Bilan de l’Argentine

Après plus de 2 mois passés dans ce pays, voici notre traditionnel bilan.

  • Durée du séjour : 68 jours, soit 9 semaines et demies, un peu plus de 2 mois.
  • Budget67’034 ARS (3210 CHF / 2766€) soit 987 ARS par jour (47 CHF/ 40,6€). Nous avons atteint notre objectif de ne pas dépasser les 50 CHF par jour mais c’est grâce à nos divers volontariats
  • Distance parcourue :  8264 kilomètres, de Puerto Iguazu à Buenos Aires, puis de Libertador San Martin (frontière uruguayenne) –CordobaCosquin – Cordoba – Buenos Aires – Puerto  Madryn – Péninsule Valdés – Puerto Madryn – Buenos Aires – Salta – Cafayate – quelques kilomètres aux alentours de Salta – La Quiaca (frontière bolivienne). Le tout en bus, train, minibus et voiture de location.
  • Provinces traversées : 13 (Missiones, Corrientes, Entre Rios, Buenos Aires, district fédéral, Santa Fe, Cordoba, Rio Negro, Chubut, Santiago del Estero, Tucuman, Salta et Jujuy).
  • Extrêmes d’altitude : – 35 mètres (oui vous avez bien lu le signe moins!) dans les dépressions salines de la péninsule Valdés et 3442 mètres à La Quiaca à la frontière bolivienne.
  • Extrêmes de températures : 18 degrés sous un vent du sud-ouest glacial sur la péninsule Valdés et 39 degrés lors de la canicule à Buenos Aires.
  • Volontariat : 3 (« faiseurs d’ordre » dans une résidence étudiante à Cordoba, récolte de lavande à Puerto Madryn et réceptionnistes à Salta).

Comme d’habitude nous commençons par ce que nous avons le moins apprécié.

Les moins

  • L’argent : une vraie galère en Argentine. Le coût de la vie est exorbitant et retirer de l’argent est digne du parcours du combattant. Il n’est pas rare de devoir attendre 45 minutes pour atteindre un distributeur qui a de fortes chances de se retrouver en rupture de stock de liquide. Nous avons payé jusqu’à 185 ARS (8.80 CHF / 7.60€) de frais de retrait perçus directement par l état argentin. (merci la corruption!) et les plafonds s’élèvent à 2000 ARS (95.80 CHF / 82.50 €), 3000 ARS (143.70 CHF / 123.80 €) si on a de la chance. Une façon de contourner tout ça est d’utiliser la carte de crédit qui nous prend une commission dérisoire mais, évidemment, la plupart des établissements et des attractions touristiques n’acceptent que le cash. Nous en avons plusieurs fois perdu notre latin et surtout notre patience!
  •  La pampa : c’est tout plat, c’est monotone et ça dure sur des centaines et des centaines de kilomètres. Inutile de vous dire que nos longs trajets en bus n’ont pas été très passionnants.
  • La pollution à Cordobac’est dommage car la ville est assez sympa mais avec la chaleur et le manque d’air, la pollution stagne sur la ville est c’est difficilement supportable.
  • La non-conscience écologique : nous ne voulons pas jouer les moralisateurs car nous sommes bien conscients de ne pas être de bons petits écolos même si nous essayons de limiter notre empreinte carbone au maximum mais pour un pays du niveau de l’Argentine le je-m’en-foutisme écologique nous a quand même interpellé. Il n’y a aucune énergie renouvelable, les gens possèdent des pick-ups 4×4 super polluants sans en avoir une réelle utilité, les lignes de train se désaffectent peu à peu au profit de la route, le tri des déchets est inexistant, etc… La faute notamment à un gouvernement corrompu jusqu’à la moelle qui se soucie plus de toucher des pots de vin que de sauver la planète ainsi qu’à un accès trop aisé au pétrole grâce aux réserves du sous-sol patagonien.

On a kiffé!

