Tupiza et la cordillère des Chichas

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Il nous aura fallu une nuit de bus depuis Salta pour rejoindre la frontière bolivienne et nous y avons tellement bien dormi que quand nous nous sommes réveillés, le bus était déjà vide! Du coup nous nous sommes pris les 3440 mètres d’altitude de la ville frontière de la Quiaca en pleine tronche dès le réveil! A peine réveillés et un peu désorientés, nous demandons notre chemin à deux femmes du coin qui nous proposent aimablement de les suivre avant de se raviser une minute plus tard car elles, elles passent la frontière illégalement. Mais elles prennent quand même le temps de nous indiquer le chemin du poste frontière légal.

Nous passons la douane à pied (une simple formalité) et nous nous retrouvons tout de suite dans un autre monde. A première vue, la Bolivie semble plus colorée et plus exotique que l’Argentine. Nous nous rendons à la gare de Villazon, espérant continuer notre voyage en train, mais tous les trains sont supprimés en raison de crues exceptionnelles et d’inondations. Nous nous rabattons donc sur le bus qui essaie tant bien que mal d’avancer sur des routes défoncées par la pluie afin de rejoindre notre première étape bolivienne, Tupiza.

Tupiza est une petite ville du sud bolivien, au milieu de la cordillère des Chichas. Comme elle n’est perchée « qu’à » 2850 mètres d’altitude, elle constitue une étape de choix pour l’acclimatation à l’altitude. Elle est entourée de montagnes rouges magnifiques! Nous en profitons pour faire une petite réserve de feuilles de coca. En général, elles se mâchent mais nous les trouvons tellement amères que nous préférons les infuser dans de l’eau chaude à la manière d’un thé. Mais même avec cette façon de faire, c’est un remède miracle contre les symptômes du mal des montagnes.

Afin d’habituer notre corps à la haute altitude, nous nous accordons une journée de repos qui constitue à déambuler dans les ruelles de la ville à la recherche de quelques vestiges de l’époque espagnole. Mais dès le lendemain, il nous démange déjà de partir à la découverte de ces magnifiques sommets. Ça tombe bien, il est possible de partir en randonnée dans la cordillère toute proche directement depuis la ville, en autonomie, sans prendre un tour organisé et sans que ça nous coûte un centime!

Puerta del Diablo

Située à 3183 mètres d’altitude, c’est une paroi rocheuse que l’érosion à façonné durant des siècles et qui, aujourd’hui, ressemble vaguement à une porte. Nous soupçonnons fortement que la porte fut, en son temps, fermée avec une arche en pierre qui a dû s’effondrer depuis.

Canyon des Incas

Nous nous enfonçons au fond de la vallée, appelé Canyon des Incas ou l’érosion nous donne un paysage de pyramides extraordinaire! Il faut compter approximativement une bonne heure et demie de marche depuis la ville de Tupiza pour arriver au fond du canyon. Mis à part le manque d’oxygène dû l’altitude, la randonnée n’est pas très difficile.

Deux choses nous ont surprises lors de notre promenade à plus de 3000 mètres d’altitude :

  • la chaleur : il fait facilement 25-26 degrés en journée. Il faut dire que nous avons eu de la chance. La pluie a décidé de faire une trêve, il fait un temps splendide et c’est un soleil tropical qui tape. Attention aux coups de soleil et insolations! Même les nuits, bien plus fraîches, ne sont pas si froides. Et c’est Van la frileuse qui le dit!
  • la végétation : certes ce sont principalement des cactus et des arbustes épineux, de la végétation plutôt sèche, mais le paysage est encore bien vert malgré l’altitude. Nous ne sommes pas habitués à autant de verdure à cette altitude dans les Alpes.

C’était une première marche idéale pour cette altitude, c’était facile avec très peu de montée et ça nous a pris environ 3 heures aller et retour depuis Tupiza.

Nous avions prévu à la base de rejoindre la Bolivie par San Pedro de Atacama, au Chili, puis nous avons changé d’avis pour des questions de coût et nous avions envie de quitter ces pays que nous jugeons trop « européens ».  Vu cette première étape pittoresque, nous ne regrettons aucunement notre choix.

Bilan de l’Argentine

Après plus de 2 mois passés dans ce pays, il est temps de dresser notre traditionnel bilan.

En chiffres

Durée du séjour

68 jours ou 9 semaines et demie pour ceux qui ont la réf! En gros, un peu plus de deux mois.

Budget

67’034 ARS (pesos argentins) soit 2766€ ou 3210 CHF ce qui fait une moyenne journalière de 987 ARS (40,6€ / 47 CHF). Notre objectif de budget est atteint mais c’est surtout grâce à nos divers volontariats.

Distance parcourue

8264 kilomètres de Puerto Iguazu – Buenos-Aires, puis de Libertador San Martin (frontière uruguayenne) – CórdobaCosquin – Córdoba – Buenos Aires – Puerto Madryn – péninsule Valdés – Puerto Madryn – Buenos Aires – SaltaCafayate – La Quiaca (frontière bolivienne) Le tout en bus, en train, en minibus, en voiture de location et en buquebus (ferry) pour traverser le Rio de la Plata entre Buenos Aires et Colonia del Sacramento.

Provinces traversées

 13 (Missiones, Corrientes, Entre Rios, Buenos Aires, district fédéral, Santa Fe, Cordoba, Rio Negro, Chubut, Santiago del Estero, Tucuman, Salta et Jujuy).

Extrêmes d’altitude

‘- 35 mètres (oui, il y a bien le signe moins!) dans les dépressions salines de la péninsule Valdés et 3442 mètres à la Quiaca tout au nord du pays à la frontière bolivienne. C’est un bel exemple des différences d’altitude dans le pays.

