Palomino et le parque nacional Tayrona, où la mer, la montagne et la forêt se rencontrent

Après avoir découvert les alentours de Santa Marta, nous continuons notre route, toujours sur la côte des Caraïbes. Nous entrons dans le département de la Guajira, le dernier avant le Venezuela, le plus pauvre et celui qui est un peu oublié de Bogota et du reste de la Colombie. Nous sommes ici en territoire du peuple Wayuu (oui ça se prononce voyou!), une population indigène qui vit dans les forêts de la Sierra Nevada où dans le désert de la Guajira tout au nord du pays. Ils vivent surtout de l’élevage et un peu de l’artisanat qu’ils vendent aux touristes de passage. Nous sommes super impressionnés comme ils se déplacent habilement sur les chemins défoncés de la forêt.

Palomino

Depuis Santa Marta, les bus pour Palomino partent du marché, juste à côte de ceux pour Minca, et un trajet coûte 13’000 pesos (2,80 € ou 2,65 CHF)

Le village de Palomino n’a rien de traditionnel et a été monté de toutes pièces pour les touristes. Ce sont surtout les surfeurs qui sont attirés par les belles vagues de la mer des Caraïbes. Nous ne pratiquons pas le surf mais nous aimons beaucoup la mentalité des adeptes de ce sport. Ici, pas de grands hôtels, juste quelques bâtisses composées de toits de chaume sur des poutres en bambou et des routes non asphaltées. Avec les vagues, la mer n’est pas du tout propice à la baignade mais la plage reste belle avec sa végétation luxuriante et les premiers sommets de la Sierra Nevada.

Rio Palomino

Le Rio Palomino se trouve à l’ouest du village et fait office de frontière entre le département de Magdalena, sur l’autre rive, et celui de la Guajira où nous nous trouvons. En face, c’est le parc national de Tayrona. La rivière est moins calme qu’elle paraît et le courant est assez fort pour pouvoir la descendre en bouée. Mais le plus impressionnant, ça reste les mangroves, les arbres et tout la faune qui habite les lieux. Nous avons aperçu deux énormes perroquets rouges juste magnifiques!

Parque Nacional de la Sierra Nevada

Palomino se trouve également au pied de la Sierra Nevada de Santa Marta. Il y a un sentier qui part directement au sud du village et qui pénètre dans le parc national. C’est une forêt sacrée pour les Wayuus donc il nous est demandé de la respecter notamment en n’y laissant pas de déchets et en suivant les sentiers balisés. Ça nous semble, évidemment, la moindre des choses mais apparemment, on ne le rappelle pas assez souvent.

La forêt est juste exceptionnelle mais la marche n’est pas de tout repos. Il y a déjà trois kilomètres de bonne grimpette pour nous mettre en jambe. Jusque là, c’est assez facile, mais ça monte bien! Ensuite, le sentier devient assez scabreux avec des pierres glissantes, des grosses racines et des grosses montées et descentes qui se succèdent sur près de sept kilomètres. Il faut en plus traverser la rivière à gué une bonne dizaine de fois. C’est rigolo les deux premières fois mais après, ça devient vite barbant. Cette balade n’est clairement pas à la portée de tout le monde même si c’est une des plus belles que nous n’ayons jamais faites! C’était également notre première marche post convalescence de gastro et pour une remise en route, c’était vraiment beaucoup trop ambitieux!

Attention, ce paragraphe n’est pas pour les arachnophobes!

Malgré la difficulté de la marche, nous avons quand même profité d’une faune et d’une flore exceptionnelles! Nous avons pu observer des oiseaux, des libellules et des papillons de toutes les couleurs, des écureuils, des fourmis géantes et quelques insectes chelous.

Nous n’avons réussi qu’à immortaliser deux de ces petites bébêtes :

  • un magnifique caligo qu’on appelle également un « papillon hibou » à cause de ses ocelles sur le bas de ses ailes qui rappellent effectivement les yeux d’un hibou.
  • une trichonephila clavipes, une araignée venimeuse mais pas agressive. Vu ses couleurs, nous nous sommes doutés qu’elle n’avait pas l’air très sympa et nous nous sommes abstenus de nous en approcher. Il paraît que sa soie est tellement solide qu’on l’a utilisée pour fabriquer des gilets pare-balles.

Parque nacional Tayrona

Il y a plusieurs façon d’appréhender le parc national du Tayrona, en coup de vent à la journée ou en y passant au moins une nuit. On y accède soit en bus depuis Santa Marta ou Palomino par les entrées de Calabazo ou d’El Zaino, soit en lancha depuis Santa Marta par l’entrée du Cabo San Juan. Si vous choisissez cette dernière option, sachez que les embarcations sont assez petites et que la mer est bien agitée. Il faut avoir l’estomac bien accroché!

Nous avons choisi l’option d’entrer par Calabazo car nous voulions tenter l’expérience de dormir dans la forêt et de faire la grande randonnée jusqu’aux plages. Nous avons également misé de passer le Nouvel An dans le afin d’y trouver moins de monde, les touristes allant plutôt faire la fête à Palomino. Bingo! Vu tout le monde que nous avons vu rentrer dans le parc quand nous y sommes sortis le 2 janvier, c’était vraiment le bon plan!

Quelle que soit l’option choisie, l’entrée du parc coûte 87’000 pesos (19,15€ ou 17,90) que vous y restez une heure ou trois semaines. C’est le prix de la haute saison. Il n’y a pas de dates précisées mais la basse saison correspond généralement à celle des pluies et des ouragans. Nous ne savons pas si ça vaut vraiment le coup d’économiser 20’000 pesos pour ça. Sachez également que le parc ferme durant quelques semaines, généralement en février puis en octobre-novembre, pour laisser la nature et la communauté indigène un peu en paix.

Au prix d’entrée, il faut ajouter 7000 pesos ( 1,55€ ou 1,45CHF) par jour passé dans le parc et par personne. C’est une assurance médicale obligatoire. A Calabazo, la communauté indigène demande également 5000 pesos (1,10€ ou 1 CHF) pour l’entretien de la route jusqu’à l’entrée du parc.

Bref, un passage par le parc Tayrona n’est pas vraiment bon marché! C’était notre cadeau de Noël. Espérons juste que ça vaille le coup! Réponse en images ci-dessous.

Le parc national Tayrona possède 15’000 hectares de forêts protégées et 3000 hectares d’aires marines protégées. Son altitude varie du niveau de la mer jusqu’à 900 mètres d’altitudes sur les flancs de la Sierra Nevada de Santa Marta. Ça en fait des écosystèmes différents! Le plus ouf ce sont les variations de climat et de températures sur des toutes petites distances!

Comme nous dormions à dix minutes de l’entrée de Calabazo, nous commençons par le chemin le plus long pour atteindre les plages. Le chemin est assez facile même s’il y a du dénivelé et il est bien indiqué. Lors de notre randonnée, il avait été un peu défoncé par le monstre orage de la veille. Mais comparé à la grosse marche de ouf que nous avions fait quelques jours avant à Palomino, ça reste presque une promenade de santé!

Nous avons bien entendu vu des dizaines d’animaux mais ce qui nous a le plus impressionnés, ce sont les cris des singes hurleurs qui portent d’ailleurs très bien leur nom! Nous les avons aperçus et c’est dingue comme un animal assez petit finalement (un mâle adulte fait entre quinze et vingt kilos) peut émettre un son pareil! Pour vous faire une idée, nous avons enregistré quelques sons sur nos stories Instagram sous l’onglet « Colombia ». On dirait plus le cri d’un jaguar que d’un petit singe!

Mirador Cima Tayrona

Après environ quarante-cinq minutes de marche, nous arrivons au mirador de Cima Tayrona qui est une montagne sacrée pour les populations indigènes et qui culmine à environ 450 mètres d’altitude. Ce n’est pas très haut mais il y a une grande prise au vent et un climat frais qui nous fait presque croire que nous sommes en haute montagne. Au sommet, on y trouve d’énormes pierres sacrées, une jolie place pour chiller dans des hamacs et une superbe vue sur la Sierra Nevada de Santa Marta même si, lors de notre passage, elle était bien cachée derrière de gros nuages.

La Playa

Il nous a fallu deux heures et demi de marche pour enfin arriver à la plage! L’endroit s’appelle Boca de Saco et est constituée de deux superbes plages sauvages. L’endroit est dédié au naturisme, pratique si vous avez oublié votre maillot de bain! La baignade y est toutefois déconseillée à cause des forts courants.

Cabo San Juan

C’est le highlight du parc national et c’est ici que débarquent les lanchas qui partent de Santa Marta. Donc c’est un coin assez couru, même à Nouvel An! Mais il faut reconnaître que ça en jette! En plus, la mer y est plus calme et il est possible de s’y baigner. Il est également possible d’y dormir en tente ou dans des hamacs. C’est très spartiate, comme dans tout le parc, il n’y a pas de réseau téléphonique ou 4G, pas de wifi et l’électricité ne fonctionne que de 18 heures à 22 heures. Mais l’expérience peut en valoir le coup.

Pour le retour, nous avons quand même choisi de prendre le chemin le plus court qui va à El Zaino. C’est mieux aménagé, un peu plus facile mais plus emprunté également. Mais il faut quand même compter plus d’une heure et demie de marche pour atteindre notre but! C’est assez complet de faire les deux chemins car, si le premier est de la pure forêt, le deuxième longe quelques plages et traverse de magnifiques mangroves.

Le seul qui a bien voulu poser pour notre objectif!

Le Tayrona possède une faune incroyable et nous avons eu la chance d’apercevoir une quantité de spécimens même si nous n’avons pas réussi à tous les identifier. Mais ces petite bébêtes sont farouches, rapides et ne se laissent pas capturer en photo. C’est la nature et c’est très bien ainsi finalement. Nous avons quand même réussi à avoir ce magnifique singe Titi, une espèce endémique du nord de la Colombie.

Alors, vaut-il la peine de casser sa tirelire pour une excursion au parc national Tayrona? La réponse est un grand OUI! Nous avons vraiment kiffé l’expérience! Le fait d’y avoir été à Nouvel An a sûrement décuplé le plaisir. A part à Cabo San Juan, nous étions quasi seuls au monde! Quand nous disons « seuls au monde », nous parlons évidemment d’êtres humains, car en vrai, nous étions loin d’être seuls! La forêt grouille de vie!

