Tulum et Bacalar, les perles de la Riviera Maya

Comme notre retour en terres européennes se rapproche et que notre départ se fera depuis l’aéroport de Cancún, il faut gentiment à songer à nous rapprocher de la côte caribéenne même si nous quittons un peu à regret notre bien aimée Campeche. Nous faisons une mini étape à Mérida pour accompagner deux amis de Bruges sur une partie de leur périple mais aussi pour profiter des bons restos qu’on peut trouver en ville. Depuis là, il y a des bus pour absolument toutes les destinations de la côte. Nous choisissons Tulum, lieu que nous avons déjà visité lors de notre tout premier voyage au Mexique, avant notre ère de backpackers et que nous avions bien apprécié à l’époque.

A l’instar de Cancún, Tulum possède une zone hôtelière exclusivement pour Gringos proche de la plage et une ville un peu plus mexicaine à trois kilomètres à l’intérieur des terres. Mais ça, c’était dans nos souvenirs. Aujourd’hui, même le « pueblo » est devenue un gros Gringoland super touristique avec restaurants internationaux et boutiques de souvenirs à la pelle. Bon, il y a quand même plein de bars sympas, pour tous les goûts, où les boissons ne sont encore pas trop chères. Mais n’espérez pas y trouver quelque-chose d’authentiquement mexicain! Sauf si ça s’appelle tequila!

Le site archéologique de Tulum

Si nous sommes venus à Tulum ce n’est pas (que!) pour tester les bars mais pour nous rendre dans la zone archéologique située à quatre kilomètres du centre vers la mer. Il y a plein de lieux en ville pour louer des vélos pour s’y rendre (compter environ 200 pesos la journée soit 10,75€ ou 10,45 CHF). C’est facile à circuler, c’est tout plat, il y a une piste cyclable tout le long et un parking adapté à l’entrée du site. Nous aurions adoré faire un tour à vélo mais il fait méga chaud et le soleil tape super fort. Nous avons préféré prendre l’option colectivo. C’est tout aussi facile que le vélo. Il faut prendre celui qui va à Playa del Carmen au bord de la grand-rue, ça coûte 25 pesos par trajet (1,35€ ou 1,30 CHF) et il y en a très fréquemment. L’entrée du site archéologique, elle , coûte 90 pesos soit 4,85€ ou 4,70 CHF. Nous arrivons dans un magasin géant remplis de souvenirs made in China. Nous avons toujours un peu de peine avec cet hypercapitalisme à l’Américaine. Heureusement l’entrée du site en lui-même se situe 500 mètres plus loin, dans la jungle. Comme c’est un parc national et un territoire fédéral, il y est interdit d’y faire du commerce. Les commerçants ont dû s’éloigner du site pour pouvoir exercer leur activité et c’est une très bonne chose à nos yeux de puristes européens.

Tulum est une ancienne ville portuaire maya datant de l’époque dite postclassique (dès 1200) donc très tard dans la civilisation maya. Vu sa situation sur un promontoire rocheux, on pourrait supposer que c’était une ville à caractère défensif. Que nenni! Certes, il y avait bien une muraille mais pas beaucoup de pirates à combattre à l’époque. C’était un port, le seul de tout l’empire Maya, et le bâtiment le plus haut, appelé El Castillo, était utilisé comme point de repère par les marins. La nuit, on l’illuminait avec des torches. Dès qu’un capitaine à destination de Tulum apercevait ce phare improvisé, il savait qu’il devait tourner dans sa direction car c’était le seul endroit où il y avait une ouverture dans le récif qui était très dangereux pour la navigation. Les Mayas avaient étudié la barrière de corail, qui est la deuxième plus grande du monde après celle d’Australie, avant de construire une ville à un emplacement assez sûr pour les bateaux. Ils avaient des connaissances scientifiques assez avancées pour l’époque! Grâce à ses activités portuaires et à sa position stratégique aux milieu des routes commerciales de la péninsule du Yucatán, Tulum fut une des villes les plus prospères de cette période. Elle est également une des rares qui était encore habitée lors de l’arrivée des Espagnols. Les premiers y débarquèrent en 1508 mais par hasard, ils survécurent à un naufrage et ne s’attardèrent pas dans la région. Ce n’est qu’en 1518 qu’une expédition espagnole arriva volontairement au large des côtes du Yucatán avec à sa tête Juan de Grijalva le premier conquistador à poser le pied en terres mexicaines ouvrant la voie au grand Hernan Cortés. Grijalva décida d’accoster à Tulum parce qu’il trouvait que la ville ressemblait à Séville. Connaissant les Andalous, même cinq siècles plus tard, nous pouvons vous affirmer que cette dernière information est totalement vraie!

Le site archéologique qui nous reste aujourd’hui n’est pas aussi spectaculaire que Tikal, Calakmul ou Palenque. Il est plus petit et moins bien conservé. Par contre, il se situe sur un site exceptionnel entre jungle et mer des Caraïbes et rien que pour ça, il vaut la peine qu’on s’y attarde.

Côté playa

Comme nous l’avons mentionné, le site de Tulum vaut surtout le détour pour son emplacement sur la sublime mer des Caraïbes. C’est vraiment superbe malgré le fait que nous sommes en pleine saison des sargasses, ces grosses algues brunes puant l’œuf pourri qui envahissent les plages à la saison chaude. On ne peut pas descendre à la plage. Elle est fermée pour cause de saison de ponte des tortues marines afin de laisser ces petites bébêtes en paix! C’est évidemment une mesure que nous cautionnons totalement! De toute façon, la mer est plus belle vue d’en haut. Grâce aux rochers qui se jettent directement dans l’océan, le paysage est incroyable et les sargasses ont moins de place pour se déposer.

A noter que le site archéologique de Tulum se trouve dans un parc national qui porte le même nom. Ces 644 hectares de forêts, mangroves et d’aires marines sont indispensables à la région de plus en plus étouffée sous le poids du tourisme de masse. Le site est assez étendu donc même s’il y a du monde, on ne s’en aperçoit pas trop.

Holà Amigos

Bon, c’est beaucoup moins marrant de courir après les iguanes qu’à Edzna pour essayer de les immortaliser. Ici, ils sont beaucoup plus habitués à la foule donc beaucoup moins farouches. Ils sont, en général, beaucoup plus gros. Nous soupçonnons certains touristes de les nourrir. Quoi qu’il en soit, nous adorons toujours les petites (et moins petites!) bébêtes et nous sommes contents quand nous arrivons à en photographier quelques unes.

Juste à la sortie du site, nous tombons sur ce super spécimen à la robe bleue. C’est un geai du Yucatán et comme son nom l’indique, c’est une espèce endémique de la péninsule et du nord du Guatemala. Pour une raison qui nous échappe, Monsieur s’est mis sur une branche et s’est mis à crier sur tous les visiteurs qui quittaient le site.

Bacalar

Bacalar se situe à environ deux cents kilomètres au sud de Tulum à l’arrière de la baie de Chetumal, à quelques encablures du Belize. Des bus de différentes compagnies partent directement depuis la station d’autobus de Tulum et le trajet dure environ trois heures. Nous avions également déjà été à Bacalar dans notre vie antérieure et, après avoir vu la transformation de Tulum, nous redoutons un peu d’y retourner et de voir l’âme du village vendue aux sirènes du tourisme de masse. Heureusement, ce n’est pas le cas. Le coin a gardé son côté super chill, sans fioritures.

Fuerte de San Felipe

Ce n’est pas parce que nous sommes dans une ambiance détente que nous n’avons pas le droit à notre minute culturelle. Ce fort a été demandé en 1725 par le gouverneur espagnol du Yucatán afin de protéger Bacalar, non pas des pirates, mais des Anglais! Eh oui, la Perfide Albion avait des velléités territoriales sur la péninsule du Yucatán et elle est presque arrivée à ses fins puisque elle a réussi à coloniser l’actuel territoire du Belize qui ne se situe qu’à quelques kilomètres du fort. La forteresse a apparemment bien fait son boulot puisque les Britanniques n’ont jamais réussi à aller plus loin que Chetumal.