Extrêmes de températures

18 degrés sous un vent du sud-ouest glacial sur la péninsule Valdés que ne renierait pas Tenerife et 39 degrés lors de la canicule à Buenos Aires.

Nombre de volontariats

Trois. « Faiseurs d’ordre » dans une résidence étudiante à Córdoba nous faisant nous sentir très vieux, collaborateurs dans une chakra (entre une ferme et une maison de campagne) au nord de Puerto Madryn et réceptionniste dans un hostel à Salta.

Coups de gueule / Coups de cœur

Comme d’habitude nous commençons par ce que nous avons le moins apprécié ainsi nous finirons ce bilan sur une note positive

Les moins

L’argent

 C’est une vraie galère en Argentine. Le coût de la vie est exorbitant et retirer de l’argent est digne du parcours du combattant. Il n’est pas rare de devoir attendre 45 minutes dans la file pour atteindre un distributeur qui a de fortes chances de se retrouver en rupture de stock de liquide. Nous avons payé jusqu’à 185 ARS (8.80 CHF / 7.60€) de frais de retrait perçus directement par l état argentin. (merci la corruption!) et les plafonds s’élèvent à 2000 ARS (95.80 CHF / 82.50 €), 3000 ARS (143.70 CHF / 123.80 €) si on a de la chance. Une façon de contourner tout ça est d’utiliser la carte de crédit qui nous prend une commission dérisoire mais, évidemment, la plupart des établissements et des attractions touristiques n’acceptent que le cash. Nous en avons plusieurs fois perdu notre latin et surtout notre patience!

La pampa

 C’est tout plat, c’est monotone et ça dure sur des centaines et des centaines de kilomètres. Inutile de vous dire que nos longs trajets en bus n’ont pas été très passionnants.

La pollution à Córdoba

Ce n’est pas au point du Caire mais avec sa situation en cuvette, la ville de Córdoba garde la pollution juste en dessus de nos têtes et c’est parfois difficilement supportable.

La non-conscience écologique

Nous ne voulons pas jouer les moralisateurs car nous sommes bien conscients de ne pas être de bons petits écolos même si nous essayons de limiter notre empreinte carbone au maximum mais pour un pays du niveau de l’Argentine le je-m’en-foutisme écologique nous a quand même interpellé. Il n’y a aucune énergie renouvelable, les gens possèdent des pick-ups 4×4 super polluants sans en avoir une réelle utilité, les lignes de train se désaffectent peu à peu au profit de la route, le tri des déchets est inexistant, etc… La faute notamment à un gouvernement corrompu jusqu’à la moelle qui se soucie plus de toucher des pots de vin que de sauver la planète ainsi qu’à un accès trop aisé au pétrole grâce aux réserves du sous-sol patagonien.

On a kiffé!

L’accent argentin

 Il faut se faire à la prononciation en « ch » si particulière et aux quelques termes qui changent du castillan de base mais c’est tellement beau à l’oreille. A part les Porteños qui parlent un peu plus rapidement, les Argentins parlent lentement avec un accent chantant et un langage raffiné, de quoi faire passer les espagnols pour des ch’tis! Il paraîtrait pourtant qu’ils parlent le castillan le plus difficile de toute l’Amérique du Sud, donc ce sera une vraie promenade de santé de pratiquer la langue de Cervantés plus au nord.

La viande

Surtout le bœuf!  L’Argentine mérite amplement sa réputation de pays de la viande! Nous y avons goûté des morceaux vraiment savoureux! Vu l’impact écologique de la consommation de viande, nous essayons de réduire drastiquement nos repas carnés!

Le dulce de leche

C’est de la confiture de lait et ça a un goût de caramel! C’est totalement régressif et anti diététique mais dieu que c’est bon!

Le vin

Van n’apprécie pas trop le Malbec, le principal cépage argentin surtout cultivé dans la région de Mendoza, qu’elle juge trop acide mais pour les autres cépages, elle signe tout de suite! Nous qui sommes restés un mois à Salta, nous avons dégusté avec plaisir de délicieux Cabernet Sauvignon cultivés dans la région.

La population locale

Nous avons vraiment trouvé les Argentins extraordinaires. Il sont très chaleureux! Toujours prêts à te rendre service, ils sont également très ouverts d’esprit et très curieux envers les étrangers. C’est la première fois que nous parlons autant de la Suisse et de comment on y vit et nos interlocuteurs sont vraiment intéressés par nos explications. Si nous devions citer le point fort de ce pays, ce serait sans hésiter l’accueil fabuleux des Argentins!

Les paysages andins

Principalement les quebradas au nord du pays qui nous changent complètement des Alpes. Après nous être désespérément languis de relief, ce fut un réel plaisir de retrouver des montagnes. Qu’elles soient couvertes de forêt humide ou au contraire arides et façonnées par l’érosion, c’est un réel plaisir pour les yeux

La qualité des transports

Surtout les bus de nuit qui sont vraiment pensés pour couvrir les distances énormes. Ce n’est pas bon marché, mais c’est confortable (nous y avons vraiment passé de bonnes nuits de sommeil!) et fiable. Nous sommes conscients que nous trouverons pas cette qualité de transport dans d’autres pays!

Là, ils ne sont pas comme nous!

On ne critique pas le pape!

Pour ceux qui, comme nous, ne suivent pas vraiment les actualités du Vatican, sachez que le pape actuel est argentin. Il fait la fierté de son peuple, encore plus que Messi et Maradona réunis! On nous a demandé plusieurs fois ce que nous pensions du pape et nous avons senti que la réponse attendue se devait d’être positive. Du coup, nous nous sommes renseignés sur internet sur ses prises de positions afin d’éviter de paraître trop incultes sur la question!

