Cartagena de Indias, d’un passé glorieux à un présent plein de contrastes

Bien que nous soyons déjà dans le bon département, nous avons quand même dû partir aux aurores depuis Santa Cruz de Mompox pour arriver à des heures décentes à Cartagena. Malgré une route plate aux milieu des marais du Rio Magdalena, le trajet nous a quand même pris presque sept heures! Une fois arrivés au terminal de bus, assez pourri pour une ville de cette ampleur, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le centre-ville se trouve à quinze kilomètres de là. Il y a des bus urbains mais nous avons choisi la solution de facilité en contractant un Uber. Ça nous a quand même pris encore une heure pour arriver à notre logement à cause du trafic infernal mais nous sommes super contents d’être enfin d’arrivés au bord de la mer.

Casco Antiguo

La baie de Cartagena fut découverte en 1502 par le sévillan Rodrigo de Bastidas mais c’est le cartographe Juan de la Cosa qui proposa directement à la reine Isabel de nommer la baie ainsi car elle ressemble à celle de Cartagena en Espagne, près de Murcia. Sachant que cette dernière tire son nom de Carthage, la ville antique près de l’actuelle Tunis, imaginez un peu toute l’histoire qu’il y a derrière! Et devinez les deux villes qui se trouvent sur notre liste à idées du coup!

La ville en tant que telle à été fondée en 1533 par le madrilène Pedro de Herrera avec l’aide de compatriotes d’Andalousie et d’Extrémadure. Ça explique pourquoi nous avons eu parfois l’impression d’être revenus dans notre chère ville ou bien à Cádiz! Durant l’époque coloniale, Cartagena était le plus grand port de toute l’Amérique Espagnole et le plus prospère avec sa voisine panaméenne de Portobelo. C’était le point de départ principal des navires transportant toutes les richesses spoliées à destination de la couronne de Castille via les ports de Séville et de Cádiz.

Evidemment, tant de succès et de prospérité attire les convoitises! En 1741 débarquèrent les Anglais prêts à assiéger la ville mais ont vite dû se replier en Jamaïque à cause de la défense espagnole et surtout à cause d’une épidémie de fièvre jaune qui leur fit perdre une bonne partie de leurs effectifs.

Les fortifications

Mettre les Anglais en déroute c’est bien, mais il faut se prémunir d’autres attaques qui ne vont pas tarder à arriver. C’est pourquoi tout un système défensif a été construit au XVIIIe siècle pour protéger la ville. Et ce fut un succès! Francis Drake himself s’y est cassé les dents, les pirates aussi, de même que les Français! Les seuls à avoir eu raison des Espagnols, ce sont les indépendantistes. Ils proclamèrent une première fois l’Indépendance le 11 novembre 1811 mais perdirent les combats en 1815 après une guerre sanglante. Finalement, en 1821, Cartagena, comme le reste de la Grande Colombie, obtint enfin son indépendance après un siège éprouvant et une quasi destruction de la ville.

Aujourd’hui, on peut se promener sur une partie des remparts qui ont été superbement restaurés. La ressemblance est d’ailleurs troublante avec les forteresses de Portobelo. Normal! Elles datent de la même époque et ont été construites dans le même contexte historique! Il faut juste y faire attention au soleil car le chemin est à découvert et, avec l’agréable brise marine qui souffle, on ne se rend pas forcément compte que ça cogne fort.

Plaza de la Paz / Torre del Reloj

C’est le point d’entrée au centre historique. La porte d’accès est flanquée d’une magnifique tour de l’horloge datant du XVIIIe siècle qui peut faire un bon point de repère si vous êtes perdus dans le labyrinthe de ruelles. De l’autre côté de la porte, se trouve la magnifique Plaza de los Coches de forme triangulaire avec une statue de Pedro de Herrera, le fondateur de la ville, en son centre. Si vous passez par là en décembre, n’oubliez pas votre lettre au Père Noël car la boîte aux lettres pour le Pôle Nord se trouve sur la place.

Les ruelles du centre historique

Le centre historique ainsi que tout le système de fortifications sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est amplement mérité car c’est juste exceptionnel mais ça attire beaucoup (trop) de monde! En plus, le centre n’est pas du tout piéton. Entre tous les touristes et les voitures qui essaient de passer dans les rues étroites, c’est un peu le bordel. C’est le premier endroit en Colombie, après deux mois de voyage dans le pays, que nous avons vu transformé en « Gringoland » avec ses énormes échoppes de babioles « Made in China », ses restaurants de burgers aseptisés et ses Boutique Hotels. Mais il faut reconnaître que ça en jette! Nous sommes juste un peu étonnés par la hauteur de certains bâtiments. En général, les villes coloniales possèdent de petites maisons de plein pied ou éventuellement avec un deuxième étage. Là, certaines en possèdent trois voire quatre! Nous supposons que c’était un signe de richesse puisque c’était une des villes les plus prospères du royaume. Du coup, la ville ressemble plus à Séville qu’à d’autres villes similaires comme Campeche ou Panama.

Catedral de Santa Catalina de Alejandria

Là aussi ça ressemble plus à un couvent qu’on pourrait trouver en Espagne qu’à une cathédrale latino-américaine. Elle a d’ailleurs été construite, en 1577. sur le modèle de l’Escurial, un grand monastère près de Madrid. Elle se trouve sur la plaza de la Proclamación bordée par un superbe cabildo de couleur jaune. Sa façade principale jaune et rouge est magnifique mais un peu coincée dans une petite ruelle. A notre passage, elle était ouverte pour une messe. Nous nous sommes faufilés dans un groupe d’Américains pour y prendre furtivement une photo même si nous nous sommes assez vite fait grillés!