La Laguna

L’attrait principal de Bacalar reste sa superbe lagune. Il paraît que, dépend la lumière, il y aurait jusqu’à sept couleurs différentes. Les plus blasés d’entre vous nous ont déjà fait remarquer que ce ne sont que quelques petites nuances de bleu tandis que les plus rêveurs y voient plus de cent couleurs! Dans les faits, personne n’a tort mais nous sommes plutôt du type rêveur à s’extasier sur les beautés de la nature donc nous sommes d’avis qu’il y a bien plusieurs couleurs différentes. L’avantage de la lagune sur la mer des Caraïbes c’est, qu’en cette saison chaude, il n’y a pas de sargasses. Par contre, pour la fraîcheur de la baignade, il faudra repasser! L’eau a la température des bains thermaux, ce qui n’est pas du tout pour déplaire à Van la Frileuse!

Balneario Ecologico

En général, lors de notre routine matinale de baignade, (Oui, ça nous arrive d’être routiniers!), nous nous rendons au balneario municipal qui est gratuit pour faire trempette avant les chaleurs de milieu de journée. Mais pour une fois, nous nous sommes offert, pour 20 pesos d’entrée (1,05€ ou 1,05 CHF), le balneario ecologico. On l’appelle ainsi car le ponton traverse une superbe mangrove protégée où nous avons pu apercevoir des dizaines d’espèces d’oiseaux nicher dans le coin. Il vaut la peine d’investir pour ce balneario car il y a beaucoup moins de monde et la nature est beaucoup mieux préservée.

Si nous avons été un peu déçus par ce qu’est devenu Tulum, malgré le site archéologique de ouf, nous sommes soulagés d’avoir retrouvé l’ambiance tranquille de Bacalar. Espérons que ça perdurera car, dès l’année prochaine, le « Tren Maya », une ligne de chemin de fer qui fera le tour de toute la péninsule du Yucatán ainsi qu’une bonne partie du Chiapas, sera mis en service afin que les touristes, notamment américains, puissent rejoindre plus facilement tous les sites touristiques depuis Cancún.

Voilà, Bacalar était notre dernière étape de ce trip en Amérique Centrale. Nous nous préparons gentiment à rentrer sur notre belle péninsule ibérique. Un mois de juillet bien chargé nous y attend mais nous sommes quand même contents de retrouver l’Espagne. Evidemment, nous ne manquerons pas de vous faire découvrir quelques trésors de chez nous en attendant de nouvelles aventures.

Comitan de Dominguez et les cascades de Chiflon

Comme nous avons choisi de rester quelques temps dans le Chiapas, il nous fallait y trouver des choses sympas à découvrir. En réalité, ça n’a pas été si difficile! Au Mexique, il y a le concept vraiment cool de « Pueblos magicos » (villages magiques en français) qui regroupe des villes de petite et moyenne importance, oubliées par l’UNESCO pour la plupart d’entre elles, mais qui possèdent un patrimoine historique digne d’intérêt. Pour le Chiapas, que nous avons déjà visité en partie en 2018, il nous en manquait un : Comitan de Dominguez, dans le sud de l’état. Nous allons donc de ce pas réparer cet oubli!

Pour couper un peu le trajet depuis Tuxtla, nous nous sommes arrêtés à San Cristobal de las Casas, un autre pueblo magico que nous avions déjà visité en 2018 mais que nous avions, à l’époque, trouvé un peu surfait. Cinq ans plus tard, notre avis n’a pas changé. La ville est certes magnifique et le centre colonial très coloré est vraiment très beau mais elle a complètement vendu son âme au tourisme de masse et a perdu son ambiance mexicaine. Nous y avons quand même passé une bonne soirée tamales, un plat typiquement mexicain composé de farine de maïs et cuit en papillote dans une feuille de banane, en compagnie d’amis brésiliens, mexicains, polonais et californiens. A l’époque, une bonne partie du centre historique avait été endommagé par un tremblement de terre et nous y avons trouvé des travaux et des échafaudages partout afin de réparer tout ça. Aujourd’hui, la ville est complètement restaurée et a retrouvé de sa superbe.

Comitan se situe dans la sierra du sud du Chiapas, perchée à 1626 mètres d’altitude, à deux petites heures de colectivo de San Cristobal de las Casas. La frontière avec le Guatemala n’est plus très loin. Frontière que nous n’avons pas franchie préférant celle de la côte Pacifique puisque notre idée première était d’aller à Oaxaca avant de changer d’avis pour cause de distances trop grandes et de trucs trop cool à faire dans le Chiapas.

Centre historique

La ville de Comitan date de l’époque Maya mais les petites maisons colorées et l’architecture baroque que nous voyons aujourd’hui date du XVIe siècle, en pleine époque coloniale espagnole. Ce n’est pas la ville coloniale la plus pittoresque mais elle possède un charme fou, loin des circuits touristiques de sa grande sœur San Cristobal de las Casas. Elle est autant mal plate que la Orotava et les petites ruelles en pente bordées de jolies petites maisons aux couleurs chatoyantes nous rappellent un peu Quito. Le climat un peu tristounet aussi!

Parque Central Benito Juarez

Elle est vraiment superbe cette place centrale! Déjà, elle possède plein d’arbres et de fleurs, ça donne un peu de verdure au centre de la ville et c’est très agréable! Ensuite, elle est bordée de superbes bâtiments comme le palais municipal, la cathédrale Santo Domingo de Guzman, le théâtre ou le centre culturel. Les cabildos et les piliers en bois rappellent fortement la place centrale d’Antigua. Dans le petit kiosque central, on y donne souvent des concerts de marimbas, sorte de xylophones typiques du Chiapas.

Plaza de San Caralampio

Il suffit de prendre la ruelle qui descend à l’est depuis la place centrale pour arriver dans ce coin vraiment sympa. C’est une petite place qui se situe dans le quartier de la Pila, le plus ancien de la ville. Elle est bordée d’un cabildo ainsi que de bâtiments coloniaux du XVIe siècle. Mais le clou du spectacle reste le temple de San Caralampio, une superbe église néoclassique du XIXe siècle qui domine la place avec sa magnifique façade orange et rouge qui nous rappelle que le Mexique reste le pays le plus coloré que nous avons visité et que c’est notamment pour cette raison que nous l’adorons.

Iglesia de San José

C’est la plus grande église de la ville, elle se voit depuis tout le centre historique. Ce temple néogothique a été construit entre 1910 et 1924 sur un terrain cédé à la ville par deux sœurs natives de Comitan à la condition d’y construire un lieu de culte. Les architectes sont quand même venu plagier sans vergogne le blanc et le jaune, nos couleurs typiques andalouses! Mais on les comprend, c’est tellement beau! Nous sommes particulièrement fans de la jolie coupole situé à l’arrière de l’édifice.

Mirador de Comitan

Nous avons eu droit à notre petite grimpette du jour! Depuis le Parque Central il faut prendre la direction du nord-est et grimper sur trois bons kilomètres avant d’arriver au sommet. Ce n’est pas compliqué, ça passe dans la ville, mais ça grimpe quand même! D’en haut, nous avons la vue sur tout le plateau de Comitan et sur les verdoyantes montagnes du Chiapas. Le temps est un peu mitigé, saison des pluies oblige, mais la végétation est luxuriante. Nous n’imaginions pas la ville si grande et si étendue, le centre étant assez calme, nous pensions être dans une localité de moindre importance.

Cascades de Chiflon

Le Chiapas étant l’état le plus méridional et le plus tropical du Mexique, il possède des trésors naturels incroyables comme des forêts, des cascades, des volcans, des rivières etc… Nous ne pouvions pas quitter cet état sans aller voir une de ces merveilles!

Les cascades de Chiflon se trouvent à seize kilomètres de Comitan et c’est idéal pour une excursion à la journée. On s’y rend avec le colectivo de Tuxtla (40 pesos soit 2€ ou 2CHF) qui nous dépose directement à l’entrée du site. Un petit détail à ne pas négliger si on vient depuis Comitan, c’est le changement de climat. On passe très rapidement de plus de 1600 mètres à 600 mètres d’altitude et on y gagne presque dix degrés, ça peut être un peu déroutant surtout avec le fort taux d’humidité de l’air. L’entrée du site coûte 80 pesos (4,10€ ou 4CHF), ça les vaut amplement et ça permet à la communauté indigène qui s’occupe du lieu de survivre et de continuer à prendre soin de ce petit coin de nature.

La visite commence par un petit centre d’interprétation qui nous explique comment vit la communauté indigène locale avec la nature environnante. Il est situé dans des maisons typiques mayas au toit de chaume. C’est très joli et ça ne dénature pas du tout l’environnement.