L’apéro favori des Argentins est le Fernet Branca

Le Fernet Branca est un alcool fort italien bien dégueu à base d’herbes. C’est le genre de digestif qu’on prend quand on a mal à l’estomac et que tous les autres remèdes de grand-mère n’ont pas fonctionné. En Argentine, cette espèce de mixture est un apéro très populaire et très apprécié. Certaines fois, on le mélange avec du Coca-Cola pour en faire un cocktail que nous trouvons particulièrement mauvais. Déjà que le maté n’est pas la boisson du siècle, avec le Fernet, on touche vraiment le fond!

Le jeu d’échecs

Rien d’extraordinaire, ce n’est qu’un jeu d’échecs avec les mêmes règles qu’en Europe sauf que les pions sont remplacés par des figurines qui représentent, d’un côté les conquistadors espagnols, et de l’autre côté les guerriers incas.

La façon de certains argentin de boire le vin rouge

Nous avons pris certains Argentins en flagrant délit de gâchis de vin rouge! Certains mettent des glaçons dans leur verre de vin rouge tandis que d’autres le mélange avec du Coca-Cola! Nous sommes sûrement un peu trop puristes mais ce genre de mélange nous fait littéralement hurler.

Conclusion

L’Argentine est un pays à plusieurs facettes et malheureusement, ce sont les pires que nous apercevons en premier, il faut vraiment passer outre ces problèmes d’argent et de corruption pour en apprécier les points positifs. Combien de fois ne nous sommes-nous pas dit que nous allions prendre le premier transport disponible pour quitter ce pays pourri? Et souvent, juste après, nous tombions dans un coin vraiment sympa ou nous rencontrions des personnes juste extraordinaires qui nous ont montré que, finalement, ce pays n’est pas si pourri que ça.

Salta, le plus grand centre colonial d’Argentine

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Salta aura une saveur particulière dans notre séjour argentin. Nous y sommes restés près d’un mois en travaillant dans un hostel de la ville où nous avons passés de très bons moments riches en expériences humaines. Nous avons quand même pris le temps, lors de notre temps libre, de déambuler dans la ville afin d’en connaître son essence.

Surnommée, à juste titre,  la linda ou la hermosa (la belle), Salta se targue de posséder le plus grand nombre de bâtiments coloniaux de toute l’Argentine, et en superbe état de conservation! Idéalement située sur un plateau fertile, au pied des Andes Orientales, c’est un point de départ idéal pour explorer le Nord Ouest Andin.

Le cabildo

En Argentine, le cabildo désigne un bâtiment colonial espagnol en arcades. On en trouve également en Andalousie où le nom a exactement la même signification.  Celui de Salta, situé sur la splendide Plaza de 9 de Julio, la place centrale de la ville, est le mieux conservé de toute l’Argentine et abrite le musée historique du Nord.

Couvent San Francisco

Véritable emblème de Salta, l’église fut construite en 1625 pour l’ordre des franciscains établi à Salta. Le campanile, construit en 1877, est avec ses 54 mètres, le plus haut d’Argentine. Décidément Salta est la ville de tous les superlatifs! Nous on adore sa façade rouge qui nous rappelle notre belle Séville.

Cerro San Bernardo

C’est un petit sommet culminant à 1400 mètres d’altitude (rien du tout à l’échelle andine!) qui surplombe la ville de Salta. Il est accessible par un télécabine partant directement du centre-ville, mais il y a la possibilité de monter à pied par un petit chemin dans la forêt, ce qui, à nos yeux, est beaucoup plus sympa. C’est un joli coin de nature en ville et du sommet la vue sur Salta et ses environs est imprenable!

Parque San Martin

C’est un parc urbain construit en 1905 avec un petit lac artificiel donnant à la ville un petit point d’eau, Salta n’ayant pas de cours d’eau naturel au centre ville.

San Lorenzo

On pourrait qualifier San Lorenzo de banlieue chic de Salta avec ses petites villas bien proprettes, mais ce qui fait vraiment son charme, c’est sa quebrada, même si elle n’est pas aussi impressionnante que celle de Cafayate. Ici nous attend une jolie petite marche en forêt humide de montagne avec, au bout, un mirador avec la vue sur tout le plateau de Salta. Mais ça se mérite! Déjà, il faut grimper (mais nous on aime ça grimpette!) et il faut se débrouiller pour traverser la rivière sans pont et sans gué et en plus l’eau est super froide! Le climat est tellement humide que l’herbe pousse partout, même sur les arbres! Nous nous serions vraiment crus dans une forêt mythique du genre Brocéliande, ou plus rationnel, dans l’Anaga. Encore un joli coin de nature à quelques kilomètres en bus depuis le centre ville.

Nous sommes vraiment contents d’avoir passé un mois à Salta car c’est l’endroit que nous avons préféré en Argentine. Pour la première fois depuis notre départ, nous avons vraiment l’impression d’être en Amérique du Sud. La ville est superbe, à taille humaine, mais assez grande pour avoir de quoi s’occuper. Nous sommes enfin arrivés dans les Andes car, après des kilomètres parcourus dans la pampa plate et monotone, les montagnes commençaient vraiment à nous manquer. Nous avons également rencontrés des gens extraordinaires, que ce soit des autochtones ou des voyageurs de passage. Nous sommes donc maintenant remontés à bloc pour la poursuite de notre voyage qui se fera probablement en Bolivie.

