Bilan de 7 mois à Tenerife

Notre dernier mois à Tenerife n’aura pas été riche en découvertes mais c’était voulu. Comme nous avons un été bien rempli qui nous attend, nous avons profité de rester sur notre ordi à travailler plus afin de pouvoir lever un peu le pied dès la fin juin. La météo très changeante ne nous a pas vraiment fait regretter notre choix. En plus, la vie dans notre colocation à Puerto de la Cruz était vraiment sympa et nous avons vraiment partagé de supers moments avec nos compagnons de logement. Ils vont d’ailleurs beaucoup nous manquer.

Après plus de sept mois passés à Tenerife, nous avions envie de « rentrer » sur la péninsule afin de profiter d’un été méditerranéen avant de rêver à d’autres horizons un peu plus lointains. Mais le Covid s’en est emmêlé et a failli faire capoter nos projets. Quelques jours avant notre départ, nous avons appris que nous étions cas contact Covid! Il fallait vraiment que ça tombe à ce moment là! Mais bon, vous nous connaissez, nous ne nous sommes pas laissé abattre et, depuis notre auto-isolement, nous avions déjà prévu des plans B, voire C au cas où nous aurions dû repousser notre voyage. Heureusement, notre test s’est avéré négatif et nous pourrons prendre notre vol comme prévu!

Mais assez parlé de nos petites péripéties, nous allons passer aux choses sérieuses, c’est à dire le bilan de notre long séjour à Tenerife.

En chiffres

Durée du séjour

220 jours, soit un peu plus de sept mois. Nous ne sommes jamais restés aussi longtemps au même endroit depuis notre départ de Suisse en novembre 2017! Mais nous avons quand même logé à trois endroits différents.

Budget

5581€ (6120,70CHF) soit une moyenne journalière de 25,35€ (27,80CHF). Dans ce budget, nous avons compté les billets d’avion de et pour Valence ainsi que les tests PCR. Si nous ne comptons que les dépenses courantes sur place, (donc sans test et sans avion) nous arrivons à un budget de 5196€ (5698,50CHF) soit une moyenne journalière de 23,60€ (25,90CHF). Honnêtement, jamais nous n’aurions pensé avoir des chiffres aussi bas. Nous avons même craint que passer un hiver aux Canaries soit un gouffre financier. Le secret est de vivre comme les locaux, en colocation, de manger local et de se fournir au marché. Nous nous sommes quand même octroyé des excursions et des sorties au resto.

Lieux de villégiature

Las Chafiras, au sud-ouest de Tenerife, au-dessus de la station balnéaire de Los Cristianos, San Isidro au sud-est de l’île en dessus du Medano et enfin Puerto de la Cruz sur la côte nord-ouest.

Température la plus basse

16 degrés en janvier à San Isidro pendant la tempête Filomena. Avec le vent et la pluie, ça nous paraissait extrêmement froid!

Température la plus haute

35 degrés pendant les divers épisodes de Calima mais l’air extrêmement sec et les particules de sable ne rendent pas ce climat très agréable.

Altitude la plus basse

Le niveau de la mer partout sur la côte sauf aux endroits où l’océan est surplombé par des falaises de plusieurs dizaines de mètres.

Altitude la plus haute

2300 mètres au pied du Teide . Eh non, nous n’avons pas été au sommet, sinon ça aurait été 3715 mètres.

Nombre de fois où la météo change par heure

Au moins 5 fois, et ça c’est quand le temps est stable!

Tenerife, en temps de Covid, c’était comment?

Nous avons eu de la chance car nous avons pu jouir d’une certaine liberté, bien plus que sur le continent européen. Nous avons juste dû renoncer à découvrir une autre île de l’archipel canarien car nous étions en « confinement périmétral », c’est à dire, que nous ne pouvions pas quitter Tenerife pour une autre île sans motif impérieux (et sans test PCR, of course!). Sinon, à part un couvre-feu à 22 heures, les intérieurs des restaurants fermés et des rassemblements limités à quatre personnes, la vie se déroulait presque normalement. Nous avons même pu profiter des terrasses!

Nous allons maintenant passer à nos coups de gueule, respectivement nos coups de cœur car rester sept mois au même endroit ne laisse jamais indifférent.

Coups de gueule

Les usines à touristes du sud

Nous savions que ça existait donc ce n’était pas vraiment une surprise, nous sommes juste sidérés par l’ampleur du truc. La côte sud-ouest est complètement défigurée par des hôtels et des barres d’immeubles. C’est vraiment dommage car l’environnement est magnifique. En temps de Covid, c’était plutôt calme à cause du manque de tourisme mais nous n’osons pas imaginer la cohue en saison touristique normale. Si nous pouvons souhaiter quelque-chose aux Canaries c’est de trouver un plan B pour qu’elles puissent se sortir de leur dépendance au tourisme de masse.

Une île très urbanisée et densément peuplée

Tenerife, en superficie, représente environ la moitié de la Corse mais elle est peuplée de presque un million d’habitants! (contre 335’000 sur l’île de Beauté). Il faut bien que tous ces gens vivent quelque part. Donc bonjour les grandes villes, les banlieues moches (particulièrement sur les hauteurs de Santa Cruz), les grandes zones commerciales, le trafic infernal, etc… Nous sommes loin du coin idyllique et naturel que les différents offices de tourisme essaient de nous vendre. Pour nous, ce point est la grosse mauvaise surprise de Tenerife.

Le climat

Nous avions déjà fait notre coming out climatique ici, mais nous persistons et nous signons : nous ne sommes vraiment pas fan du climat de Tenerife! Certes, l’hiver est bien plus doux et agréable qu’en Europe centrale mais non, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous et non, il ne fait pas toujours chaud! Le temps change au moins trente fois par jour en passant du chaud au froid et inversement toutes les dix minutes. Au nord, nous avons réussi l’exploit de transpirer sous un climat humide tout en étant glacé par le vent froid du nord! Quant au sud, il est constamment balayé par de forts vents et ça devient pénible à la longue. Et quand enfin il daigne faire des températures estivales dignes de ce nom, c’est à cause de la Calima qui met nos bronches à rude épreuve. Bref, l’hiver prochain nous essaierons par tous les moyens de nous retrouver sous les Tropiques!

La gastronomie

La bouffe locale est assez cheloue, comme le Gofio qui nous donne l’impression d’avoir du ciment dans la bouche. Seul le mojo verde, une sauce à base d’ail et de coriandre, tire son épingle du jeu. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir des bons produits. Il y a presque tout qui pousse sur la terre fertile des volcans.

Coups de coeur

Les paysages

Ils sont juste à couper le souffle! Dame nature a vraiment gâté Tenerife en lui donnant une variété de paysages incroyables sur un si petit territoire! Il y a des volcans, des plages, des forêts humides, des cactus, des montagnes pelées par l’érosion et l’aridité, des piscines naturelles, l’océan, des calderas, etc… De quoi en prendre plein les yeux tous les jours!

Les volcans

Ils nous fascinent! Surtout le Teide! Quand on pense que sur une toute petite île culmine un volcan à plus de 3700 mètres, c’est assez fou, non?

La population locale

Les Canariens ne sont pas aussi expressifs que les Espagnols de la péninsule mais dans l’ensemble ils sont chaleureux, accueillants et ouverts. Ils ne présentent pas d’hostilité envers les « péninsulaires ». Bref ce ne sont pas des Corses qui ont ont la haine contre ceux du continent.

Les avocats

Nous parlons ici des fruits pas des personnes en toge qui connaissent les textes de loi par cœur et qui le crient dans un tribunal même si nous n’avons absolument rien contre ces derniers. En règle générale, manger des avocats ce n’est pas très cool car c’est souvent importé de loin et cultivé dans des conditions pas très éco-friendly. Mais ils poussent aux Canaries, nous pouvons donc en manger de production locale! Ce n’est pas très bon marché (rarement en dessous de 5€ le kilo) mais c’est un luxe qui vaut la peine!

Les eaux cristallines de l’océan Atlantique

Nous nous y sommes rarement baignés car le courant est souvent fort et l’eau est froide mais nous avons été fasciné par la clarté de l’eau quel que soit l’endroit de l’île où nous nous trouvions.

Le réseau de guaguas

Pour rappel : guagua est le petit nom qu’on donne aux bus aux Canaries. Oui, c’est vrai, ces véhicules nous ont refilé la gerbe pratiquement à chaque fois sur les routes de montagnes mais nous avons quand même été bien contents de les avoir. C’est pratique, fiable, facile à utiliser et relativement bon marché.

L’Anaga

Incontestablement notre endroit préféré à Tenerife!

Bizzarreries « tinerfeñas »

C’est très mal plat!

Nous venons d’un canton alpin, donc les montagnes et les pentes, nous sommes habitués. Mais, même dans nos Alpes, il y a des plaines et des hauts-plateaux! A Tenerife, nada! Juste La Laguna est construite sur un petit plateau sinon tout est en pente, absolument tout! La moindre petite sortie pour aller, par exemple, faire des courses se transforme en bonne grimpette.

Les routes

Là aussi, les routes de montagnes ça nous connaît! Mais dans les Alpes, elles sont construites en pente douce avec des virages. Certaines routes à Tenerife sont construites toutes droites de haut en bas! Certes, il n’y a pas de problème de gel et d’enneigement mais ça reste quand même scabreux! Et il y a même des gens qui y parquent leur voiture sur les côtés, ils doivent sacrément avoir confiance dans leur frein à main!

Tenerife ne sera pas notre coup de cœur absolu mais nous avons quand même apprécié d’y passer sept mois même si au niveau culturel, nous préférons la côte méditerranéenne.

Spoiler Alert!!

Comme vous le savez déjà, nous allons retourner dans notre fief valencien pour au moins une partie de l’été. Là-bas, pas mal de paperasse administrative nous y attend. Nous avons quelques rencontres prévues notamment avec nos familles respectives et d’autres qui sont encore en cours de concrétisation. Nous avons également quelques projets (perso et pro) qui se mettent en place mais nous n’avons rien de confirmé pour le moment. Tout ce que nous savons, c’est que nous allons avoir un été bien rempli! Et si tout va bien, en octobre, nous repartirons vers de nouvelles aventures un peu plus exotiques. Nous y travaillons d’arrache-pied!