  • Leur façon de parler espagnol : une fois que nous nous sommes faits à leur prononciation en « ch » et aux quelques termes qui changent du castillan de base, ce n’est que du bonheur! A part les Porteños qui parlent un peu plus rapidement, les Argentins parlent lentement avec un accent chantant et un langage raffiné, de quoi faire passer les espagnols pour des ch’tis! Il paraîtrait pourtant qu’ils parlent le castillan le plus difficile de toute l’Amérique du Sud, donc ce sera une vraie promenade de santé de pratiquer la langue de Cervantés plus au nord.
  • La viande : surtout le bœuf!  L’Argentine mérite amplement sa réputation de pays de la viande! Nous y avons goûté des morceaux vraiment savoureux!
  • Le dulce de leche : ça fait un peu le même effet qu’une promo sur le Nutella en France!
  • Le vin :  Rien à dire, il est vraiment excellent.
  • Les gens :  Nous avons vraiment trouvé les Argentins extraordinaires. Il sont très (trop?) chaleureux! Toujours prêts à te rendre service, ils sont également très ouverts d’esprit et très curieux envers les étrangers. C’est la première fois que nous parlons autant de la Suisse et de comment on y vit et nos interlocuteurs sont vraiment intéressés par nos explications. Si nous devions citer le point fort de ce pays, ce serait sans hésiter l’accueil fabuleux des Argentins!
  • Les paysages andins :  principalement au nord du pays. Après nous être désespérément languis de relief, ce fut un réel plaisir de retrouver des montagnes. Qu’elles soient couvertes de forêt humide ou au contraire arides et façonnées par l’érosion, c’est un réel plaisir pour les yeux.
  • La qualité des transports : surtout les bus longues distances. Ce n’est pas bon marché, mais c’est confortable (nous y avons vraiment passé de bonnes nuits de sommeil!) et fiable. Nous sommes conscients que nous trouverons pas cette qualité de transport dans d’autres pays!

Là, ils ne sont pas comme nous!

  • On ne critique pas le pape! Pour ceux qui, comme nous, ne suivent pas vraiment les actualités du Vatican, sachez que le pape actuel est argentin. Il fait la fierté de son peuple, encore plus que Messi et Maradona réunis! On nous a demandé plusieurs fois ce que nous pensions du pape et nous avons senti que la réponse attendue se devait d’être positive. Du coup, nous nous sommes renseignés sur internet sur ses prises de positions afin d’éviter de paraître trop incultes sur la question!
  • L’apéro favori est le Fernet Branca! Et certaines fois, ils le mélangent avec du Coca! Il faut vraiment le goûter pour se rendre compte du goût infâme du truc.
  • Le jeu d’échecs : Rien d’extraordinaire, ce n’est qu’un jeu d’échecs avec les mêmes règles qu’en Europe sauf que les pions sont remplacés par des figurines qui représentent, d’un côté les conquistadors espagnols, et de l’autre côté les guerriers incas.
  • Leur façon de boire le vin rouge : Rassurez-vous, là nous parlons que de certains argentins! (Ouf!). Nous avons donc trouvé des stocks de bouteilles au frigo! Certains mettent des glaçons dans leur verre! Et encore pire, d’autres le mélange au Coca! Vu la qualité des vins argentins, c’est juste un énorme gâchis!!

Conclusion

L’Argentine est un pays à plusieurs facettes et malheureusement, ce sont les pires que nous apercevons en premier, il faut vraiment passer outre ces problèmes d’argent et de corruption pour en apprécier les points positifs. Combien de fois ne nous sommes-nous pas dit que nous allions prendre le premier transport disponible pour quitter ce pays pourri? Et souvent, juste après, nous tombions dans un coin vraiment sympa ou nous rencontrions des personnes juste extraordinaires qui nous ont montré que, finalement, ce pays n’est pas si pourri que ça.

Salta

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Surnommée, à juste titre,  la linda ou la hermosa (la belle), Salta se targue de posséder le plus grand nombre de bâtiments coloniaux de toute l’Argentine, et en superbe état de conservation! Idéalement située sur un plateau fertile, au pied des Andes Orientales, c’est un point de départ idéal pour explorer le Nord Ouest Andin.

Le cabildo

En Argentine, le cabildo désigne un bâtiment colonial en arcades.  Celui de Salta, situé sur la splendide Plaza de 9 de Julio, est le mieux conservé de toute l’Argentine et abrite le musée historique du Nord.

Couvent San Francisco

Véritable emblème de Salta, l’église fut construite en 1625 pour l’ordre des franciscains établi à Salta. Le campanile, construit en 1877, est avec ses 54 mètres, le plus haut d’Argentine. Décidément Salta est la ville de tous les superlatifs!