Nous avons également apprécié Palomino, son ambiance de surfeurs et sa nature environnante.

Nous avons hésité à continuer encore plus loin sur la côte vers le désert de la Guajira et la Punta de la Vela mais nous avons eu un peu de peine à nous remettre de notre gastro que nous avons préféré y renoncer. L’endroit est super sauvage, super roots sans eau courante et sans électricité. Nous avons préféré jouer la carte de la sécurité et revenir un peu plus tôt sur Santa Marta. Et puis, nous avons traversé l’Atlantique plus pour les forêts que pour les déserts!

Ce séjour entre Palomino et Tayrona nous aura finalement réconcilié avec la côte de la mer des Caraïbes qui, jusque là, nous avait laissés un peu perplexes et assez mitigés. Tant mieux, car nous ne voulions pas finir notre séjour colombien sur une note négative après être tombés amoureux du reste du pays.

Santa Marta, la Sierra Nevada et la côte Caraïbes

Bonne nouvelle! Pour continuer notre périple sur la côte Caraïbes, nous n’avons pas eu besoin de retourner au terminal de bus de Cartagena qui se trouve à Petaouchnok par rapport au centre-ville. Nous avons pris les minibus qui partent à quelques centaines de mètres de la muraille sur la route qui longe la mer. Le trajet nous a quand même pris presque quatre heures mais c’était assez confortable et les routes était nickel. Le voyage nous a coûté 70’000 pesos (15,30€ ou 14,30 CHF).

Santa Marta

Notre premier stop est la ville de Santa Marta. Bien qu’elle soit la capitale du département Magdalena, elle est beaucoup plus calme que sa grande sœur Cartagena. La ville en elle-même ne présente que peu d’intérêt si ce n’est quelques bons restos et une belle ouverture sur la mer des Caraïbes. C’est surtout un excellent point de départ pour les différents points intéressants des alentours. Nous avons quand même eu la chance d’admirer un des plus beaux couchers de soleil de notre vie!

El Rodadero

El Rodadero fait partie de la municipalité de Santa Marta même s’il y a une montagne entre les deux. A première vue, ça pourrait ressembler au quartier de Bocagrande de Cartagena en moins bling bling. En vrai, la plage est plus belle, la mer est plus calme et c’est une station balnéaire assez familiale même si l’ambiance reste un peu bourge. Nous y avons passé nos tous derniers instants de Colombie car c’est tout proche de l’aéroport de Santa Marta. Nous n’avons pas fini par le coin le plus fou du pays mais c’était parfait pour profiter un peu de la playa et effectuer nos derniers achats.

Fun Fact : La plage la plus belle de Santa Marta se trouve à l’aéroport. Nous avons découvert ça en allant prendre notre vol pour le Panama, trop tard pour en profiter malheureusement. L’aéroport lui-même d’ailleurs se trouve en bordure de plage.

Nous avons fait des stories Instagram sur l’aéroport, si ça vous intéresse, elles se trouvent sous l’onglet « Colombia ».

Minca

Santa Marta se trouve au pied d’une imposante chaîne de montagnes qui s’appelle Sierra Nevada de Santa Marta. C’est le plus haut massif littoral du monde! Le point culminant de la Colombie s’y trouve d’ailleurs : c’est le Pico Cristóbal Colón qui culmine à l’altitude honorable de 5775 mètres! Son sommet est souvent recouvert d’un manteau blanc d’où le nom de la chaîne de montagnes. (Sierra Nevada signifie « montagne enneigée » en français). Officiellement, on précise que c’est la Sierra Nevada de Santa Marta pour ne pas la confondre avec d’autres Sierra Nevada dont la nôtre qui domine la ville de Granada.

Nous ne sommes évidemment pas montés si haut! Nous nous sommes arrêtés à Minca, à seulement 700 mètres d’altitude à seulement une vingtaine de kilomètres du centre de Santa Marta. Mais ça suffit à faire descendre la température de quelques degrés. Le village de Minca c’est trois maisons, une douzaine de restaurants et quelques hostels. Mais les alentours sont une vraie merveille de la nature! Il y a la possibilité de contracter moult tours pour grimper sur quelques sommets de la sierra mais aussi de juste chausser une paire de baskets et d’aller découvrir les jolis sentiers de randonnées du coin qui partent directement du village.

Les bus pour Minca partent toutes les trente minutes depuis le marché central de Santa Marta. Le prix du billet est de 10’000 pesos (2,20€ ou 2,05 CHF)

El Oido del Mundo

Cette cascade se trouve à proximité du village de Minca mais elle se mérite tout de même. Il faut suivre le sentier qui part du village, juste après l’église. Jusque là, tout va bien, c’est une route de forêt assez facile mais la végétation y est déjà incroyable! Ensuite, après un petit kilomètre il y a la bifurcation qui descend en direction de la rivière. Il ne faut pas la louper car elle n’est pas indiquée. Maps.me peut vous être d’une grande aide sur ce coup-là. Le chemin pour descendre est assez scabreux entre racines apparentes et gros rochers glissants. Ce n’est vraiment pas à la portée de tout le monde.

Mais une fois en bas, quelle récompense! Bon la cascade n’est pas super ouf, c’est vrai mais l’espace de baignade est juste top! L’eau est juste super froide mais c’est très rafraichissant après une bonne marche sous la moiteur tropicale. Bon, Van la Frileuse ne s’est pas aventurée au delà de ses genoux mais Fab a bien profité de sa baignade.

Nous voulions aller voir le Pozo Azul situé à deux kilomètres au dessus du village mais tout le monde que nous avons vu agglutinés à l’entrée nous en a dissuadés. Nous avons donc décidé de continuer à marcher un peu sur la route dans la forêt et nous avons eu trop raison! Nous étions seuls au monde et nous avons pu apercevoir des dizaines d’espèces d’oiseaux et de papillons, des écureuils ainsi que toute une famille de singes hurleurs! Evidemment, aucune de ces bébêtes n’a voulu poser pour notre objectif mais nous avons juste passé un moment incroyable!

Bon, c’est aussi sur ce chemin que nous avons été victimes de notre première agression en Colombie! Un écureuil nous a délibérément lancé une mangue avant de nous regarder avec ses petits yeux innocents! Il était trop mignon en plus avec son pelage roux, sa queue touffue et son ventre tout blanc. Comme quoi, il faut toujours se méfier des beaux gosses!

Taganga

Là, nous avons enfin l’impression d’être dans les Caraïbes! Taganga se trouve juste à côté de Santa Marta et elle est même desservie par les bus urbains de la ville. Ce sont les bus bleus qui partent d’à peu près partout et le trajet coûte 2500 pesos (0,55€ ou 0,50 CHF). Mais l’ambiance change complètement. Nous sommes ici dans un petit village de pêcheurs caribéen qui forme un baie entre les sommets de la Sierra Nevada de Santa Marta. Tout ce qu’il y a à faire ici, c’est la playa mais c’est exactement ce que nous avions envie de faire à ce moment-là.

C’est ici, au calme que nous avons passé les fêtes de Noël en compagnie d’autres voyageurs du monde entier et où nous avons passé notre convalescence après une mauvaise gastro!

Pour être honnêtes, la plage du village n’est pas la plus ouf. Il y a trop de lanchas et l’eau n’est pas très claire. Nous (enfin surtout Van la Frileuse!) la trouvons froide pour la mer des Caraïbes. Elle a plus ou moins la température de la Méditerranée en été.

Mais, à l’est de celle-ci, il y a un chemin qui nous mène presque au paradis! Le sentier en lui-même est très caillouteux. En bon plagistes que nous sommes, nous avons tenté le coup en tongs! Jusqu’à la Playa Grande, c’est faisable, c’est plus loin que ça devient scabreux. Nous avons même fini à pieds nus pour ne pas nous casser une cheville. Si c’était à refaire, nous partirions sûrement avec des baskets au pieds.

Nous avons passé tout droit à Playa Grande car il y avait beaucoup de monde. C’est la plage la plus connue de toutes et, en plus, est accessible en lancha depuis le village. Nous avons été jusqu’à Playa Sisiguaca bien plus petite et beaucoup plus calme. Le sable est grossier mais la mer est trop belle et la température bien plus agréable qu’à Taganga.

Ce qui nous a frappé ici, c’est que la végétation est assez sèche, il y a même des cactus! Ceci et le relief escarpé qui descend jusqu’à la mer donne un paysage typiquement méditerranéen. Ça nous rappelle beaucoup les quelques randonnées que nous avons effectuées sur la Voie Lycienne dans le sud de la Turquie.

A gauche : La Sierra Nevada de Santa Marta à Taganga, à droite, les monts Taurus vers Kars sur la côte Lycienne. Il y a un vrai air de ressemblance, n’est-ce-pas?

Nous sommes quand même un peu mitigé sur cette côte de la mer des Caraïbes. Oui, c’est très joli mais il nous manque un peu quelque-chose. Les gens sont moins spontanés qu’ailleurs et sont un peu plus corrompus par le tourisme. Il faut dire que ce que nous avons vu du reste de la Colombie est tellement ouf, que dès que c’est un peu moins bien, nous le remarquons tout de suite. Nous avons d’ailleurs préféré la Sierra Nevada au littoral alors que, généralement, nous sommes des fous amoureux de la mer. Notre séjour a également coïncidé avec les fêtes de fin d’années et les vacances des Colombiens, ce n’était sûrement pas la bonne période pour apprécier le coin à sa juste valeur.

Nous avons vu plusieurs pays qui bordent la mer des Caraïbes et ce n’est clairement pas la Colombie que nous vous recommanderions pour des vacances balnéaires. Si nous devions choisir une destination des Caraïbes facile d’accès et bon marché, nous opterions pour le Mexique sans hésiter. Les plages y sont plus belles, la mer et plus calme, la bouffe est meilleure et les gens, bien que ce soit un Gringoland géant, sont plus accueillants.

Evidemment, ce petit bémol ne ternit pas l’amour que nous avons pour la Colombie en général et nos randonnées dans la Sierra Nevada de Santa Marta restent parmi les plus belles que nous n’ayons jamais faites!