Cafayate et la Quebrada de las Conchas

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Un des avantages de travailler dans un hostel dans un coin touristique c’est d’être en contact avec les Tours Operators du coin pour les excursions aux alentours et lorsqu’il leur manquent juste deux personnes pour remplir leur minibus, ils nous proposent d’y participer gratuitement. Vu la difficulté de se rendre par nos propres moyens et vu le coût exorbitant, nous n’avons pas hésité une seconde quand on nous a proposé une virée à Cafayate même si a la base les tours en groupe ce n’est pas trop notre truc.

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Donc départ à 7h tapantes, Cafayate n’étant pas à côté. (189 km, un saut de puce pour les Argentins!) mais nous nous y rendons par la superbe Québrada de las Conchas. Le paysage est tellement grandiose que nous ne voyons pas le temps passer.

Mais qu’est-ce qu’une Quebrada? C’est une immense gorge formée par des milliers d’années d’érosion. Ceux qui ont quelques notions d’espagnol auront remarqué que « conchas » signifie coquillages, alors que nous sommes en plein nord-ouest andin à des centaines de kilomètres de l’océan! Le nom a été donné suite aux nombreux fossiles de coquillages qui ont été retrouvé dans la Quebrada lorsque l’océan arrivait encore dans la région de Salta, il y a 15 ou 20 millions d’années.

Garganta del Diablo

La gorge du diable en français (oui pour ceux qui ont suivi, il y en a aussi une à Iguazu!). C’est une façade rocheuse qui a été formée par une ancienne cascade qui a érodé les rochers. Malheureusement, dans ces tours, on ne choisit pas quand on s’arrête et la façade était en plein contre-jour.

Anfiteatro

La petite sœur géologique de la Garganta del Diablo, elle forme un amphithéâtre naturel (d’où son nom!) et jouit d’une acoustique exceptionnelle!

Cafayate

C’est une petite ville sans grand intérêt, connue surtout pour être le point de départ de la Quebrada et une grande étape de la route 40 pour Cachi. L’économie principale et la viticulture avec des vignobles d’altitudes dont les plus hauts se situent à 2800 mètres.

Les bodegas

Qui dit tour dit visites et ici, culture de la vigne oblige, ce sont les bodegas (caves) qui sont à l’honneur. Si nous n’apprenons rien de nouveau sur la fabrication du vin, la dégustation en fin de parcours est grandement appréciée. Contrairement à Mendoza, le cépage phare n’est pas le Malbec mais le Cabernet Sauvignon. Dans les vins blancs, ils produisent du Torrontes qui ressemble fortement au muscat de nos latitudes.

L’arbre le plus courant de la quebrada est la brea, qui a la particularité d’être complètement vert, tronc y compris.

Retour par la même route mais le paysage reste tout autant exceptionnel, même si le temps se gâte un peu.

Conclusion

Comme dit plus haut, nous ne sommes pas très fans de ces tours mais celui-là s’est bien déroulé. Il faut dire que nous avions un guide qui savait captiver son auditoire et qui nous a expliqué pas mal de choses intéressantes sur toute la province de Salta sans être trop pompeux. Comme dans tout groupe, il y a une foule de caractères différents mais nous avons trouvé quelques personnes sympas avec qui discuter. Nous avons également apprécié de nous faire conduire car ça nous a fait une journée à près de 400 kilomètres, les distances argentines étant énormes!

Et objectivement, comment pourrait-on se plaindre dans un endroit pareil?

Buenos Aires : la dynamique capitale argentine à l’ambiance européenne

Nous profitons de ce premier article de l’année pour vous adresser nos meilleurs vœux pour 2018 et pour vous remercier d’être si nombreux à nous suivre!

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Puerto Maduro et Puente de la Mujer

Fab voulait absolument faire un trajet en train. Bon, nous ne sommes clairement pas sur le bon continent pour un « rail trip » mais l’Argentine compte quand même quelques modestes ligne de train dont une qui relie Bahia Blanca à la capitale. Depuis Puerto Madryn, il nous faut quand même passer une grosse nuit de bus pour rejoindre Bahia Blanca où nous arrivons de bon matin. Nous avons une bonne journée à attendre car le train circule de nuit. Heureusement, le personnel de la gare super sympa a accepté de nous garder les backpacks. Bahia Blanca n’est pas très intéressante et nous sommes déjà fatigué de notre voyage depuis la Patagonie, le temps passe très lentement. Mais l’heure de départ approche et nous pouvons enfin embarquer dans le train où nous passons une deuxième nuit de voyage dans un compartiment super climatisé sur des sièges très inconfortables. Bref l’expérience n’est pas très concluante. Un lot de consolation nous attend toutefois à l’arrivée, la superbe gare du Retiro à Buenos Aires et son architecture néoclassique même si nous sommes bien trop fatigués pour l’apprécier à sa juste valeur.

Les guichets de la gare du Retiro

Passer la période du Nouvel An à Buenos Aires est un bon plan : les tarifs de logements sont très bas (chose rare en Argentine!) et la ville est complètement vide et super calme. Il faut juste s’attendre à ce que certaines choses soient fermées.

Du coup, nous avons remis notre casquette de citadins pendant quelques jours et sommes partis à la découverte des trésors que cache cette ville.

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La Casa Rosada
Casco Historico

C’est le centre névralgique de la ville et nous rappelle le Paris chic avec ses grands boulevards et ses immeubles Hausmanniens.  Nous y trouvons la fameuse Plaza de Mayo bordée de la cathédrale et de la maison du  gouverneur surnommée la Casa Rosada à cause de sa couleur. Au centre de la Plaza de la Repùblica, se trouve l’obélisque construit en 1936 pour commémorer les 400 ans de la fondation de la ville.

Palermo et ses parcs

Palermo et un quartier situé au nord de la ville réputé pour ses nombreux espaces verts, véritable poumon de Buenos Aires mais aussi pour ses restaurants branchés et son ambiance asse éclectique. Nous avons préféré passer notre temps dans le parc Tres de Febrero à profiter de la verdure.