Cerro San Bernardo

C’est un petit sommet (1400 m., une petite colline à l’échelle andine!) qui surplombe la ville de Salta. Il est accessible par un télécabine partant directement du centre-ville, mais il y a la possibilité de monter à pied par un petit chemin dans la forêt, ce qui, à nos yeux, est beaucoup plus sympa. C’est un joli coin de nature en ville et du sommet la vue sur Salta et ses environs est imprenable!

Parque San Martin

C’est un parc urbain construit en 1905 avec un petit lac artificiel donnant à la ville un petit point d’eau, Salta n’ayant pas de cours d’eau naturel au centre ville.

San Lorenzo

On pourrait qualifier San Lorenzo de banlieue chic de Salta avec ses petites villas bien proprettes, mais ce qui fait vraiment son charme, c’est sa quebrada. Une jolie petite marche en forêt humide de montagne avec, au bout, un mirador avec la vue sur tout le plateau de Salta. Mais ça se mérite! Déjà, il faut grimper (mais nous on aime ça grimpette!) et il faut se débrouiller pour traverser la rivière sans pont et sans gué et en plus l’eau est super froide! Le climat est tellement humide que l’herbe pousse partout, même sur les arbres! Nous nous serions vraiment crus dans une forêt mythique du genre Brocéliande. Encore un joli coin de nature à deux pas de la ville.

Nous sommes vraiment contents d’avoir passé un mois à Salta car c’est l’endroit que nous avons préféré en Argentine. Pour la première fois depuis notre départ, nous avons vraiment l’impression d’être en Amérique du Sud. La ville est superbe, à taille humaine, mais assez grande pour avoir de quoi s’occuper. Nous sommes enfin arrivés dans les Andes car, après des kilomètres parcourus dans la pampa plate et monotone, les montagnes commençaient vraiment à nous manquer. Nous avons également rencontrés des gens extraordinaires, que ce soit des autochtones ou des voyageurs de passage. Nous sommes donc maintenant remontés à bloc pour la poursuite de notre voyage qui se fera probablement en Bolivie.

Cafayate et la Quebrada de las Conchas

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Un des avantages de travailler dans un hostel dans un coin touristique c’est d’être en contact avec les Tours Operators du coin pour les excursions aux alentours et lorsqu’il leur manquent juste deux personnes pour remplir leur minibus, ils nous proposent d’y participer gratuitement. Vu la difficulté de se rendre par nos propres moyens et vu le coût exorbitant, nous n’avons pas hésité une seconde quand on nous a proposé une virée à Cafayate même si a la base les tours en groupe ce n’est pas trop notre truc.

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Donc départ à 7h tapantes, Cafayate n’étant pas à côté. (189 km, un saut de puce pour les Argentins!) mais nous nous y rendons par la superbe Québrada de las Conchas. Le paysage est tellement grandiose que nous ne voyons pas le temps passer.

Mais qu’est-ce qu’une Quebrada? C’est une immense gorge formée par des milliers d’années d’érosion. Ceux qui ont quelques notions d’espagnol auront remarqué que « conchas » signifie coquillages, alors que nous sommes en plein nord-ouest andin à des centaines de kilomètres de l’océan! Le nom a été donné suite aux nombreux fossiles de coquillages qui ont été retrouvé dans la Quebrada lorsque l’océan arrivait encore dans la région de Salta, il y a 15 ou 20 millions d’années.

Garganta del Diablo

La gorge du diable en français (oui pour ceux qui ont suivi, il y en a aussi une à Iguazu!). C’est une façade rocheuse qui a été formée par une ancienne cascade qui a érodé les rochers. Malheureusement, dans ces tours, on ne choisit pas quand on s’arrête et la façade était en plein contre-jour.

Anfiteatro

La petite sœur géologique de la Garganta del Diablo, elle forme un amphithéâtre naturel (d’où son nom!) et jouit d’une acoustique exceptionnelle!

Cafayate

C’est une petite ville sans grand intérêt, connue surtout pour être le point de départ de la Quebrada et une grande étape de la route 40 pour Cachi. L’économie principale et la viticulture avec des vignobles d’altitudes dont les plus hauts se situent à 2800 mètres.