Parc national du Teide, le point culminant de l’Espagne

Un séjour à Tenerife n’en est pas vraiment un si on ne va pas découvrir son emblème et son point culminant : sa majesté le Teide! Mais les tempêtes hivernales sont arrivées et ont paré la montagne d’un joli manteau neigeux. Le but n’étant pas de voir la neige, ce n’est pas trop notre kiff. Nous avons donc sagement attendu le printemps avant d’y monter. De toute façon, nous ne sommes pas équipés pour les frimas de l’hiver!

Le service de guagua étant temporairement suspendu pour aller au parc national à cause du Covid, il faut louer une voiture pour y accéder. Nos colocs Heidi et David nous ont gentiment proposé de nous y accompagner avec leur véhicule. En plus, David a grandi dans la région et connaît le coin comme sa poche, ce qui en fait un super guide! Nous sommes donc partis tous ensemble, accompagnés de Fleki, leur compagnon à quatre pattes, à la découverte de ce monstre volcanique.

Le problème à Tenerife est, comme toujours, la météo mais la webcam du parc national nous montrait un temps potable, nous avons tout de même décidé de tenter le coup malgré le temps bien nuageux à Puerto de la Cruz. Mais dans la forêt de pins qui surplombe la Orotava, nous avons bien douté de notre choix car le temps a tourné au brouillard et à la pluie. Nous nous sommes arrêtés en chemin juste pour observer une particularité géologique dans la forêt. L’érosion a façonné une pierre jusqu’à lui donner une magnifique forme de fleur. Après cette première découverte un peu humide, nous avons décidé quand même de tenter notre chance plus haut.

Centre des visiteurs

Nous avons vraiment bien fait de suivre notre instinct (encore une fois!) car en dessus du brouillard, il y a un magnifique ciel bleu sans un nuage! Nous effectuons un premier arrêt au centre des visiteurs. C’est un endroit que nous vous recommandons chaudement car l’exposition et le film explicatif sur la formation du Teide et de l’île de Tenerife sont très bien faits et très intéressants même pour des incultes comme nous. Le parc national couvre une superficie de presque 190 kilomètres carrés et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. La géologie du site est tellement ouf qu’elle est similaire à la planète Mars. D’ailleurs, les instruments d’exploration de la planète rouge ont été testés sur ce site. A côté du bâtiment du centre de visiteurs, se trouve un petit jardin botanique expliquant les espèces endémique du lieu. A cette saison, presque tout est en fleurs, une preuve de plus que nous avons bien fait d’attendre le printemps!

Alcance de tu mano

Bienvenue sur Mars! C’est vrai qu’il y a un petit air de famille et nous comprenons aisément pourquoi les essais sur les instruments d’exploration de la planète rouge se font ici. On peut aisément observer les différences géologiques entre les coulées de lave, les différents cratères et les pierres jaunes teintes par le souffre. Le paysage est vraiment à couper le souffle! Nous avons jeté notre dévolu dans cet endroit idyllique pour notre repas de midi. L’Espagne nous avait habitués à des places de pique-nique de ouf mais celle-ci a mis la barre beaucoup plus haut! Et on ne parle pas que d’altitude bien qu’ici on se situe déjà à 2250 mètres au dessus du niveau de la mer.

Roque Cinchado

C’est sûrement le rocher le plus photographié de Tenerife, voire d’Espagne! Même la banque centrale a utilisé son image pour les billets de 1000 pesetas! (l’ancienne monnaie espagnole avant l’Euro). On l’appelle également « Arbol de Piedra » (arbre de pierre) ou encore « Dedo de Dios » (doigt de Dieu) tellement il est emblématique. Mais s’il tient bien la vedette, il n’est pas le seul sur le site. Ses voisines, les Roques de Garcia, sont tout aussi impressionnantes. Le tout a été formé sur des milliards d’années selon les éruptions volcaniques et le travail de l’érosion. Depuis los Roques, il y a une superbe vue sur un haut plateau recouvert à moitié d’une grosse coulée de lave. L’ensemble nous rappelle étrangement l’altiplano bolivien.

Parlons quand même un peu du Teide!

Nous allons déjà commencer par répondre à la question qui vous brûle les lèvres. Oui, il est possible de se rendre au sommet du Teide! Mais……

Il y a un téléphérique qui monte au sommet mais ça coûte une blinde et c’est méga touristique. Tout ce qu’on aime!! Sinon, il y a la possibilité de monter à pied avec une nuit en refuge mais il faut réserver méga à l’avance et en temps de Covid, c’est compliqué. En plus, à Tenerife, la météo n’est jamais garantie. De toute façon, avec le brouillard que nous avons traversé plus bas, nous n’aurions vu qu’une étendue de nuages si nous y étions monté. Mais il paraît qu’en cas de très beau temps, il est possible d’apercevoir les sept autres îles de l’archipel. Nous le ferons peut-être une prochaine fois… Ou pas…

Il a de quoi se la péter ce volcan! Déjà à l’époque des Guanches (les autochtones avant l’arrivée des conquistadors espagnols), il était vénéré tel une montagne sacrée. Mais il était également craint à cause de ses éruptions explosives assez courantes à l’époque. On le surnommait d’ailleurs « l’enfer ». Aujourd’hui, sa majesté est en phase d’endormissement et ne présente que peu de risques que ce soit pour une éruption ou pour un séisme. Avec ses 3715 mètres d’altitude, c’est le point culminant de Tenerife, bien sûr mais également de toutes les Canaries et carrément de toute l’Espagne! Et comme si toute cette domination ne suffisait pas, c’est également le point culminant de toutes les îles de l’Atlantique. Et non, ce n’est pas tout! C’est le troisième plus grand volcan du MONDE depuis sa base sous-marine! Sur ce coup-là, il n’y a que les îles hawaïennes qui font mieux! Pas étonnant que Monsieur se fasse appeler « sa Majesté »! C’est vrai, il faut reconnaître que tous ces superlatifs sont assez impressionnants, surtout sur une petite île comme Tenerife dont la superficie couvre à peine une moitié de Corse. Et évidemment, les paysages volcaniques sont à couper le souffle!

Le parc national du Teide est vraiment un incontournable de Tenerife et nous n’allions évidemment pas quitter l’île avant d’y faire un petit tour! Nous avons été impressionnés par les paysages et avons passé une superbe journée grâce à Heidi, David et bien sûr Fleki (un grand MERCI à vous!)

En parlant de quitter l’île, ce ne sera pas pour tout de suite à cause, toujours, de ce fichu virus! Nous espérons quand même pouvoir rejoindre la péninsule avant l’été pour diverses raisons notamment administratives. Nous croisons les doigts pour début juin. En attendant, nous allons profiter pour aller découvrir quelques coins moins connus de l’île et effectuer quelques randonnées dans ces paysages incroyables.

Parque rural et massif de l’Anaga

Lorsque nous étions en train d’étudier la carte de Tenerife avant notre arrivée sur l’île, une grosse tâche verte a tout de suite attiré notre attention sur la pointe nord-est. C’était le Parque Rural Anaga. Les renseignements que nous avions glanés à ce sujet laissaient présager un truc sympa. Mais voilà, le hasard a fait que nous avons passé la première partie de notre séjour canarien dans le sud de l’île et nous avons laissé notre projet en stand-by jusqu’à notre déménagement à Puerto de la Cruz.

L’Anaga est un massif et une réserve de biosphère grande de 14’500 hectares et recouvre toute la pointe nord-est de l’île de Tenerife dans un paysage de montagnes et de vallées très découpées. Elle contient des dizaines d’espèces endémiques, que ce soit pour la faune ou pour la flore, et est un refuge pour les oiseaux. Nous nous sommes d’ailleurs baladés dans une jolie cacophonie de chants d’oiseaux. Mais ces petites bêtes sont timides et nous avons juste pu les apercevoir furtivement. Vu l’immensité de la réserve et les possibilités presque infinies de randonnées, nous avons dû venir plusieurs fois afin d’en avoir un petit aperçu.

Comme toute réserve naturelle qui se respecte, il y a un centre de visiteurs. La salle d’exposition est actuellement fermée pour cause de Covid-19 mais il y a toujours des rangers à disposition. C’est bien desservi par les guaguas et c’est un bon point de départ pour de nombreuses randonnées. Pays catholique oblige, nous sommes accueillis par une petite église et par une statue de la Vierge Marie.

La laurisylve

La laurisylve est la forêt subtropicale humide typique de la Macaronésie. De la Macaron quoi? Non, la Macaronésie n’est pas une fabrique géante de macarons comme son nom pourrait le laisser penser (dommage!), mais un grand archipel de l’Atlantique auquel appartiennent les Canaries mais aussi les îles portugaises des Açores et Madère ainsi que le Cap Vert. Voilà, vous aurez de quoi vous la péter au prochain quizz de géo! Ces forêts ont plus de quarante millions d’années et se situent plutôt sur les versants nord des îles car elles bénéficient de l’humidité apportée par les alizés qui est un vent humide du nord, CQFD. Aujourd’hui, il en subsiste encore à Madère, un petit peu aux Açores, à la Gomera, sur l’île de la Palma et bien sûr au nord de Tenerife, dans l’Anaga. Après quelques mois passés dans le sud presque désertique, nous sommes plus qu’heureux de retrouver nos forêts humides! C’est Bornéo mais en beaucoup plus froid! Dire qu’à environ 40 kilomètres à vol d’oiseau, c’est pratiquement le désert! On ne le voit pas du tout sur les photos mais il faisait un temps splendide, c’est juste que la brume s’accroche désespérément à la montagne. Mais c’est grâce à elle que nous pouvons profiter de cette superbe végétation luxuriante!

