éblouit presque avec sa façade immaculée. Nous soupçonnons fortement un coup de peinture assez récent, et comme il n’y a pas trop de trafic, un miracle pour la région, le blanc reste propre.

Lac Suchitlan

Suchitoto est construite sur une colline qui domine le lac Suchitlan. C’est difficile à croire avec tout ce paysage très découpé mais Suchitlan n’est pas un lac naturel. Il a été formé suite à la construction d’un barrage en 1973. Malgré son côté artificiel, une faune lacustre s’y est installée et les autorités ont décidé de la protéger, ce qui est plutôt une bonne nouvelle! Ces petits îlots et ces collines très rondes nous rappellent fortement le lac Bunyonyi dans le sud de l’Ouganda.

Cascade los Tercios

Nous sommes en pleine saison sèche qui, du côté du Pacifique, a l’air particulièrement aride cette année. Donc c’est fichu pour la cascade, mais nous nous en doutions un peu. Nous avons quand même fait le déplacement, une bonne vingtaine de minute de marche depuis le centre-ville, pour voir cette impressionnante paroi verticale haute de dix mètres qui ressemble à la Chaussée des Géants en Irlande du Nord. On doit cette curiosité naturelle à une éruption volcanique produisant une énorme masse de magma en fusion mais qui s’est refroidie très rapidement. Même sans eau, ça vaut le détour surtout que ça nous a fait une belle petite marche dans la nature.

Suchitoto est une très belle étape bien que méconnue du Salvador. Elle dégage une très belle douceur de vivre qu’on peut connaître l’été en Europe du Sud lors des grosses chaleurs.

Par contre, nous ne sommes pas sûrs de nous attarder au Salvador. Ce n’est pas que le pays nous plaît pas, bien au contraire, mais les transports sont tellement lents que nous voulons être sûrs d’être à temps à San José, dans un peu plus de trois semaines, pour retrouver la famille de Van. Nous devons encore traverser deux pays avant d’arriver au Costa Rica et entre la lenteur des transports et les formalités douanières qui ont l’air plus pointilleuses que ce que nous avons eu jusqu’à présent, nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre la dernière minute avant de nous bouger.

Bilan du Guatemala

C’est un nouveau voyage que nous avons entamé il y a un peu plus d’un mois mais nous gardons les vieilles habitudes, surtout quand il s’agit de notre traditionnel bilan!

Niveau sécurité

Avant de commencer notre bilan, nous allons faire un petit aparté concernant la sécurité. Le Guatemala a mauvaise réputation et beaucoup d’entre vous vous en êtes inquiétés. Ce n’est pas infondé, le pays, comme tout le reste de l’Amérique Centrale se trouve en plein sur la route du narcotrafic ainsi que sur la route migratoire en direction des Etats-Unis. En plus, le tourisme commence vraiment à se développer ce qui peut attirer quelques convoitises dans les couches plus modestes de la population. Mais pour être honnêtes, nous n’avons ressenti aucune insécurité lors de notre séjour, à part sur la route mais c’était plus à cause de chauffeurs un peu fous qu’à cause de la délinquance. Nous avons évité Guatemala City, la capitale qui est vraiment déconseillée et avons observé toutes les règles de prudence de base, les mêmes que nous observons partout ailleurs. Evidemment, une mauvaise expérience peut arriver mais, à notre avis, c’est plus la faute à « pas de chance » qu’à la dangerosité du Guatemala en tant que telle. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas trouvé le pays dangereux et nous trouverions dommage que vous renonceriez à un tel voyage à cause de mises en garde un peu trop alarmistes.

La chose la plus dangereuse que nous avons trouvée au Guatemala

Maintenant que vous êtes rassurés, nous pouvons passer à la partie bilan de notre article!

Les chiffres

Durée du séjour

21 jours, soit pile trois semaines. C’est, à notre avis, la durée minimum pour bien profiter de ce pays. Une semaine de plus ne serait même pas de trop.

Budget

8668 quetzales soit 1050€ ou 1045 CHF ce qui fait une moyenne journalière de 412,75 quetzales soit 49,90€ ou 49,65CHF. Ces chiffres comprennent les transports, les logements, la bouffe et les entrées à Tikal.

Nous ne pensions pas être si haut dans le budget. Certes, il y a l’inflation mais le Guatemala reste un pays cher. Nous avons trouvé surtout les transports hors de prix. Bon, il faut avouer que nous nous sommes un peu lâchés dans les cafés même si ce n’est pas le produit le plus onéreux du pays. Nous essaierons de faire mieux plus au sud.

Distance parcourue

1128 kilomètres d’El Ceibo (frontière Mexicaine), Flores, Tikal, Flores, Cobán, Quetzaltenango, San Pedro la Laguna, Panajachel, Antigua et Pedro de Alvarado (frontière salvadorienne). Le tout en shuttle bus, en colectivo (minibus), Chicken bus (les vieux bus scolaires américains) et même en lancha pour traverser le lac Atitlan entre San Pedro la Laguna et Panajachel, ce qui nous a fait économiser quelques heures, une bonne trentaine de kilomètres et une quantité de virages.

Départements traversés.

11. Petén, Alta Verapaz, Quiché, Totonicapan, Quetzaltenango, Solola, Chimaltenango, Sacatapéquez, Escuintla, Santa Rosa et Jutiapa. Sachant que le Guatemala compte 22 départements, nous en avons traversé pile la moitié!

Sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO

2. la cité maya de Tikal et le centre historique d’Antigua Guatemala. Pour la petite anecdote, la cité de Tikal est le tout premier site de l’histoire à avoir été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.