Les bodegas

Qui dit tour dit visites et ici, culture de la vigne oblige, ce sont les bodegas (caves) qui sont à l’honneur. Si nous n’apprenons rien de nouveau sur la fabrication du vin, la dégustation en fin de parcours est grandement appréciée. Contrairement à Mendoza, le cépage phare n’est pas le Malbec mais le Cabernet Sauvignon. Dans les vins blancs, ils produisent du Torrontes qui ressemble fortement au muscat de nos latitudes.

L’arbre le plus courant de la quebrada est la brea, qui a la particularité d’être complètement vert, tronc y compris.

Retour par la même route mais le paysage reste tout autant exceptionnel, même si le temps se gâte un peu.

Conclusion

Comme dit plus haut, nous ne sommes pas très fans de ces tours mais celui-là s’est bien déroulé. Il faut dire que nous avions un guide qui savait captiver son auditoire et qui nous a expliqué pas mal de choses intéressantes sur toute la province de Salta sans être trop pompeux. Comme dans tout groupe, il y a une foule de caractères différents mais nous avons trouvé quelques personnes sympas avec qui discuter. Nous avons également apprécié de nous faire conduire car ça nous a fait une journée à près de 400 kilomètres, les distances argentines étant énormes!

Et objectivement, comment pourrait-on se plaindre dans un endroit pareil?

Buenos Aires : la dynamique capitale argentine à l’ambiance européenne

Nous profitons de ce premier article de l’année pour vous adresser nos meilleurs vœux pour 2018 et pour vous remercier d’être si nombreux à nous suivre!

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Puerto Maduro et Puente de la Mujer

Passer la période du Nouvel An à Buenos Aires est un bon plan : les tarifs de logements sont très bas (chose rare en Argentine!) et la ville est complètement vide et super calme. Il faut juste s’attendre à ce que certaines choses soient fermées.

Du coup, nous avons remis notre casquette de citadins pendant quelques jours et sommes partis à la découverte des trésors que cache cette ville.

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La Casa Rosada
Casco Historico

C’est le centre névralgique de la ville et nous rappelle le Paris chic avec ses grands boulevards et ses immeubles Hausmanniens.  Nous y trouvons la fameuse Plaza de Mayo bordée de la cathédrale et de la maison du  gouverneur surnommée la Casa Rosada à cause de sa couleur. Au centre de la Plaza de la Repùblica, se trouve l’obélisque construit en 1936 pour commémorer les 400 ans de la fondation de la ville.

Palermo et ses parcs

Palermo et un quartier situé au nord de la ville réputé pour ses nombreux espaces verts, véritable poumon de Buenos Aires mais aussi pour ses restaurants branchés et son ambiance asse éclectique. Nous avons préféré passer notre temps dans le parc Tres de Febrero à profiter de la verdure.

Chinatown

En véritable amoureux de l’Asie, il nous était impensable de quitter la ville sans passer par le quartier chinois, repaire des immigrés coréens, chinois et taïwanais. Ici, ça se résume à une seule rue et c’est très aseptisé à l’Argentine, mais ça nous aura permis de nous offrir une jolie parenthèse exotique.

San Telmo

Un des plus anciens quartiers de Buenos Aires, c’est un véritable petit Barcelone avec ses petites ruelles, ses façades coloniales, ses terrasses et ses bars à tapas. C’est ici qu’on trouve la plus grande concentration de cuisine étrangère d’Argentine, l’exotisme culinaire n’étant pas très courant dans le pays. Quartier tranquille la journée, il s’anime dès la nuit tombée pour devenir un lieu branché où les Porteños se retrouvent pour manger ou boire un verre.

La Boca

Quartier populaire de Buenos Aires où se sont installés les migrants italiens arrivés au XIXe siècle, la Boca est mondialement connue pour ses maisons en tôle peintes avec des couleurs vives. Une partie du quartier a cédé aux sirènes de l’attrait touristique avec boutiques de souvenirs, restaurants hors de prix et faux danseurs de tango et a donc perdu de son authenticité. Mais toutes ces couleurs restent quand même un plaisir pour les yeux.

Puerto Madero

C’est le quartier moderne de Buenos Aires avec ses gratte-ciels flambant neufs, sa marina et ses restaurants chics.