Ensuite nous continuons sur un sentier d’environ un kilomètre jusqu’au sommet des cascades. Il y a 746 marches à monter, ça grimpe pas mal mais c’est assez facile, le chemin est large sans goulet d’étranglement et il y a plein d’endroits avec des bancs en bordure du chemin pour se reposer. Il y a souvent des panneaux d’encouragement pour nous motiver à continuer notre montée.

Rio San Vicente

Le sentier suit le rio San Vicente, une des rivières les plus importantes du sud du Chiapas. Malgré la saison des pluies, nous y trouvons une couleur turquoise incroyable similaire au Rio Celeste au Costa Rica. En dehors des cascades, elle est interrompue par quelques rapides qui donnent un paysage incroyable. A certains endroits, il est possible de s’y baigner mais l’eau reste bien fraîche! Nous avions zappé Semuc Champey au Guatemala sur les conseils d’autres voyageurs, nous avons apparemment trouvé le pendant mexicain qui a l’air encore mieux!

Les cascades

Nous sommes quand même venus pour elles! Le Chiapas est très mal plat voire très pentu, et c’est ce relief très prononcé qui façonne les superbes cascades du Rio San Vicente. Elles portent des jolis noms comme Angel (ange), Suspiro (soupir) ou encore Arcoiris (arc-en-ciel). Il y a des plateformes qui permettent de s’y approcher afin de mieux les observer.

El Velo de la Novia

Vous pensez bien que si nous avons grimpé un bon kilomètre c’est pour avoir la récompense au sommet! Et quelle récompense! Nous nous retrouvons devant une superbe cascade de 120 mètres de haut appelée Velo de la Novia (voile de la mariée) à cause de sa forme. Et c’est vrai que c’est ressemblant! Son débit est assez important pour bien nous rincer sur la plateforme du sommet. Mais la fraîcheur est bienvenue et la vue vaut vraiment la peine qu’on se fasse rincer pour elle!

Nous en avons vu des magnifiques cascades au cours de nos voyages, la faute à Van qui en est fan, mais nous pouvons affirmer que celles-ci ne sont surpassées que par les chutes d’Iguazu! Nous mettons juste un bémol sur quelques aménagements comme la tyrolienne qui dénaturent un peu le site mais sinon nous avons vraiment été scotchés par ce coin de nature que nous vous recommandons à cent pour cent si vous êtes de passage dans le coin.

Pour l’instant, nous ne regrettons absolument pas de nous être attardés dans le Chiapas. La région a déjà été un de nos gros coups de cœur il y a cinq ans, et c’est bien parti pour être de nouveau le cas cette année. La région de Comitan est moins connue que San Cristobal ou Palenque mais elle mérite amplement un détour. C’est beaucoup moins touristique mais tout autant intéressant.

Nous allons quand même essayer de nous bouger en direction des Caraïbes si nous ne voulons pas être trop à la bourre pour prendre notre vol. Il nous reste encore plus de mille kilomètres pour rejoindre Cancún et nous avons déjà des dizaines d’idées d’étapes. Le plus difficile sera de faire des choix qui s’avèrent déjà très cornéliens.

Izamal, le pueblo magico méconnu du Yucatán

Oui, c’est vrai, nous avions dit dans notre précédent article que nous n’allions pas nous attarder dans le Yucatán. Mais sur la route nous menant à Mérida, nous sommes tombés « par hasard » sur une petite localité appelée Izamal et qui nous paraissait digne d’intérêt. Nous nous sommes dit que nous allions tenter le coup de nous y arrêter ici plutôt qu’à Mérida qui est une grande ville infernale et polluée même si elle possède quelques vestiges coloniaux assez sympas.

Izamal est une toute petite ville du nord de la péninsule du Yucatán distante d’à peine 70 kilomètres de la capitale d’état Mérida. Il est d’ailleurs super facile d’y venir faire une excursion à la journée grâce aux collectivos, des minibus qui partent une fois qu’ils sont pleins. Elle a reçue l’appellation « Pueblo Magico » (village magique) qui est un programme gouvernemental visant à promouvoir des petites villes sans grande importance mais qui possèdent un patrimoine historique remarquable! Est-ce qu’Izamal mérite son statut magique? C’est ce que nous allons vous faire découvrir…

Centre historique

Izamal est surnommée la « Ciudad amarilla » (ville jaune). Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi : toutes les maisons du centre historique sont peintes en jaune. On ne sait pas vraiment pourquoi c’est cette couleur qui a été choisie et plusieurs théories circulent à ce sujet. L’une d’elle prétend que le jaune était la couleur sacrée des Mayas car il représentait le maïs et les cultures et par conséquent la vie. C’est une jolie histoire mais sachant que le centre date du XVIe siècle en pleine période coloniale, cette théorie est peu probable. En effet, les conquistadors espagnols n’étaient pas tendres avec les habitants des lieux, allant jusqu’à détruire leurs édifices comme les pyramides afin d’utiliser les pierres pour y construire leurs propres villes. Donc les croyances locales, ils s’en fichaient comme de leur première paire de chaussettes. (Oui, ça existait déjà les chaussettes à l’époque!) Une autre théorie, plus plausible, avance que le jaune est la couleur du Vatican, donc du catholicisme très présent au Mexique. Le pape Jean-Paul II est d’ailleurs venu faire une visite à Izamal en 1993 et les habitants n’en sont pas peu fiers! Cette théorie-là paraît déjà plus plausible.

Quoiqu’il en soit ces petites maisons jaunes sont superbes et malgré l’histoire cruelle qui s’y cache derrière, nous sommes fascinés par cette architecture coloniale vraiment très belle.

Plaza de Zamna

C’est la place principale de la ville comme en trouve partout dans les villes coloniales latino-américaines. Elle a été également construite au XVIe siècle par les Espagnols comme lieu de ralliement pour les pèlerins qui se rendaient au couvent bordant la place. Après l’indépendance elle a été renommée Zamna du nom d’un sacerdoce maya qui aurait fondé la ville de Chichen Itza toute proche. Elle est bordée de jolis bâtiments à arcades évidemment de couleur jaune.

Convento de San Antonio de Padova

C’est le symbole de la ville d’Izamal et son édifice le plus important. Le couvent, fondé par les Franciscains, fut construit entre 1549 et 1561. S’il a l’air de complètement dominer la plaza de Zamna, c’est parce qu’il a été édifié sur une ancienne pyramide maya appellée Pop-hol-Chac qui était la plus grande de la cité et dont les pierres ont été utilisées pour sa construction. Comme le reste de la ville, il arbore cette superbe couleur jaune un peu ocre qui reflète le soleil. L’atrium, c’est-à-dire la cour extérieure avec les arcades, est le deuxième plus grand au monde après celui de la Place Saint-Pierre de Rome. On y célèbre les différentes fêtes religieuses qui ont lieu tout au long de l’année. Encore une fois, l’histoire de ce bâtiment est vraiment moche mais il faut avouer qu’il est superbe. Nous en avons été impressionnés!

Une cité maya

Nous avons beaucoup (trop!) parlé des colons espagnols et de leur architecture mais Izamal a été fondée bien avant leur arrivée, au VIe siècle. C’était même une cité importante de la civilisation maya. Elle était habitée par les Itza, les même qui ont fondé la fameuse Chichen Itza voisine. D’ailleurs le nom Izamal provient du terme maya « Itza » et n’a pas du tout une étymologie castillane.

Le deuxième surnom d’Izamal est « Ciudad de los cerros » (ville des collines) parce qu’avant les fouilles archéologiques, les pyramides mayas étaient enfouies sous terre et formaient des petites collines. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles ont été mises à jour et sont disséminées un peu partout dans la ville. Il faut croire que les Espagnols n’ont pas eu besoin d’une si grande quantité de pierres et c’est tant mieux!

Kinich Kakmo

C’est une des pyramides les plus grandes du Mexique, pas par sa hauteur plutôt modeste, mais par son volume. C’est vrai que c’est un énorme mastodonte de pierre qui est posé sur le sol. Elle est dédiée à Kinich Kakmo une importante divinité du panthéon maya qui représente le soleil. Avec un monument de cette importance, les archéologues pensent qu’Izamal était une des cités mayas les plus importantes du Yucatan.