Extrêmes d’altitude

113 mètres à Flores au bord du lac Petén Itza et 2650 mètres au sommet du cerro El Baúl en dessus de Quetzaltenango. Nous n’avons finalement pas escaladé de volcan, donc nous n’avons pas dépassé les 3000 mètres, par contre, les deux tiers de notre séjour se sont passés à plus de 1500 mètres. Des altitudes plutôt normales pour l’Amérique Centrale qui est loin d’être plate mais qui n’a pas des sommets vertigineux comme les Andes plus au sud.

Extrêmes de températures.

34 degrés à Flores et Tikal dans l’humidité de la jungle et 16 petits degrés sous la pluie à Cobán. A Quetzaltenango, durant la nuit, la température est tombée à 2 degrés (gla, gla!) mais il faisait bien 25-26 degrés en journée. Vu la latitude et l’altitude des différents endroits visités, nous avons eu des températures tout à fait normales.. Nous avons juste eu trop de pluie pour la saison dans la jungle du Petén.

Litres de café ingurgités

Pas plus qu’à la maison finalement. Nous sommes des amateurs de café sans être de gros buveurs accros à la caféine. Nous avons juste profité que ce soit un produit local, accessible et délicieux. Nous avons quand même parfois dû nous faire violence pour ne pas rentrer dans tous les cafés sympas que nous rencontrions sur notre route.

les volcans du lac Atitlan culminant à plus de 3000 mètres

Coups de gueule / Coups de cœur

Comme le Guatemala ne nous a pas laissés indifférents, nous allons vous faire par de tout ce que nous avons aimé, ou pas. Bien entendu, nous finirons par le positif, comme toujours!

Pas top

La pollution dans les villes de montagne

L’Ouest du Guatemala est constitué d’une grande chaîne de volcans avec des hauts plateaux. Les différentes civilisations mayas, puis les Espagnols, ont profité du terrain plat et de la terre volcanique super fertile pour y construire des villes. Jusque là, rien de bizarre. Mais le XXe siècle a fini par arriver et avec lui, le développement de l’automobile. Déjà, les ruelles datant pour la plupart du XVIIIe siècle ne sont pas adaptées du tout au trafic moderne. Ensuite, comme elles sont entourées de montagnes, ces villes forment une véritable cuvette qui empêche la pollution de s’évaporer. Cobán, Quetzaltenango et, dans une moindre mesure, Antigua sont presque aussi invivables que le Caire et nos bronches en ont pas mal souffert. Nous avons essayé d’expliquer à certaines personnes au détour d’une discussion le concept de zones piétonnes comme nous en avons en Europe mais il est impensable pour un Américain moyen de se passer de sa voiture ne serait-ce que pour quelques mètres! C’est dommage car les villes sont sympas avec leur patrimoine colonial, leur marché et leurs cafés branchés.

Le manque d’âme autour du lac Atitlan

C’est notre seule déception du Guatemala. Nous ne savons pas si c’est parce que nous en attendions trop ou si parce que nous sommes blasés, nous qui avons grandi autour des lacs alpins. Quoiqu’il en soit, nous n’avons pas vraiment apprécié notre séjour à Atitlan. Certes, le paysage des volcans qui se jettent dans le lac est grandiose mais ça ne suffit pas. Les villages alentours sont vendus au tourisme de masse et y ont laissé leur âme, surtout San Pedro la Laguna. Contrairement à l’avis de beaucoup de voyageurs, le lac Atitlan n’est pas du tout un incontournable du Guatemala à notre humble avis.

Super cool!

Les gens

Bien que les Guatémaltèques partagent la même langue que nous en tant qu’Espagnols, il ne partagent pas notre exubérance toute méditerranéenne. Il nous a fallu réapprendre à briser la glace et à venir d’une manière un peu plus soft. Mais une fois ce petit temps d’adaptation passé, nous avons trouvé des gens super gentils, super serviables et toujours souriants quel que soit l’endroit. Il est vrai que parler la même langue que les locaux est un avantage indéniable, les échanges sont plus spontanés et la discussion ne s’arrête pas à demander où se trouvent les bus. Nous avons eu beaucoup de plaisir à échanger avec eux surtout sur les différences Europe – Amérique et nous avons de la chance qu’ils ne nous en veuillent plus trop sur notre passé colonial. Nous garderons un souvenir ému de toutes les personnes que nous avons rencontré durant notre périple dans ce beau pays.

Les paysages

Et nous n’en avons vu qu’une infime partie! Une jungle incroyable, des lacs de caldera, des volcans majestueux, des forêts de pins d’altitude, des vallées verdoyantes, etc. Il n’y a pas un seul endroit que nous ayons trouvé moche dans ce pays. Les paysages sont incroyables et assez variés et comme le pays est finalement pas si grand, ça change encore assez vite. C’est un pays parfait pour s’en prendre plein les yeux.

Antigua Guatemala

Une des plus belles villes coloniales que nous ayons visitées. Et nous en avons à notre actif! Une chance qu’elle ait été abandonnée à son triste sort à cause de différents tremblements de terre puis restaurée juste à des fins touristiques, elle n’est pas dénaturée par des quartiers modernes moches. Nous avons adorés ses petites ruelles en pierre volcanique, ses maisons colorées et ses petits cafés dont les terrasses se trouvent dans les patios de superbes bâtisses coloniales.