Reserva Ecològica Costanera Sur

Située entre Puerto Madero et le Rio de la Plata, cet espace vert de 350 hectares doit son existence à la construction des autoroutes urbaines des années 1970-1980. En effet, les décombres de la destruction des bâtiments pour laisser de l’espace à ces fameuses autoroutes ont été déposés dans le Rio de la Plata créant un terrain gagné sur le fleuve qui était voué à l’urbanisation. Mais le site fut ensuite laissé à l’abandon et la nature reprit ses droits devenant un terrain privilégié pour les oiseaux migrateurs. Suite à cela, les autorités décidèrent de créer une réserve écologique, véritable havre de paix à deux pas du centre ville.

Jardin botanique

Encore 7 hectares de verdure en pleine ville! 5000 espèces de plantes représentent tous les habitats de la planète et surtout offrent beaucoup d’ombre, bien appréciable lors de canicule.

Buenos Aires fut vraiment une bonne surprise! La ville est très belle, les quartiers historiques sont admirablement conservés et il existe une multitude de parcs et d’espaces verts qui nous permettent de respirer dans cette mégapole de 15 millions d’habitants. Le calme que nous avons rencontré pendant la période du Nouvel An n’est sûrement pas représentatif du quotidien de la ville, mais nous y avons passé un séjour super agréable à déambuler de quartiers en quartiers.

Puerto Madryn et la péninsule Valdés

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Ah la Patagonie… Qui n’a jamais rêvé de grandes escapades en entendant ce nom? Mais tout rêve a un prix et celui de la Patagonie est particulièrement élevé, surtout pour des voyageurs à petit budget comme nous. Du coup il nous a fallu faire un choix et celui-ci s’est porté sur Puerto Madryn.

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Mais pourquoi avoir choisi Puerto Madryn?

  • Pour la péninsule Valdés. C’est quand même l’argument numéro un!
  • D’après nos recherches et divers témoignages d’autres voyageurs, les paysages du sud et de l’ouest de la Patagonie ressemblent à s’y méprendre aux Alpes suisses. Le but est de voir d’autres paysages que ceux qu’on a contemplés pendant plus de 30 ans!
  • Pour voir la mer. La dernière fois, c’était à Rio et elle commençait à nous manquer, surtout qu’après, on ne la verra plus pendant quelques mois.
  • Parce-que Puerto Madryn se situe à des latitudes encore acceptables et connait un vrai été. (Quoique, pas tous les jours!)
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La chacra

Vu le coût de la vie très élevé dans la région, nous avions trouvé un volontariat dans une chacra (qu’on pourrait traduire par maison de campagne) située à Doradillo à 12 km au nord du centre-ville de Puerto Madryn afin d’aider les propriétaires à la récolte dans leur immense champ de lavande en échange du gite et du couvert. Si le gite était presque parfait et nos « patrons » assez sympathiques, nous avons eu plus de peine avec le couvert. Nous n’avions pas le droit à la viande. Il y a 43’431’886 habitants en Argentine dont 43’431’884 gros carnivores, il a fallu que nous tombions sur les deux seuls végétariens au pays de la viande! Nous respectons totalement les valeurs des autres, pas de souci, mais après quelques jours à ne manger que du riz et des légumes tout en effectuant des travaux physiques soutenus auxquels nous n’étions pas particulièrement habitués, les premières carences alimentaires se firent vite sentir. Nous avons quand même profité d’une sortie en ville, prétextant un envoi postal,  pour se procurer en catimini un peu de viande et un bon dulce de leche.

La goutte d’eau a quand même été pour la morale sur le fait que nous utilisons du dentifrice avec du fluor pour nous brosser les dents, mauvais pour la tête et pour la planète, et qu’il faudrait que nous le fabriquions nous-même. Le pire c’est que madame nous lance ses idéaux écologiques au volant de son 4×4 polluant et parfaitement inutile, les routes de la régions étant plates et dépourvues de neige en hiver.

Une douleur à l’épaule de Fabien suite au travaux au champs sur une ancienne lésion a fini de nous convaincre de ne pas continuer l’expérience et nous sommes finalement partis après 8 jours.