NB : Ceci n’est pas le « Bosque Encantado »! Si vous prévoyez de vous rendre à l’Anaga, vous avez peut-être entendu parler du fameux « Bosque Encantado » (forêt enchantée en français). Sachez qu’il faudra demander un permis pour y accéder. Le ranger du centre de visiteurs nous a déconseillé de nous y rendre. Selon lui, ce n’est qu’un attrape-touristes et n’importe quelle forêt de laurisylve du parc peut prétendre au titre de forêt enchantée. (Effectivement!) Et comme il y vit des espèces en danger d’extinction, il préfère dissuader les gens d’y aller. Nous avons décidé de suivre son conseil que nous trouvons très sensé. La forêt dans la galerie photo ci-dessous se situe entre la localité de Carboneras (à un arrêt de guagua du centre de visiteurs) et le Mirador de Pico del Ingles.

Mirador de Pico del Ingles

Nous sommes arrivés au mirador par la forêt depuis Carboneras mais il est également accessible en voiture pour ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas marcher. Le Pico del Ingles ne s’est pas toujours appelé comme ça. Il s’appelait Pico de las Aguilillas (pic des petits aigles) jusqu’au jour où un Anglais y fit une chute mortelle. Les locaux ont pris l’habitude en parlant de ce sommet de parler « du pic d’où l’Anglais est tombé » pour finalement officiellement s’appeler Pico del Ingles qui signifie tout simplement « pic de l’Anglais » Il culmine à 990 mètres d’altitude et, par beau temps, offre une vue imprenable sur le massif de l’Anaga, Santa Cruz de Tenerife, le plateau de la Laguna et même sur sa majesté le Teide! A notre arrivée, tout était bouché mais la brume circule très vite et nous avons pu tout de même profiter du paysage. Nous y sommes restés environ quinze minutes et la vue a changé une bonne douzaine de fois.

Nous sommes retournés au centre des visiteurs par une forêt à flanc de côteau. On y voit que l’humidité est déjà moins présente mais ça reste quand même une belle forêt comme on les aime!

Fin de balade

Si votre randonnée se termine au centre de visiteurs, il vaut la peine de faire quelques pas supplémentaires pour traverser le parking et se rendre au mirador. Une belle vue sur la Laguna et sur le Teide vous y attend.

Cruz del Carmen – Punta del Hidalgo

Ce n’était pas du tout ce que nous avons prévu comme balade quand nous sommes retournés au centre des visiteurs de l’Anaga. Nous voulions emprunter le chemin des crêtes jusqu’à Tegueste. Mais un samedi matin très ensoleillé, nous n’étions pas les seuls à avoir eu la même idée et le chemin était bondé. Nous avons, sur un coup de tête, bifurqué en direction de Punta del Hidalgo et entamé la descente dans une magnifique forêt de laurisylve.

Après environ deux kilomètres, la forêt cède la place à une végétation plus sèche, beaucoup moins dense et nous pouvons observer la magnifique vue sur le massif de l’Anaga.

Batan

Il paraît fou d’avoir construit un village aussi isolé sur un flanc de côteau très escarpé. A l’époque, c’était un endroit très important grâce à l’industrie textile locale assez florissante. Aujourd’hui, le temps s’y est arrêté. A mi-chemin entre Cruz del Carmen et la Punta del Hidalgo, c’est un endroit pratique pour le ravitaillement. Mais le petit bar a l’air d’avoir fermé ses portes définitivement. Nous avons néanmoins trouvé une fontaine pour remplir nos gourdes.

Barranco del Rio

Nous ne sommes pas au bout de nos peines avec ce barranco del Rio. Il a l’air idyllique au premier abord, et franchement, il l’est mais la descente est raide et assez scabreuse. Il ne faut pas trop se laisser subjuguer par le paysage et se concentrer un peu où on pose nos pieds sous peine de trébucher sur une des nombreuses pierres. On doit ce barranco à « El Morro », un ancien volcan vieux de plus de 100’000 ans et qui a fait un joli boulot de façonnage de relief à l’époque.

Punta del Hidalgo

Après plus de 11 kilomètres et une descente de plus de 1000 mètres, nous voici enfin à la Punta del Hidalgo, plus précisément à la Playa de los Troches. Nous devons également ce cap rocheux à « El Morro ». Nous n’avons pas eu le courage de tirer jusqu’au village surtout que, grâce à un super timing, la guagua nous attendait à l’arrivée. Nous n’avons apparemment rien loupé car le coin s’apparente assez à un « Los Cristianos » local, c’est-à-dire un lieu super touristique que nous n’affectionnons pas vraiment.

Vallée d’Igueste

Nous changeons de versant pour nous retrouver du côté est du massif de l’Anaga, à une vingtaine de kilomètres au nord de Santa Cruz de Tenerife et ça se remarque! Les flancs des montagnes sont beaucoup plus « râpés » et la végétation beaucoup plus sèche. La guagua nous dépose dans le petit village d’Igueste, coincé entre le barranco du même nom et l’océan Atlantique. Il y règne une vraie ambiance de bout du monde. Il est difficile d’imaginer que la dynamique capitale régionale se trouve juste un peu plus au sud!

Nous avons quand même effectué une petite grimpette (environ 200 mètres la grimpette, une petite promenade de santé!) afin de profiter de la superbe vue sur la côte nord est de Tenerife où nous pouvons observer Santa Cruz, la côte jusqu’à la Candelaria, le massif de l’Anaga, l’île de Gran Canaria et même sa majesté le Teide quand il daigne sortir de sous les nuages. Le relief découpé du littoral, la roche volcanique et la route côtière ne sont pas sans rappeler la côte Amalfitaine au sud de Naples.

Las Teresitas

Nous nous sommes arrêtés à la fameuse plage de Las Teresitas située entre Santa Cruz de Tenerife et Igueste. C’est la plage la plus célèbre des Canaries et c’est sûrement celle qui nous a le plus déçus! Il faut savoir que c’est une plage construite artificiellement avec du sable importé du Sahara. Et ça se voit à des kilomètres à la ronde que c’est du fake! Tenerife est une île volcanique, sauvage, soumise aux courants de l’Atlantique avec une mer agitée, des falaises, des plages de cailloux ou de sable un peu grossier mais de couleur noir! Cette plage calme, super accessible, de sable blond et bordé d’un immense parking n’a, à notre avis, rien à faire là! Oui, la situation au pied de l’Anaga est idyllique mais ce n’est pas naturel. En plus, c’est le lieu de mouillage des bateaux de croisières qui desservent Tenerife, ce qui renforce la sensation de tourisme de masse que nous abhorrons! La seule chose vraiment sympa du coin ce sont les maisons du village accrochées à flanc de montagne.

Descente sur Las Mercedes

Décidément, nous sommes un peu maudits avec notre fameuse marche jusqu’à Tegueste! Cette fois-ci, c’est une pluie battante qui nous attend à notre arrivée à Cruz del Carmen. Oui c’est vrai, c’est sous la pluie que la forêt est la plus belle mais Tenerife n’est pas Bornéo et quand il y pleut, il fait vraiment froid. Nous décidons juste de descendre jusqu’à Las Mercedes, le premier village en dessous du centre des visiteurs afin de reprendre une guagua de retour. Finalement, nous continuerons jusqu’à la Laguna, histoire quand même de mériter notre zaperoco à l’arrivée. Notre plan A est tombé à l’eau mais nous avons quand même pu traverser une superbe forêt de laurisylve embellie par la pluie.

Nous avons tout de même eu un peu de chance. Nous sommes arrivés vers un mirador et le temps s’est juste dégagé pour nous laisser entrevoir la superbe vue sur le massif de l’Anaga.

Tegueste

Nous avons finalement réussi à atteindre Tegueste, mais par la guagua, c’est plus sûr!! De toute façon, la météo n’était pas compatible avec la randonnée. Nous avons quand même couplé ça avec un jour de marché, histoire de joindre l’utile à l’agréable et de faire le plein de fruits et légumes locaux. Tegueste est dominée par les montagnes du massif de l’Anaga. C’est un petit village de montagne sympa avec un mini centre historique. L’ambiance rappelle certains coins d’Italie du Nord.

Nous décrétons officiellement que l’Anaga est notre coin préféré de Tenerife! La forêt humide de laurisylve y est pour beaucoup dans cette nomination! Nous qui nous languissons des Tropiques et de leur végétation luxuriante, ce massif est un petit lot de consolation. Une vie ne suffirait pas pour découvrir tous les trésors de ce coin de paradis mais nous il n’est pas impossible que nous succomberons encore à l’appel de la forêt pour quelques petites randonnées sympas dans cet endroit magique!

Los Gigantes, Masca, le massif de Teno et leur relief vertigineux

Cet article a été rédigé en plusieurs fois car, même si tout fait partie du même massif, l’accès ne se fait pas forcément depuis le même endroit. La faute au relief très escarpé et aux routes d’accès très rares. Nous avons été voir les falaises de Los Gigantes une première fois depuis le sud de l’île. Ensuite, Masca est accessible depuis Santiago del Teide, c’est assez central. Quant à la Punta del Teno, l’accès se fait via Buenavista, donc depuis le nord. Les différentes tempêtes Atlantique qui ont balayé Tenerife ainsi que les différentes mesures anti-Covid ont également joué sur les dates de nos visites. Voilà pourquoi notre article peut paraître un peu décousu.

Nous n’avons pas été super productifs en activités extérieures ces derniers jours. La faute à Clément, une tempête hivernale qui est venue nous rendre une petite visite amenant avec elle des précipitations abondantes et des forts vents. Tenerife n’a pas eu trop de dégâts mais le temps était assez pourri pour nous faire rester à l’intérieur. Evidemment, dès que le soleil a refait son apparition, nous avons chaussé nos baskets et sommes vite repartis à l’aventure!

Alcala

Notre but du jour est d’aller découvrir les fameuses falaises de Los Gigantes sur la côte ouest de Tenerife. Mais nous avons décrété qu’un lieu pareil devait se mériter et être rejoint à pied. Nous nous sommes donc arrêtés à Alcala, sept kilomètres plus bas. C’est une petit bourgade sympa qui a encore gardé son âme de village de pêcheurs.