Cartagena de Indias, d’un passé glorieux à un présent plein de contrastes

Bien que nous soyons déjà dans le bon département, nous avons quand même dû partir aux aurores depuis Santa Cruz de Mompox pour arriver à des heures décentes à Cartagena. Malgré une route plate aux milieu des marais du Rio Magdalena, le trajet nous a quand même pris presque sept heures! Une fois arrivés au terminal de bus, assez pourri pour une ville de cette ampleur, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le centre-ville se trouve à quinze kilomètres de là. Il y a des bus urbains mais nous avons choisi la solution de facilité en contractant un Uber. Ça nous a quand même pris encore une heure pour arriver à notre logement à cause du trafic infernal mais nous sommes super contents d’être enfin d’arrivés au bord de la mer.

Casco Antiguo

La baie de Cartagena fut découverte en 1502 par le sévillan Rodrigo de Bastidas mais c’est le cartographe Juan de la Cosa qui proposa directement à la reine Isabel de nommer la baie ainsi car elle ressemble à celle de Cartagena en Espagne, près de Murcia. Sachant que cette dernière tire son nom de Carthage, la ville antique près de l’actuelle Tunis, imaginez un peu toute l’histoire qu’il y a derrière! Et devinez les deux villes qui se trouvent sur notre liste à idées du coup!

La ville en tant que telle à été fondée en 1533 par le madrilène Pedro de Herrera avec l’aide de compatriotes d’Andalousie et d’Extrémadure. Ça explique pourquoi nous avons eu parfois l’impression d’être revenus dans notre chère ville ou bien à Cádiz! Durant l’époque coloniale, Cartagena était le plus grand port de toute l’Amérique Espagnole et le plus prospère avec sa voisine panaméenne de Portobelo. C’était le point de départ principal des navires transportant toutes les richesses spoliées à destination de la couronne de Castille via les ports de Séville et de Cádiz.

Evidemment, tant de succès et de prospérité attire les convoitises! En 1741 débarquèrent les Anglais prêts à assiéger la ville mais ont vite dû se replier en Jamaïque à cause de la défense espagnole et surtout à cause d’une épidémie de fièvre jaune qui leur fit perdre une bonne partie de leurs effectifs.

Les fortifications

Mettre les Anglais en déroute c’est bien, mais il faut se prémunir d’autres attaques qui ne vont pas tarder à arriver. C’est pourquoi tout un système défensif a été construit au XVIIIe siècle pour protéger la ville. Et ce fut un succès! Francis Drake himself s’y est cassé les dents, les pirates aussi, de même que les Français! Les seuls à avoir eu raison des Espagnols, ce sont les indépendantistes. Ils proclamèrent une première fois l’Indépendance le 11 novembre 1811 mais perdirent les combats en 1815 après une guerre sanglante. Finalement, en 1821, Cartagena, comme le reste de la Grande Colombie, obtint enfin son indépendance après un siège éprouvant et une quasi destruction de la ville.

Aujourd’hui, on peut se promener sur une partie des remparts qui ont été superbement restaurés. La ressemblance est d’ailleurs troublante avec les forteresses de Portobelo. Normal! Elles datent de la même époque et ont été construites dans le même contexte historique! Il faut juste y faire attention au soleil car le chemin est à découvert et, avec l’agréable brise marine qui souffle, on ne se rend pas forcément compte que ça cogne fort.

Plaza de la Paz / Torre del Reloj

C’est le point d’entrée au centre historique. La porte d’accès est flanquée d’une magnifique tour de l’horloge datant du XVIIIe siècle qui peut faire un bon point de repère si vous êtes perdus dans le labyrinthe de ruelles. De l’autre côté de la porte, se trouve la magnifique Plaza de los Coches de forme triangulaire avec une statue de Pedro de Herrera, le fondateur de la ville, en son centre. Si vous passez par là en décembre, n’oubliez pas votre lettre au Père Noël car la boîte aux lettres pour le Pôle Nord se trouve sur la place.

Les ruelles du centre historique

Le centre historique ainsi que tout le système de fortifications sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est amplement mérité car c’est juste exceptionnel mais ça attire beaucoup (trop) de monde! En plus, le centre n’est pas du tout piéton. Entre tous les touristes et les voitures qui essaient de passer dans les rues étroites, c’est un peu le bordel. C’est le premier endroit en Colombie, après deux mois de voyage dans le pays, que nous avons vu transformé en « Gringoland » avec ses énormes échoppes de babioles « Made in China », ses restaurants de burgers aseptisés et ses Boutique Hotels. Mais il faut reconnaître que ça en jette! Nous sommes juste un peu étonnés par la hauteur de certains bâtiments. En général, les villes coloniales possèdent de petites maisons de plein pied ou éventuellement avec un deuxième étage. Là, certaines en possèdent trois voire quatre! Nous supposons que c’était un signe de richesse puisque c’était une des villes les plus prospères du royaume. Du coup, la ville ressemble plus à Séville qu’à d’autres villes similaires comme Campeche ou Panama.

Catedral de Santa Catalina de Alejandria

Là aussi ça ressemble plus à un couvent qu’on pourrait trouver en Espagne qu’à une cathédrale latino-américaine. Elle a d’ailleurs été construite, en 1577. sur le modèle de l’Escurial, un grand monastère près de Madrid. Elle se trouve sur la plaza de la Proclamación bordée par un superbe cabildo de couleur jaune. Sa façade principale jaune et rouge est magnifique mais un peu coincée dans une petite ruelle. A notre passage, elle était ouverte pour une messe. Nous nous sommes faufilés dans un groupe d’Américains pour y prendre furtivement une photo même si nous nous sommes assez vite fait grillés!

Plaza de la Aduana

C’est la plus grande et la plus ancienne place de Cartagena. Elle s’appelle ainsi car elle est bordée par le bâtiment de la douane. Donc, si vous débarquez en bateau en Colombie via le port de Cartagena, c’est dans le superbe bâtiment blanc aux arcades qui ressemble à la Plaza Chica de Zafra que vous devrez aller faire timbrer votre passeport. Il y a même une statue de Christophe Colomb qui trône encore sur la place même si en ce mois de décembre, elle est éclipsée par les décorations de Noël. Il faut croire qu’ici on n’en veut pas trop à l’explorateur d’avoir débarqué et entamé le processus infernal de colonisation.

Castillo San Felipe de Barajas

Pour aller au château, il faut sortir du centre historique et prendre le pont qui traverse la lagune. Mais c’est impossible de le louper tellement il est massif! Il fut construit en 1540 sur une petite colline (cerro San Lázaro) qui domine stratégiquement la ville de quarante mètres. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle, après diverses tentatives d’attaques de la part des Anglais, qu’il prit cette forme de mastodonte impénétrable. Il est possible d’y effectuer une visite pour 30’000 pesos (6,60€ / 6,15 CHF) mais nous y avons renoncé à cause de la chaleur. Le site est en plein cagnard et le soleil cogne vraiment fort. Et puis, pour être honnêtes, nous le trouvons moche ce château même si nous savons pertinemment qu’il a été construit uniquement dans un but défensif et pas esthétique.

Getsemani

Rome a son Trastevere, Séville a son Triana, Cartagena a son Getsemani! C’est le quartier le plus cool de Cartagena. Il est situé en dehors des remparts de l’autre côté du Parque del Centenario. Pendant l’époque coloniale, c’était l’endroit ou on parquait les esclaves récemment arrivés d’Afrique. Cette ghettoïsation de la population noire et asservie leur a permis de s’organiser et se mettre ensemble pour réclamer leur affranchissement. La population de Getsemani a d’ailleurs joué un rôle super important dans les insurrections de 1811 pour l’indépendance.

Aujourd’hui, l’ambiance caribéenne est beaucoup plus présente que dans le centre historique aseptisé. Mais, il ne faut pas se leurrer, le quartier est en cours de gentrification et le tourisme commence à avoir raison de son authenticité. Nous avons tout de même bien aimé le côté un peu plus défraîchi, moins propret et les peintures murales dont certaines sont de véritables œuvres d’art. C’est également le coin pour profiter des terrasses dans la relative fraîcheur du soir.

Bocagrande

C’est le nouveau quartier de gratte-ciels qui ressemble à Miami en beaucoup plus bling-bling (oui, c’est possible!) On nous avait dit qu’il fallait y aller pour la plage. Au risque de paraître vraiment blasés, elle n’est pas terrible cette plage. Outre des alignées moches de parasols qu’on loue à prix d’or, le sable est grisâtre, l’eau aussi à cause de la lagune toute proche et les courants sont forts. Pour une ambiance similaire, autant aller à Cancún. La bouffe y est meilleure et la plage vraiment plus belle!

Convento de la Popa

Nous avons quand même trouvé de quoi effectuer notre grimpette du jour! En vrai, nous avons triché et nous avons pris un Uber car le soleil cognait vraiment trop fort et le sommet se trouve quand même à sept kilomètres du centre historique. Mais nous sommes redescendus à pieds en suivant le chemin de croix à l’envers du coup!

Le couvent de la Popa fut construit entre 1607 et 1612 après que la Vierge ait apparu à un religieux du coin lui ordonnant d’ériger un lieu de culte sur le cerro de la Popa. Il fut la cible de convoitises notamment de la part des pirates car, à cause de sa situation dominant la ville, l’édifice semblait une forteresse qu’il fallait à tout prix aller conquérir. Mais Cartagena ayant un système de défense quasi infaillible, la colline ne fut jamais prise. C’est à l’indépendance que ça se corse. Simón Bolivar, le héros de l’indépendance, en fit son quartier général durant la guerre, ce qui obligea les moines a quitter les lieux. Le bâtiment fut transformé en prison et en arsenal militaire. Ce n’est qu’en 1961 que le couvent alors en état de ruines, fut rétrocédé aux moines Augustins qui le restaurèrent et en firent un petit musée religieux. Il se visite encore aujourd’hui pour 14’000 pesos (3,05€ ou 2,90 CHF).

Nous avons été subjugués par le cloître, un superbe patio intérieur avec deux étages d’arcades que ne renierait pas n’importe quel bâtiment andalou de ce genre!

Vous vous doutez bien que si nous sommes montés jusque là, c’est que nous avions une idée derrière la tête! Bien vu! Nous avons profité de la situation pour admirer la superbe vue sur Cartagena, la lagune, l’île de Tierra Bomba, le port, les gratte-ciels de Bocagrande et sur le Castillo San Felipe Barajas. Le centre historique est un peu loin même si on devine quand même la coupole de la cathédrale. Les gratte-ciels dans la baie ont un petit air de Hong Kong, la brume en moins. Vous ne trouvez pas?