Chinatown

En véritable amoureux de l’Asie, il nous était impensable de quitter la ville sans passer par le quartier chinois, repaire des immigrés coréens, chinois et taïwanais. Ici, ça se résume à une seule rue et c’est très aseptisé à l’Argentine, mais ça nous aura permis de nous offrir une jolie parenthèse exotique et culinaire.

San Telmo

Un des plus anciens quartiers de Buenos Aires, c’est un véritable petit Barcelone avec ses petites ruelles, ses façades coloniales, ses terrasses,ses bars à tapas et ses détails architecturaux modernistes. C’est ici qu’on trouve la plus grande concentration de cuisine étrangère d’Argentine, l’exotisme culinaire n’étant pas très courant dans le pays. Quartier tranquille la journée, il s’anime dès la nuit tombée pour devenir un lieu branché où les Porteños (petit nom qu’on donne aux habitants de Buenos Aires) se retrouvent pour manger ou boire un verre.

La Boca

La Boca est un quartier populaire de Buenos Aires où se sont installés les migrants italiens arrivés au XIXe siècle. Il est mondialement connu pour ses maisons en tôle peintes avec des couleurs vives reconnaissables de loin mais aussi pour son équipe de foot, le Boca Junior. Une partie du quartier a cédé aux sirènes de l’attrait touristique avec boutiques de souvenirs, restaurants hors de prix et faux danseurs de tango et a donc perdu un peu de son âme. Mais toutes ces couleurs restent quand même un plaisir pour les yeux.

Puerto Madero

C’est le quartier moderne de Buenos Aires avec ses gratte-ciels flambant neufs, sa marina et ses restaurants chics que ne renierait pas une ville plus anglo-saxonne comme Miami ou Melbourne.

Reserva Ecològica Costanera Sur

Située entre Puerto Madero et le Rio de la Plata, cet espace vert de 350 hectares doit son existence à la construction des autoroutes urbaines des années 1970-1980. En effet, les décombres de la destruction des bâtiments pour laisser de l’espace à ces fameuses autoroutes ont été déposés dans le Rio de la Plata créant un terrain gagné sur le fleuve qui était voué à l’urbanisation. Mais le site fut ensuite laissé à l’abandon et la nature reprit ses droits devenant un terrain privilégié pour les oiseaux migrateurs. Suite à cela, les autorités décidèrent de créer une réserve écologique, véritable havre de paix à deux pas du centre ville.

Jardin botanique

Si vous n’en avez pas assez des espaces verts de Buenos Aires, il y a encore sept hectares de verdure en pleine ville ou se trouvent plus de 5000 espèces de plantes représentant tous les habitats de la planète. C’est un peu plus structuré que le reste des parcs de la ville mais la visite est intéressante et nous ne boudons pas notre plaisir de voir des arbres.

Buenos Aires fut vraiment une bonne surprise! La ville est très belle, les quartiers historiques sont admirablement conservés et il existe une multitude de parcs et d’espaces verts qui nous permettent de respirer dans cette mégapole de 15 millions d’habitants. Le calme que nous avons rencontré pendant la période du Nouvel An n’est sûrement pas représentatif du quotidien de la ville, mais nous y avons passé un séjour super agréable à déambuler de quartiers en quartiers.

Puerto Madryn et la péninsule Valdés

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Ah la Patagonie… Qui n’a jamais rêvé de grandes escapades en entendant ce nom? Mais tout rêve a un prix et celui de la Patagonie est particulièrement élevé, surtout pour des voyageurs à petit budget comme nous. Du coup il nous a fallu faire un choix et celui-ci s’est porté sur Puerto Madryn.

Nous vous avions laissé à Córdoba, à 1382 kilomètres plus au nord. Vous pensiez bien qu’une telle distance ne se parcourt pas comme ça! Heureusement, l’Argentine possède un système de bus de nuit au top mais s’il faut rester plus de vingt heures dans le même véhicule. Dans ce cas, nous avons enchaîné deux nuits en bus avec un arrêt au milieu, à Buenos Aires. Vous imaginez bien que nous sommes arrivés à destination pas très frais!

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Mais pourquoi avoir choisi Puerto Madryn?
  • Pour la péninsule Valdés. C’est quand même l’argument numéro un!
  • D’après nos recherches et divers témoignages d’autres voyageurs, les paysages du sud et de l’ouest de la Patagonie ressemblent à s’y méprendre aux Alpes suisses. Le but est de voir d’autres paysages que ceux qu’on a contemplés pendant plus de 30 ans! La péninsule Valdés à l’air totalement différent!
  • Pour voir la mer. La dernière fois, c’était à Rio et elle commençait à nous manquer, surtout qu’après, nous ne la verrons plus pendant quelques mois.
  • Parce-que Puerto Madryn se situe à des latitudes encore acceptables et connait un vrai été. (Quoique, pas tous les jours!)
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La plage à Puerto Madryn

La chacra

Vu le coût de la vie très élevé dans la région, nous avions trouvé un volontariat dans une chacra (qu’on pourrait traduire par maison de campagne) située à Doradillo à 12 km au nord du centre-ville de Puerto Madryn afin d’aider les propriétaires à la récolte dans leur immense champ de lavande en échange du gite et du couvert. Si le gite était presque parfait et nos « patrons » assez sympathiques, nous avons eu plus de peine avec le couvert. Nous n’avions pas le droit à la viande. Il y a 43’431’886 habitants en Argentine dont 43’431’884 gros carnivores, il a fallu que nous tombions sur les deux seuls végétariens au pays de la viande! Nous respectons totalement les valeurs des autres, pas de souci, mais après quelques jours à ne manger que du riz et des légumes tout en effectuant des travaux physiques soutenus auxquels nous n’étions pas particulièrement habitués, les premières carences alimentaires se firent vite sentir. Nous avons quand même profité d’une sortie en ville, prétextant un envoi postal,  pour se procurer en catimini un peu de viande et un bon dulce de leche.