Le café

Le Guatemala est le premier producteur de café d’Amérique Centrale dont la culture tient une part non négligeable dans l’économie du pays. Il faut avouer qu’il est vraiment excellent! Il faut juste penser à bien demander un espresso si vous aimez les cafés bien serrés car, de base, on sert l’Americano qui, comme son nom l’indique, est du jus de chaussette allongé à l’eau pour Américains. Et comme les bonnes choses n’arrivent jamais seules, on boit le café dans des petits troquets tout mignons et super bien décorés même dans les endroits pas du tout touristiques. A Antigua, les cafés se trouvent généralement dans les plus beaux édifices coloniaux de la ville dont les patios servent de terrasses et c’est souvent pittoresque.

Les transports

A première vue, c’est le foutoir mais en fait non, c’est super bien organisé! Ce ne sont de loin pas les transports les plus confortables que nous ayons pris mais nous sommes chaque fois arrivés à destination, bien que parfois bien secoués. Oui, nous aurions pu prendre les shuttle bus touristiques beaucoup plus aseptisés, nous en avons d’ailleurs pris un une fois, mais l’expérience n’aurait pas été la même. Les Chicken bus, les fameux vieux bus scolaires américains à la carrosserie rutilante , ne sont pas là que pour le folklore. Ils desservent une bonne partie du pays sur des lignes bien définies. En plus, à chaque arrêt ou changement, il y a toujours quelqu’un pour nous renseigner et nous rediriger vers le bon véhicule sans rien demander en échange. Nous n’avons rien à redire sur l’état des routes qui est plutôt bon. Il ne faut juste pas être pressé car nous passons notre temps sur les lacets des routes de montagnes et ça n’avance pas très vite. C’était parfois épique mais dans l’ensemble ça reste super pratique et une occasion de plus de parler avec les locaux.

La dolce vita de Flores

En raison de sa proximité avec le site de Tikal, le sud du Mexique et le Belize, Flores se trouve au cœur des gros circuits touristiques depuis la péninsule du Yucatan. Autant vous dire que nous y sommes allés à reculons. A tort! La ville a gardé son charme un peu suranné et une vraie douceur de vivre que ne renieraient pas certains villages andalous. Son climat tropical humide est le plus chaud du pays, ça expliquerait la torpeur et le calme dans lesquels se complait la ville. Ce fut une très belle surprise en ce qui nous concerne.

Bizarreries made in Guatemala

L’emplacement des prises

Avec nos smartphones et nos différents appareils électroniques, nous avons besoin de prises. Eh bien au Guatemala, elles ne sont pas évidentes à trouver. Elles sont parfois en hauteur, par terre sous le lit ou même à la salle de bain! Ce n’est pas toujours évident quand nous devons travailler sur l’ordi mais heureusement nous avons des câbles assez longs, un peu d’imagination pour aménager notre espace de travail et beaucoup d’humour! Ces petites excentricités mises à part, le Guatemala est un bon pays pour travailler en ligne. Nous avons toujours eu du bon wifi dans les hostals et même dans les cafés ou restaurants et n’avons pas eu besoin d’acheter une carte SIM locale.

Cancelar

En Espagne, cancelar signifie annuler. Imaginez donc notre incompréhension en arrivant à un de nos logements quand la propriétaire nous a annoncé que notre chambre a été « cancelada ». Après quelques minutes de discussion un peu houleuse il s’est avéré qu’au Guatemala, cancelar signifie payer. Ouf, nous avons eu notre chambre et nous avons tous fini par bien rigoler!

En 2018, lors de notre tour du monde, nous avions comme plan de venir faire une petite incursion au Guatemala depuis le Mexique. Mais Van a chopé une pneumonie à Mérida et nous avons été immobilisés presque deux semaines compromettant notre projet. Nous avions déjà notre vol pour Hong Kong et ne pouvions donc pas prolonger notre séjour dans la région.

Suite à cette mésaventure, le Guatemala est toujours resté dans un coin de notre tête, un peu comme un rêve avorté. C’est en partie pour cette raison que nous sommes venus ici cette année. Par contre, nous ne nous attendions pas à avoir un si gros coup de cœur pour le pays. Nous avons été littéralement scotchés par tout ce que nous avons vu et vécu. Peut-être que rien n’arrive par hasard et qu’à l’époque, nous n’étions pas mûrs pour ce pays. Van a également un bien meilleur niveau de castillan et a particulièrement apprécié échanger avec les gens, malgré le fait qu’elle ait zappé ses cours à Atitlan . (Elle a zappé ses cours tout court d’ailleurs #mauvaise élève!) Bref, nous sommes tombés amoureux de ce petit coin du monde. C’est une destination que nous vous recommandons chaudement et une bonne alternative à un Mexique peut-être un peu trop américanisé.

En parlant de rêve avorté… Toujours en 2018, nous étions en Equateur et nous avions également renoncé à parcourir l’Amérique Centrale pour des raisons que nous expliquions à la fin de cet article. Si vous avez lu notre précédent post jusqu’au bout vous le savez déjà mais nous avons décidé d’enfin parcourir l’isthme panaméricain du nord au sud et nous découvrirons une partie du Costa Rica en compagnie de la famille de Van. Nous sommes super excités par les perspectives de ce voyage et nous espérons trouver quelques surprises aussi belle que celles que nous avons trouvées au Guatemala!

Antigua, le joyau colonial du Guatemala

Malgré la courte distance pour rejoindre Antigua depuis le lac Atitlan, (80 kilomètres environ) tout ne s’est pas fait sans heurts. En effet, il y a plusieurs mouvement sociaux qui bloquent les routes du côté de Guatemala City, la capitale, et de ses environs dont Antigua. Nous avons encore eu de la chance parce que nous nous sommes retrouvés à un endroit où il fallait changer de bus juste au moment de la réouverture des routes. Le hic c’est que plein de gens sont là depuis bien plus longtemps que nous à attendre la fin de la grève. Nous nous retrouvons donc dans des colectivos et des Chicken Bus bondés soit assis par terre soit avec quelqu’un sur nos genoux. Malgré cette situation un peu particulière, l’ambiance est restée bon enfant et nous avons quand même fini par arriver à destination sans avoir totalement perdu notre journée.