Mignonnerie du jour

Pour nous rendre au centre historique de Getsemani où nous logeons, nous avons pour habitude de traverser le Parque del Centenario juste pour pouvoir profiter de l’ombre bienvenue que nous offrent les arbres. Quelle ne fut pas notre surprise de voir, dans une ville aussi animée et bruyante, quelques spécimens de faune locale. Il y a, évidemment, les éternels iguanes peu farouches mais aussi quelques singes Titis bien trop vifs pour notre objectif photographique. Mais le must du must, c’est que nous avons aperçu des paresseux! Ces petites bêtes trop mignonnes qui profitent d’une « slow life » sur les branches des arbres.

A gauche : un iguane qui a l’air d’avoir ses entrées dans toutes les cuisines des restos de la ville. A droite : Monsieur Paresseux qui fait ses acrobaties. Vous pouvez cliquez sur les images pour les agrandir.

C’est la première fois depuis notre arrivée en Colombie il y a deux mois que nous ne sommes pas à cent pour cent enchantés de notre séjour. Oui, Cartagena est vraiment magnifique et possède un centre historique de ouf mais nous la trouvons « too much ». Il y a trop de monde, c’est trop aseptisé dans le centre, c’est trop touristique, c’est trop le bordel avec le trafic, c’est trop américanisé, c’est trop bling-bling à Bocagrande, les gens sont trop agressifs, la clim est trop forte à l’intérieur, il y a trop d’inégalités sociales, etc… Ça nous fait penser un peu à Barcelone : une ville géniale avec une histoire, une culture, un patrimoine et un environnement de ouf mais trop bien connectée avec les pays du nord qui viennent y faire la fête à bas prix et rendent l’endroit insupportable.

En fait, nous ne reconnaissons pas la Colombie à Cartagena et ça nous attriste un peu. Nous sommes juste très contents de ne pas avoir commencé notre voyage dans le pays ici car nous aurions été beaucoup moins motivés à découvrir le reste!

Evidemment, nous ne vous recommandons aucunement de zapper Cartagena lors d’un voyage en Colombie! Elle reste, malgré tout, une des plus belles villes coloniales que nous n’ayons jamais vues, tous continents confondus.

Tulum et Bacalar, les perles de la Riviera Maya

Comme notre retour en terres européennes se rapproche et que notre départ se fera depuis l’aéroport de Cancún, il faut gentiment à songer à nous rapprocher de la côte caribéenne même si nous quittons un peu à regret notre bien aimée Campeche. Nous faisons une mini étape à Mérida pour accompagner deux amis de Bruges sur une partie de leur périple mais aussi pour profiter des bons restos qu’on peut trouver en ville. Depuis là, il y a des bus pour absolument toutes les destinations de la côte. Nous choisissons Tulum, lieu que nous avons déjà visité lors de notre tout premier voyage au Mexique, avant notre ère de backpackers et que nous avions bien apprécié à l’époque.

A l’instar de Cancún, Tulum possède une zone hôtelière exclusivement pour Gringos proche de la plage et une ville un peu plus mexicaine à trois kilomètres à l’intérieur des terres. Mais ça, c’était dans nos souvenirs. Aujourd’hui, même le « pueblo » est devenue un gros Gringoland super touristique avec restaurants internationaux et boutiques de souvenirs à la pelle. Bon, il y a quand même plein de bars sympas, pour tous les goûts, où les boissons ne sont encore pas trop chères. Mais n’espérez pas y trouver quelque-chose d’authentiquement mexicain! Sauf si ça s’appelle tequila!

Le site archéologique de Tulum

Si nous sommes venus à Tulum ce n’est pas (que!) pour tester les bars mais pour nous rendre dans la zone archéologique située à quatre kilomètres du centre vers la mer. Il y a plein de lieux en ville pour louer des vélos pour s’y rendre (compter environ 200 pesos la journée soit 10,75€ ou 10,45 CHF). C’est facile à circuler, c’est tout plat, il y a une piste cyclable tout le long et un parking adapté à l’entrée du site. Nous aurions adoré faire un tour à vélo mais il fait méga chaud et le soleil tape super fort. Nous avons préféré prendre l’option colectivo. C’est tout aussi facile que le vélo. Il faut prendre celui qui va à Playa del Carmen au bord de la grand-rue, ça coûte 25 pesos par trajet (1,35€ ou 1,30 CHF) et il y en a très fréquemment. L’entrée du site archéologique, elle , coûte 90 pesos soit 4,85€ ou 4,70 CHF. Nous arrivons dans un magasin géant remplis de souvenirs made in China. Nous avons toujours un peu de peine avec cet hypercapitalisme à l’Américaine. Heureusement l’entrée du site en lui-même se situe 500 mètres plus loin, dans la jungle. Comme c’est un parc national et un territoire fédéral, il y est interdit d’y faire du commerce. Les commerçants ont dû s’éloigner du site pour pouvoir exercer leur activité et c’est une très bonne chose à nos yeux de puristes européens.

Tulum est une ancienne ville portuaire maya datant de l’époque dite postclassique (dès 1200) donc très tard dans la civilisation maya. Vu sa situation sur un promontoire rocheux, on pourrait supposer que c’était une ville à caractère défensif. Que nenni! Certes, il y avait bien une muraille mais pas beaucoup de pirates à combattre à l’époque. C’était un port, le seul de tout l’empire Maya, et le bâtiment le plus haut, appelé El Castillo, était utilisé comme point de repère par les marins. La nuit, on l’illuminait avec des torches. Dès qu’un capitaine à destination de Tulum apercevait ce phare improvisé, il savait qu’il devait tourner dans sa direction car c’était le seul endroit où il y avait une ouverture dans le récif qui était très dangereux pour la navigation. Les Mayas avaient étudié la barrière de corail, qui est la deuxième plus grande du monde après celle d’Australie, avant de construire une ville à un emplacement assez sûr pour les bateaux. Ils avaient des connaissances scientifiques assez avancées pour l’époque! Grâce à ses activités portuaires et à sa position stratégique aux milieu des routes commerciales de la péninsule du Yucatán, Tulum fut une des villes les plus prospères de cette période. Elle est également une des rares qui était encore habitée lors de l’arrivée des Espagnols. Les premiers y débarquèrent en 1508 mais par hasard, ils survécurent à un naufrage et ne s’attardèrent pas dans la région. Ce n’est qu’en 1518 qu’une expédition espagnole arriva volontairement au large des côtes du Yucatán avec à sa tête Juan de Grijalva le premier conquistador à poser le pied en terres mexicaines ouvrant la voie au grand Hernan Cortés. Grijalva décida d’accoster à Tulum parce qu’il trouvait que la ville ressemblait à Séville. Connaissant les Andalous, même cinq siècles plus tard, nous pouvons vous affirmer que cette dernière information est totalement vraie!

Le site archéologique qui nous reste aujourd’hui n’est pas aussi spectaculaire que Tikal, Calakmul ou Palenque. Il est plus petit et moins bien conservé. Par contre, il se situe sur un site exceptionnel entre jungle et mer des Caraïbes et rien que pour ça, il vaut la peine qu’on s’y attarde.

Côté playa

Comme nous l’avons mentionné, le site de Tulum vaut surtout le détour pour son emplacement sur la sublime mer des Caraïbes. C’est vraiment superbe malgré le fait que nous sommes en pleine saison des sargasses, ces grosses algues brunes puant l’œuf pourri qui envahissent les plages à la saison chaude. On ne peut pas descendre à la plage. Elle est fermée pour cause de saison de ponte des tortues marines afin de laisser ces petites bébêtes en paix! C’est évidemment une mesure que nous cautionnons totalement! De toute façon, la mer est plus belle vue d’en haut. Grâce aux rochers qui se jettent directement dans l’océan, le paysage est incroyable et les sargasses ont moins de place pour se déposer.

A noter que le site archéologique de Tulum se trouve dans un parc national qui porte le même nom. Ces 644 hectares de forêts, mangroves et d’aires marines sont indispensables à la région de plus en plus étouffée sous le poids du tourisme de masse. Le site est assez étendu donc même s’il y a du monde, on ne s’en aperçoit pas trop.

Holà Amigos

Bon, c’est beaucoup moins marrant de courir après les iguanes qu’à Edzna pour essayer de les immortaliser. Ici, ils sont beaucoup plus habitués à la foule donc beaucoup moins farouches. Ils sont, en général, beaucoup plus gros. Nous soupçonnons certains touristes de les nourrir. Quoi qu’il en soit, nous adorons toujours les petites (et moins petites!) bébêtes et nous sommes contents quand nous arrivons à en photographier quelques unes.

Juste à la sortie du site, nous tombons sur ce super spécimen à la robe bleue. C’est un geai du Yucatán et comme son nom l’indique, c’est une espèce endémique de la péninsule et du nord du Guatemala. Pour une raison qui nous échappe, Monsieur s’est mis sur une branche et s’est mis à crier sur tous les visiteurs qui quittaient le site.

Bacalar

Bacalar se situe à environ deux cents kilomètres au sud de Tulum à l’arrière de la baie de Chetumal, à quelques encablures du Belize. Des bus de différentes compagnies partent directement depuis la station d’autobus de Tulum et le trajet dure environ trois heures. Nous avions également déjà été à Bacalar dans notre vie antérieure et, après avoir vu la transformation de Tulum, nous redoutons un peu d’y retourner et de voir l’âme du village vendue aux sirènes du tourisme de masse. Heureusement, ce n’est pas le cas. Le coin a gardé son côté super chill, sans fioritures.

Fuerte de San Felipe

Ce n’est pas parce que nous sommes dans une ambiance détente que nous n’avons pas le droit à notre minute culturelle. Ce fort a été demandé en 1725 par le gouverneur espagnol du Yucatán afin de protéger Bacalar, non pas des pirates, mais des Anglais! Eh oui, la Perfide Albion avait des velléités territoriales sur la péninsule du Yucatán et elle est presque arrivée à ses fins puisque elle a réussi à coloniser l’actuel territoire du Belize qui ne se situe qu’à quelques kilomètres du fort. La forteresse a apparemment bien fait son boulot puisque les Britanniques n’ont jamais réussi à aller plus loin que Chetumal.