L’intérêt d’Alcala réside dans ses magnifiques piscines naturelles formées par les roches volcaniques qui s’étendent sur des kilomètres en direction du nord. Si vous agrandissez nos photos en cliquant dessus, vous pouvez distinctement apercevoir l’île de la Gomera. Elle ne se situe qu’à une petite vingtaine de minutes en ferry de Tenerife mais à cause des restrictions Covid, nous ne pouvons pas nous y rendre et c’est super frustrant!

Nous continuons notre chemin côtier, toujours en direction du nord. Ici, les côtes sont accidentées et le bord de mer est jonché de rochers volcaniques. En plus, le courant marin est très fort puisqu’il s’engouffre dans le chenal séparant Tenerife de l’île voisine de la Gomera. C’est magnifique mais pas idéal pour la baignade. Même les surfeurs n’osent pas trop s’y aventurer! Pour des plages un peu plus calmes avec du sable, mieux vaut privilégier la côte sud.

Los Gigantes

Nous arrivons assez vite dans la ville de Los Gigantes. Une ville? Mais n’avions-nous pas parlé de falaises juste avant? Oui mais les Canariens avaient la flemme de chercher un nouveau nom de localité alors ils ont baptisé la ville du même nom que les falaises. C’est beaucoup moins joli qu’Alcala, c’est une station balnéaire typique avec ses bars, ses hôtels et ses restaurants servant une « authentic british food »! C’est vrai, la gastronomie espagnole et surtout canarienne peut parfois être douteuse mais elle ne mérite de loin pas qu’on lui préfère la cuisine anglaise! Malgré son côté touristique, Los Gigantes n’est pas aussi désespérante que Los Cristianos et, il nous semble qu’elle est moins blindée de touristes. Mais la saison touristique reste très calme vu les circonstances actuelles et peut fausser notre jugement.

Les falaises de los Gigantes

Les voilà ces fameuses falaises! Elles se trouvent au nord de Los Gigantes (la ville donc), il faut traverser toute la station balnéaire pour pouvoir les observer si, comme nous, vous venez depuis le sud. C’est vrai qu’elles sont impressionnantes ces falaises avec leur escarpement quasiment à la verticale! Leur hauteur se situe en moyenne à 600 mètres mais la plus haute d’entre elles culmine à 1300 mètres! Ce qui en fait la plus haute d’Europe, même si, géographiquement, les Canaries ne se situent pas en Europe. Mais comme elle ne peut pas prétendre au titre de plus haute falaise d’Afrique, elle a choisi le Vieux Continent pour pouvoir se la péter! On doit ces falaises, ainsi que tout le massif de Teno auquel elles appartiennent, à un accident géologique basaltique (le basalte est la fameuse roche noire typique des volcans) survenu après une éruption volcanique. Grâce au relief accidenté et à son inaccessibilité, l’océan au pied de la falaise possède une faune marine très riche.

En pratique

  • Trajet : Alcala – Los Gigantes. C’est facile, il suffit de suivre le chemin côtier
  • Distance : 8,5 kilomètres
  • Temps de parcours : environ deux heures
  • Dénivelé : quasiment aucun
  • Difficulté : facile. C’est un chemin côtier bien aménagé et c’est tout plat, chose rare à Tenerife! Idéal également pour les joggeurs.

Masca

Après avoir vu ces impressionnantes falaises de los Gigantes, la curiosité nous a poussé à aller découvrir ce qui se trouve au sommet de ces monstres de basalte. Mais l’hiver canarien a pointé le bout de son nez et notre déménagement à San Isidro nous en a rendu l’accès plus difficile. Nous avons attendu d’être installés au nord, à Puerto de la Cruz ainsi que l’arrivée du printemps pour enfin nous motiver à aller nous perdre dans le massif de Teno.

Pour nous rendre à Masca, il nous faut changer de guagua à Santiago del Teide, ce qui nous a laissé le temps de prendre un « zaperoco » (le nom du baraquito dans le nord de l’île) et de flâner quelques minutes dans le village. Il y a une vraie ambiance de village perdu de montagne tout en gardant une chaleur humaine très latine. Santiago del Teide a la particularité de se trouver au cœur de trois différentes réserves naturelles qui sont de vrais paradis de randonneurs.

Masca

Lors de notre voyage au Pérou, nous n’avons pas été au Macchu Picchu pour des raisons que nous évoquons ici. Pas grave, Tenerife possède son propre Macchu Picchu à Masca! Avant la conquête espagnole, c’était un petit village guanche mais une légende raconte que Masca a également été un repaire de pirates. Aujourd’hui, le coin est tellement idyllique qu’il attire nombre de touristes et le village s’est transformé en un restaurant géant. C’est dommage car l’environnement est vraiment extraordinaire.

Massif de Teno

Los Gigantes et la vallée de Masca appartiennent au massif de Teno qui couvre la partie occidentale de l’île de Tenerife. C’est ce qu’il reste du Teno qui était un des trois volcans bouclier de l’île il y a cinq ou six milliards d’années. Le paysage très marqué et vallonné est dû à l’effondrement d’une partie de ce volcan ainsi qu’à des années d’érosion. En tout cas, nous avons été fascinés par le travail de la nature sur le relief.

Il existe un barranco de Masca qui descend jusqu’à l’océan mais l’accès y est très réglementé. Il faut réserver à l’avance car la marche ne se fait qu’avec un accompagnement touristique. Très peu pour nous! Surtout que ce ne sont pas les barrancos, libres d’accès, qui manquent à Tenerife.

Buenavista del Norte

De l’autre côté du massif de Teno, au nord-ouest de Tenerife se trouve la petite localité de Buenavista del Norte. Elle doit son nom aux premiers arrivants espagnols qui ont trouvé le coin vraiment joli. Buenavista signifiant jolie vue en castillan. Les conquistadors étaient cruels et sans cœur mais ils avaient quand même du goût! Elle possède un petit centre historique typique avec quelques maisons canariennes et sa place de l’église.

Buenavista del Norte est dominé par le massif du Teno ainsi que par sa majesté le Teide himself!

Punta del Teno

Le coin le plus intéressant de Buenavista se trouve un peu plus à l’ouest, à la Punta de Teno. Elle n’est accessible qu’en guagua, les voitures ne peuvent y accéder qu’à partir de 19 heures. De toute façon, la route est vraiment scabreuse à conduire, comme presque partout à Tenerife! Nous venons d’un canton alpin mais nous sommes des petits rigolos avec nos autoroutes de montagne pour conducteurs débutants! Ce qui nous a attiré jusqu’ici, c’est sa particularité géographique. C’est le point le plus à l’ouest de l’île! On le surnomme même le « Finistère de Tenerife »! Mais comme nous ne connaissons absolument pas la Bretagne (du moins pas encore), nous ne pouvons pas confirmer si c’est un surnom mérité. Le point est évidemment gardé par un phare haut de 20 mètres, inaccessible aux promeneurs, qui émet une lumière visible jusqu’à 18 miles marins (environ 33 kilomètres). Nous nous attendions à un cap balayé par les vents mais les hauts rochers atténuent les courants et la roche volcanique brûlée par le soleil d’avril propage une douce chaleur depuis le sol qui nous chauffe les jambe. C’est assez bizarre comme sensation!

Nous en avons profité pour faire quelques pas aux alentours où nous avons retrouvé le relief, la végétation et la caillasse typique du sud de l’île.

On pourrait s’attendre à un certain isolement sur ce genre de cap. Que nenni! Notre petite voisine, La Gomera, ne se trouve qu’à quelques encablures et s’observe très bien depuis la Punta de Teno. Mais elle reste toujours inaccessible pour l’instant à cause des restrictions Covid. Plus loin au large, se trouve l’île de la Palma. (Mais elle ne se voit pas sur les photos!)

Los Gigantes (bis)

La boucle est bouclée! Voici les falaises de los Gigantes mais vues depuis le nord cette fois! Elle sont toujours aussi impressionnantes! Après presque six mois sur Tenerife, nous sommes toujours autant ébahis par le relief volcanique, les piscines naturelles et les falaises gigantesques typiques de l’île!

Le massif de Teno sera un de nos gros coups de cœur de Tenerife. Il a la particularité de mixer la végétation et le climat du sud et du nord de l’île. D’ailleurs, nous sommes déja en train de prospecter les possibilités de randonnées dans le coin.

Garachico désigné un des plus beaux villages d’Espagne

Encore une fois, nous nous sommes fait avoir par le climat à la con particulier de Tenerife. Nous sommes partis de Puerto de la Cruz sous un soleil bien estival pour nous retrouver au froid sous les nuages. Après un trajet très vomito express en guagua, (vive le mal des transports sur les routes de montagnes, accentué par le port du masque!) nous retrouver avec un temps bien automnal nous a un peu coupé notre motivation. Heureusement, en Espagne, chaque problème à sa solution! Nous l’avons trouvée dans un café en sirotant un barraquito (café typique canarien) bien chaud et en papotant avec le patron du bistrot super sympa qui trouve aussi le climat de Tenerife bien pourri! Après nous être réchauffés le corps, le cœur et l’esprit, nous étions prêts à braver les éléments et à aller découvrir ce nouvel endroit.

Garachico se situe sur la côte nord-ouest de Tenerife et est littéralement coincée entre océan et montagnes où les nuages ont une fâcheuse tendance à s’accrocher. Ce qui explique le climat un peu rude du lieu. Garachico est sur la liste des plus beaux village d’Espagne. Nous avons donc dû aller vérifier par nous-même s’il mérite d’y figurer!