Oui, encore une photo de Chicken Bus mais on s’en lasse pas!

Antigua Guatemala

Une des nombreuses ruelles colorées d’Antigua

Vous vous en doutez sûrement, si la ville s’appelle Antigua (la vieille), c’est qu’il y a une nouvelle quelque-part qui l’a remplacée. Bien vu! Son nom initial était Santiago de los Caballeros de Guatemala et c’était la capitale de la capitainerie générale du Guatemala sous domination espagnole entre 1540 et 1776. Le territoire de la capitainerie à l’époque comprenait les actuels territoires de l’état mexicain du Chiapas, du Guatemala, du Belize, du Honduras, de la côte Pacifique du Nicaragua et de la péninsule de Nicoya au Costa Rica. Rien que ça! Mais avec tous les volcans à proximité, la ville se trouve sur une zone sismique très active et a été bien amochée voir détruite par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. C’est pourquoi Antigua a été lâchement abandonnée à son triste sort et a été remplacée par une nouvelle ville appelée Nueva Guatemala de la Asunción qui correspond à la ville actuelle de Guatemala City et qui est toujours la capitale du pays.

L’Ayuntamiento, la mairie d’Antigua datant de 1743
Centre historique
Une des nombreuses façades baroques du centre historique

Avec un passé aussi prestigieux, le centre historique promet de fabuleux trésors. Nous n’avons pas été déçus! Ce sont de magnifiques petites ruelles en damier, comme c’était la coutume dans les villes coloniales espagnoles, bordées de maisons colorées toutes mignonnes. Les pavés des rues qui sont constitués de basalte, la pierre volcanique très noire, font ressortir les couleurs des façades. Et il n’y a pas que l’extérieur qui est superbe! Les maisons possèdent souvent de magnifiques patios. Il vaut la peine de prendre le temps de jeter un coup d’œil par les portes ouvertes où les fenêtres dans le but des les apercevoir, exactement comme à Cordoue. Mais discrètement quand même! Nous avons même écumés certaines boutiques de souvenirs juste pour admirer l’intérieur de certaines bâtisses et, franchement, ça vaut le coup, même si on essaie de vous refourguer de la camelote made in China.

Arco de Santa Catalina
Arco de Santa Catalina avec, au fond, la coupole du convento de la Merced

C’est le monument le plus connu et le plus emblématique d’Antigua. C’est tout ce qu’il reste du couvent de Santa Catalina qui a été détruit par un tremblement de terre en 1773. La vue est super connue avec le volcan Agua en arrière plan mais monsieur a préféré rester caché derrière les nuages.

Convento de la Merced

Ce couvent, inauguré en 1767, a tellement abusé du baroque qu’on le dit de style « ultra baroque ». De loin, il en jette avec sa peinture jaune ocre mais de près les fioritures baroques sont too much à notre goût, même si elles sont d’une finesse remarquable. Pourtant, en général, nous apprécions le baroque. Nous n’avons pas le droit de photographier l’intérieur mais il paraît bien sobre comparé à la façade extérieure surchargée. Mais bon, à l’époque Antigua était la capitale d’un énorme territoire, il fallait bien un couvent à la hauteur!

Parque Central o Plaza Mayor
La fontaine monumentale au cœur de la place.

Waw, elle en jette cette place centrale! C’est le tout premier lieu qui a été emménagé en 1541 lors de la construction de la ville. C’est de là que partent toutes les rues en damier du centre historique. La place est agréable et, chose non négligeable, elle possède plein d’arbres sous lesquels il fait bon de se poser sur un banc à profiter de l’ombre qui peut être bienvenue quand le soleil tape fort. Elle est bordée par de magnifiques bâtiments à arcades comme l’Ayuntamiento (la mairie) ou le palais royal de la capitainerie général ainsi que de la cathédrale San José. Une magnifique fontaine monumentale datant de 1738 marque le cœur de la place.

Cathédrale San José

Cette cathédrale baroque sans prétention domine la Plaza Mayor avec sa façade blanc immaculé. Si elle paraît sobre comparé à d’autres bâtiments « ultra baroques » de la ville, c’est parce qu’elle a vraiment souffert à cause de tous les tremblements de terre qui ont secoué Antigua durant les siècles (1773, 1874 et 1918 notamment). Elle a été construite en 1680 mais il ne reste de cette époque-là que la principale façade avec ses colonnes baroques. Le reste est le fruit d’une restauration du XIXe siècle. L’intérieur n’est plus que ruines. Tout ce qui a pu être sauvé comme des sculptures ou des tableaux a été déménagé à la cathédrale de Guatemala City lors du transfert de capitale.

Un lieu que nous fréquentons que très rarement

Connaissez-vous cette grande chaîne de cafés américaine au logo vert avec une sirène qui sert des boissons hors de prix et des blueberry muffins à tomber? Oui, celle-là! En général, ce n’est pas trop notre lieu de prédilection, encore moins au Guatemala où on cultive du café et où on peut le boire dans d’innombrables petits troquets bien sympas. Mais là, nous avons fait une exception et, en regardant nos photos, vous comprendrez très vite pourquoi! Le local se trouve dans un superbe édifice du XVIIe siècle doté d’un patio à faire pâlir de jalousie les Andalous. Ou pas, ce sont quand même eux qui l’ont construit!(#chauvinisme andalou!) Il faut reconnaître que la chaîne en question s’est donnée au niveau déco sans dénaturer l’historique de la maison. Les fresques sur les murs valent également la peine qu’on s’y attarde quelques minutes.