La Laguna

L’attrait principal de Bacalar reste sa superbe lagune. Il paraît que, dépend la lumière, il y aurait jusqu’à sept couleurs différentes. Les plus blasés d’entre vous nous ont déjà fait remarquer que ce ne sont que quelques petites nuances de bleu tandis que les plus rêveurs y voient plus de cent couleurs! Dans les faits, personne n’a tort mais nous sommes plutôt du type rêveur à s’extasier sur les beautés de la nature donc nous sommes d’avis qu’il y a bien plusieurs couleurs différentes. L’avantage de la lagune sur la mer des Caraïbes c’est, qu’en cette saison chaude, il n’y a pas de sargasses. Par contre, pour la fraîcheur de la baignade, il faudra repasser! L’eau a la température des bains thermaux, ce qui n’est pas du tout pour déplaire à Van la Frileuse!

Balneario Ecologico

En général, lors de notre routine matinale de baignade, (Oui, ça nous arrive d’être routiniers!), nous nous rendons au balneario municipal qui est gratuit pour faire trempette avant les chaleurs de milieu de journée. Mais pour une fois, nous nous sommes offert, pour 20 pesos d’entrée (1,05€ ou 1,05 CHF), le balneario ecologico. On l’appelle ainsi car le ponton traverse une superbe mangrove protégée où nous avons pu apercevoir des dizaines d’espèces d’oiseaux nicher dans le coin. Il vaut la peine d’investir pour ce balneario car il y a beaucoup moins de monde et la nature est beaucoup mieux préservée.

Si nous avons été un peu déçus par ce qu’est devenu Tulum, malgré le site archéologique de ouf, nous sommes soulagés d’avoir retrouvé l’ambiance tranquille de Bacalar. Espérons que ça perdurera car, dès l’année prochaine, le « Tren Maya », une ligne de chemin de fer qui fera le tour de toute la péninsule du Yucatán ainsi qu’une bonne partie du Chiapas, sera mis en service afin que les touristes, notamment américains, puissent rejoindre plus facilement tous les sites touristiques depuis Cancún.

Voilà, Bacalar était notre dernière étape de ce trip en Amérique Centrale. Nous nous préparons gentiment à rentrer sur notre belle péninsule ibérique. Un mois de juillet bien chargé nous y attend mais nous sommes quand même contents de retrouver l’Espagne. Evidemment, nous ne manquerons pas de vous faire découvrir quelques trésors de chez nous en attendant de nouvelles aventures.

Notre remontée de l’Amérique Centrale du Panama au Chiapas.

Nous vous avions laissés au Panama et nous vous retrouvons près de 2800 kilomètres plus au nord au Mexique. Vous vous doutez bien que toute cette distance ne s’est pas faite en un claquement de doigts! Même si nous devons avouer que nous avons honteusement triché sur une bonne moitié du parcours. Nous nous sommes décidés à prendre l’avion entre San José et Guatemala City, surtout pour des raisons de coûts. Nous ne sommes pas super fiers mais nous avons un quand même un budget à tenir et rien que les frais de douane du Nicaragua nous ont payé une bonne partie de notre vol. L’autre raison de notre choix est notre manque de motivation à retraverser tout le Nicaragua, le Honduras, le Salvador et le Guatemala dans des Chicken bus hors d’âge, pas confortables pour un sou et également super polluants! Il y a même une troisième raison à ce choix, moins rationnelle que les deux autres, c’est notre envie de passer quelques temps au Mexique avant notre retour en Espagne. C’est un pays que nous adorons et qui a été un véritable coup de cœur à chacun de nos séjour.

Cahuita

Pour couper un peu le trajet depuis le Panama, nous nous sommes arrêtés à Cahuita sur la côte caribéenne sud du Costa Rica, à quelques encablures au nord de l’archipel de Bocas del Toro. C’est un petite station balnéaire à l’ambiance tranquille mais plus pour le surf que pour la baignade car les courants sont hyper forts. Mais le truc le plus fou c’est que Cahuita possède le seul parc national du pays où il n’y a pas besoin de vendre un rein pour pouvoir y accéder. Il suffit de faire une petite donation du montant de votre choix.

Nous avons eu de la chance de croiser des dizaines d’animaux que nous n’avons pas tous pu identifier mais parmi ceux que nous avons reconnus, il y avait des singes capucins, des bernard-l’hermite, une multitude d’oiseaux, des papillons, des crabes, des ratons-laveurs ainsi que divers poissons dans la mer.

Nous avons passé quelques jours bien sympas à Cahuita mais ça n’a pas vraiment changé notre avis très mitigé sur le Costa Rica. Nous n’y avons pas trouvé une âme à l’instar du reste du pays. Nous avons même préféré l’ambiance et la plage à Tamarindo, sur la côte Pacifique, malgré la présence bien plus importante de Gringos.

A notre arrivée au Guatemala, nous ne voulons pas vraiment rester dans la capitale et nous nous bougeons assez rapidement sur Antigua qui a été un de nos gros coups de cœur et une de nos villes coloniales préférées. Nous descendons ensuite sur Monterrico, une station balnéaire de la côte Pacifique. La plage n’est pas ouf, elle est en pente et les courants sont méga forts, même pour les surfeurs les plus aguerris. Mais le sable volcanique est noir comme du charbon et les vagues sont tellement impressionnantes et ça lui donne un certain charme finalement.

Monterrico est encore plus sympa quand on s’éloigne de la plage. Les habitants sont vraiment adorables, super tranquilles, il n’y a pas une cacophonie de reggaeton contrairement au bord de mer et il y a une super mangrove qui abrite une jolie colonie de loris.

Notre but pour rejoindre le Mexique était de prendre la route de la côte Pacifique jusqu’à la frontière. Mais une fois arrivés à Escuintla, la ville « carrefour » entre Antigua, la côte Pacifique, le Salvador et la route en direction du nord, on nous déconseille de l’emprunter car trop dangereuse. C’est la route principale pour le narcotrafic et c’est également celle empruntée par les migrants essayant de rejoindre les Etats-Unis. Tout ça génère pas mal de tensions dans la région qui parfois mènent à des règlements de comptes et des homicides. Nous décidons d’écouter les conseils sûrement avisés des locaux et jouons la prudence en empruntant la Panaméricaine. Le seul hic, c’est qu’elle passe en plein dans la cordillère et que nous devons faire une étape à Xela à plus de 2200 mètres d’altitude. Nous y arrivons sous un monstre orage avec nos tenues d’été que nous avions pour partir de la playa le matin même. Nous arrivons à notre logement complètement trempés et complètement gelés. Heureusement, il y a de l’eau chaude et nous pouvons profiter d’une bonne douche chaude bien méritée!

Le lendemain, un peu revigorés et par un temps bien plus sec que la veille, rebelote! Encore des kilomètres en Chicken bus sur des routes de montagnes pour perdre les deux mille mètres d’altitude que nous avions gagné la veille. Nous arrivons finalement dans la petite ville frontière de Tecun Uman, un coin vraiment tranquille où pullulent les bureaux de change. La douane se trouve à deux kilomètres du terminal de bus. Comme c’est une frontière un peu sensible, nous n’osons pas y aller à pied avec nos sacs de peur d’attirer l’attention. Nous négocions un pousse-pousse pour 20 quetzales (2,35€ ou 2,30CHF) qui nous a déposé juste devant le bureau de l’immigration.

La sortie du Guatemala n’est qu’une simple formalité. Par contre, pour le Mexique, nous n’avions pas du tout anticipé la taxe d’entrée. Il est vrai qu’en arrivant dans le pays par voie aérienne, elle est comprise dans le billet d’avion et passe complètement inaperçue. Il est possible d’y échapper si on reste moins de sept jours dans le pays. Sinon, elle coûte 680 pesos (35,60€ ou 34,70CHF) peu importe la durée du séjour, jusqu’à 180 jours. Comme nous restons 37 jours dans le pays, nous décidons de la payer et de ne pas jouer aux « visa run » car elle nous coûte moins d’un euro par jour par personne. A la douane, il faut remplir un formulaire, passer au guichet de banque payer la taxe (cartes de crédit acceptées) et faire tamponner le passeport.

Une fois côté mexicain, dans la petite ville frontière de Ciudad Hidalgo, nous prenons notre dernier collectivo de cette longue journée afin de passer une nuit dans la ville un peu plus grande de Tapachula afin de nous reposer un peu avant de continuer nos aventure. Finalement, nous devons y rester une journée de plus car notre bus pour Oaxaca est complet. Mais voir tous les migrants originaires pour la plupart de Cuba, d’Haïti ou du Honduras, errer comme une âme en peine en attendant un très hypothétique voyage vers le nord et les Etats-Unis, ça nous fait bien relativiser et prendre conscience de notre chance de pouvoir voyager librement avec notre passeport européen, de pouvoir prendre n’importe quel transport et de passer pratiquement n’importe quelle frontière quand ça nous chante.

Tuxtla Guttierez

Si vous êtes un peu calés en géographie, vous remarquerez que nous ne sommes finalement pas du tout partis en direction d’Oaxaca. Nous avons changé d’avis un peu à la dernière minute. Nous ne la sentions pas plus que ça de prendre le bus de nuit et nous nous sommes rendus compte qu’au Mexique il faut changer de mentalité par rapport aux « petits pays » d’Amérique Centrale. Le pays est énorme, presque deux millions de kilomètres carrés soit quatre fois l’Espagne! Il faut prendre en compte les distances entre les villes et le fait que nous n’avons pas un temps illimité puisque nous devons prendre notre vol de retour depuis Cancún dans un mois. Rien que le trajet Tapachula – Tuxtla fait plus de quatre cents kilomètres, le double de la traversée du Salvador, et nous n’avons même pas parcouru la moitié de l’état du Chiapas!

Tuxtla Guttierez est la capitale de l’état du Chiapas qui se situe tout au sud du Mexique et qui fait le lien entre l’Amérique du Nord, l’Amérique Centrale et la péninsule du Yucatán. La ville en elle-même n’est pas très intéressante mais c’est un point de passage obligé pour se rendre dans d’autres endroits de l’état. Elle possède tout de même de nombreux parcs, beaucoup de places avec de nombreux arbres, des musées, une vie culturelle très riche et des cafés ou restaurants super sympa.