Centre historique

Garachico fut fondée en 1496 juste après la conquête de Tenerife par un banquier gênois du nom de Cristobal del Ponte et devint le port le plus important de l’île. Cette période faste dura jusqu’en 1706, date de l’éruption du Pico Viejo (le cratère secondaire du Teide). Heureusement, il n’y a pas eu de morts mais la ville a été recouverte de lave et le port complètement détruit. Suite à cet incident, les marchands se déplacèrent à Puerto de la Cruz provoquant le déclin de la ville. Aujourd’hui, il reste les jolies ruelles du centre historique aux façades colorées superbement rénovées qui nous rappellent quelques villes coloniales latino-américaines comme Quito, Arequipa, Antigua ou encore Campeche qui ont toutes été fondées à la même époque. Ceci explique cela…

Plaza Juan Gonzalez de la Torre

Cette petite place date du début du XXe siècle mais a été conçue sur le modèle du centre historique avec ses maisons typiques canariennes. Elle porte le nom du maire de la ville qui était en fonction lors de sa construction.

Parque Puerto de la Tierra

Ce parc, attenant à la Plaza Juan Gonzalez de la Torre, contient le seul vestige restant du port détruit par l’éruption volcanique de 1706 : la « porte de terre » qui était le point d’accès à l’espace portuaire. C’est également un petit havre de verdure au milieu du village avec ses plantes subtropicales comme des hibiscus ou des oiseaux de paradis.

Iglesia Santa Ana

C’est la cathédrale de la ville. Elle a été construite en 1520 toujours par Cristobal del Ponte et possède le style baroque typique de cette époque. Elle a bien souffert de l’éruption volcanique de 1706 mais a été reconstruite à l’identique dès le XVIIIe siècle. La forme du bâtiment peut paraître bizarre au premier abord mais c’est parce-que la construction a dû s’adapter aux courbes du relief mal plat du lieu.

L’intérieur paraît sombre et épuré mais ce n’est qu’une première impression trompeuse! Les différentes chapelles sont richement décorées dans le style baroque de la Renaissance. Une d’entre elle (la dernière photo de la galerie ci-dessous) a même été réalisée par des indigènes mexicains au XVIe siècle.

Plaza de la Libertad

C’est le cœur du centre historique mais ça n’a pas toujours été le cas. Jusqu’au XVIIIe siècle, c’était un entrelacs de ruelles comme les autres. Mais le Pico Viejo détruisit cette partie de la ville lors de son éruption en 1706 et avec tout l’espace dégagé, on y édifia une grande place digne de ce nom. Elle connut plusieurs transformations au cours des siècles et elle est, aujourd’hui, bordée de magnifiques bâtiments comme la cathédrale Santa Ana où l’ayuntamiento (la mairie).

Castello San Miguel

Au XVIe siècle, Garachico était la ville avec la plus grande activité commerciale de toute l’île de Tenerife. Forcément, elle attirait les convoitises! Il fallait donc construire un fort défensif digne de ce nom surtout, qu’à cette même période, l’île de la Palma (extrême nord-ouest de l’archipel canarien) était la cible perpétuelle de pirates. A part quelques petits travaux, le fort présente encore aujourd’hui son aspect d’origine et est judicieusement situé face à l’océan Atlantique. La forme du fort nous rappelle ceux de Portobelo, au Panama même si là-bas, ils sont beaucoup plus grands.

Le front de mer

Amoureux des belles plages de sable, passez votre chemin, ça n’existe pas à Garachico. De toute façon, le climat n’est pas propice à la baignade. Néanmoins, il y a, pour les plus téméraires (ou les Suédois pas frileux!) de magnifiques piscines naturelles formées par la roche volcanique. Mais nous avons trouvé le centre historique tellement ouf que le bord de mer nous a paru moins pittoresque, surtout quand il est balayé par un p*** de vent du nord à décorner des bœufs!

Roque de Garachico

Cet éperon rocheux solitaire que nous apercevons depuis le front de mer de Garachico est une réserve naturelle pour les oiseaux. Ce rocher, haut de 65 mètres, est formé de basalte comme pratiquement tout Tenerife, et était rattaché à elle. Avec les années et l’érosion, la côte a reculé laissant juste ce rocher isolé de l’île. Comme c’est un espace protégé, nous ne pouvons pas y accéder afin de laisser la faune tranquille. Et c’est tant mieux! Nous pouvons tout de même apercevoir que, comme dans tout pays catholique qui se respecte, qu’une croix a été plantée au sommet. Mais c’est bien la seule intervention humaine qui n’ait jamais existé sur ce caillou.

Verdict : oui, Garachico mérite amplement sa place sur la liste des plus beaux villages d’Espagne et vaut amplement le détour malgré son climat pourri! Depuis Puerto de la Cruz, nous avons pris le bus direct mais il passe par les petites routes de montagnes pour desservir tous les bleds. En plus d’être très long, c’est très vomito express si vous avez, comme nous, le mal des transports et le port du masque n’arrange rien! Privilégiez plutôt la ligne 108 (Santa Cruz – Icod) qui passe par la route plus rapide du bas. Il faudra juste changer à Icod de los Vinos mais la correspondance est, en général, assurée.

Puerto de la Cruz, la perle du nord

Nous vous l’avions annoncé en grande pompe dans notre dernier article et sur les réseaux sociaux et, voilà, c’est fait, nous nous sommes enfin installés au nord de Tenerife. Ce déménagement était un souhait de notre part car nous voulions découvrir quelque-chose de nouveau et surtout de moins désertique que le sud. Après quatre mois au même endroit, nous avions envie de changement et le fait de savoir qu’il nous reste beaucoup de choses à découvrir dans ce nouveau coin nous motive à fond et nous fait un peu oublier notre sédentarisme forcé.

Puerto de la Cruz est située au nord-ouest de Tenerife et, de ce fait, reçoit beaucoup plus les influences de l’océan Atlantique que du Sahara! C’est beaucoup plus verdoyant que le sud et surtout, il y a un taux d’humidité acceptable! Quel bonheur! Nous avons appris par hasard grâce à un jeu télévisé de la télé locale canarienne que c’est la plus petite commune de tout l’archipel, ce qui risque d’être bien embêtant en cas de confinement périmétral. A la base, c’était juste le port de la ville d’Orotava, située plus haut dans les montagnes. Le port le plus important de la côte nord-ouest se trouvait à Garachico. Mais ce dernier a été enseveli sous une coulée de lave en 1706 et Puerto de la Cruz dut prendre le relais des activités portuaires et, par conséquent, prit de l’importance. Le tourisme se développa à partir du XIXe siècle avec l’arrivée des Anglais. Aujourd’hui, c’est une petite ville qui mixe joliment histoire, culture, playa, nature et, malheureusement, usines à touristes.

Casco historico

Nous n’avions plus déambulé dans les rues d’un vrai centre historique depuis bien longtemps et ça nous avait manqué. Celui de Puerto de la Cruz n’est pas très grand mais vaut le détour. Si les couleurs et quelques détails architecturaux vous rappellent les villes coloniales d’Amérique latine, c’est normal car tout date de la même époque. (XVIe – XVIIe siècles) Les iles Canaries étaient une étape importante sur la route maritime atlantique qu’empruntaient les conquistadors espagnols pour se rendre au Nouveau Monde, donc ils y construisirent des villes et des ports. Par contre, les persiennes en bois, les balcons-galeries en bois également et les angles en briques de basalte (la pierre noire d’origine volcanique) sont typiquement canariens. Mais il y a, ici, un grand avantage par rapport à l’autre côté de l’océan, les rues du centre sont presque toutes entièrement piétonnes!

Parroquia Matriz de Nuestra Señora de la Peña de Francia

Quel nom grandiloquent pour une cathédrale qui ne l’est pas! Surtout que c’est un nom qui nous vient tout droit de la région de Salamanca (nord-ouest de l’Espagne) et nous ne savons pas trop pourquoi il a atterri à Tenerife. L’église a été construite en 1697 avec du basalte, d’où sa couleur sombre. Elle a subi une rénovation au XIXe siècle où une bonne partie des détails architecturaux comme des balcons ont été enlevés et c’est bien dommage car ça lui aurait donné un certain charme qui lui manque actuellement. Après avoir vu des dizaines d’édifices religieux en Espagne, nous trouvons cette église bien quelconque. Par contre, nous trouvons le petit parc avec les palmiers et les dragons à l’entrée bien sympa mais, comme nous avons été cruellement en manque d’arbres dans le sud, nous ne sommes sûrement pas objectif.

Ermita de San Telmo

Cette petite chapelle, qui date de 1870, fait office d’OVNI dans le quartier de San Telmo car le coin s’est converti en véritable usine touristique avec des grands hôtels, des bars et des restaurants internationaux avec des menus écrits en allemand et… en finnois! Oui, Puerto de la Cruz est un vrai fief pour les Finlandais mais nous ne pouvons pas les blâmer de préférer le climat tempéré de Tenerife à celui, moins agréable, de leur pays. Heureusement, l’Ermita de San Telmo a résisté aux promoteurs immobiliers et se dresse fièrement, entouré de bananiers (oui, nous faisons une petite fixette sur les arbres tellement nous sommes ravis d’en revoir!) sur un promontoire rocheux dominant l’océan Atlantique.

Castillo de San Felipe

Vivre sur un archipel qui appartient au royaume européen le plus puissant du moment et qui a conquis une bonne partie de l’Amérique c’est super cool! Mais il y a un revers de médaille : ça attire les convoitises et les attaques de pirates! Les Espagnols étant doués pour la construction de châteaux et autres fortifications y bâtirent ce fort au XVIIe siècle dans un style, cette fois, purement colonial afin de défendre la ville. Outre son usage défensif, le fort fit également office d’infirmerie, de lieu de quarantaine, de dépôt, et de bureau pour différentes sociétés locales. Aujourd’hui, c’est un centre culturel avec une petite salle de concert. Evidemment, avec la situation sanitaire actuelle, tout est fermé. Si l’édifice a été rénové de fond en comble durant le XXe siècle, le canon qui se trouve devant l’entrée est d’origine.