Puerto Madryn

Du coup nous nous retrouvons au centre-ville de Puerto Madryn. La ville est sympa mais pas extraordinaire, construite en carrés, à l’américaine et possédant pas mal de logements et de restaurants pour les touristes venant visiter la péninsule Valdés à proximité. (100 km quand même la proximité mais à l’échelle argentine c’est un saut de puce!). L’atout de lieu est sans conteste la plage de sable, immense et magnifique bien que l’eau soit beaucoup trop froide pour la baignade et qu’un nombre hallucinant de méduses géantes vienne s’échouer sur le sable à marée basse.

Punta Cuevas

A l’extrémité sud de la plage, se troue la Punta Cuevas, avec ses falaises de calcaire et une vue imprenable sur la ville. C’est à cet endroit que sont arrivés les premiers Européens, qui n’étaient, une fois n’est pas coutume dans la région, pas espagnols mais gallois.

Trève de Noël

Comme il nous fut impossible de nous trouver un véhicule pendant les fêtes de Noël pour nous rendre à la péninsule Valdés, il nous a fallu attendre le 26 décembre et passer le réveillon de Noël dans notre auberge de jeunesse en ville.

Mais comme les Argentins trouvent toujours une excuse pour se faire un asado (un barbecue), Noël fut une occasion toute trouvée. Nous voilà donc attablés devant ces magnifiques morceaux de viande en compagnie d’autres voyageurs venus des 4 coins de l’Argentine et du monde entier. Et pas de repas de Noël sans le traditionnel pan dulce au dessert qui n’est autre que l’équivalent du panettone italien.

La tradition veut qu’à minuit on ouvre une bouteille de cidre et qu’on s’embrasse sur les deux joues pour se souhaiter un joyeux Noël.

La péninsule Valdés

Elle se mérite cette péninsule! Tout d’abord, il nous faut un véhicule et tous les loueurs de voiture du coin s’accordent pour garder des prix élevés sans se faire une réelle concurrence.  Si on compte l’essence et le droit d’entrée sur la péninsule, ça nous explose pas mal le budget, mais le tour du monde c’est aussi se faire plaisir et puis, on ne vit qu’une fois!

Nous voici donc à aligner les kilomètres sur les (trop) longues pistes de la péninsule où quelques guanacos (espèce de lama à poils dressés qui leur donnent l’air de sortir d’un programme d’essorage d’un lave-linge!) nous sortent de la monotonie de la conduite.

Mais le clou du spectacle reste sur les côtes où nous pouvons apercevoir des otaries à crinières ainsi que des éléphants de mer se reposer lascivement sur la plage. Vu que nous les observons depuis la falaise, les animaux restent assez loin, mais au moins, nous ne perturbons pas leur tranquillité.

Les pingouins de Magellan sont une espèce endémique des côtes sud de l’Argentine et du Chili, ce qui fait de la péninsule Valdés un endroit privilégié pour pouvoir les observer durant leur période de reproduction.

Le coin est également connu pour les baleines mais comme nous n’étions pas du tout en saison, il n’y en avait pas. Mais nous étions parfaitement au courant de la situation.

La péninsule Valdés vaut également le détour pour la beauté de ses paysages, notamment d’impressionnantes falaises qui se jettent dans une mer d’une couleur incroyable!

Cette petite incursion en Patagonie sera sûrement le point le plus méridional de notre voyage. Il a fallu faire un choix parmi une multitudes de possibilités et nous ne le regrettons nullement, notre séjour fut vraiment sympa. Nos diverses (mes)aventures nous auront aussi appris à ne pas insister si quelque-chose ne nous convient pas, à oser défendre nos propres intérêts et de faire vraiment ce que nous avons envie.

Forts de ces nouvelles expériences, nous allons continuer notre périple en remontant gentiment vers le nord et bien sûr nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Sierras de Cordoba

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Ayant un week-end de congé et voulant fuir la pollution de la ville, nous partons nous mettre au vert en montagne à une trentaine de kilomètres de Cordoba.

Bien que nous soyons en Argentine, les Sierras forment une chaîne de montagne autonome et ne font pas parties des Andes. Elles sont plus anciennes que les Andes et aussi beaucoup plus basses, le point culminant s’élevant « seulement » à 2884m.