Le sommet de la pyramide est accessible mais avec prudence, ce qu’il reste de l’escalier est assez scabreux, surtout à la descente! Depuis en haut, on peut se faire une idée de la grandeur du couvent de San Antonio de Padova mais sinon la vue n’est pas ouf, la péninsule du Yucatan est désespéramment plate. Par contre, et c’est une bonne nouvelle, Izamal est coincée entre deux réserves naturelles, il n’y a donc que des arbres à perte de vue!

D’autres pyramides de moindre importance se trouvent également à Izamal. Toutes ne sont pas accessibles et certaines sont bien cachées sous la végétation luxuriante. Nous ne nous attendions pas à déambuler à travers la forêt tropicale urbaine pour découvrir des trésors archéologiques. Ce fut une surprise très agréable et un gros kiff pour nous qui sommes des amoureux de la nature.

En nous promenant autour de ces pyramides, nous avons été frappés par une chose par rapport à notre dernier séjour mexicain qui remonte à 2018, c’est la propreté. Nous avions alors été choqués par les montagnes de déchets, surtout des plastiques, qu’on trouvait absolument partout. Depuis notre arrivée cette année, nous n’en avons pratiquement pas vu. Certes, nous ne sommes qu’au début de notre séjour et les Mexicains sont encore bien accros au plastique mais de voir qu’une opération de nettoyage a eu lieu, voire une certaine sensibilisation à cette problématique, nous donne de l’espoir pour l’avenir. Voilà, nous trouvions important de le souligner et de faire ressortir les petits pas en avant qui sont faits en faveur de l’écologie, même si c’est anecdotique.

Nous voulons juste préciser que toutes les visites que nous avons effectuées à Izamal sont gratuites! C’est une belle bouffée d’air frais économique dans un Mexique touché de plein fouet par l’inflation et où nous avons parfois un peu de mal à maintenir un bon budget.

Izamal mérite amplement son appellation de « Pueblo Magico »! C’est une très belle alternative à la trépidante Mérida et c’est un bon moyen de concilier les deux cultures : les Mayas et les Espagnols, voire trois cultures avec le Mexique contemporain. C’est notre premier gros coup de cœur de ce nouveau séjour mexicain.

Bilan du Mexique

NB : ceci est notre bilan de notre premier voyage au Mexique, en été 2018. Pour lire celui de notre voyage effectué en 2023, c’est sous ce lien.

Voilà, notre séjour en Amérique latine c’est terminé. Il est temps pour nous de voler vers d’autres horizons. Mais avant, voici notre traditionnel bilan!

En chiffres

Durée du séjour

 44 jours,  à peu près un mois et demi

Budget

37’943 pesos mexicains soit 1991 CHF ou 1753€ soit une moyenne de 45,25CHF (39,80€). Nous sommes totalement dans notre budget des 50CHF! Ce sont les transports qui coûtent le plus cher au Mexique, donc finalement avoir dû rester une semaine à Mérida à se reposer pour cause de pneumonie a fait baisser les dépenses!

Distance parcourue

2598 km Cancun – Playa del CarmenValladolidMéridaCampecheCiudad del Carmen – Villahermosa – Tuxtla GuttierezSan Cristobal de las CasasPalenque – Cancun – Cozumel. L’itinéraire est un peu décousu, surtout vers la fin, mais notre repos forcé à Mérida a bouleversé nos plans et le timing.

Etats traversés

Cinq : Quintana Roo, Yucatán, Campeche, Tabasco et Chiapas

Extrêmes d’altitude

Le niveau de la mer sur la côte Caraïbes, le Golfe du Mexique et à Cozumel et 2200 mètres à San Cristobal de las Casas.

Extrêmes de températures

13 petits degrés sous la pluie à San Cristobal de las Casas et 38 degrés sous un soleil de plomb sur la côte du Golfe du Mexique.

J’aime/ J’aime pas

Comme d’habitude nous commençons par le négatif, histoire de finir sur une note plus joyeuse

Les moins

La non conscience écologique

Tout le continent américain laisse à désirer sur ce sujet, hormis les Iles Galapagos, mais le Mexique se place vraiment dans les très mauvais élèves. Nous n’avions jamais vu autant de déchets par terre! Nous avons même vu des gens balancer leurs déchets par la fenêtre du bus ou de leur voiture. Au Mexique, le plastique c’est fantastique : une paille chaque fois qu’on nous sert à boire, des gobelets en plastique pour ne pas faire la vaisselle, sur emballage des produits, etc. Nous nous sommes carrément faits passer pour des extraterrestres car nous refusons à chaque fois les sachets en plastique dans les supermarchés, surtout que pour une dizaine d’articles, ils en distribuent cinq ou six alors qu’un seul suffirait. Tout le transport de voyageurs se fait par bus ou avion alors qu’il existe une ligne de train, utilisée seulement pour les marchandises, car la compagnie d’autobus ne veut pas perdre le monopole. Aussi, le Mexicain est accro à sa voiture qu’il utilise même pour faire une centaine de mètres! Voilà ce qui se passe quand on veut prendre exemple sur le grand voisin riche du nord.

Bref, grosse déception de ce côté là!

On a kiffé!!

Les couleurs

Le premier adjectif qui nous vient à l’esprit quand nous pensons au Mexique est « coloré ». Tout est rempli de couleurs, souvent chaudes : les villes, la nature, les gens, les costumes, les plats, etc. De quoi mettre de bonne humeur le plus incurable des ronchons!

Les gens

Il faut d’abord montrer patte blanche et prouver que nous ne sommes pas des Gringos (terme mexicain pas très flatteur pour désigner les ressortissants des Etats-Unis) mais ensuite les Mexicains sont très bavards, très chaleureux, très accueillants et ont toujours une anecdote à raconter! On pourrait croire parfois qu’ils sont beaucoup trop polis pour être honnêtes mais en réalité c’est qu’ils parlent un espagnol beaucoup plus formel que celui que nous avons l’habitude d’entendre en Espagne.

La nourriture

Ce n’est pas toujours très léger ni adapté au climat tropical mais c’est souvent savoureux, varié et coloré. Chaque plat est accompagné de ses tortillas de maïs afin que nous puissions nous amuser a faire nos tacos nous-même. Il faut juste faire attention aux sauces car certaines d’entre elles arrachent vraiment!

La nature dans le Chiapas

Après avoir visité une péninsule du Yucatán bien urbanisée, c’est un plaisir de se retrouver dans les montagnes et les forêts du Chiapas, au bord des cascades accompagnés d’oiseaux et de papillons multicolores!

Les récifs de Cozumel

A Cozumel, les récifs sont magnifiques, peuplés d’une multitude de poissons multicolores et le plus surprenant, ils sont très près du bord donc super facile d’accès pour y faire du snorkelling.

Bizarreries mexicaines

La ley seca durant les élections

Ley Seca signifie littéralement loi sèche. Le week-end des élections présidentielles, il est impossible de trouver une goutte d’alcool dans tout le pays! Aucun établissement n’est autorisé à vendre des boissons alcoolisées. Il faut dire que la campagne présidentielle s’est déroulée dans un climat de violence extrême et qu’une centaine de personnes y ont trouvé la mort. Et devinez qui a débarqué au Mexique justement ce week-end là en mourant d’envie de pouvoir boire une bière sans avoir besoin de vendre un rein comme aux Etats-Unis.

Des plats super roboratifs en pleine canicule

Les Mexicains mangent des plats dignes d’hivers suisses alors que les températures frôlent les 40 degrés! Soupes de haricots rouges, fast-food à l’américaine ou viandes mijotées en sauce, rien n’arrête les Mexicains à la course aux calories! On ajoute un mode de vie très sédentaire et nous avons une population plutôt bien en chair. Heureusement qu’il nous reste quand même les ceviches et les guacamoles!

Nous avons déjà apprécié le Mexique il y a deux ans, il n’y avait pas de raison de ne pas l’apprécier une deuxième fois! Nous avons retrouvé certaines choses avec beaucoup de plaisir, notamment la gastronomie, et nous avons également découvert pas mal de nouveautés. Un séjour très positif donc!

Voilà, après neuf mois, l’Amérique latine c’est terminé! Si nous sommes excités de partir pour de nouvelles aventures, une partie de nous restera à jamais attachée à cette culture latino-américaine. Nous y avons rencontrés des gens formidables, appris une langue (et ses spécificités régionales!) et admiré des paysages somptueux!

Pour la suite, une petite étape en Californie nous attend pour ensuite faire la grande traversée du Pacifique!