Tanque la Unión
Les lavoirs et, en arrière plan, les ruines du couvent de Santa Clara

Situé au Parque de la Unión, le tanque est un ensemble de puits qui faisaient office de lavoirs publics. De style néoclassique, il a été inauguré en 1853 avant d’être bien amoché par le tremblement de terre de 1976. Il a été restauré quelques années plus tard dans le but de conserver le patrimoine historique. Sur la place, se trouvent également les ruines du couvent de Santa Clara ainsi que la magnifique église baroque de San Pedro datant tous les deux du XVIIe siècle.

Cerro de la Cruz

Ils ne se sont pas foulé pour le nom de la colline! En bons catholiques, ils ont planté une croix puis ont nommé le tout Cerro de la Cruz, colline de la Croix. Mais au moins, ça nous fait notre petite grimpette traditionnelle. Tranquille la grimpette, à peine dix minutes sur un chemin super facile. C’est même plus agréable de monter les escaliers que de marcher sur les pavés inégaux du centre historique. Evidemment, nous y sommes montés pour admirer la vue sur Antigua. On peut s’y rendre compte du plan en damier de la ville et apercevoir les plus gros bâtiments historiques dans leur ensemble. C’est vraiment sympa.

Nous étions également censés apercevoir les volcans qui entourent la ville dont El Agua qui domine Antigua du haut de ses 3760 mètres. Mais Monsieur n’est pas sorti de derrière ses nuages. On y aperçoit juste sa base sur la première de nos photos.

En parlant de volcan, nous nous sommes longuement tâtés pour escalader le volcan Acatenango et ses 3796 mètres. Nous y avons finalement renoncé pour plusieurs raisons. Déjà, le trek a été fermé plusieurs jours pour cause d’incendies de forêt, nous n’étions pas sûrs de sa réouverture et ne voulions donc rien prévoir en avance. Ensuite, Fab ne gère toujours pas son mal des montagnes, le pauvre. Van aurait bien évidemment pu y aller seule mais, troisième raison, nous devons commencer à gérer notre timing qui va devenir serré si nous nous attardons trop longtemps dans le coin. Si vous lisez cet article jusqu’au bout, vous saurez pourquoi.

Pour finir notre histoire de volcans sur une note un peu plus positive, nous avons fini par apercevoir le volcan Fuego qui a, pour quelques minutes, consenti à montrer son sommet culminant à 3763 mètres d’altitude. Il porte bien son nom (Fuego signifie feu) car il est en éruption depuis 21 ans provoquant à plusieurs occasions panique, évacuation et même la fermeture de l’aéroport international de Guatemala City. Ce n’est pas très net sur la photo (Sorry!) mais la fumée grise au sommet est ce qui s’échappe du volcan et le blanc, ce sont les nuages. La pointe à droite de la photo est le sommet du volcan Acatenango.

Nous en avons vu des villes coloniales autour du monde mais Antigua va figurer dans notre top 5, et peut-être même dans notre top 3 des plus belles! C’est un véritable musée à ciel ouvert et on ne sait pas où poser nos yeux tellement il y a de détails architecturaux à découvrir! En plus, avec la construction de la nouvelle capitale à seulement 25 kilomètres, Antigua est restée dans son jus et n’a pas été agrandie. Elle n’a donc pas de quartier moderne tout moche. La seule difficulté que nous avons eue a été de ne pas nous arrêter à tous les petits cafés et restos, tous plus sympas les uns que les autres dans un environnement historique incroyable, afin de ne pas y passer trois semaines et de ne pas exploser le budget.

Ah voilà le volcan Agua, même s’il est très timide!

Si nous avions suivi le plan initial que nous avions en tête lors de notre départ d’Espagne, Antigua aurait été notre point de départ pour remonter vers le nord, en direction de l’ouest du Mexique pour terminer notre voyage. Mais comme vous le savez, nous ne suivons jamais les plans! Nous avons décidé de ne pas retourner au Mexique pour cette fois. La raison principale est la saison du Spring Break qui va commencer et voir des Américains complètement bourrés et shootés à des substances pas très nettes, ce n’est vraiment pas notre kif. Et puis maintenant que nous avons mis un pied en Amérique Centrale autant continuer et parcourir l’isthme panaméricain jusqu’au bout! Oui, vous avez bien compris, nous allons continuer vers le sud jusqu’au Panama, si tout va bien! Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, nous avons l’immense plaisir de retrouver en chemin la famille de Van qui va venir découvrir, fin mars, le Costa Rica en notre compagnie. Voilà pourquoi il faut que nous commençons à penser au timing!

Nous sommes super excités et nous nous réjouissons de la tournure que prend notre petit trip! Bien entendu, nous ne manquerons pas de partager nos aventures avec vous!

Le long du lac Atitlan

L’altitude et la pollution à Xela commençant sérieusement à nous peser, nous prenons nos sacs à dos pour les poser dans un endroit moins élevé et plus naturel. Le lac Atitlan nous paraît une bonne option. Il ne se situe « qu’à » 1600 mètres d’altitude et comme nous sommes attirés par les plans d’eau, un lac nous paraît totalement approprié.