Le front de mer

Si les touristes accourent à Puerto de la Cruz c’est en partie grâce à son front de mer incroyable! Il y en a pour tous les goûts. Il y a une belle plage, Playa Jardin, de sable volcanique bien noir qui nous provient directement du Teide himself! Elle est abritée des courants et propice à la baignade à condition de bien aimer l’eau froide. Les surfeurs peuvent s’en donner à cœur joie à la Playa de Martianez, au nord-ouest de la ville, où les vagues sont au rendez-vous. Quant aux plus téméraires, ils peuvent se baigner dans les piscines naturelles entre les rochers du côté de la Punta Brava. C’est magnifique et l’eau y est super claire mais il faut tout de même être un nageur aguerri et ne pas avoir peur des énormes crabes qui peuplent les lieux. Sinon, pour une baignade tranquille, il y a les piscines de Manrique sur le front de mer du centre mais tout est actuellement fermé pour cause de crise sanitaire.

Punta Brava

C’est l’ancien quartier de pêcheurs de Puerto de la Cruz et le temps s’y est presque arrêté. Il est situé sur un promontoire rocheux qui forme une petite péninsule s’avançant dangereusement dans l’océan Atlantique. On y trouve enfin une petite ambiance africaine avec des petites maisons colorées un peu défraîchies et une vrai douceur de vivre. Car, même si administrativement les Canaries appartiennent à l’Espagne, donc à l’Europe, elle sont situées en Afrique au large des côtes marocaines et du Sahara Occidental. C’est dans ce quartier que nous avons posé nos sacs à dos pour quelques temps et il faut bien reconnaître que nous ne sommes absolument pas à plaindre.

Los Roques

Cet endroit, situé juste au sud de la Punta Brava, porte bien son nom puisqu’il signifie « les rochers ». Les pics rocheux qui émergent de l’océan faisaient auparavant partie intégrante de l’île de Tenerife mais l’érosion a tellement bien fait son travail qu’elle a tout grignoté sur son passage. On peut accéder à la plage par un joli sentier à flanc de côteau mais il est actuellement fermé pour cause de chute de pierres.

Bon puisque le sentier n’est pas praticable, il faut bien en trouver un autre au prix d’une bonne grimpette. Mais la vue une fois en haut vaut amplement l’effort.

Rambla de Castro

C’est un sentier qui traverse une réserve naturelle de 46 hectares. A certains endroits, il surplombe l’océan et à d’autres, il traverse une magnifique végétation luxuriante composée notamment d’espèces endémiques comme le dragon ou le palmier des Canaries. Le chemin est souvent bordé par de la lavande sauvage et ça sent super bon! Après des mois passés dans le sud désertique, nous sommes super contents de revoir du vert et des arbres!

Elevador de Aguas de Gordejuela

En chemin, nous pouvons apercevoir ce bâtiment en ruines qui surplombe l’océan. C’est une ancienne station de pompage qui a été construite en 1903. Elle abritait la toute première machine à vapeur de Tenerife. Mais l’usine a été assez vite abandonnée car impossible à entretenir à cause de la difficulté d’accès dû au terrain escarpé.

La Casona

C’est le but de la promenade par la Rambla de Castro. C’est la maison de la famille à qui appartenait une grande plantation de bananes et de canne à sucre au XVI siècle. Aujourd’hui, les champs ont été rendu à la nature, et il reste juste la maison, superbement restaurée, se dressant fièrement au milieu des palmiers.

Madre de Agua

Il fallait bien arroser toutes les plantations de la Casona! Pour cela, on utilisait l’eau qui provenait des sommets et qui ressortait par la roche poreuse. L’eau était ensuite amenée dans les champs grâce à un système d’irrigation qui ressemble fortement à nos bisses valaisans.

La balade est vraiment sympa et très belle mais le clou du spectacle reste la vue incroyable sur les falaises qui se jettent dans l’océan Atlantique.

Ce n’est qu’une première impression mais il nous semble que nous avons touché le gros lot en choisissant Puerto de la Cruz comme lieu de villégiature. Surtout que toute la région à l’air de regorger de coins idylliques à découvrir! Nous avons hâte d’aller explorer tout ça!

Malpais de la Rasca et son phare

Encore une fois, nous nous sommes dirigés vers l’océan pour la balade du jour. La faute, encore, à la météo. Les Canaries n’ont pas été directement touchées par la tempête Ernest mais cette dernière nous a quand même apporté de forts vents et des nuages qui s’accrochent désespérément aux sommets des volcans. Mais, il faut avouer, qu’en grands amoureux de la mer, nous n’avons pas vraiment été gênés de devoir nous contenter du littoral. Nous voulions également profiter de nous rendre encore une fois du côté du sud, sud-ouest de Tenerife car, la semaine prochaine, nous déménageons. La famille de la fille qui nous loue l’appartement débarque d’Allemagne pour les fêtes de fin d’année et nous avons dû leur laisser la place. Mais pas de panique, nous avons rapidement trouvé quelque-chose d’autre pour nous loger. Nous serons à San Isidro, juste en dessus de El Medano. Finalement, nous nous en sortirons gagnants car le village, beaucoup plus grand que Las Chafiras où nous logeons actuellement, est beaucoup mieux desservi par les guaguas. Nous serons également mieux placés pour visiter l’est de l’île que nous ne connaissons pas encore.

Las Galletas

Nous commençons notre petite balade au port de Las Galletas, au sud de l’île. Si le nom signifie littéralement « les biscuits », le village n’a rien de très alléchant. C’est une petite station balnéaire datant des années 1970 et qui a très mal vieilli. Il y a juste un petit port de pêche et une marina qui sont sympas. Depuis là, nous mettons le cap sur l’ouest.

Playa de los Enojados

A la sortie de las Galletas, nous longeons la petite plage de los Enojados. C’est une petite plage de sable longue de 80 mètres. Elle est située dans une petite anse qui l’abrite un peu des forts vents qui soufflent souvent sur la région. Elle est fréquentée principalement par des naturistes.

Punta Negra

Nous faisons un petit détour de quelques centaines de mètres par la Punta Negra. Elle porte bien son nom de « Pointe Noire » puisqu’elle est composée principalement de basalte, la fameuse roche noire volcanique. Cette pointe a été formée par une éruption volcanique sous-marine et possède des fossiles de mollusques tropicaux qui datent d’il y a plus de 100’000 ans. Oui, à cet époque là, le climat des Canaries était beaucoup plus chaud et humide qu’actuellement. Nous ça nous arrangerait bien le retour du climat tropical sur l’archipel!

El Banco

Toujours en direction de l’ouest, nous longeons le littoral dit d’El Banco. Nous y trouvons de superbes piscines naturelles mais nous trouvons le courant vraiment trop fort pour la baignade. Et Van trouve l’eau beaucoup trop froide!

L’avantage des courants de l’Atlantique, c’est qu’ils apportent un peu d’humidité. Pas beaucoup, on reste dans un climat semi-aride, mais assez pour faire pousser de la végétation. Nous avons d’ailleurs été assez étonné de trouver autant de vert dans le sud, même si on le doit surtout à des cactus!

Réserve naturelle Malpais de la Rasca

Après toutes ces merveilles, nous arrivons enfin à notre but du jour : la réserve naturelle Malpais de la Rasca. Nous en avions déjà pris plein les yeux dans la première partie de notre balade. Eh bien, nous n’avions encore rien vu! Malpais est un nom qui ne se traduit pas en français (Ceux qui ont traduit « mauvais pays », sortez tout de suite!) et qui signifie un accident de relief caractérisé par la présence de roches volcaniques peu érodées dans un milieu aride. Ce sont pratiquement les seuls endroits volcaniques où la terre n’est pas fertile. Cette particularité géographique n’existe qu’à Tenerife et au Nouveau-Mexique.

Le Malpais de la Rasca est une réserve naturelle de 315 hectares et contient une partie côtière avec le basalte se jetant dans l’océan et une partie terrestre avec une végétation typique de cap aride. C’était un territoire occupé par les Guanches, proches cousins des Berbères qui habitaient l’archipel canarien avant l’arrivée des Espagnols. Avec une pluviométrie moyenne annuelle d’à peine 62mm, la réserve est le coin de plus sec de toutes les Canaries, et ça se voit!

Faro Punta de Rasca

Sur la côte de la réserve se dresse un phare haut de 32 mètres et contrôlant la navigation au large de toute la côte sud de Tenerife. Il date de 1978 mais il existait déjà un ancien phare depuis le milieu du XIXe siècle. S’il n’y avait pas les cactus aux alentours, nous nous serions vraiment cru sur les côtes bretonnes.

Montaña Grande

Non ce n’est pas Uluru, la fameuse montagne rouge au milieu de l’outback australien même si nous devons reconnaître qu’il y a un petit air de famille. Ce volcan qui domine la réserve naturelle s’appelle simplement Montaña Grande et culmine à 278 mètres. Il y aurait un superbe point de vue au sommet. En tout cas, ce volcan a éveillé notre curiosité et nous allons l’ajouter à notre liste à idées déjà très longue!

La balade se termine à Palm-Mar, à l’autre extrémité de la réserve. C’est un coin qui a déjà été une arrivée d’une de nos randonnées depuis Los Cristianos, la Montaña Guaza.

En pratique

  • Itinéraire : Las Galletas – Palm-Mar par la côte. Si vous utilisez les transports publics, sachez que le dernier guagua part de Palm-Mar vers 16h30, prévoyez donc d’y arriver avant! Le sentier suit l’océan tout le long. Il n’est pas indiqué mais bien tracé.
  • Distance : environ 10km
  • Temps de parcours : nous avons mis trois bonnes heures mais nous avons pris le temps de faire quelques détours vers les piscines naturelles
  • Dénivelé : quasi nul
  • Difficulté : facile, c’est presque tout plat. Il faut juste avoir de bonnes chaussures car le sentier est fait de caillasse.

C’est clairement une de nos plus jolies balades sur Tenerife, et pourtant, nous avions déjà mis la barre très haut! Nous espérons, après Clément et Ernest, que les tempêtes hivernales atlantiques nous laissent un peu tranquilles et nous permettent de profiter des activités outdoor dont des randonnées en montagne qui commencent quand même à nous manquer. Nous allons également découvrir ce qu’il sera possible de découvrir depuis San Isidro, notre nouveau lieu d’habitation depuis la semaine prochaine.

