Après plus de 2 mois passés dans ce pays, il est temps de dresser notre traditionnel bilan.
En chiffres
Durée du séjour
68 jours ou 9 semaines et demie pour ceux qui ont la réf! En gros, un peu plus de deux mois.
Budget
67’034 ARS (pesos argentins) soit 2766€ ou 3210 CHF ce qui fait une moyenne journalière de 987 ARS (40,6€ / 47 CHF). Notre objectif de budget est atteint mais c’est surtout grâce à nos divers volontariats.
Distance parcourue
8264 kilomètres de Puerto Iguazu – Buenos-Aires, puis de Libertador San Martin (frontière uruguayenne) – Córdoba – Cosquin – Córdoba – Buenos Aires – Puerto Madryn – péninsule Valdés – Puerto Madryn – Buenos Aires – Salta – Cafayate – La Quiaca (frontière bolivienne) Le tout en bus, en train, en minibus, en voiture de location et en buquebus (ferry) pour traverser le Rio de la Plata entre Buenos Aires et Colonia del Sacramento.
Provinces traversées
13 (Missiones, Corrientes, Entre Rios, Buenos Aires, district fédéral, Santa Fe, Cordoba, Rio Negro, Chubut, Santiago del Estero, Tucuman, Salta et Jujuy).
Extrêmes d’altitude
‘- 35 mètres (oui, il y a bien le signe moins!) dans les dépressions salines de la péninsule Valdés et 3442 mètres à la Quiaca tout au nord du pays à la frontière bolivienne. C’est un bel exemple des différences d’altitude dans le pays.
Extrêmes de températures
18 degrés sous un vent du sud-ouest glacial sur la péninsule Valdés que ne renierait pas Tenerife et 39 degrés lors de la canicule à Buenos Aires.
Nombre de volontariats
Trois. « Faiseurs d’ordre » dans une résidence étudiante à Córdoba nous faisant nous sentir très vieux, collaborateurs dans une chakra (entre une ferme et une maison de campagne) au nord de Puerto Madryn et réceptionniste dans un hostel à Salta.
Coups de gueule / Coups de cœur
Comme d’habitude nous commençons par ce que nous avons le moins apprécié ainsi nous finirons ce bilan sur une note positive
Les moins
L’argent
C’est une vraie galère en Argentine. Le coût de la vie est exorbitant et retirer de l’argent est digne du parcours du combattant. Il n’est pas rare de devoir attendre 45 minutes dans la file pour atteindre un distributeur qui a de fortes chances de se retrouver en rupture de stock de liquide. Nous avons payé jusqu’à 185 ARS (8.80 CHF / 7.60€) de frais de retrait perçus directement par l état argentin. (merci la corruption!) et les plafonds s’élèvent à 2000 ARS (95.80 CHF / 82.50 €), 3000 ARS (143.70 CHF / 123.80 €) si on a de la chance. Une façon de contourner tout ça est d’utiliser la carte de crédit qui nous prend une commission dérisoire mais, évidemment, la plupart des établissements et des attractions touristiques n’acceptent que le cash. Nous en avons plusieurs fois perdu notre latin et surtout notre patience!
La pampa
C’est tout plat, c’est monotone et ça dure sur des centaines et des centaines de kilomètres. Inutile de vous dire que nos longs trajets en bus n’ont pas été très passionnants.
La pollution à Córdoba
Ce n’est pas au point du Caire mais avec sa situation en cuvette, la ville de Córdoba garde la pollution juste en dessus de nos têtes et c’est parfois difficilement supportable.
La non-conscience écologique
Nous ne voulons pas jouer les moralisateurs car nous sommes bien conscients de ne pas être de bons petits écolos même si nous essayons de limiter notre empreinte carbone au maximum mais pour un pays du niveau de l’Argentine le je-m’en-foutisme écologique nous a quand même interpellé. Il n’y a aucune énergie renouvelable, les gens possèdent des pick-ups 4×4 super polluants sans en avoir une réelle utilité, les lignes de train se désaffectent peu à peu au profit de la route, le tri des déchets est inexistant, etc… La faute notamment à un gouvernement corrompu jusqu’à la moelle qui se soucie plus de toucher des pots de vin que de sauver la planète ainsi qu’à un accès trop aisé au pétrole grâce aux réserves du sous-sol patagonien.
On a kiffé!