Parque del Bicentenario

Jusqu’en 2021, ce parc un peu austère construit en 1941 s’appelait tout simplement « Parque de la Independencia » pour, évidemment, commémorer l’indépendance du Mexique vis à vis de la couronne espagnole. Il a changé de nom, comme vous vous en doutez sûrement, l’année du bicentenaire de l’indépendance. Cette place fait un peu trop soviétique à notre goût même si la colonne possède de jolis motifs rappelant les sites mayas.

Au sommet des escaliers, il y a normalement une jolie vue sur Tuxtla. Mais voilà, nous sommes en pleine saison du « haze », cette brume épaisse très humide et un peu suffocante qui diminue fortement la visibilité. Nous pensions que c’était un phénomène typiquement asiatique, nous en avons été victime à Hong Kong, mais apparemment l’Amérique le subit également. C’est dommage car la vue n’est pas trop mal sur les montagnes verdoyantes du Chiapas et sur la ville qui se pare de rouge grâce à toutes les fleurs des flamboyants qui déploient leur magnifique couleur écarlate.

Le jardin botanique

Ce n’est pas le jardin botanique le plus pittoresque que nous avons vu, mais il vaut quand même une petite visite. C’est un parc de 4,4 hectares ouvert en 1951 qui possède plus de 650 espèces végétales dont la plupart sont locales. Nous avons été d’abord surpris de ne pas voir beaucoup d’arbres d’autres continents comme c’est le cas dans la plupart des jardins botaniques mais, après avoir baroudé à pas mal d’endroits du monde, nous devons reconnaître qu’en termes de végétation et de forêts, l’Amérique c’est un peu le graal. Que ce soit en Amazonie, dans la jungle du Petén, à Palenque ou dans toute la cordillère de l’isthme panaméricain, ce continent nous offre les plus belles forêts du monde. Outre la végétation incroyable, le jardin est également un véritable sanctuaire à oiseaux en pleine ville. Nous en avons vu, et surtout entendu, des dizaines de ces petites (et moins petites!) bébêtes de plein d’espèces différentes.

Même si nous avons « triché » sur la moitié du parcours, cette remontée « rapide » de l’isthme panaméricain nous aura quand même pris presque trois semaines! La descente à un rythme normal et entièrement par voie terrestre nous avait pris plus de trois mois. Du vrai slow travel!

Si nous nous sommes arrêtés à Tuxtla, c’est pour consacrer une partie de notre temps au Chiapas. Nous en avons déjà visité une petite partie en 2018 et ça a été un véritable coup de cœur. Nous nous réjouissons d’en découvrir un peu plus avant de remonter sur la péninsule du Yucatan prendre notre vol de retour.

Portobelo, ses forteresses espagnoles et sa douceur de vivre à la Caribéenne

Ayant vu l’entrée du canal de Panama côté Pacifique, nous avons évidemment super envie d’aller voir l’autre embouchure côté Atlantique à Colón, la deuxième ville du pays. Mais tout le monde nous déconseille fortement d’y aller, ce serait super moche et même un peu dangereux. Nous nous disons que les locaux connaissent mieux leur pays que nous et décidons de leur faire confiance et nous renonçons donc à notre projet. Mais tout n’est pas perdu pour autant : après l’étude de la carte, nombre de discussions avec la population locale et quelques recherches nous tombons sur la petite localité de Portobelo situé dans une baie au nord-est du pays. Nous n’hésitons pas longtemps, surtout qu’en tant qu’Andalous, le nom ne nous est pas inconnu vu que nos histoires sont liées. Vous verrez à quel point quelques paragraphes plus bas.

Depuis le terminal de bus de la city, il faut prendre le bus pour Colón et s’arrêter dans la petite ville de Sabanitas. Depuis là, fini les grands bus confortables et climatisés, c’est le retour des Chicken bus colorés et de leur musique assourdissante! Mais ça va tellement mieux avec l’ambiance toute caribéenne du coin! En tout, le trajet nous aura pris un peu plus d’une heure, donc ça vaut vraiment la peine d’y faire un saut depuis la capitale! Bon, le retour a été un peu plus scabreux, le trafic était infernal pour rentrer dans Sabanitas, nous n’avons pas eu notre correspondance tout de suite et les bus étaient blindés. Soit nous avons eu de la chance à l’aller, soit c’était particulièrement le bordel au retour. Quoi qu’il en soit, il vaut vraiment la peine d’effectuer la petite centaine de kilomètres qui séparent la capitale de Portobelo.

Portobelo

Nous n’avons effectué qu’un saut de puce depuis Panama City, et pourtant, nous avons changé d’océan, changé d’ambiance et presque changé de planète! Ici, l’ambiance est toute caribéenne, même plus créole que latino-américaine! Ca se ressent dans la cuisine, dans l’ethnie locale, dans la musique et dans la nonchalance de la population locale. Nous nous croyons plus dans les petites Antilles qu’au Panama et ce changement d’ambiance nous plait beaucoup!

Portobelo a été découverte par Christophe Colomb himself lors de son quatrième voyage en Amérique, celui où il est parti de Cádiz et arrivé in extremis, après avoir affronté un terrible ouragan, à Bocas del Toro. Il a tellement été subjugué par la baie, ce que nous comprenons amplement, qu’il a nommé le lieu Porto Bello, ce qui, en italien, signifie « beau port ». Oui, en italien car il ne faut pas oublier que, bien qu’il fût parti d’Espagne pour le compte de la couronne castillane, le fameux explorateur était génois!

Aujourd’hui, le nom a été hispanisé en Portobelo mais il porte toujours aussi bien son nom avec ses petites maisons colorées et sa grande douceur de vivre.

Fuerte San Jeromino

Dès le XVIe siècle, Portobelo devint rapidement le principal port espagnol des Amériques. C’est d’ici que partaient les embarcations remplies d’or et d’autres objets pillés par les colons en direction du port de Séville. Evidemment, un port aussi bien situé voyant passer des richesses venant de tout l’empire colonial attiraient bien des convoitises, dont celles du fameux pirate anglais Francis Drake qui arriva bien déterminé à saccager la ville mais qui mourut de fièvre avant d’avoir pu mener à bien son projet. Il fallait donc bien protéger la baie et, pour ça, les Espagnols étaient les maîtres en la matière!

Le fort de San Jeromino, situé dans l’actuel centre-ville, date du XVIe siècle et adopte l’architecture typique de tous les forts espagnols de cette époque. Il a bien fait son boulot car Portobelo resta invaincue jusqu’en XVIIe siècle, même quand les Britanniques, ont essayé à plusieurs reprises de l’attaquer, sans succès, durant les différentes guerres qui ont opposé les deux pays. Mais en 1739, la ville finit par être prise par l’amiral anglais Edward Vernon mettant fin à son âge d’or. Suite à cet épisode, Les Espagnols préférèrent prendre la route maritime du cap Horn et des Philippines précipitant le déclin de Portobelo. Déclin qui durera jusqu’à l’ouverture du canal de Panama situé à une cinquantaine kilomètres de là.

Pour nous, être à Portobelo après avoir adopté le sud de l’Andalousie comme chez nous a une saveur un peu particulière. Nous avons visité l’Archivo General de Indios à Séville et avons pu lire quelques documents d’époque parlant de ces traversées et des marchandises qui étaient ramenées depuis le Nouveau Monde via justement le port de Portobelo. Malgré l’horreur de l’histoire coloniale, le sujet nous a fasciné. Nous retrouver aujourd’hui de l’autre côté de l’Atlantique et à l’autre extrémité de la route maritime la plus importante de l’empire espagnol, c’est juste fou!

Pour ne rien gâcher, la vue sur la baie de Portobelo et sur le bleu turquoise de la mer des Caraïbes est juste magnifique!

Fuerte Santiago de la Gloria

Ce fort-ci se trouve un peu à la sortie de la ville en direction de Colón. Il est situé un peu plus stratégiquement que celui de San Jeromino car à l’entrée de la baie. Il est également un peu plus grand et mieux conservé, sûrement car il a été renforcé au XVIIIe siècle. Sinon, il a été construit à la même époque (XVIe siècle) et possède exactement le même style architectural. Portobelo était tellement prospère et convoitée que deux forteresses n’étaient pas de trop pour la protéger.

D’après les quelques pierres que nous avons pu voir et le relief un peu bizarre de la forêt derrière le fort, nous soupçonnons fortement que d’autres vestiges se cachent dans le coin. Mais Portobelo se trouve entre un parc national et une réserve marine protégée, il n’y aura donc pas d’autres fouilles archéologiques. Et c’est très bien aussi! Que la nature reprenne ses droits, surtout qu’elle est particulièrement belle par ici!

Là non plus nous n’allons pas bouder notre plaisir d’avoir une superbe vue sur la mer des Caraïbes!

A noter que l’accès aux deux forts est gratuit et ça fait du bien au budget dans un Panama pas si bon marché que ça.

Bonus sunset

Normalement, la côte caribéenne américaine se situe à l’est, donc du mauvais côté pour les couchers de soleil. Oui, du bon côté pour les levers de soleil mais ça implique de sortir du lit à des heures indues, ce qui nous coûte beaucoup! Mais le Panama, avec sa forme de fer à cheval tordu (oui, c’est comme ça que nous le voyons!), possède un peu de côte ouest sur les Caraïbes. Evidemment, à Portobelo, le soleil se couche derrière la seule île de la baie! Même si ce n’est pas le sunset du siècle, ça donne quand même de jolies couleurs.

Si le paradis existe vraiment, il doit ressembler à Portobelo. Un village paisible à l’histoire fascinante dans un écrin naturel de folie! D’ailleurs, la faune nous a honoré de sa présence avec des singes hurleurs, des oiseaux incroyables et des poissons volants se faisant courser par un dauphin. Ce dernier point peut paraître loufoque écrit comme ça mais nous vous assurons que c’est vraiment impressionnant!

Si vous êtes à Panama City, faites absolument le détour à Portobelo, ce n’est vraiment pas loin et ce serait presque un crime de passer à côté devant tant de beauté et de douceur de vivre!

Bocas del Toro, le paradis caribéen du Panama

Nous avons quitté assez vite le Costa Rica pour des questions de budget! Dans la suite logique de notre voyage à travers l’Amérique Centrale il y a… le Panama! Oui, c’est vrai, ce n’était pas bien compliqué à deviner et d’ailleurs, vous avez été la quasi majorité à imaginer très justement la suite de notre voyage.