Les ruines mayas de Palenque dans la magnifique jungle du Chiapas

Nous avons enfin réussi à atteindre notre but! Souvenez-vous : nous étions censés avoir un bus direct pour nous emmener à Palenque depuis Campeche. Mais le bus en question était complet pour plusieurs jours et nous avons dû effectuer un itinéraire bis via Ciudad del Carmen et San Cristóbal de las Casas. Nous ne sommes pas mécontents d’avoir découvert quelques trésors en plus du Golfe du Mexique et du Chiapas mais nous commençons vraiment à trépigner d’aller enfin explorer les pyramides mayas de Palenque. Nous espérons juste que tout ce détour en ait valu la peine!

Palenque est une cité maya impressionnante située dans le sud du Chiapas. Elle a été abandonnée bien avant l’arrivée des conquistadors (XVe siècle), ce qui explique le bon état de conservation du site ainsi que la végétation luxuriante qui entoure les monuments.

Le Palais

C’est le plus grand édifice de Palenque. Les archéologues n’arrivent pas à se mettre d’accord si le bâtiment était à vocation résidentielle ou administrative. Nous pouvons accéder à la galerie qui fait le tour du Palais, d’où nous avons une superbe vue sur les pyramides environnantes. L’édifice possède également une tour qui servait très probablement d’observatoire.

Le Temple des Inscriptions

C’est le bâtiment phare du site de Palenque. C’est une pyramide haute de vingt mètres qui était le monument funéraire du roi K’inich Janaab’Pakal I. Vu sa fragilité, nous ne pouvons accéder qu’à l’ancienne crypte. A déconseiller aux claustrophobes!

Groupe  de la croix

C’est une place où se trouve le Temple de la Croix, le Temple du Soleil et le Temple de la Croix Feuillue. Ces trois temples ont été consacrés le même jour. Ces trois divinités forment une triade sacrée faisant de la place, le lieu spirituel de l’ancienne ville de Palenque. L’accès au pyramides nous permet d’admirer la vue sur le Palais.

La forêt des Temples

Un peu plus au nord de la place de la Croix, en s’enfonçant un petit peu dans la jungle, se trouve un groupe de temples. Les archéologues, ne pouvant spécifier précisément à quelle divinité étaient consacrés les différents temples, se contentèrent de leur attribuer un numéro. Nous n’en saurons donc pas plus. Par contre, une chose dont nous sommes certains, c’est que vu la hauteur des marches, les Mayas étaient des gens de grande taille! Nous avons fait notre sport rien qu’en montant les escaliers! Surtout Van et sa petite taille!

Terrain de jeu de pelote maya

Ici se trouvent les ruines d’un terrain de jeu de pelote maya. Le but était de mettre une balle dans un anneau situé à trois mètres de hauteur sans utiliser ni les mains ni les pieds.  A la fin de la partie, l’équipe gagnante était offerte en sacrifice aux différents dieux mayas. Finalement, miser tout son salaire au poker n’est pas si grisant que ça en comparaison. Ca paraît fou et inhumain à notre époque mais avoir l’honneur de servir de sacrifice aux dieux était un véritable privilège pour les Mayas.

Le Temple du Comte

Il est nommé ainsi car c’est ici que séjournait le comte Jean-Frédéric Waldeck, un personnage français un peu fantaisiste du XIXe siècle qui s’était installé ici pour dessiner et peindre les pyramides mayas. C’est un des édifices les mieux conservés de Palenque mais, à nos yeux, pas le plus impressionnant.

Le quartier des chauves-souris

A l’écart des principaux édifices du site, se trouve le quartier des chauves-souris, construit à la dernière époque de Palenque. Il faisait office de nouveau quartier. Le coin vaut le détour non pas pour les ruines, mais pour la jungle environnante.

La jungle

L’un des gros atouts de Palenque, c’est sa nature de jungle sauvage. Les archéologues ont mis à jour moins de dix pour cent de la totalité du site, le reste étant enfoui sous des tonnes de végétation. Une situation qui ne devrait pas changer à l’avenir car le gouvernement mexicain a créé un parc national dans le but de préserver la forêt. C’est con pour les archéologues mais c’est bien pour la nature, surtout que, en général,  le Mexique a tendance à être un désastre écologique!

Sentier Motiepà

En dehors du site archéologique mais à l’intérieur du parc national de Palenque se trouve le sentier Motiepà. En tant qu’amoureux de la forêt tropicale, nous n’allions pas manquer ça! C’est une jolie immersion en pleine nature où nous étions accompagnés d’oiseaux et de papillons multicolores. C’est un sentier de forêt donc sachez que c’est plus difficile que le chemin pour les pyramides.

Nous ne regrettons pas une seconde d’avoir traversé tout le sud du Mexique pour arriver à Palenque. Nous nous attendions à quelque-chose de beaucoup plus touristique (Merci la saison des pluies!) et de beaucoup plus cher! Nous avons été impressionnés par la nature sauvage environnante. Si vous passez un jour par le Mexique, c’est un endroit que nous vous recommandons chaudement!

Vallée du Rio Bascan

Vu qu’il nous restait une journée au Chiapas, notre but était de nous rendre à Agua Azul mais notre hôte nous l’a déconseillé : c’est cher et super touristique. En plus, le tremblement de terre de septembre 2017 a tassé la majorité des cascades. A la place, il nous parle de la vallée du Rio Bascan, plus modeste mais beaucoup moins touristique, bon marché et facile d’accès, même s’il faut se farcir des chauffeurs un peu fous à l’arrière d’un pick-up!

La promenade commence dans une jungle luxuriante où nous sommes accompagnés par des libellules, des papillons, des oiseaux et des lézards, tous plus beaux les uns que les autres avec leurs magnifiques couleurs!

Rio Bascan

C’est une rivière qui traverse le nord du Chiapas et qui a la particularité d’avoir une eau très claire. Nous avons été très impressionnés car, la veille, un gros orage a éclaté. Nous nous attendions à trouver de l’eau bien boueuse. Que nenni! L’eau est restée propre est transparente pour notre plus grand bonheur!

Les cascades

Ce sont les cascades qui donnent le vrai intérêt à la balade! Certes ce n’est pas Niagara, Iguazu, ou encore celles de Chiflon plus à l’ouest, mais c’est vraiment joli. L’eau est vraiment très claire et les formations karstiques valent vraiment le détour.

C’est sur ces superbes images que nous prenons congé du Chiapas, à nos yeux le plus bel état du Mexique! A part le petit bémol de San Cristóbal de las Casas beaucoup trop touristique à notre goût, ce état du sud nous aura enchanté avec sa culture, ses sites archéologiques, son chocolat et sa nature exubérante.

Le Chiapas est un état immense et nous savons que nous n’avons découvert qu’une infime partie mais le temps commence à filer et nous devons songer à partir si nous voulons prendre notre vol qui traversera le Pacifique pour nous emmener en Asie.

San Cristóbal de las Casas, la capitale culturelle du Chiapas

Arriver dans le Chiapas se mérite! Nous avons normalement pris notre bus à Ciudad del Carmen mais arrivés au checkpoint de la frontière d’état, nous sommes bloqués par une grève. Heureusement que le chauffeur a eu la présence d’esprit de contacter son collègue de l’autre côté du barrage afin de procéder à un échange de passagers.  Nous voici donc avec notre sac sur le dos, à midi en plein cagnard à traverser la frontière entre l’état de Campeche et celui du Tabasco (rien à voir avec la sauce piquante qui elle, vient de Louisiane) sur environ un kilomètre et  demi afin de changer de bus. Mais traverser un paysage magnifique de mangroves nous file la pêche et nous apprécions le système D des chauffeurs nous permettant de poursuivre notre route. Finalement nous arrivons avec à peine une heure de retard à notre étape du jour, Villahermosa, capitale du Tabasco, qui n’a de « hermosa » (joli) que le nom.

La suite du voyage se poursuit sans encombre et nous arrivons à Tuxtla Guttierez, la capitale du Chiapas, qui n’a que très peu d’intérêt mais c’est une bonne base pour découvrir une partie des alentours.

Chiapa de Corzo

A la base, nous voulions nous rendre au canyon de Sumidero. Pour cela, il faut rejoindre les débarcadères du village de Chiapa de Corzo situés à seize kilomètres de la ville de Tuxtla. Arrivés sur place, nous trouvons facilement les bateaux, véritables usines à touristes, navigant à tombeau ouvert afin d’effectuer le plus de courses possibles et d’être rentables au maximum! Bref, très peu pour nous, nous préférons y renoncer.