Le lac Atitlan est, évidemment, d’origine volcanique et s’est formé il y a environ 14 millions d’années. La forme actuelle du lac n’a « que » 84’000 ans et est due à l’éruption du volcan Los Chocoyos, une éruption tellement importante que les cendres ont couvert la superficie allant de la Floride jusqu’à l’Equateur. Tiens, ça rappelle une histoire de volcan islandais tout ça, mais à l’époque, il n’y avait pas de trafic aérien à bloquer. A la place d’un gros bordel aéroportuaire, nous avons une superbe caldera lacustre entourée de volcans culminant tous à plus de 3000 mètres.

Autour du lac, on y parle, en plus du castillan, le Tz’utujil qui est de la même famille que le kiché et qui, pour des oreilles novices comme les nôtres, contient les mêmes sonorités. Il y a environ 100’000 locuteurs de cette langue, l’équivalent de la ville de Lausanne, mais chaque village a son propre dialecte. Et dire que nous nous sommes toujours moqués des Suisses Allemands qui sont incapables de se comprendre d’une vallée à une autre!

Vue des volcans entourant le lac Atitlan

San Pedro

Vue de San Pedro depuis la route pour San Juan

Nous choisissons le village de San Pedro pour notre lieu de villégiature juste parce-que l’offre hôtelière nous convient. C’est le village le plus connu du lac Atitlan pour son côté chill et ses classes d’espagnol. Ben nous sommes toujours en train de chercher le côté chill. Le tourisme de masse est passé par là et les petites ruelles du centre se sont converties en boutiques de souvenirs, faux restaurants branchés et agences touristiques drainant une foule compacte cherchant à rentabiliser leur voyage en essayant d’escalader tous les volcans et de faire toutes les balades en bateau, sans compter le trafic infernal de moto-taxi dont les chauffeurs sont à l’affut des potentiels clients. Nous avons trouvé cette ambiance particulièrement stressante et pas du tout représentative du Guatemala. C’est le genre d’ambiance que nous nous attendions à trouver à Flores qui s’avère finalement beaucoup plus tranquille et moins portée sur le tourisme de masse.

Pour les classes d’espagnol, nous ne les avons pas testées mais il y a effectivement l’embarras du choix. Fab, qui est bilingue, peut se targuer de ne pas en avoir besoin. A Van, ça ne lui aurait pas fait de mal de prendre quelques cours mais nous commençons à être un peu limite avec le timing, nous vous expliquerons pourquoi plus tard… Elle continuera à apprendre le castillan à l’arrache en discutant de tout et de rien avec les gens. (#pipelette)

Il y a quand même une chose qu’il faut reconnaître. Malgré que le coin ait vendu son âme au tourisme de masse, la population locale est toujours autant souriante, affable et prête à nous aider. C’est ce dernier point qui est important pour nous et c’est ce dont nous allons nous rappeler plus tard.

Le village de San Pedro ne nous plaît pas mais le paysage de volcans entourant le lac Atitlan nous enchante. Nous prenons de la hauteur afin de mieux observer le panorama et puis, il ne faudrait pas que nous dérogeons à notre traditionnelle grimpette! Nous suivons la route qui va à Santiago où, à la sortie de San Pedro, il y a un mirador. Mais nous avons trouvé quelque-chose de plus fou. Il faut monter encore quelques mètres sur un chemin entre les caféiers. Il y a un petit café, judicieusement appelé « Café Panorama » qui offre une terrasse incroyable sur le lac et les volcans et qui sert un excellent café local sans gonfler les prix. La vue est à couper le souffle! Ces volcans qui se jettent à pic dans le lac ne sont pas sans nous rappeler le lac Majeur.

San Juan

Oui, il y a tous les saints de la Bible autour du lac Atitlan, le Guatemala étant un pays où le catholicisme est hyper présent. San Juan est la voisine directe de San Pedro et les deux villages sont facilement accessibles à pied même s’il est possible de s’offrir les service d’un moto-taxi pour 10 quetzales (1,20€ / 1,20 CHF) par personne. San Juan se veut plus artistique que sa voisine et c’est le cas. Il y a pléthore de galeries d’art et le street art décore les ruelles du centre-ville. Malheureusement, les sirènes du tourisme de masse sont également venues troubler la quiétude de ce joli village et c’est une multitude de boutiques de souvenirs « made in China » qui dénature l’âme de San Juan.

La promenade au bord du lac est assez tranquille mais le chemin est inondé juste à cause du vent! Il souffle tellement fort que le lac forme des vagues géantes qui viennent mourir sur la rive. Ce vent sec, violent et désagréable s’appelle le phénomène Xocomil. On dirait le nom d’un médicament mais en réalité c’est une légende locale qui raconte la jolie histoire d’amour entre les masses d’air froides venant du lac et les masses chaudes venant du sud. Leur rencontre est tellement explosive qu’elle forme une belle tempête qui peut durer de quelques heures à plusieurs semaines. C’est l’équivalent d’une tempête de foehn dans la vallée du Rhône ou de mistral en Méditerranée. C’est à dire que ça nous refile une belle gueule de bois sans que nous ayons consommé une seule goutte d’alcool!

Panajachel

Le débarcadère à Panajachel

Pour pouvoir continuer notre route à la découverte du Guatemala, il nous faut partir depuis l’autre rive du lac Atitlan. Il y a des lanchas qui effectuent la traversée pour 25 quetzales (3€/2,95CHF) et ça dure environ 30 minutes. Nous avons eu de la chance car le vent a fini par tomber et le lac est super calme. Les dieux de la navigation sont avec nous sur ce coup-là, surtout que les capitaines ont tendance à prendre la surface du lac pour un circuit de formule 1. Avec les vagues de ces derniers jours, ça aurait été un enfer!