Bialet Masse

C’est un petit village tranquille dans la vallée de la Punilla connu pour ses falaises karstiques qui se jettent dans le Rio Cosquin.

Cosquin

Petite ville dans la vallée de la Punilla dont le point d’intérêt et son pain de sucre, moins majestueux que celui de Rio certes mais moins bondés de touristes aussi.

Par contre il se mérite, il faut monter à pied. Le sommet culmine à 1260 mètres d’altitude et offre un joli panorama sur les alentours.

Et bien sûr, en bon pays catholique, nous sommes accueillis comme il se doit!

Après l’effort, le réconfort avec cette superbe vue!

Une petite escapade sympathique qui nous a fait du bien, loin de la ville tout en étant proche. Et puis, en voyant la neige qui tombe en Europe en ce moment, nous sommes bien content d’avoir transpiré sous 30 degrés!

Cordoba et la vie estudiantine

A ne pas confondre avec la ville du même nom qui se trouve en Andalousie!

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Après notre petite parenthèse uruguayenne, nous revenons en Argentine, et après un passage en douane en plein milieu de la nuit, nous voici arrivés à Cordoba, deuxième ville du pays.

Nous y restons une dizaine de jours car nous avons trouvé un volontariat dans une résidence d’étudiants. L’ambiance est jeune et sympa mais nous prenons conscience douloureusement que nous avons passé l’âge de l’insouciance étudiante. Par contre, vu le nombre d’universités donc d’étudiants, la ville est jeune, dynamique, progressiste et branchée.

La ville, construite par les Andalous selon le fameux plan en damier des conquistadors espagnols de l’époque, possède encore un bel héritage de son passé colonial disséminé un peu partout dans la ville

Iglesia de los Capuchinos

Rien à voir avec un certain café à la mousse de lait, l’église des Capucins a été construite entre 1926 et 1934 de style néogothique pour l’arrivée des capucins dans la région. Comme quoi il n’y avait pas que des dirigeants fascistes européens qui étaient mégalos à l’époque!

Cathédrale de Cordoba

C’est la plus vieille construction coloniale (les travaux ont commencé en 1580) en état et en fonction d’Argentine. Et c’est du lourd! C’est un bel exemple de style baroque colonial typique de l’époque et franchement elle est magnifique!

Nous avons eu du plaisir à découvrir cette ville, à dénicher certains de ses trésors dans des endroits improbables et à faire avec ses inconvénients, notamment la pollution atmosphérique difficilement supportable. Cordoba étant dans une cuvette, la pollution reste sur la ville et ne s’évapore pas. Mais dans l’ensemble, il faut avouer que même si tout n’a pas été parfait, nous y avons quand même passé un sympathique séjour!

Pour la suite, ce sera un peu plus au sud….

Puerto Iguazu : côté argentin des chutes

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Une fois franchie la frontière argentine, c’est une toute autre ambiance qui nous attend. Il faut dire que Foz do Iguaçu est une grande ville avec tout le stress que ça engendre tandis que Puerto Iguazu n’est qu’une petite bourgade sans prétention. C’est beaucoup plus zen ici. Ne pas avoir la barrière de la langue nous aide aussi à nous sentir plus à l’aise.

Puerto Iguazu a la particularité de se trouver à un point frontière de 3 pays (Argentine, Brésil, Paraguay) qui sont séparés par deux rivières (Rio Parana et Rio Iguazu).

Bien sûr, les fameuses chutes sont LE truc à voir dans le coin et avec raison. Les chutes sont vraiment impressionnantes de ce côté, beaucoup plus que le côté brésilien!

Plusieurs parcours sont possibles pour admirer les chutes. Il y a le parcours inférieur pour se retrouver au pied des chutes et bien se faire rincer par la même occasion.

Le parcours supérieur se trouve au sommet des chutes juste avant qu’elles se jettent dans le vide.

Il n’y a pas que les chutes dans le parc mais aussi toute une faune, même si elle ne se laisse pas facilement observer….

Et le clou de spectacle reste la Garganta del Diablo toujours mais c’est beaucoup plus impressionnant côté argentin!

Comme vous pouvez le voir, nous nous sommes pris plein la vue avec cette merveille naturelle et cette fois la météo a été de notre côté, ce qui rend l’ensemble encore plus grandiose!

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