Bon avoir un itinéraire logique c’est bien mais il y a quand même une frontière à passer. Depuis Quepos, notre dernier lieu de villégiature costaricien, il y a presque encore deux cents kilomètres jusqu’à la douane. Nous nous mettons donc en quête d’un bus mais le personnel pas très « Pura Vida » du terminal nous fait tourner un peu en bourrique. Nous finissons quand même après d’âpres discussions par trouver notre bonheur même s’il faut aller le chercher à l’hôpital. Oui, la phrase précédente paraît un peu tirée par les cheveux mais nous devons bien prendre le bus en face de l’hôpital, à trois kilomètres du centre de Quepos. Il y a des bus urbains qui s’y rendent toutes les trente minutes, ce n’est pas un problème. On nous dit d’y être à huit heures et quart car nous devons choper le bus qui part de San José à six heures du matin. Nous avons attendu jusqu’à dix heures moins quart que notre convoi veuille bien arriver. Heureusement, le personnel hospitalier nous a laissés utiliser les places de pique-nique du jardin de l’hôpital pour y prendre notre petit déjeuner à l’ombre des arbres.

Paso Canoas, la ville frontière, est un véritable bordel avec ses échoppes duty free, ses rabatteurs, ses taxis et son trafic infernal. Le Costa Rica ne nous avait absolument pas habitué à ça. Quand on arrive en bus, comme nous, il faut retourner en arrière car on nous dépose dans la zone franche, pratiquement devant le bâtiment de douane du Panama. Avant de se faire tamponner le passeport pour la sortie, il faut aller s’acquitter des frais de sortie dans une petite maison jaune à droite de la route. La taxe s’élève à neuf dollars (oui, c’est du vol!) payable uniquement en dollars américains et seulement en cash! Donc il faut prévoir le coup! Mais apparemment, depuis notre passage, le progrès est arrivé et il serait possible de s’acquitter de cette taxe de sortie en ligne.

L’entrée au Panama est beaucoup plus simple et plus cordiale même si on nous a demandé un billet de sortie du territoire. Le terminal des colectivos se trouve tout de suite après le bâtiment de l’immigration. Nous nous sommes arrêtés à David, la troisième ville du pays où nous avons « attendu » que le week-end de Pâques se termine pour continuer nos aventures. C’est une ville super moche et sans intérêt mais elle nous a permis de faire nos premières découvertes du Panama hors des circuits touristiques. Notre première impression a été très positive : le pays a l’air moins américanisé que ses voisins, les gens sont plus chaleureux, le pays est plus ouvert sur le monde (merci le canal!) et les panaméens ont un amour du café encore plus fort qu’au Guatemala.

Bocas del Toro

Si nous sommes restés à David, c’est pour une raison bien précise. C’est de là que part la seule route qui nous mène à notre but, la côte caraïbe. Depuis le terminal des bus, il faut prendre un colectivo en direction de Changuinola et s’arrêter à Almirante. (8,45$) Nous l’avons pris à six heures du matin pour assurer le coup avec le ferry qui part à midi, c’était le bon timing. Le bus nous dépose au bord de la route principale et il faut descendre ensuite jusqu’au port, il faut compter un petit quart d’heure à pied même si les chauffeurs de taxi essaieront de vous faire croire que c’est beaucoup plus loin et que c’est très compliqué à y aller!

Le ferry est gratuit mais il faut bien viser les horaires : sept heures du matin, midi ou quinze heures trente, en semaine. Sinon, il y a des lanchas beaucoup plus rapides qui font la traversée à toute heure pour six dollars. Mais ça n’a pas le même charme que ce gros traversier qui avance gentiment entre de magnifiques îlots constitués de mangroves. Cette lenteur nous a permis d’apercevoir des dauphins à plusieurs reprises durant la traversée! Après une heure et demie de navigation sur une mer super calme, nous voici arrivés à Bocas Town sur la Isla Colón 

Bocas Town

Bocas del Toro est en fait tout un archipel situé au nord du Panama dans la mer des Caraïbes. L’île principale est la Isla Colón nommée en l’honneur de Christophe Colomb (Cristóbal Colón en espagnol) qui débarqua sur cette île en 1502 après sa quatrième traversée de l’Atlantique.. Le plus drôle c’est que pour ce voyage là, son point de départ était Cádiz, pratiquement comme nous! Nous pouvons donc presque nous considérer comme des compagnons de voyage du grand explorateur génois! Bon d’accord, nous avons juste un peu plus de cinq siècles de retard et de meilleurs transports (quoique les Chicken bus…), mais on ne va quand même pas chipoter pour ça, n’est-ce pas?

Bon nous allons arrêter de raconter des bêtises et nous allons plutôt vous parler de cette magnifique île et de sa capitale, Bocas Town, à l’ambiance toute caribéenne avec ses maisons typiques en bois très colorées dont certaines sont sur pilotis. Certes, une partie de la ville est dédiée au tourisme avec ses hôtels, ses bars, ses agences de tours et ses boutiques de souvenirs mais nous nous attendions à bien pire. Nous croyons même avoir trouvé où se cache la fameuse Pura Vida que nous avons cherché en vain au Costa Rica!

Playa Istmito

Bocas del Toro se trouve sur une petite péninsule reliée à la Isla Colón par un isthme sur lequel se trouve la playa qui, du coup, porte bien son nom. (Istmito signifie petit isthme en espagnol). Elle est accessible à pied depuis le centre-ville, il faut compter environ dix minutes de marche. Le sable est gris, doux mélange entre le blanc des Caraïbes et le noir volcanique, car oui, la cordillère et ses volcans ne sont pas loin. Le coin est agréable pour la baignade : l’eau est claire, chaude et il y a une baie qui protège la plage des courants, c’est assez calme. Nous qui n’avions plus vu les Caraïbes depuis Cancún, nous sommes aux anges!

Boca del Drago

Nous adorons Bocas Town et ses maisons colorées sur pilotis mais notre curiosité naturelle nous pousse à aller voir ce qu’il y a de l’autre côté de l’île. Il y a même un colectivo qui nous y emmène pour 2,50$ par trajet. Il part toutes les quarante-cinq minutes depuis la place centrale et il faut compter une bonne heure de route pour s’y rendre. Le centre de l’île que nous traversons est totalement sauvage et est entièrement recouvert d’une magnifique forêt tropicale qui a l’air bien préservée.

Boca del Drago se trouve au point exact où débarqua in extremis Christophe Colomb après avoir bravé un horrible ouragan. Aujourd’hui, il y a quelques petites maisons en bois au bord d’une superbe baie aux eaux cristallines. Le temps semble vraiment s’être arrêté par ici.

Playa Estrella

Pour y accéder, il faut emprunter un petit sentier qui part depuis la jetée de Bocas del Drago. Il longe la plage, est tout plat et pas très long, on peut donc y aller en mode plagiste sans problème. Nous ne pouvons pas vous donner une idée de temps de marche plus précise car nous nous sommes arrêtés tous les deux mètres pour observer un arbre, des bébêtes ainsi qu’une magnifique mangrove!

En chemin nous avons croisé une raie manta, des poissons volants coursés par un dauphin, des libellules, des loris, des papillons et des oiseaux plus incroyables les uns que les autres.

Sur les photos ci dessous, nous avons plus ou moins réussi à immortaliser un anolis (à gauche) et un crax alector (à droite).

Nous finissons quand même par arriver à la Playa Estrella. Elle porte très bien son nom (plage de l’étoile) car le lieu est un sanctuaire à étoiles de mer qui viennent s’y reproduire. Elles y sont d’ailleurs protégées. La plage se trouve en bordure d’une superbe mangrove et pourtant le fond reste clair est n’est pas du tout vaseux comme souvent dans ce genre d’environnement.

Bastimentos

Lors de notre séjour au Panama qui a suivi notre voyage en Colombie, nous sommes, bien évidemment, retournés à Bocas del Toro qui a été un véritable coup de coeur! Nous y avons passé plus de temps et en avons profité pour aller voir d’autres îles. Une d’entre elles est Bastimentos, au sud de la Isla Colón et la plus grande île de l’archipel. Pour s’y rendre, il suffit d’affréter une lancha (5$ par personne et par trajet) qu’on peut trouver sur n’importe quel ponton de Bocas Town et qui vous y emmène en une petite dizaine de minutes. Il faut quand même avoir l’estomac bien accroché. Les capitaines naviguent à tombeau ouvert et prennent les vagues de front, ce qui nous a littéralement fait voler. Heureusement que ça ne dure pas très longtemps!

Old Bank

Nous débarquons à Old Bank, le seul village de l’île. Il se compose d’une rue piétonne, de quelques maisons colorées sur pilotis, de quelques simple hébergements, d’un ou deux restaurants et d’une supérette pour les produits de base, et c’est tout! Pensez donc à prendre du cash et quelques réserves si vous prévoyez d’y passer quelques temps. Si l’ambiance est déjà super chill à Bocas Town, à Old Bank c’est mille fois plus calme! Par contre, la culture est totalement différente. Ici, ce sont les Caraïbes à mille pour cent! Les habitants sont plutôt afro-antillais et parlent le créole.

Playa Wizard

Elle se mérite quand même un peu cette plage puisqu’elle se situe à 1,2 kilomètres du village d’Old Bank et qu’il faut franchir un col culminant à l’altitude honorable de 58 mètres! Mais pas de panique, il y a un sentier super bien aménagé où il est même possible d’y aller en tongs! Le chemin passe à travers une forêt tropicale assez exceptionnelle où nous avons pu apercevoir quelques animaux dont des oiseaux, des papillons, des libellules, des araignées qui font peur, une couleuvre et, cerise sur le gâteau, des paresseux.

Comme vous le savez, il n’est pas facile d’immortaliser des animaux sauvages. Néanmoins, nous avons plus ou moins réussi à en filmer quelques-uns qui sont dans nos stories Instagram sous les onglets « Panama » ou « Animals ».

La récompense qui nous attend au bout de cette petite marche vaut amplement le détour! La Playa Wizard est une magnifique plage sauvage bordée de végétation tropicale qui nous rappelle celles que nous avons vu dans le parc Similajau à Bornéo. Nous sommes sur la côte extérieure de l’archipel donc les courants sont assez forts, ce qui fait le bonheur des surfeurs qui viennent profiter des jolies vagues. Malgré tout, il a valu la peine de braver la mer agitée en lancha pour venir voir cette merveille!