La goutte d’eau a quand même été pour la morale sur le fait que nous utilisons du dentifrice avec du fluor pour nous brosser les dents, mauvais pour la tête et pour la planète, et qu’il faudrait que nous le fabriquions nous-même. Le pire c’est que madame nous lance ses idéaux écologiques au volant de son 4×4 polluant et parfaitement inutile, les routes de la régions étant plates et dépourvues de neige en hiver.

Une douleur à l’épaule de Fabien suite au travaux au champs sur une ancienne lésion a fini de nous convaincre de ne pas continuer l’expérience et nous sommes finalement partis après 8 jours.

Puerto Madryn

Du coup nous nous retrouvons au centre-ville de Puerto Madryn. La ville est sympa mais pas extraordinaire, construite en carrés, à l’américaine et possédant pas mal de logements et de restaurants pour les touristes venant visiter la péninsule Valdés à proximité. (100 km quand même la proximité mais à l’échelle argentine c’est un saut de puce!). L’atout de lieu est sans conteste la plage de sable, immense et magnifique bien que l’eau soit beaucoup trop froide pour la baignade et qu’un nombre hallucinant de méduses géantes vienne s’échouer sur le sable à marée basse.

Punta Cuevas

A l’extrémité sud de la plage, se troue la Punta Cuevas, avec ses falaises de calcaire et une vue imprenable sur la ville. C’est à cet endroit que sont arrivés les premiers Européens, qui n’étaient, une fois n’est pas coutume dans la région, pas espagnols mais gallois. L’emblème du Pays de Galles trône encore fièrement sur la pointe.

Trève de Noël

Comme il nous fut impossible de nous trouver un véhicule pendant les fêtes de Noël pour nous rendre à la péninsule Valdés, il nous a fallu attendre le 26 décembre et passer le réveillon de Noël dans notre auberge de jeunesse en ville.

Mais comme les Argentins trouvent toujours une excuse pour se faire un asado (un barbecue), Noël fut une occasion toute trouvée. Nous voilà donc attablés devant ces magnifiques morceaux de viande en compagnie d’autres voyageurs venus des 4 coins de l’Argentine et du monde entier. Et pas de repas de Noël sans le traditionnel pan dulce au dessert qui n’est autre que l’équivalent du panettone italien.

La tradition veut qu’à minuit on ouvre une bouteille de cidre et qu’on s’embrasse sur les deux joues pour se souhaiter un joyeux Noël.

La péninsule Valdés

Elle se mérite cette péninsule! Tout d’abord, il nous faut un véhicule et tous les loueurs de voiture du coin s’accordent pour garder des prix élevés sans se faire une réelle concurrence. Il faut compter une bonne centaine d’euros par jour.  Si on rajoute l’essence et le droit d’entrée sur la péninsule, ça nous explose pas mal le budget. Mais nous sommes également en tour du monde pour découvrir quelques coins extraordinaires et il faut parfois casser la tirelire pour y arriver.

Nous voici donc à aligner les kilomètres sur les (trop) longues pistes de la péninsule où quelques guanacos (espèce de lama à poils dressés qui leur donnent l’air de sortir d’un programme d’essorage d’un lave-linge!) nous sortent de la monotonie de la conduite.

Mais le clou du spectacle reste sur les côtes où nous pouvons apercevoir des otaries à crinières ainsi que des éléphants de mer se reposer lascivement sur la plage. Vu que nous les observons depuis la falaise, les animaux restent assez loin, mais au moins, nous ne perturbons pas leur tranquillité.

Les pingouins de Magellan sont une espèce endémique des côtes sud de l’Argentine et du Chili, ce qui fait de la péninsule Valdés un endroit privilégié pour pouvoir les observer durant leur période de reproduction. Ils sont trop mignon, n’est-ce-pas?

Le coin est également connu pour les baleines mais comme nous n’étions pas du tout en saison, il n’y en avait pas. Mais nous étions parfaitement au courant de la situation.

La péninsule Valdés vaut également le détour pour la beauté de ses paysages, notamment d’impressionnantes falaises qui se jettent dans une mer d’une couleur incroyable!

Certes, les loueurs de voiture exagèrent vraiment en pinant les touristes mais la péninsule Valdés et sa faune incroyable méritent amplement une visite et une grosse entorse au budget.

Cette petite incursion en Patagonie sera sûrement le point le plus méridional de notre voyage, en tout cas sur ce continent. Il a fallu faire un choix parmi une multitudes de possibilités et nous ne le regrettons nullement, notre séjour fut vraiment sympa. Nos diverses (mes)aventures nous auront aussi appris à ne pas insister si quelque-chose ne nous convient pas, à oser défendre nos propres intérêts et de faire vraiment ce que nous avons envie.

Forts de ces nouvelles expériences, nous allons continuer notre périple en remontant gentiment vers le nord et bien sûr nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Cordoba et la vie estudiantine

A ne pas confondre avec la ville du même nom qui se trouve en Andalousie!