L’accent argentin
Il faut se faire à la prononciation en « ch » si particulière et aux quelques termes qui changent du castillan de base mais c’est tellement beau à l’oreille. A part les Porteños qui parlent un peu plus rapidement, les Argentins parlent lentement avec un accent chantant et un langage raffiné, de quoi faire passer les espagnols pour des ch’tis! Il paraîtrait pourtant qu’ils parlent le castillan le plus difficile de toute l’Amérique du Sud, donc ce sera une vraie promenade de santé de pratiquer la langue de Cervantés plus au nord.
La viande
Surtout le bœuf! L’Argentine mérite amplement sa réputation de pays de la viande! Nous y avons goûté des morceaux vraiment savoureux! Vu l’impact écologique de la consommation de viande, nous essayons de réduire drastiquement nos repas carnés!
Le dulce de leche
C’est de la confiture de lait et ça a un goût de caramel! C’est totalement régressif et anti diététique mais dieu que c’est bon!
Le vin
Van n’apprécie pas trop le Malbec, le principal cépage argentin surtout cultivé dans la région de Mendoza, qu’elle juge trop acide mais pour les autres cépages, elle signe tout de suite! Nous qui sommes restés un mois à Salta, nous avons dégusté avec plaisir de délicieux Cabernet Sauvignon cultivés dans la région.
La population locale
Nous avons vraiment trouvé les Argentins extraordinaires. Il sont très chaleureux! Toujours prêts à te rendre service, ils sont également très ouverts d’esprit et très curieux envers les étrangers. C’est la première fois que nous parlons autant de la Suisse et de comment on y vit et nos interlocuteurs sont vraiment intéressés par nos explications. Si nous devions citer le point fort de ce pays, ce serait sans hésiter l’accueil fabuleux des Argentins!
Les paysages andins
Principalement les quebradas au nord du pays qui nous changent complètement des Alpes. Après nous être désespérément languis de relief, ce fut un réel plaisir de retrouver des montagnes. Qu’elles soient couvertes de forêt humide ou au contraire arides et façonnées par l’érosion, c’est un réel plaisir pour les yeux
La qualité des transports
Surtout les bus de nuit qui sont vraiment pensés pour couvrir les distances énormes. Ce n’est pas bon marché, mais c’est confortable (nous y avons vraiment passé de bonnes nuits de sommeil!) et fiable. Nous sommes conscients que nous trouverons pas cette qualité de transport dans d’autres pays!
Là, ils ne sont pas comme nous!
On ne critique pas le pape!
Pour ceux qui, comme nous, ne suivent pas vraiment les actualités du Vatican, sachez que le pape actuel est argentin. Il fait la fierté de son peuple, encore plus que Messi et Maradona réunis! On nous a demandé plusieurs fois ce que nous pensions du pape et nous avons senti que la réponse attendue se devait d’être positive. Du coup, nous nous sommes renseignés sur internet sur ses prises de positions afin d’éviter de paraître trop incultes sur la question!
L’apéro favori des Argentins est le Fernet Branca
Le Fernet Branca est un alcool fort italien bien dégueu à base d’herbes. C’est le genre de digestif qu’on prend quand on a mal à l’estomac et que tous les autres remèdes de grand-mère n’ont pas fonctionné. En Argentine, cette espèce de mixture est un apéro très populaire et très apprécié. Certaines fois, on le mélange avec du Coca-Cola pour en faire un cocktail que nous trouvons particulièrement mauvais. Déjà que le maté n’est pas la boisson du siècle, avec le Fernet, on touche vraiment le fond!
Le jeu d’échecs
Rien d’extraordinaire, ce n’est qu’un jeu d’échecs avec les mêmes règles qu’en Europe sauf que les pions sont remplacés par des figurines qui représentent, d’un côté les conquistadors espagnols, et de l’autre côté les guerriers incas.
La façon de certains argentin de boire le vin rouge
Nous avons pris certains Argentins en flagrant délit de gâchis de vin rouge! Certains mettent des glaçons dans leur verre de vin rouge tandis que d’autres le mélange avec du Coca-Cola! Nous sommes sûrement un peu trop puristes mais ce genre de mélange nous fait littéralement hurler.
Conclusion
L’Argentine est un pays à plusieurs facettes et malheureusement, ce sont les pires que nous apercevons en premier, il faut vraiment passer outre ces problèmes d’argent et de corruption pour en apprécier les points positifs. Combien de fois ne nous sommes-nous pas dit que nous allions prendre le premier transport disponible pour quitter ce pays pourri? Et souvent, juste après, nous tombions dans un coin vraiment sympa ou nous rencontrions des personnes juste extraordinaires qui nous ont montré que, finalement, ce pays n’est pas si pourri que ça.
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