El Medano et la Montaña Pelada

La météo ne nous a pas gâtés ces derniers jours. Tempêtes et pluies se sont succédé dans l’archipel compromettant nos activités à l’extérieur. C’est le revers de la médaille de vivre au milieu de l’océan Atlantique Nord connu pour ses bourrasques hivernales. Heureusement, les températures sont tout de même restées assez clémentes même si le Teide, du haut de ses 3718 mètres, s’est paré d’un magnifique manteau neigeux.

Evidemment, dès que le soleil est revenu, nous avons vite rechaussé nos baskets et sommes partis à la découverte d’un nouveau coin de Tenerife. Seul bémol, il y a un vent à décorner des bœufs formant des mini tempêtes de sable. Nous avons littéralement « bouffé du sable ». Mais tout ce qui ne tue pas rend plus fort et ça ne nous a pas empêché de profiter d’une jolie petite balade dans un superbe paysage, une fois de plus.

Playa de la Jaquita

Comme la météo en montagne est encore mitigée, nous nous sommes, encore une fois, rabattus sur le littoral. Mince alors! Comme pour la Montaña Roja, notre point de départ est la station balnéaire d’El Medano. Mais cette fois, nous partons en direction du nord en longeant la superbe plage de la Jaquita qui possède quelques dunes. Elle ressemble à une plage de rêve, surtout à Tenerife ou les longues plages de sables sont assez peu nombreuses, mais attention, les courants marins peuvent être très forts et la baignade est plutôt dangereuse. Par contre, c’est un véritable paradis pour pratiquer le kite-surf!

Montaña Pelada

Notre but du jour est la boucle de la Montaña Pelada. Elle se situe juste après la playa de la Jaquita. On doit la formation de ce volcan à une éruption volcanique il y a plusieurs millions d’années. Le phénomène d’hydromagmatisme, c’est-à-dire l’interaction violente entre la lave brûlante et l’océan plutôt froid, a créé ce cône volcanique d’un kilomètre et demi de diamètre. Nous ignorons l’origine du nom « Montaña Pelada » (montagne pelée en français) mais nous imaginons que c’est dû à ses flancs complètement « pelés », dépourvus de végétation car constamment balayés par les forts vents de l’océan Atlantique.

Nous entamons l’ascension du volcan par le côté océan ce qui, par fort vent, n’est pas l’idée du siècle. Nous sommes près du bord et les rafales jouent dangereusement avec notre équilibre, surtout celui de Van qui, avec sa petite taille, ne pèse pas bien lourd. Mais qui dit vent dit également érosion et cette dernière a façonné un paysage extraordinaire, presque lunaire, depuis des millénaires.

Playa de la Montaña Pelada

Si nous avons pris le chemin côtier pour monter, c’est pour pouvoir observer d’en haut, entre deux bourrasques, la magnifique plage de la Montaña Pelada qui, comme son nom l’indique, est située juste au pied du volcan. Cette plage superbe est déconseillée pour la baignade, les courants sont forts et les rochers dangereux!

C’est après cette magnifique grimpette que nous arrivons, finalement assez facilement au sommet qui culmine à l’altitude très honorable de 67 mètres! La vue sur El Medano et la Montaña Roja est magnifique. De l’autre côté, c’est moins glamour, il y a l’institut technologique des énergies renouvelables avec ses éoliennes et ses panneaux solaires. Ce n’est pas très joli pour le paysage mais c’est important. Les Canaries veulent à tout prix cesser de dépendre des énergies fossiles qui sont très polluantes et qui doivent être importées. Et comme, il y a du vent et du soleil à volonté dans l’archipel, autant en profiter! Nous saluons en tout cas l’effort fourni par la région pour essayer de créer une énergie propre!

Barranco de la Rajita

Comme la plupart des reliefs à Tenerife, la Montaña Pelada possède aussi son barranco, cette grande faille façonnée par l’érosion. Il est assez impressionnant et descend directement sur l’océan où il débouche sur une petite plage naturiste.

La caldera

Nous avons grimpé au sommet de la Montaña Pelada… pour mieux nous plonger dans la caldera (ou cratère si vous préférez). On y distingue plusieurs sortes de roches, résultat des diverses phases de l’hydromagmatisme. Nous arrivons mieux à apercevoir les différentes couleurs de roches que sur la Montaña Colorada pourtant réputée pour ses différentes couches géologiques colorées. Il y a juste quelques buissons, qu’on appelle ici « tabaidal dulce » qui résistent à l’acidité du sol et au fort vent, même s’il est un peu plus modéré à l’intérieur de la caldera.

Nous redescendons par le chemin à l’intérieur des terres, plus abrité. C’est moins pittoresque qu’à l’aller mais la végétation s’y plait beaucoup mieux.

Antena de Central

A la fin de notre promenade, nous sommes tombés sur cette énorme antenne parabolique abandonnée, semble-t-il, depuis des années. Pourtant, elle ne date que de 2008! Elle faisait partie d’un grand projet de centrale thermique fonctionnant à l’énergie solaire. Mais voilà, la centrale n’avait pas reçu l’autorisation de construire dans la zone protégée de la Montaña Pelada et le proche voisinage s’est empressé d’aller dénoncer ce vice de forme aux autorités compétentes. Les Espagnols sont sympas et chaleureux mais ce sont également les rois de la délation, ce qui les rend insupportables! Donc la centrale a dû être laissée à son triste sort créant ainsi un site abandonné complètement surréaliste.

En pratique

  • Trajet : Boucle depuis El Medano pour la Montaña Pelada. A la sortie du village, longer la plage de la Jaquita. Ensuite, le chemin n’est pas indiqué mais il est bien tracé.
  • Distance : Environ 12 km (boucle depuis le centre du village de El Medano)
  • Temps de parcours : 2 heures 30
  • Difficulté : facile, le chemin est bien tracé. Il faut juste éviter le versant côté océan en cas de vertige.
  • Dénivelé : Environ 80 mètres

Finalement, devoir composer avec la météo nous a fait découvrir encore un coin sympa. Bonne nouvelle, les basses pressions venues de l’océan Atlantique devraient être derrière nous et laisser la place à un temps beaucoup plus clément! Nous allons donc pouvoir repartir à la découverte de coins sympas!

Sentier côtier El Medano – Los Abrigos – Golf del Sur

Nous qui étions venus aux Canaries pour avoir un hiver pas trop froid nous avons été servi ces jours! Une belle vague de chaleur, avec des températures dépassant allègrement les 30 degrés, s’est invitée sur l’archipel pour notre plus grand bonheur! Petit revers de la médaille, l’absence de vent et, par conséquent, de nuages nous laisse une sècheresse de l’air à la limite du supportable. Nous sommes donc redescendu côté mer pour aller chercher un petit peu d’humidité avec cette petite balade côtière au bord de l’Atlantique.

El Medano

C’est le point de départ de notre promenade du jour. A la base, c’était un petit village de pêcheurs qui s’est transformé en station balnéaire avec l’arrivée du tourisme. Mais El Medano est restée modeste, il n’y a pas de grands blocs de béton qui font office d’hôtels ni de grands centres commerciaux. Elle a gardé son ambiance village où les habitants et les visiteurs vivent au rythme des différents vents afin de pratiquer le wind-surf ou le kite-surf. Il y a également une plage de sable, un luxe à Tenerife, assez abritée ou l’océan est un peu moins froid qu’ailleurs. L’Atlantique est froid pour nous qui nous sommes parfaitement habitués aux mers chaudes du sud mais les Européens du Nord s’en donnent à cœur joie pour la baignade!

Reserva natural de la Montaña Roja

Depuis El Medano, nous suivons la plage en direction du sud. C’est facile car nous avons la Montaña Roja comme point de repère. Nous arrivons vite dans une zone plus sauvage de dunes où se trouvent plus de 136 espèces végétales dont certaines endémiques. Elles ont quand même du mérite de pousser et de vivre dans cet endroit semi-aride soumis aux forts vents de l’Atlantique!

La Montaña Roja

Ce promontoire rocheux qui domine l’océan du haut de ses 171 mètres est en fait un cône volcanique qui s’est formé assez récemment. Il a quand même plusieurs milliers d’années mais pour un volcan, c’est encore jeune! C’est grâce à lui s’il y a des plages de sable à proximité. Son nom, qui signifie « montagne rouge » en français provient évidemment de la couleur de sa roche. Nous ne sommes pas montés au sommet pour des raisons de timing, nous ne voulions pas louper notre guagua de retour mais sachez qu’il y a un chemin pour y aller. Il faut compter un peu plus d’une heure pour l’aller-retour. Nous, nous sommes juste contentés de la contourner, mais ce n’est que partie remise.

Playa la Tejita

Au pied de la Montaña Roja se trouve une des plus longues plages de sable de Tenerife et une des plus belles! Ne vous emballez pas! Elle ne fait qu’un petit kilomètre mais pour une île volcanique, c’est tout à fait respectable. Le relief est plutôt escarpé avec des rochers se jetant dans la mer, donc les plages de sable ne sont pas légion sur l’île. Elle est assez éloignée des urbanisations, ce qui lui donne un côté un peu sauvage. Elle est prisée pour le kite-surf, le wind-surf ou encore le naturisme. Nous, nous la trouvons juste très belle!

Bunker Allemand de la Seconde Guerre Mondiale

Peu après la Playa Tejita, nous sommes tombés sur ce bâtiment visiblement d’utilité militaire. Nous en avons déduit qu’il datait de la Guerre Civile Espagnole. Perdu! Cette guerre n’a pas atteint les Canaries, elles en ont juste beaucoup souffert économiquement. Ce bunker est un blockhaus construit par les Allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale. L’Espagne n’a pas participé au conflit mondial et est restée officiellement neutre mais le Général Franco a plus ou moins donné son soutien à l’Allemagne nazie qui en échange a construit plusieurs bunkers dans l’archipel afin de défendre les côtes d’attaques éventuelles, qui n’eurent jamais lieu.