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Depuis Montevideo, nous avons trouvé assez facilement un bus de nuit pour nous ramener en Argentine. Mais nous avons quand même eu quelques petites mésaventures. Nous étions installés bien confortablement sur nos sièges à déguster notre vermouth généreusement offert par la compagnie de bus quand, soudain, un peu après être sortis de la capitale, nous entendîmes un gros « boum »! Un projectile non identifié est tombé sur le bus et a cassé une vitre. Heureusement, c’était la vitre qui donnait sur l’escalier qui montait à l’étage, il n’y a eu aucun blessé. Malgré le peu de gravité, le bus ne pouvait décemment pas continuer sa route. Nous avons dû débarquer presque au milieu de nulle part, récupérer nos backpacks et attendre le bus de remplacement. Nous n’avons pas été totalement perdants dans l’affaire puisqu’une fois installés dans notre deuxième bus, on nous ressert l’apéro! Le retard pris nous fait traverser la frontière de nuit mais ce n’est qu’une simple formalité et l’endroit est safe. Bref, nous finissons tout de même par arriver à destination : Cordoba, la deuxième ville d’Argentine.

Nous y restons une dizaine de jours car nous avons trouvé un volontariat dans une résidence d’étudiants. L’ambiance est jeune et sympa mais nous prenons conscience douloureusement que nous avons passé l’âge de l’insouciance étudiante. Mais l’expérience est concluante et tout se passe très bien. Grâce à toutes les universités, Cordoba est une ville jeune, dynamique, pleine de bars sympas et super progressiste dans une Argentine un peu polarisée.

La ville a été fondée par le sévillan Jeromino Luis de Cabrera en 1573 afin de protéger les Espagnols des Indigènes. WTF les gars? C’est vous qui venez attaquer la population locale, ne vous étonnez pas s’ils se défendent! Même si l’histoire est vraiment tordue, comme souvent quand on parle de la colonisation, il reste aujourd’hui un petit centre historique avec les fameuses ruelles en damiers. Cordoba a même été deux fois capitale du pays, une fois en 1806 car les Anglais ont essayé d’attaquer les alentours du Rio de la Plata où se trouve Buenos Aires, et une deuxième fois en 1955 pendant un coup d’état militaire.

Iglesia de los Capuchinos

Rien à voir avec un certain café à la mousse de lait, l’église des Capucins a été construite entre 1926 et 1934 de style néogothique pour l’arrivée des capucins dans la région. Comme quoi il n’y avait pas que des dirigeants fascistes européens qui étaient mégalos à l’époque! Elle est un peu kitsch c’est vrai mais nous aimons quand même bien les couleurs de la façade.

Cathédrale de Cordoba

C’est la plus vieille construction coloniale (les travaux ont commencé en 1580) en état et en fonction d’Argentine. Et c’est du lourd! C’est un bel exemple de style baroque colonial typique de l’époque et franchement elle est magnifique!

Nous avons eu du plaisir à découvrir cette ville, à dénicher certains de ses trésors dans des endroits improbables et à faire avec ses inconvénients, notamment la pollution atmosphérique difficilement supportable. Cordoba étant dans une cuvette, la pollution reste sur la ville et ne s’évapore pas. Mais dans l’ensemble, il faut avouer que même si tout n’a pas été parfait, nous y avons quand même passé un sympathique séjour!

Pour la suite, ce sera un peu plus au sud….

Bilan de l’Uruguay

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Voici un petit résumé de notre parenthèse, pas du tout prévue, en Uruguay mais qui mérite tout de même un désormais traditionnel bilan.

En chiffres

Durée du séjour

9 jours

Distance parcourue

492 kilomètres de Colonia de SacramentoMontevideo – Fray Bentos (frontière avec l’Argentine) le tout en bus. Pour arriver à Colonia depuis Buenos Aires, nous avons traversé le Rio de la Plata en buquebus, le petit nom donné au ferry qui relie les deux villes.

Départements traversés

5 : Colonia, San José, Montevideo, Soriano et Rio Negro

Extrêmes d’altitude

23 mètres à Fray Bentos et 43 mètres à Montevideo. Ce n’est pas vraiment des altitudes auxquelles on peut s’y attendre quand on pense à l’Amérique du Sud mais même ce continent à ses Pays-Bas puisque le point culminant du pays ne s’élève qu’à 513 mètres d’altitude.

Extrêmes de températures

19 petits degrés sous le vent à Montevideo et 27 degrés lors d’une belle journée printanière à Colonia del Sacramento. De vraies températures de printemps!

Budget

15’500 pesos uruguayens soit 450€ ou 526 CHF ce qui fait une moyenne journalière de 50€ ou 58CHF. Nous sommes un poil au dessus de notre budget mais nous nous sommes offert des places de concert à Montevideo.

Coups de geule / coups de cœur

Les moins

Le coût de la vie

Il atteint bien le niveau européen voire suisse pour certaines choses. C’est très compliqué à tenir un budget de backpacker.

Les plus

La population locale

Les Uruguayens sont chaleureux, affables et super zens! D’ailleurs ils n’ont pas vraiment le tempérament latin tellement ils sont calmes mais ça n’enlève en rien leur gentillesse.  Bien sûr, parler la langue du lieu aide beaucoup pour la communication avec les locaux même si leur accent, similaire à l’argentin, est parfois un peu déroutant.

La façon de parler espagnol

C’est très similaire à l’accent argentin avec les prononciations en « ch » très particulières. On appelle d’ailleurs cette façon de parler très officiellement le « Rioplatense », du Rio de la Plata, l’énorme fleuve / bras de mer qui sépare l’Argentine de l’Uruguay. Ce n’est pas toujours évident à comprendre surtout pour une débutante comme Van mais c’est un vrai plaisir pour les oreilles!

La viande

Il paraît qu’en Uruguay il y a 9 millions de vaches pour 3 millions d’habitants, de quoi se nourrir de steaks quelques années! La viande est vraiment savoureuse et relativement bon marché vu le coût de la vie du lieu. Nous sommes bien conscients que de manger beaucoup de viande rouge fait exploser notre emprunte carbone, c’est pourquoi nous essayons quand même de baisser drastiquement notre consommation.