Par contre, nous profitons de flâner dans le charmant village de Chiapa de Corzo qui, une fois en dehors du quartier dédié au tourisme, s’avère très joli, calme et authentique. Nous sommes toujours aussi fans de ces petites maisons colorées!

Chiapa de Corzo fait d’ailleurs partie des Pueblos Magicos (villages magiques en français). C’est un programme du gouvernement mexicain qui met en valeurs des coins pas très connus mais qui ont un patrimoine naturel ou culturel, qui mérite le détour. Il y en a 132 dans tout le Mexique, autant vous dire que nous n’avons pas fini de revenir dans ce merveilleux pays!

Même si c’est un petit village, il est construit selon le plan espagnol en damier avec sa place centrale, appelée ici Plaza de Armas, ses bâtiments en arcades et sa cathédrale qu’on trouve très stylée en rouge et blanc!

Une chose qui nous avait manquée dans le Yucatán, désespéramment plat, c’était du relief. La région de Tuxtla est bien vallonnée avec des montagnes couvertes d’une luxuriante végétation tropicale. Après avoir passé pas mal de temps en ville, il est bien agréable de se retrouver un peu dans la nature.

Finalement, c’est en nous rendant dans un coin pour les touristes que nous avons réussi, encore une fois, à sortir des sentiers battus. Malgré notre changement de plan de dernière minute, nous avons découvert une petite perle bien authentiquement mexicaine!

San Cristóbal de las Casas

Comme le reste de l’hémisphère nord, le Mexique connaît une canicule et surtout une sécheresse sans précédent, alors que nous sommes censés être en plein dans la saison des pluies. Heureusement, il existe des montagnes dans le Chiapas afin de prendre un peu (beaucoup!) d’altitude et perdre quelques degrés.

Depuis la ville de Tuxtla Guttierez, la capitale d’état où nous étions légèrement en train de suffoquer, même si nous sommes, en général, plutôt fans du chaud, il y a des colectivos qui nous emmènent fréquemment à San Cristobal pour 60 pesos ( 3,10€ ou 3 CHF) et le trajet dure à peu près une heure. La distance est super courte sachant que nous passons de 500 mètres d’altitude à plus de 2200 mètres! Nous perdons également près de vingt degrés. Même en cherchant de la fraîcheur, le choc thermique est assez violent et le manque d’oxygène dû à l’altitude commence déjà à se faire sentir.

Le centre historique

San Cristóbal de las Casas est connue pour être la capitale culturelle du Chiapas. C’est vrai qu’elle possède un superbe centre historique super coloré et assez étendu. La ville fut fondée par l’Espagnol Diego de Mazariegos en 1528 qui en fit la capitale du Chiapas jusqu’en 1834, date à laquelle on lui préféra Tuxtla pour cette fonction. La rivalité entre les deux villes fut tellement violente que le lieu de capitale changea quatre fois au cours du XIXe siècle avant de s’installer définitivement à Tuxtla, plus centrale et plus accessible car en plaine. San Cristóbal de las Casas peut se targuer d’être une des toutes premières villes d’origine européenne à avoir été fondée sur le continent américain. Les architectes mirent le paquet à l’époque pour marquer le coup car le patrimoine historique qui nous reste est assez ouf! Malheureusement, en septembre 2017, un tremblement de terre de 8,2 sur l’échelle de Richter endommagea une bonne partie des bâtiments du centre historique qui sont encore en cours de reconstruction ou rénovation, donc couvert d’échafaudages.

Plaza del 31 Marzo

C’est la place centrale de San Cristóbal de las Casas bordée des bâtiments municipaux à arcades qu’on nomme en Amérique Latine ou en Andalousie cabildos. C’est le lieu de rencontre des habitants et surtout des touristes qui viennent écouter parfois des concerts de marimba, un instrument de musique typique du Chiapas qui ressemble fortement à un xylophone. Sur la place, se dresse également la cathédrale San Cristóbal Martir construite en 1528, en même temps que la fondation de la ville. Nous adorons sa façade jaune et rouge très mexicaine. Elle a été une des premières cathédrales catholiques du Nouveau Monde, et, à ce titre, elle a été consacrée par le Pape Paul II himself! Vu l’époque, se déplacer depuis le Vatican était une vraie expédition et il fallait vraiment valoir la peine pour faire déplacer le pape! La papamobile n’existait pas encore!

Eglise de la Guadalupe et ses escaliers

Il faut monter un immense escalier bordé d’une forêt de pins pour y accéder depuis le centre historique. C’est ici qu’ont lieu les nombreuses processions lors des différentes fêtes de la ville. Malgré son style baroque espagnol, l’église date de 1835, après l’indépendance donc. Pour rappel, l’Indépendance du Mexique vis à vis de la couronne espagnole date de 1821. A cause de sa position en hauteur, c’est le bâtiment de la ville qui a le plus souffert du tremblement de terre de 2017. Le site est d’ailleurs en plein travaux et nous ne pouvons pas y accéder en entier. Malgré ces petits tracas, la vue sur la ville de San Cristobal de las Casas et sur les montagnes du Chiapas est superbe.

Réserve de Moxviquil

C’est vrai que Moxviquil sonne comme un nom de médicament qu’on s’attend plus à trouver dans une pharmacie que dans une forêt. Pourtant, c’est une réserve de 80 hectares qui porte ce nom aux consonnances un peu étranges qui nous vient directement des Mayas. Elle se trouve au nord de la ville, sur les premiers contreforts de la Sierra de Chiapas et est accessible à pieds depuis le centre-ville. Il y a un sentier d’un peu moins de deux kilomètres qui fait une boucle au milieu des pins. C’est bien balisé et ce n’est pas très compliqué si vous avez l’habitude de marcher en forêt. Il est possible d’y aller en autonomie et l’entrée est gratuite, mais il y a aussi la possibilité de faire la balade avec un guide. C’est un véritable havre de paix car la ville de San Cristóbal de las Casas peut parfois être étouffante, il y a toujours beaucoup de monde. Si vous êtes à la bonne saison, ou mauvaise car celle des pluies, vous aurez la chance d’apercevoir quelques orchidées qui ont l’air de se plaire sur les troncs des pins.

Veillez à prendre un imperméable et quelques couches pour entreprendre la balade. La forêt se trouve à 2500 mètres d’altitude en pleine zone tropicale humide où les pluies ne sont pas rares. En cas d’averse, les températures ont tendance à baisser drastiquement!

Malgré ces images de cartes postales et ces couleurs typiquement mexicaines que nous adorons, nous allons faire une conclusion brutale en vous disant que nous n’avons pas vraiment aimé la ville de San Cristóbal de las Casas! Oui, c’est le genre de ville que nous affectionnons en général, mais pas ici. Nous ne remettons pas en cause la beauté du centre historique, loin de là! Nous trouvons juste que la ville s’est vendue au tourisme de masse et en a perdu son âme. C’est plein de boutiques de souvenirs, d’agences de voyage pour des tours dans les environs, de restaurants internationaux sans âme avec des « tourist menu » en anglais et de rabatteurs. Ce n’est pas l’image que nous avons du Mexique et pourtant, nous venons depuis la péninsule du Yucatán qui est également prise d’assaut par les touristes mais qui, paradoxalement, n’a pas totalement perdu son âme.

Non, nous ne vous déconseillons pas forcément de vous rendre à San Cristóbal de las Casas car le patrimoine architectural est vraiment intéressant mais si vous voulez quelque-chose de plus local ou dans son jus, passez votre chemin. Ce ne sont pas les « pueblos magicos » et les villes coloniales qui manquent au Mexique!

Campeche : une des seules villes fortifiées d’Amérique et les pyramides d’Edzna

Quand on pense à la péninsule du Yucatan, on pense en premier à Cancun et à la côte de la mer des Caraïbes avec ses plages de rêve. Ensuite on pense à quelques sites historiques comme Mérida et Chichen Itza. La partie située sur le Golfe du Mexique est un peu la grande oubliée des voyageurs. C’est vrai que c’est un peu isolé du reste des highlights de la région et qu’il faut effectuer un détour de presque 500 kilomètres pour s’y rendre. C’est un peu compliqué d’insérer ça dans un circuit logique depuis la Riviera Maya surtout si le but est de continuer vers le sud sur le Belize ou Palenque. Comme vous le savez déjà, nous ne faisons presque rien de logique et absolument rien comme tout le monde donc ce détour, nous l’avons fait! De notre plein gré en plus! La première fois par simple curiosité car ce que nous avions trouvé sur le net avait l’air vraiment cool, les trois fois suivantes en connaissance de cause! Mais qu’a donc Campeche de si bien pour que nous y retournions à chaque fois? Réponse dans l’article ci-dessous.