La ville de Panajachel, affectueusement appelée Pana par les locaux, est super moche et ne présente que peu d’intérêt. Elle a été fondée par des moines franciscains, la ville s’appelle d’ailleurs officiellement San Francisco de Panajachel, encore une référence biblique, mais il ne reste de cette époque uniquement l’église catholique. Par contre, nous la trouvons bien plus agréable à vivre que San Pedro ou San Juan. Les ruelles à boutiques de souvenirs sont plus larges et sans tuk-tuk, on s’y sent moins agressés et le reste de la ville n’est pas du tout touristique. Il y a une petite promenade au bord du lac assez sympa et surtout entièrement piétonne! On y voit les volcans San Pedro et Atitlan qui sont reconnaissables par leur forme en triangle, comme sur les dessins des enfants.

Nous pensions, à la base, rester un peu plus longtemps dans la région mais contrairement à beaucoup de voyageurs qui sont venus au Guatemala, nous n’avons pas eu le coup de cœur pour le lac Atitlan. Certes nous avons été subjugués par les paysages, surtout par les volcans mais nous trouvons qu’il manque un supplément d’âme à l’endroit. Nous en avions peut-être trop attendu ou alors nous sommes un peu blasés, nous qui avons grandi à proximité des lacs alpins dont certains, comme les lacs nord-italiens ou le lac d’Annecy ressemblent fortement au lac Atitlan.

Nous avons largement préféré la région de Flores qui nous paraît sûrement plus exotique avec son environnement de jungle et ses pyramides mayas.

Rassurez-vous, cette petite déception ne va pas nous faire changer d’avis sur le Guatemala en général qui reste un pays vraiment génial et dont nous avons de très bons contacts avec la population locale, même si Van a zappé ses cours d’espagnol!

Quetzaltenango / Xela, la ville au pied des volcans

Le trajet pour venir à Quetzaltenango fut assez épique. Il faut dire que depuis Flores, il y a 678 kilomètres et une grande cordillère montagneuse à franchir. Pour la première partie du trajet, nous avons choisi la solution de facilité qui est également la solution la plus économique. Nous avons choisi un shuttle touristique qui nous a pris directement sur l’île et nous a évité de devoir nous rendre au terminal de bus de Santa Elena. Nous avons fait un premier arrêt à Cobán, la capitale guatémaltèque du café. Nous avions prévu d’y rester un peu mais la ville ne nous a pas plu du tout. La pluie, le froid et la pollution dans cette ville en cuvette ne nous ont pas aidé à apprécier l’endroit. Par contre, le café du Guatemala est vraiment très bon et nous sommes très exigeants en café! Il faut juste penser à demander un « espresso » ou un « corto » sinon on vous servira d’office un « americano », le jus de chaussette pour Américains.

Depuis Cobán, nous l’avons joué plus local. Nous nous sommes rendus au terminal des colectivos mais aucun ne couvrait le trajet jusqu’à Quetzaltenango. Il nous fallait quand même avancer un peu. Nous avons choisi la destination Santa Cruz de Quiché car nous trouvions le nom de la ville joli et qu’accessoirement, c’était dans la bonne direction. Nous avons même eu droit aux places tout devant à côté du chauffeur et étions aux premières loges pour voir les quelques kilomètres de routes non asphaltées au sommet d’un col qui nous ont fait comprendre pourquoi la population locale était si croyante. Blague à part, le reste du trajet s’est fait sur des routes à l’état irréprochable. Il a juste pris des plombes car les colectivos s’arrêtent partout et que le relief est mal plat, nous avons passé notre temps à monter puis à redescendre des vallées mais le paysage de montagnes recouvertes de jungle était superbe. Nous avons mis six heures pour parcourir 160 petits kilomètres!

Pour les derniers 100 kilomètres, nous avons vécu l’expérience guatémaltèque ultime : le Chicken Bus! Ce sont d’anciens bus scolaires des Etats-Unis repeints avec des couleurs criardes qui roulent à tombeau ouvert sur les routes de montagne. Heureusement que la route n’avait pas l’air dangereuse car nous avons été bien ballotés par un chauffeur se croyant sur une piste de rallye. Il nous a tellement secoué que notre podomètre s’est mis en route. Au Guatemala, il n’y pas besoin de faire vos 10’000 pas, les Chicken Bus s’en chargent pour vous!

Mais au fait pourquoi ce nom? (bus poulet en français) Tout simplement parce-que la population locale a l’habitude de voyager avec des poules. Et c’est vrai, nous avons déjà eu l’occasion de partager nos sièges avec plusieurs de ces volatiles.

Quetzaltenango

Parque a Centro America

Rassurez-vous! Vous n’avez pas besoin de mémoriser ce nom à rallonge car la ville a un surnom officiel : Xela (prononcer Shella) et c’est tellement plus joli. Ce petit nom provient du nom de la ville à l’époque précolombienne qui était Xelaju. C’est la deuxième ville du Guatemala après la capitale et elle est située à près de 2400 mètres d’altitude sur un haut plateau entouré de volcans. En plus de l’espagnol, on y parle le kiche, du nom de la civilisation qui peuplait le coin avant l’arrivée des conquistadors. Pour l’avoir entendu, il y a beaucoup de « ch » comme le portugais mais avec un son très guttural comme l’arabe et les plus jeunes le mélangent beaucoup avec le castillan.

Casco historico

Comme presque toutes les villes coloniales fondées par les Espagnols, le centre historique est construit selon un plan en damier. Les rues sont constituées de pavés de basalte, la roche volcanique noire, et sont bordées de magnifiques petites maisons multicolores. Gros bemol : le trafic infernal! Le centre date du XVIe siècle et n’est pas du tout adapté aux automobiles du XXIe siècle et à leur nombre. En plus, à cause de sa situation fermée entre les montagnes et l’altitude, la pollution se ressent beaucoup plus intensément. C’est vraiment dommage car la ville est vraiment très jolie. En tant qu’Européens, nous voyons tout à fait une piétonisation du centre-ville mais pour les Américains, se passer de voiture pour faire quelques mètres à pied, ce n’est pas du tout dans leur philosophie et, malheureusement, pas prêt à rentrer dans les mœurs.