Très vite, nous retrouvons un paysage un peu plus commun de Tenerife, c’est-à-dire de la caillasse et des rochers. Mais nous ne nous plaignons pas, c’est ce qui donne à l’île un caractère unique.

Les falaises de Los Abrigos

Le chemin continue ensuite sur les falaises de Los Abrigos qui surplombent de magnifiques piscines naturelles. Le sentier est large et le sommet des falaises est plat, il n’y a aucun souci pour les personnes souffrant de vertige.

Los Abrigos

Après la superbe balade sur les falaises, nous arrivons dans la petite localité de Los Abrigos. Pour ceux qui parlent espagnol, vous aurez remarqué que le nom du village signifie « Les Manteaux », pourtant il y a rarement besoin d’en porter ici! L’ambiance change complètement de El Medano et le coin a gardé son âme de village de pêcheurs. C’est un lieu de villégiature pour des vacanciers un peu plus âgés loin de la vie nocturne trépidante de Los Cristianos.

Los Abrigos est connu pour ses magnifiques piscines naturelles. La roche volcanique et les anciennes coulées de lave rencontrent une eau cristalline et c’est superbe! La baignade y est possible mais non surveillée. Avec les courants forts de l’Atlantique et les cailloux, nous vous conseillons fortement d’être des excellents nageurs avant de tenter d’y faire trempette.

Et voici un petit aperçu depuis le bas des falaises sur lesquelles nous sommes venus depuis El Medano.

La marche peut parfaitement se terminer à Los Abrigos mais nous avons poussé le vice un peu plus loin pour des raisons de transports publics. Nous empruntons donc un chemin bien aménagé pour longer une magnifique plage de galets.

Golf del Sur

C’est notre terminus du jour. Là, nous changeons encore une fois complètement d’ambiance et pourtant, nous ne sommes qu’à une petite demi-heure de marche de Los Abrigos. Ici, c’est une station balnéaire cinq étoiles pour vacanciers fortunés. Si le lieu s’appelle ainsi c’est parce qu’il y a un golfe et qu’il est situé tout au sud de l’île de Tenerife. Quelle originalité! A part des grands hôtels avec piscine et, bien sûr, un golf, il n’y a vraiment rien d’intéressant. Il y a juste une jolie vue sur Los Abrigos et la Montagne Rouge derrière.

En pratique

  • Trajet : El Medano – Los Abrigos – Golf del Sur. Tout à fait faisable en sens inverse. Depuis El Medano suivre la plage en direction de la Montaña Roja. Ensuite, le chemin est bien délimité avec des pierres, le but étant d’empêcher les marcheurs de piétiner la réserve naturelle. Après la Playa Tejita, il suffit de suivre la côte
  • Distance : 12,5 km
  • Temps de parcours : 2h45
  • Dénivelé : quasiment nul, c’est presque tout plat
  • Difficulté : facile, c’est plat et les sentiers sont bien marqués

Avec un temps aussi splendide et un ciel sans nuage, nous avons eu un compagnon de route qui nous a suivi tout le long du parcours du haut de ses 3718 mètres d’altitude. Nous parlons évidemment du Teide, le point culminant de Tenerife, et de toute l’Espagne. (C’est le pic sous la flèche sur la photo) Il est, comme souvent, surmonté d’un nuage qu’ici on surnomme affectueusement « El sombrero ».

En plus gros… (C’est la même photo recadrée, d’où la qualité douteuse)

Nous ne nous lassons pas des paysages extraordinaires de Tenerife même si nous devons nous adapter à la météo. Mais le soleil est, en principe, généreux, les températures sont agréables et nous pouvons profiter de belles sorties dans la nature. Que demander de plus?

Granadilla de Abona et l’impressionnant barranco de la Orchilla

Notre dernière petite balade dans la région de San Miguel de Abona nous a bien motivé à continuer d’aller découvrir cette belle région. Cette fois, nous avons pris la guagua jusqu’au terminus de la ligne : Granadilla de Abona.

Granadilla de Abona

Nous ne sommes pas vraiment enchantés de notre arrivée à Granadilla, les alentours de l’arrêt de guagua sont vraiment sans charme. Mais il suffit de faire quelques pas pour découvrir un magnifique petit centre historique. Si les maisons vous rappellent le Portugal, c’est normal. Comme l’archipel des Canaries était une étape maritime importante pour l’Afrique australe puis, plus tard, l’Amérique, les Portugais et les Espagnols se sont disputés le territoire pendant des dizaines d’années. Finalement, c’est l’Espagne qui l’emporte en 1479 grâce au traité d’Alcaçovas. Le Portugal se consolera avec Madère et les Açores.

Notre but de notre visite, c’est la rando, plus précisément rentrer à pied jusqu’à notre appartement. Pour accéder au sentier, il faut se rendre au sommet du village et ça côte pas mal. De quoi se faire un bon échauffement pour la suite.

Une fois arrivés au sentier, c’est une petite promenade de santé qui nous attend à flanc de côteau au milieu des cultures.

Charco del Pino

Après environ deux kilomètres, nous arrivons au petit village de Charco del Pino. Il est moins pittoresque que Granadilla de Abona mais l’ambiance est vraiment tranquille et la vie se déroule au rythme des récoltes de pommes de terre et de patates douces.

Chiñama

Nous avons fait un petit détour (100 mètres aller-retour le détour, vraiment rien) pour grimper sur le point culminant du village, la Chiñama. Comme dans tout pays catholique qui se respecte, le sommet est orné d’une croix. Mais, comme vous vous en doutez sûrement, c’est surtout pour la vue que nous avons fait ce détour.

Et si vous regardez attentivement l’image suivante, vous pourrez apercevoir l’île voisine de Gran Canaria. Ce n’est pas totalement net à cause d’une légère calima, un phénomène de scirocco venant directement du Sahara et qui nous laisse des grains de sable en suspension dans l’atmosphère.

Le mirador de Chiñama est vraiment magnifique mais si nous passons notre temps à faire des pauses nous n’allons pas beaucoup avancer dans notre rando! Nous reprenons donc notre chemin, toujours à flanc de côteau sauf que le paysage se fait plus sauvage. Nous avons laissé les cultures bien organisées pour une végétation diffuse qui essaie de se faire une place dans cet environnement un peu plus hostile.

Barranco de la Orchilla

Attention! Si vous êtes sujets au vertige, passez directement au chapitre suivant! Mais qu’est-ce un barranco? C’est un brusque dénivelé de terrain comme une entaille causé par l’érosion ou par le mouvement de plaques tectoniques. En français, on utilise parfois le mot ravine pour définir ce genre d’accident géologique. Tenerife, comme toutes ses voisines des Canaries, est une île volcanique située sur la plaque africaine et dans une zone sismique active. Les barrancos sont donc légion dans la région. Le phénomène est accentué par le climat sec car, peu habituée à recevoir de l’eau, la roche s’érode plus facilement lors des rares pluies.

Pour traverser le barranco, il n’y a pas trente-six solutions : il faut y descendre au fond avant de remonter sur l’autre versant. Tant mieux, nous en avions marre de notre petite promenade de santé. Nous sommes donc contents de trouver quelque-chose d’un peu plus technique surtout que certaines pierres du sentier ne sont pas stables. Avant de s’adonner à la contemplation de ce paysage incroyable, il faut d’abord regarder où nous mettons les pieds sous peine de dérocher. Le barranco fait office de limite entre les communes de Granadilla de Abona et de San Miguel de Abona. Ici, il n’y aucun risque de revendications territoriales, la frontière est assez claire!

Après la montée, nous avons eu droit au comité d’accueil!

San Miguel de Abona (encore!)

Notre chemin repasse par San Miguel de Abona, ce qui nous permet de découvrir le quartier de l’église, également d’influence portugaise, que nous avons zappé la dernière fois car nous avions trop traîné à la Casa del Capitan en prenant le café avec les deux adorables potières.

Camino las Lajas

Nous avons trouvé un itinéraire bis pour rejoindre Aldea Blanca depuis San Miguel, c’est le Camino las Lajas. Il est plus direct mais bien plus raide que le chemin royal du sud que nous avons emprunté la dernière fois. Le sentier servait pour les transhumances et pour l’entretien des anciens systèmes d’irrigations qui ressemblent fortement à nos bisses valaisans. Seule une toute petite partie des canaux est encore en service aujourd’hui.

Barranco las Lajas

Juste en dessus d’Aldea Blanca, le sentier longe un barranco qui porte le même nom que lui. Il n’est pas aussi impressionnant et pittoresque que le barranco de la Orchilla mais il nous permet quand même de terminer notre rando en beauté.

En pratique

  • Trajet : Granadilla de Abona – Charco del Pino – San Miguel de Abona – Aldea Blanca. Les guaguas desservent tous les villages donc il est possible d’adapter le trajet à votre convenance. Depuis Granadilla, il faut monter jusqu’au sommet du village puis suivre le balisage vert et blanc. Depuis San Miguel le sentier s’appelle « Camino las Lajas » ou TF-231.1
  • Distance : 9.5 km
  • Dénivelé : 191 mètres en positif dont les trois quarts au tout début de la marche. 687 mètres en négatif.
  • Temps de parcours : environ 3 heures.
  • Niveau : facile de Granadilla à Charco del Pino, c’est plat avec peu de cailloux. Moyen sur le reste du parcours. La descente par le camino las Lajas est assez raide et technique. Empruntez le chemin royal du sud si vous préférez quelque-chose de plus doux.
  • Autre recommandation : Le barranco de la Orchilla est un peu limite pour les personnes souffrant de vertige.

Voilà encore une marche bien sympa sur une île qui nous émerveille de plus en plus chaque jour. Si vous êtes en confinement, nous espérons vous avoir un peu changé les idées et nous pensons fort à vous! Mais confinés ou pas, prenez tous bien soin de vous! Quant à nous, nous allons profiter de cette liberté de mouvement qui nous est encore accordée (pour l’instant!) pour continuer nos découvertes.