Les remparts

Campeche peut se targuer d’être une des seules villes fortifiées des Amériques et d’avoir encore une partie de ses remparts ainsi que ses bastions d’une conservation irréprochable. Deux points d’accès sont encore debout aujourd’hui, la « Puerta del Mar » (porte de la mer) qui se situe côté mer (Sans blague!) et la « Puerta de Tierra » (porte de la terre) qui se situe côté terre. (Qui l’eût cru?) Les deux portes sont reliées par la Calle 59, une rue piétonne qui est le cœur du centre historique mais également le coin le plus touristique. La muraille a été construite entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle afin de protéger la ville des pirates qui sévissaient à cette époque là dans le golfe du Mexique.

Le centre colonial

Le nom Campeche nous vient directement du Maya « Kaanpech » qui signifie lieu de serpents et de tiques. Euh, ça ne donne pas vraiment envie de s’y attarder tout ça! Depuis la ville s’appelle officiellement San Francisco de Campeche car son fondateur, un sévillan, (nous le mentionnons uniquement par pur chauvinisme andalou!) s’appelait Francisco de Montejo y León qu’on surnommait « El Mozo », le jeune. C’est vrai qu’il n’avait que 32 ans quand il fonda la ville en 1540 sur ordre direct du roi d’Espagne de l’époque Charles Quint. La ville ne connut jamais un vrai âge d’or. Elle vivotait du commerce maritime tout en essayant de repousser les incessantes attaques de pirates. Pourtant, le centre historique que nous voyons aujourd’hui et qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO est d’une richesse incroyable! Nous en sommes tombés amoureux dès les premières minutes passées à arpenter les ruelles en damier bordées de petites maisons colorées toutes plus belles les unes des autres.

Plaza de la Independencia

Campeche n’échappe pas à la règle de la fameuse place centrale, ici appelée Plaza de la Independencia ou plus communément « zocalo » petit nom typiquement mexicain pour désigner la grand place. Elle a été construite également en 1540 comme le reste de la ville sur une place qui était restée vide pendant l’ère précolombienne. Si le centre historique nous a subjugué, cette place nous a carrément laissés sans voix! Elle est bordée de superbes bâtiments coloniaux dont un magnifique cabildo de couleur rouge. Elle est surplombée par la stupéfiante cathédrale de Nuestra Señora de la Purísima Concepción construite à la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle dans le plus pur style baroque – néoclassique espagnol.

Baluarte de San Carlos

C’est le bastion situé au sud-est de la ville fortifiée. Il doit son nom au roi Carlos II d’Espagne. Il date du XVIIe siècle comme le reste des fortifications. Aujourd’hui, il abrite un petit musée gratuit sur l’histoire de la ville. On y trouve une maquette du Campeche du XVIIIe siècle, la clé de la ville, les cachots où on emprisonnait les pirates ainsi que des infos intéressantes sur l’histoire de la conquête espagnole et de la vie quotidienne entre colonisation et piraterie.

Barrio de San Roman

Situé au sud-ouest du centre historique, en dehors de la muraille, le quartier de San Roman est l’ancien quartier de pêcheurs de Campeche. La mer se trouve d’ailleurs à proximité. Aujourd’hui, c’est le quartier le plus populaire de la ville et clairement le dernier à recevoir les fonds de l’UNESCO pour sa restauration. Mais nous avons vu des chantiers se mettre en place, ça sera sûrement pour ces prochains mois ou prochaines années. Le centre du quartier est marqué par l’église du même nom datant du XVIe siècle et qui, bien que magnifique, mériterait une belle cure de jouvence.

Le Malécon

Bien que la ville ne soit pas tournée vers la mer à cause des fortifications, il existe tout de même un malécon qui longe le Golfe du Mexique. Vu que la température est de 37 degrés et qu’il n’y a pas un coin d’ombre, nous ne nous y attardons pas, préférant l’ombre des remparts.

Barrio San Francisco

C’est un quartier qui se situe à l’ouest du noyau historique, en dehors des remparts. C’est le plus ancien quartier de Campeche et il était le plus peuplé pendant l’époque Maya. Pendant l’époque coloniale, ce sont les franciscains qui s’y établirent, d’où le nom et y bâtirent un petit couvent dans le but de convertir les indigènes au culte catholique. Le couvent existe encore aujourd’hui et il est reconnaissable grâce à sa superbe façade rouge tirant sur le bordeaux. Si le centre de Campeche n’est déjà pas étouffé par les touristes, le quartier de San Francisco est carrément boudé. Certes, il n’est pas restauré comme le centre et possède moins d’attraits touristiques mais il fait moins « musée » et est resté dans son jus. Il mérite amplement une visite surtout qu’il n’est qu’à quelques minutes à pied de la Plaza de la Independencia.

Baluarte de Santiago

Il marque la limite entre le quartier de San Francisco et le centre historique. C’est le plus récent de tous les bastions construits à Campeche durant l’époque coloniale puisqu’il ne date que du début du XVIIIe siècle. Mais ce fut un des plus actif dans la défense de la ville contre les attaques de pirates. Aujourd’hui, il abrite un petit jardin botanique. (entrée 15 pesos soit 0,80€ ou 0.75CHF) Il se compose de plantes qu’on trouve dans l’état de Campeche. Ce n’est pas le jardin le plus fou que nous ayons vu et il est assez petit mais nous trouvons l’idée de réaménagement du bastion assez originale.

Edzna

Puisque nous sommes de retour dans le monde maya, nous décidons d’aller visiter quelques pyramides. Le site d’Edzna se situe à 61 kilomètres de Campeche en direction du centre de la péninsule du Yucatan. Il y a des colectivos qui partent du marché et qui nous déposent directement à l’entrée du site (45 pesos par personne et par trajet soit 2,40€ ou 2,35 CHF). L’entrée du site, quant à elle, coûte 90 pesos (4,80€ ou 4,70 CHF).

La ville d’Edzna fut fondée aux environs de 400 avant notre ère par la sous-ethnie des Itza, ceux de Chichen Itza, pour être totalement abandonnée en 1450 à cause des conquistadors, des maladies et de la surpopulation. A son apogée, elle compta plus de 25’000 habitants. Elle survécut pendant ces mille ans grâce à un ingénieux système d’irrigation qui récupérait les eaux de pluie. La cité aurait une surface de près de 25 kilomètres carrés mais il n’y a que la partie centrale qui a été mis au jour. Le site se paie une belle campagne de fouilles et il est peuplé d’archéologues qui fouillent, nettoient des objets, font des moulages, prennent des mesures, débattent entre eux, etc. Tous ces travaux sont autant fascinant à observer que le site en lui-même!

La place centrale

Comme toute cité maya qui se respecte, Edzna possède sa place centrale bordée des bâtiments les plus importants de la ville. Nous avons pu tester encore une fois en tapant des mains que les Mayas savaient gérer l’acoustique, elle est irréprochable. Parmi les édifices les plus notables il y a le palais des Ambassadeurs, le terrain de pelote maya ainsi que la plateforme des Couteaux que nous n’avons pas pu observer de près à cause des fouilles.

L’acropole centrale

C’est une grande place surélevée située au nord de la place centrale. On y accède d’ailleurs par un grand escalier depuis cette dernière. C’était le lieu sacré d’Edzna où on y pratiquait les différents cultes ainsi que les sacrifices. Les bâtiments les plus emblématiques du lieu sont le Temple du Nord et le magnifique Bâtiment aux Cinq Etages qui porte bien son nom puisqu’il possède cinq étages. Il possédait de nombreuses chambres qu’on peut deviner encore aujourd’hui. La forme un peu bizarre en son sommet était un temple.

Même si le climat est plutôt sec, Edzna se trouve tout de même au milieu de la jungle. Certes, ça ne vaut pas celle du Petén au Guatemala mais nous avons quand même pu profiter d’une faune assez riche. Non, il n’y a pas que des iguanes mais ce sont les seuls spécimens à plus ou moins se laisser photographier.