Iglesia San Nicolas et Parque a Benito Juarez

Voici un monstre néogothique de 1899 qui représente bien la ferveur catholique du Guatemala. Elle n’est malheureusement pas mise en valeur car elle se situe à proximité d’un carrefour saturé de trafic. Heureusement, juste en face, il y a des arbres dans le parc Benito Juarez. Il n’est pas énorme mais ça suffit pour se couper quelques minutes du trafic. Le parc a été construit sur le modèle des jardins à la Française et possède un joli monument dédié à la culture aztèque. Fun fact : nous avons remarqué que la végétation ressemble énormément à celle que nous avons vue à proximité du Teide, sur l’île de Tenerife. La terre volcanique sans doute.

Parque a Centro America

C’est le cœur névralgique de Xela. Nous la trouvons très austère avec ses colonnes et ses bâtiments gris qui nous font penser à Genève qui, en tant que ville calviniste, est par définition austère. La place a été originellement fondée par les Espagnols au XVIe siècle en même temps que le casco historico mais elle a été presque entièrement remodelée dans les années 1940-1950, des décennies du tout béton. Ceci explique cela. Elle possède une rotonde construite en l’honneur des héros tombés pour la patrie. Elle est bordée notamment de l’ancienne banque d’Occident, de la mairie et de la maison de la culture. Même la cathédrale de l’Esprit Saint a été remaniée dans ces horribles décennies architecturales, mais c’est parce qu’elle a été bien abîmée par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. Heureusement, il reste la façade originale, une magnifique œuvre baroque datant de 1532. Le centre de la place se trouve sur une petite esplanade. Enfin un endroit où les voitures ne peuvent pas accéder!

Cimetière central

On nous avait conseillé d’aller visiter le cimetière. Oui, à nous aussi ça nous a fait bizarre au début, nous ne sommes pas du genre à aller troubler le sommeil des défunts. Mais comme nous sommes ouverts d’esprit et surtout très curieux, nous avons quand même été voir. Et nous confirmons! Il vaut la peine d’aller visiter le cimetière central de Xela. Déjà, il est situé dans un parc verdoyant qui nous éloigne du trafic et de la pollution. Ensuite, il est composé de caveaux familiaux colorés dont certains sont vraiment fantaisistes. Dans la tradition guatémaltèque, on n’apporte pas de fleurs sur les tombes mais à boire ou à manger au cas où les proches décédés auraient un petit creux.

Un cône volcanique à la forme parfaite veille au repos des habitants du lieu. Il s’agit du Santa Maria, le quatrième volcan du pays. Il domine toute la ville du haut de ses 3772 mètres d’altitude mais c’est depuis le cimetière qu’on l’aperçoit le mieux. Nous avons une chance inouïe avec la météo. Le soleil brille, il n’y a pas un nuage et tout est dégagé, ce qui nous donne une vue incroyable sur l’écrin de montagnes qui entoure Xela.

Cerro Baúl

Vue de Xela depuis le Cerro Baúl

Ce n’est pas parce que nous nous trouvons de l’autre côté de l’Atlantique que nous allons oublier nos petites grimpettes du jour. Celle de Xela nous emmène au sommet du Cerro Baúl, un dôme de lave volcanique qui domine la ville du haut de ses 2650 mètres d’altitude. Le chemin se fait dans une forêt de pins, plutôt sèche pour la latitude, faisant partie de tout un parc national. Ce n’est pas un sentier difficile mais ça grimpe. L’environnement ressemble encore une fois en tout point à l’île de Tenerife, plus précisément aux forêts de résineux situées en dessus de la ville de la Orotava.

Au sommet, comme dans tout pays catholique qui se respecte, nous sommes accueillis par une croix. Il y a une superbe vue sur la ville de Xela qui nous fait réaliser à quelle point elle est tentaculaire. Nous aurions aimé avoir un dégagement de l’autre côté car le paysage des volcans a l’air magnifique mais c’est obstrué par la forêt. Mais avec tout le CO2 à absorber, on ne va quand même pas couper des arbres juste pour une vue aussi jolie soit-elle!

La faune, notamment les oiseaux est également incroyable. Nous nous excusons pour la qualité de la photo ci-dessous, nous sommes pas équipés de téléobjectif mais nous avons quand même réussi à capturer, en image seulement rassurez-vous, ce superbe oiseau bleu marine. Nous n’avons pas réussi à trouver à quelle espèce il appartient mais il est très beau! Une chose est sûre, ce n’est pas un quetzal, l’oiseau emblématique du Guatemala que nous rêvons d’apercevoir un jour mais qui reste très difficile à observer.

Quetzaltenango / Xela a été une très belle découverte sachant que nous ignorions totalement qu’elle existait avant d’arriver dans le pays. Nous déplorons juste le trafic infernal et la pollution. C’est dommage car c’est une très jolie ville dans un environnement naturel extraordinaire où il fait bon aller tester tous les petits cafés et restos qui peuplent le casco historico.

Bref, encore une découverte guatémaltèque qui nous a enchantés. C’est très différents de la jungle de Petén mais tout aussi pittoresque. Si nous continuons dans cette voie, le Guatemala risque bien de trôner en bonne place sur la liste de nos gros coups de cœur.

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