A l’extrémité nord de playa Wizard, il y a normalement un chemin qui nous emmène à Red Frog Beach mais avec toutes les pluies qui sont tombées en ce début d’année, le sentier est impraticable. Malgré tout, nous avons quand même réussi à apercevoir une « red frog », une grenouille rouge dans la forêt près d’Old Bank.

Carenero

Carenero est une toute petite île située juste en face de Bocas Town. Elle est accessible en tout juste deux minutes de lancha depuis n’importe quel ponton de la ville. Nous avions vu que le prix de la traversée coûtait deux dollars par personne mais, à chaque fois, on ne nous a demandé qu’un dollar! Le trajet est tellement court que nous n’avons même pas eu le temps d’avoir le mal de mer!

L’île de Carenero est tellement petite qu’il est possible d’y faire le tour à pied en moins de deux heures! Contrairement à ses grandes sœurs de l’archipel , elle a la particularité de ne posséder aucun relief. C’est juste un morceau de terre posé sur la mer. Il y a deux boucles pour explorer les lieux : une grande et une petite. Nous étions bien partis pour faire la grande boucle, mais avec le temps plutôt pluvieux que nous avons, une partie du chemin est devenu impraticable. Nous avons dû rebrousser chemin et nous contenter du petit itinéraire. Les sentiers sont faciles et s’effectuent sans problème en mode plagiste. Vous risquez juste de donner un bon bain de boue à vos pieds! (Oui, c’est du vécu!)

La mangrove

Le centre de l’île abrite une magnifique mangrove relativement bien préservée. Elle ressemble un peu à celles qu’on peut trouvé à l’intérieur du parc national des Everglades en Floride. Une jolie faune aviaire peuple les lieux ainsi que des crabes avec une pince plus grande que l’autre qui ressemblent à nos crabes violonistes de la baie de Cádiz.

Sous ces latitudes, la terre est tellement dense que l’oxygène a de la peine à y frayer son chemin. Les arbres ont trouvé une parade en déployant d’immenses racines à ciel ouvert pour mieux absorber l’oxygène. Dans cette mangrove, les racines sont tellement belles que ça en devient une véritable œuvre d’art!

La playa

La playa n’est pas très grande mais est digne de toutes les plages de rêves des Caraïbes! Elle est protégée des courants par les autres îles de l’archipel donc c’est assez top pour la baignade. Elle est bordée de cocotiers qui font office de parasols naturels et l’eau est vraiment turquoise comme on peut s’y attendre dans cette région.

Nous avons vraiment été subjugués par Bocas del Toro! Nous en avons vu des plages de rêves mais celles de l’archipel resteront en bonne place dans nos préférées. C’est la preuve que nous ne sommes pas encore blasés malgré des années de vadrouille derrière nous et c’est plutôt une bonne nouvelle!

Les ferries pour partir de ce paradis sont à huit heures et demies, dix heures ou à quinze heures. Il y a moins besoin de viser les horaires car, dans les deux cas, vous arriverez à rejoindre David le même jour à moins qu’une grève vous bloque la route vous forçant à faire un petit bout à pied, vos sacs sur le dos en plein cagnard de midi afin de prendre un autre colectivo qui vous attend de l’autre côté du barrage. Oui, c’est du vécu! Si vous allez au Costa Rica via Changuinola, c’est encore plus court!

A notre avis, Bocas del Toro est un incontournable du Panama! Ce serait vraiment dommage de passer à côté. C’est relativement facile à accéder en transports publics, à budget raisonnable tout en restant assez préservé du tourisme de masse. Nous croisons les doigts pour que ça dure!

Ambiance balnéaire à Playa del Carmen et Isla Cozumel

Nous faisons un break avec les Etat-Unis, autant pour la santé de notre budget que pour notre santé digestive! Nous y retournerons en août, en Californie, et profiterons de vous partager notre bilan à ce moment-là.

Le Mexique ne nous est pas totalement inconnu puisque nous en avons visité une partie il y a un peu plus de deux ans et nous avons adoré! Il était donc logique que ce magnifique pays ait une place de choix dans notre tour du monde!

Cancún

Oui Cancún c’est moche, c’est plein de gros immeubles super moches en béton abritant des hôtels ou des infrastructures touristiques et oui, c’est une vraie enclave américaine. Le seul avantage, c’est qu’il y a un aéroport bien desservi et c’est une bonne porte d’entrée pour visiter la péninsule du Yucatán. Et puis Cancun, c’est la plage, une vraie plage de rêve avec de l’eau claire et du sable blanc! Malheureusement, cette année, il y a des sargasses en quantité à cause de l’eau trop chaude. Ce sont des algues invasives qui donnent une couleur brunâtre à l’eau, qui se déposent en nombre sur le sable et qui ont une odeur nauséabonde quand elle se décomposent! Malgré ce gros bémol, les couleurs ne trompent pas : nous sommes bien dans les Caraïbes!

Playa del Carmen

Après trois mois intensifs composés de volontariats, visites, randonnées, road-trip, etc, il était temps de nous poser une petite semaine avant de repartir sur les chapeaux de roues. Nous avons choisi Playa del Carmen car, malgré son côté (hyper, méga!) touristique, il y a une vraie ville mexicaine avec des petits stands où nous pouvons nous régaler de tacos pour presque rien! C’est également plus facile à trouver des logements de backpackers qui ne soient pas trop éloignés de la plage et des restos.

Côté plage

Bien sûr l’attrait reste la plage. Franchement, ce n’est pas top. C’est encore plus bétonné qu’à Cancun et presque tout est privé appartenant à des resorts, de gros mastodontes de béton super moches construits directement sur le littoral. La présence des sargasses n’arrange rien. Nous sommes vraiment de tout coeur avec les employés municipaux qui passent leur journée en plein cagnard à essayer de nettoyer la plage de ce fléau en étant en contact direct avec l’odeur toxique et nauséabondes de ces algues.

Côté nature

L’avantage sous les Tropiques, c’est que la végétation est luxuriante. Les locaux ont su en tirer parti en laissant des hectares de forêt au milieu de la ville. C’est une vraie bouffée d’air frais lors des grandes chaleurs et, comme les touristes préfèrent la plage, nous pouvons déambuler tranquille sans croiser âme qui vive (sauf bien sûr des oiseaux, des papillons, des agoutis, des coatis et des iguanes!)

Côté culture

Il y a quelques vestiges de l’ancienne cité maya Xaman Ha qui subsistent encore à Playa del Carmen. Bien sûr, ce n’est rien comparé aux sites alentours comme Tulum et Chichen Itza, que nous avons visités il y a deux ans, mais c’est un joli but de promenade et ça change de la Quinta Avenida, la grande rue piétonne super touristique bordée de boutiques et de restaurants! Ce serait le premier site maya que les Espagnols rencontrèrent lors de leur accostage sur les côtes du Yucatan.

Nous ne savons pas si nous avons fait le bon choix avec Playa del Carmen mais ça nous a permis de profiter un peu de la riviera Maya sans trop plomber le budget. Nous avions trouvé un logement avec piscine qui nous a permis de nous reposer un peu avant de repartir à l’aventure!

Isla Cozumel

Au large de Playa del Carmen, à environ 19 kilomètres à l’ouest, se trouve la petite île de Cozumel qui est quand même la troisième du pays. Nous n’y avons pas été lors de notre séjour dans la station balnéaire mais à la fin de notre séjour mexicain, pour profiter une dernière fois de la mer des Caraïbes avant notre départ. Cette petite île de calcaire de 647 kilomètres carré est accessible en ferry depuis le débarcadère de Playa del Carmen. L’UNESCO l’a nommée comme réserve de biosphère. Espérons d’y trouver moins de béton que sur le continent!

San Miguel de Cozumel

C’est la seule urbanisation de l’île. Il n’y a rien de bien intéressant : bars, restaurants, boutiques de souvenirs, etc. Au moins, tout est concentré en un seul endroit et le reste de l’île peut être dédiée à la nature. Les Espagnols s’y établirent au XVIe siècle mais, avec le passage de plusieurs ouragans, il ne subsiste plus rien de cette période aujourd’hui.

Juste en dehors de la ville, il y a un petit récif où il est sympa d’y faire du snorkelling. L’accès y est un peu scabreux à cause des rochers mais une fois sous l’eau, c’est un véritable paradis marin. C’est une bonne alternative aux tours organisés qui sont très limites avec la protection de la nature. Par contre, c’est réservé aux bons nageurs.

Nous décidons de louer un scooter pour aller faire le tour de l’île. Plus précisément, le demi-tour de l’île. Toute la partie nord est inaccessible et laissée à l’état sauvage, d’où la réserve de biosphère. Dans un Mexique complètement à la ramasse pour les questions écologiques, cette mesure fait office de très bonne nouvelle!

Côte occidentale

C’est la côte la plus urbanisée de l’île. C’est de ce côté que se trouvent la ville San Miguel de Cozumel ainsi que quelques resorts installés en bordure de plage. Mais il y a aussi quelques belles mangroves et de superbes plages. Ici, on trouve des récifs coralliens extraordinaires près des côtes. Fabien s’est d’ailleurs découvert une vraie passion pour le snorkelling! Il est vrai qu’observer tous ces poissons multicolores dans leur milieu naturel reste une des meilleures expériences de voyage!

Punta Sur

C’est l’extrémité sud de l’île et c’est également une petite réserve naturelle appelée également Punta Sur. Avec le cap et ses vents à décorner des bœufs, nous ne sommes plus tellement dans l’ambiance Caraïbes. Avec ses plantes grasses résistantes au vents et ses pierres façonnées par l’érosion, la punta nous rappelle quelques endroits du Portugal. Mention « so cute » pour la petite chapelle trop mignonne qui veille sur le cap.

Côte orientale

Ici la nature est reine et le paysage change complètement. La côte est balayée par les vents venus directement de l’Atlantique. Malheureusement, comme rien ne protège le littoral du large, des tonnes de sargasses viennent s’échouer sur les plages.

C’était une très jolie découverte pour notre dernière étape latino-américaine et une occasion supplémentaire de profiter de la mer des Caraïbes. Nous pensions trouver beaucoup plus de touristes. Cozumel reste principalement une destination journalière depuis Playa del Carmen. Nous nous sommes restés sur l’île presque une semaine. Ça nous a laissé le temps d’explorer les endroits où les voyageurs de passages ne vont pas.