Le vin

 L’Uruguay n’a rien à envier à son grand voisin argentin en matière de vin. On y trouve surtout le Tannat, cépage originaire à la base du sud-ouest de la France mais cultivé aujourd’hui principalement en Amérique du sud. C’est un vin rouge bien tannique qui se marie à merveille avec les plats de viande.

Le café

Le premier bon café depuis notre arrivée sur le continent. Il n’égalera jamais un bon espresso italien mais, comparé au café trop amer brésilien et celui carrément imbuvable de l’Argentine, il se laisse déguster facilement.

Bizarreries à l’Uruguayenne

Tout le monde s’appelle « mi amor

Même quand on se fâche avec quelqu’un! Après tout, pourquoi pas, c’est toujours mieux qu’une insulte bien vulgaire.

Les heures de repas, c’est sacré!

C’est très mal vu et même impossible de manger en dehors des heures de repas officielles. Le repas de midi se prend entre midi et 13 heures. A 13h10, personne ne va vous servir à manger, c’est trop tard! Et dire que nous avons quitté la Suisse car nous la trouvions beaucoup trop rigide, elle a beaucoup à apprendre de l’Uruguay sur ce coup-là!

L’accessoire mode incontournable

C’est un thermos avec tout le matériel pour se préparer un maté, la boisson traditionnelle d’Argentine et Uruguay, qui s’apparente à une espèce de thé super amère. Certains ont tout leur attirail dans un panier prévu à cet effet tandis que d’autres se promènent fièrement le thermos sous le bras!

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Franchement, l’Uruguay fut une belle surprise! Et dire qu’à la base ce petit pays n’était pas du tout sur notre itinéraire et nous arrivions à peine à le situer sur une carte. Bien sûr, avec son style de vie à l’européenne, l’Uruguay n’est pas un pays très dépaysant mais nous avons eu du plaisir à en découvrir une petite partie.

Montevideo : la capitale tranquille de l’Uruguay

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Nous n’allions quand même pas rester en Uruguay sans visiter sa capitale Montevideo. Elle ne se trouve qu’à trois petites heures de route de Colonia de Sacramento même si le paysage traversé est monotone et tout plat. Qui a dit que l’Amérique du Sud n’était que hauts sommets?

Ce qui nous frappe en arrivant c’est le calme de la ville. Nous n’avons pas l’impression d’être dans une capitale d’un million et demi d’habitants tant l’ambiance est zen. Le fait que la ville soit pas mal boisée renforce encore cette impression. Les habitants aussi sont super accueillants, ils sont reconnaissables à leur panier qu’ils transportent afin d’avoir toujours sur eux le matériel nécessaire pour préparer un maté, une sorte de thé un peu amer et la boisson nationale d’Argentine et d’Uruguay.

Si les Portugais sont arrivés en premier, ce sont les Espagnols qui construisirent ce que nous voyons encore de la vieille ville aujourd’hui. Les ruelles suivent le plan en damier cher aux conquistadors du XVIIe siècle. La douceur méditerranéenne, les céramiques, l’architecture baroque ainsi que la blancheur des façades nous rappelle un peu notre belle Andalousie.

Petit bonus : un magnifique coucher de soleil sur le Rio de la Plata! (Eh non, ce n’est toujours pas la mer!)

Montevideo n’est pas aussi pittoresque que Colonia del Sacramento qui, elle, possède un patrimoine historique mieux conservé, mais elle mérite quand même un petit séjour pour sa douceur de vivre et la gentillesse de ses habitants. Ce qui nous a frappé, c’est le caractère très européen de la ville, voire même de tout le pays. Nous n’avons pas encore l’impression d’être arrivés en Amérique du Sud. Mais la découverte de ce continent ne s’arrête pas ici et nous avons espoir de voir quelque-chose de plus exotique ces prochaines semaines ou prochains mois.

Colonia del Sacramento entre comptoir portugais et ville de garnison espagnole

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C’est un peu par hasard que nous avons atterri en Uruguay, ce n’était absolument pas sur notre itinéraire. Nous avions un peu d’avance sur notre programme (nous ne sommes attendus à Puerto Madryn que le 15 décembre) donc nous avons trouvé un volontariat via la plateforme HelpX, expérience qui s’avérera finalement décevante et qui se terminera plus tôt que prévu mais qui nous aura fait découvrir un beau coin de pays que nous soupçonnons à peine l’existence il y a encore quelques semaines.

Pour situer un peu, Colonia del Sacramento se trouve en face de Buenos Aires sur l’autre rive du Rio de la Plata, fleuve le plus large du monde (30km). Cette particularité fait que nous ne voyons pas l’autre rive et nous fait croire que nous sommes en bord de mer, alors que ce n’est pas du tout le cas. Il y a même des plages de sable qui renforcent le caractère maritime du lieu.

Le centre historique colonial mélange influences portugaises et espagnoles. En effet ce sont les Portugais qui sont arrivés en premier pour y établir un comptoir avant de céder la ville aux Espagnols suite à divers traités territoriaux. dont le fameux de Tordesillas, en 1494, qui a séparé l’Amérique en deux entre les deux puissances coloniales de l’époque. L’ambiance est d’ailleurs toute méditerranéenne avec son climat subtropical, son espagnol chantant, les petites ruelles et les terrasses en bord de fleuve.

Ce petit coin de paradis nous aura appris à nous fier au hasard et vu que nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin de découvertes, nous vous donnons rendez-vous à Montevideo (et peut-être ailleurs, qui sait?)

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