Certes, Edzna n’a pas la grandeur et la richesse archéologique de ses sœurs Tikal, Calakmul ou encore Palenque mais elle contient quand même quelques vestiges intéressants. Nous l’avons préférée à Chichen Itza, que nous avons trouvé beaucoup trop disneylandisée à l’intention des Gringos de Cancun. Nous avons également bien aimé voir les archéologues s’activer sur le site. Leur travail nous fascine.

Nous en avons vu des villes coloniales, toutes plus belles les unes que les autres mais Campeche a un charme spécial avec ses remparts, ses couleurs et sa douceur de vivre. Nous y sommes venus quatre fois et nous en sommes tombés amoureux quatre fois également! C’est, à nos yeux, la plus belle ville de tout le continent américain! Rien que ça! Même Antigua, notre dernier coup de cœur en date ne la surpasse pas. Il faut dire que Campeche a un atout qui compte beaucoup pour nous, elle est située au bord de la mer! Et malgré le fait qu’elle ne soit pas directement tournée vers elle, elle dégage tout de même une ambiance très maritime qu’on adore et que nous retrouvons parfois à Cadiz, une de nos villes préférées d’Andalousie.

Nous savons que se rendre à Campeche peut valoir un détour considérable surtout si votre durée de séjour au Mexique n’est pas extensible mais franchement, réfléchissez-y à deux fois avant de le zapper complètement, c’est un véritable trésor qui vaut amplement qu’on s’y attarde.

Ambiance balnéaire à Playa del Carmen et Isla Cozumel

Nous faisons un break avec les Etat-Unis, autant pour la santé de notre budget que pour notre santé digestive! Nous y retournerons en août, en Californie, et profiterons de vous partager notre bilan à ce moment-là.

Le Mexique ne nous est pas totalement inconnu puisque nous en avons visité une partie il y a un peu plus de deux ans et nous avons adoré! Il était donc logique que ce magnifique pays ait une place de choix dans notre tour du monde!

Cancún

Oui Cancún c’est moche, c’est plein de gros immeubles super moches en béton abritant des hôtels ou des infrastructures touristiques et oui, c’est une vraie enclave américaine. Le seul avantage, c’est qu’il y a un aéroport bien desservi et c’est une bonne porte d’entrée pour visiter la péninsule du Yucatán. Et puis Cancun, c’est la plage, une vraie plage de rêve avec de l’eau claire et du sable blanc! Malheureusement, cette année, il y a des sargasses en quantité à cause de l’eau trop chaude. Ce sont des algues invasives qui donnent une couleur brunâtre à l’eau, qui se déposent en nombre sur le sable et qui ont une odeur nauséabonde quand elle se décomposent! Malgré ce gros bémol, les couleurs ne trompent pas : nous sommes bien dans les Caraïbes!

Playa del Carmen

Après trois mois intensifs composés de volontariats, visites, randonnées, road-trip, etc, il était temps de nous poser une petite semaine avant de repartir sur les chapeaux de roues. Nous avons choisi Playa del Carmen car, malgré son côté (hyper, méga!) touristique, il y a une vraie ville mexicaine avec des petits stands où nous pouvons nous régaler de tacos pour presque rien! C’est également plus facile à trouver des logements de backpackers qui ne soient pas trop éloignés de la plage et des restos.

Côté plage

Bien sûr l’attrait reste la plage. Franchement, ce n’est pas top. C’est encore plus bétonné qu’à Cancun et presque tout est privé appartenant à des resorts, de gros mastodontes de béton super moches construits directement sur le littoral. La présence des sargasses n’arrange rien. Nous sommes vraiment de tout coeur avec les employés municipaux qui passent leur journée en plein cagnard à essayer de nettoyer la plage de ce fléau en étant en contact direct avec l’odeur toxique et nauséabondes de ces algues.

Côté nature

L’avantage sous les Tropiques, c’est que la végétation est luxuriante. Les locaux ont su en tirer parti en laissant des hectares de forêt au milieu de la ville. C’est une vraie bouffée d’air frais lors des grandes chaleurs et, comme les touristes préfèrent la plage, nous pouvons déambuler tranquille sans croiser âme qui vive (sauf bien sûr des oiseaux, des papillons, des agoutis, des coatis et des iguanes!)

Côté culture

Il y a quelques vestiges de l’ancienne cité maya Xaman Ha qui subsistent encore à Playa del Carmen. Bien sûr, ce n’est rien comparé aux sites alentours comme Tulum et Chichen Itza, que nous avons visités il y a deux ans, mais c’est un joli but de promenade et ça change de la Quinta Avenida, la grande rue piétonne super touristique bordée de boutiques et de restaurants! Ce serait le premier site maya que les Espagnols rencontrèrent lors de leur accostage sur les côtes du Yucatan.

Nous ne savons pas si nous avons fait le bon choix avec Playa del Carmen mais ça nous a permis de profiter un peu de la riviera Maya sans trop plomber le budget. Nous avions trouvé un logement avec piscine qui nous a permis de nous reposer un peu avant de repartir à l’aventure!

Isla Cozumel

Au large de Playa del Carmen, à environ 19 kilomètres à l’ouest, se trouve la petite île de Cozumel qui est quand même la troisième du pays. Nous n’y avons pas été lors de notre séjour dans la station balnéaire mais à la fin de notre séjour mexicain, pour profiter une dernière fois de la mer des Caraïbes avant notre départ. Cette petite île de calcaire de 647 kilomètres carré est accessible en ferry depuis le débarcadère de Playa del Carmen. L’UNESCO l’a nommée comme réserve de biosphère. Espérons d’y trouver moins de béton que sur le continent!

San Miguel de Cozumel

C’est la seule urbanisation de l’île. Il n’y a rien de bien intéressant : bars, restaurants, boutiques de souvenirs, etc. Au moins, tout est concentré en un seul endroit et le reste de l’île peut être dédiée à la nature. Les Espagnols s’y établirent au XVIe siècle mais, avec le passage de plusieurs ouragans, il ne subsiste plus rien de cette période aujourd’hui.

Juste en dehors de la ville, il y a un petit récif où il est sympa d’y faire du snorkelling. L’accès y est un peu scabreux à cause des rochers mais une fois sous l’eau, c’est un véritable paradis marin. C’est une bonne alternative aux tours organisés qui sont très limites avec la protection de la nature. Par contre, c’est réservé aux bons nageurs.

Nous décidons de louer un scooter pour aller faire le tour de l’île. Plus précisément, le demi-tour de l’île. Toute la partie nord est inaccessible et laissée à l’état sauvage, d’où la réserve de biosphère. Dans un Mexique complètement à la ramasse pour les questions écologiques, cette mesure fait office de très bonne nouvelle!

Côte occidentale

C’est la côte la plus urbanisée de l’île. C’est de ce côté que se trouvent la ville San Miguel de Cozumel ainsi que quelques resorts installés en bordure de plage. Mais il y a aussi quelques belles mangroves et de superbes plages. Ici, on trouve des récifs coralliens extraordinaires près des côtes. Fabien s’est d’ailleurs découvert une vraie passion pour le snorkelling! Il est vrai qu’observer tous ces poissons multicolores dans leur milieu naturel reste une des meilleures expériences de voyage!

Punta Sur

C’est l’extrémité sud de l’île et c’est également une petite réserve naturelle appelée également Punta Sur. Avec le cap et ses vents à décorner des bœufs, nous ne sommes plus tellement dans l’ambiance Caraïbes. Avec ses plantes grasses résistantes au vents et ses pierres façonnées par l’érosion, la punta nous rappelle quelques endroits du Portugal. Mention « so cute » pour la petite chapelle trop mignonne qui veille sur le cap.

Côte orientale

Ici la nature est reine et le paysage change complètement. La côte est balayée par les vents venus directement de l’Atlantique. Malheureusement, comme rien ne protège le littoral du large, des tonnes de sargasses viennent s’échouer sur les plages.

C’était une très jolie découverte pour notre dernière étape latino-américaine et une occasion supplémentaire de profiter de la mer des Caraïbes. Nous pensions trouver beaucoup plus de touristes. Cozumel reste principalement une destination journalière depuis Playa del Carmen. Nous nous sommes restés sur l’île presque une semaine. Ça nous a laissé le temps d’explorer les endroits où les voyageurs de passages ne vont pas.