Plaza de la Aduana

C’est la plus grande et la plus ancienne place de Cartagena. Elle s’appelle ainsi car elle est bordée par le bâtiment de la douane. Donc, si vous débarquez en bateau en Colombie via le port de Cartagena, c’est dans le superbe bâtiment blanc aux arcades qui ressemble à la Plaza Chica de Zafra que vous devrez aller faire timbrer votre passeport. Il y a même une statue de Christophe Colomb qui trône encore sur la place même si en ce mois de décembre, elle est éclipsée par les décorations de Noël. Il faut croire qu’ici on n’en veut pas trop à l’explorateur d’avoir débarqué et entamé le processus infernal de colonisation.

Castillo San Felipe de Barajas

Pour aller au château, il faut sortir du centre historique et prendre le pont qui traverse la lagune. Mais c’est impossible de le louper tellement il est massif! Il fut construit en 1540 sur une petite colline (cerro San Lázaro) qui domine stratégiquement la ville de quarante mètres. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle, après diverses tentatives d’attaques de la part des Anglais, qu’il prit cette forme de mastodonte impénétrable. Il est possible d’y effectuer une visite pour 30’000 pesos (6,60€ / 6,15 CHF) mais nous y avons renoncé à cause de la chaleur. Le site est en plein cagnard et le soleil cogne vraiment fort. Et puis, pour être honnêtes, nous le trouvons moche ce château même si nous savons pertinemment qu’il a été construit uniquement dans un but défensif et pas esthétique.

Getsemani

Rome a son Trastevere, Séville a son Triana, Cartagena a son Getsemani! C’est le quartier le plus cool de Cartagena. Il est situé en dehors des remparts de l’autre côté du Parque del Centenario. Pendant l’époque coloniale, c’était l’endroit ou on parquait les esclaves récemment arrivés d’Afrique. Cette ghettoïsation de la population noire et asservie leur a permis de s’organiser et se mettre ensemble pour réclamer leur affranchissement. La population de Getsemani a d’ailleurs joué un rôle super important dans les insurrections de 1811 pour l’indépendance.

Aujourd’hui, l’ambiance caribéenne est beaucoup plus présente que dans le centre historique aseptisé. Mais, il ne faut pas se leurrer, le quartier est en cours de gentrification et le tourisme commence à avoir raison de son authenticité. Nous avons tout de même bien aimé le côté un peu plus défraîchi, moins propret et les peintures murales dont certaines sont de véritables œuvres d’art. C’est également le coin pour profiter des terrasses dans la relative fraîcheur du soir.

Bocagrande

C’est le nouveau quartier de gratte-ciels qui ressemble à Miami en beaucoup plus bling-bling (oui, c’est possible!) On nous avait dit qu’il fallait y aller pour la plage. Au risque de paraître vraiment blasés, elle n’est pas terrible cette plage. Outre des alignées moches de parasols qu’on loue à prix d’or, le sable est grisâtre, l’eau aussi à cause de la lagune toute proche et les courants sont forts. Pour une ambiance similaire, autant aller à Cancún. La bouffe y est meilleure et la plage vraiment plus belle!

Convento de la Popa

Nous avons quand même trouvé de quoi effectuer notre grimpette du jour! En vrai, nous avons triché et nous avons pris un Uber car le soleil cognait vraiment trop fort et le sommet se trouve quand même à sept kilomètres du centre historique. Mais nous sommes redescendus à pieds en suivant le chemin de croix à l’envers du coup!

Le couvent de la Popa fut construit entre 1607 et 1612 après que la Vierge ait apparu à un religieux du coin lui ordonnant d’ériger un lieu de culte sur le cerro de la Popa. Il fut la cible de convoitises notamment de la part des pirates car, à cause de sa situation dominant la ville, l’édifice semblait une forteresse qu’il fallait à tout prix aller conquérir. Mais Cartagena ayant un système de défense quasi infaillible, la colline ne fut jamais prise. C’est à l’indépendance que ça se corse. Simón Bolivar, le héros de l’indépendance, en fit son quartier général durant la guerre, ce qui obligea les moines a quitter les lieux. Le bâtiment fut transformé en prison et en arsenal militaire. Ce n’est qu’en 1961 que le couvent alors en état de ruines, fut rétrocédé aux moines Augustins qui le restaurèrent et en firent un petit musée religieux. Il se visite encore aujourd’hui pour 14’000 pesos (3,05€ ou 2,90 CHF).

Nous avons été subjugués par le cloître, un superbe patio intérieur avec deux étages d’arcades que ne renierait pas n’importe quel bâtiment andalou de ce genre!

Vous vous doutez bien que si nous sommes montés jusque là, c’est que nous avions une idée derrière la tête! Bien vu! Nous avons profité de la situation pour admirer la superbe vue sur Cartagena, la lagune, l’île de Tierra Bomba, le port, les gratte-ciels de Bocagrande et sur le Castillo San Felipe Barajas. Le centre historique est un peu loin même si on devine quand même la coupole de la cathédrale. Les gratte-ciels dans la baie ont un petit air de Hong Kong, la brume en moins. Vous ne trouvez pas?

Mignonnerie du jour

Pour nous rendre au centre historique de Getsemani où nous logeons, nous avons pour habitude de traverser le Parque del Centenario juste pour pouvoir profiter de l’ombre bienvenue que nous offrent les arbres. Quelle ne fut pas notre surprise de voir, dans une ville aussi animée et bruyante, quelques spécimens de faune locale. Il y a, évidemment, les éternels iguanes peu farouches mais aussi quelques singes Titis bien trop vifs pour notre objectif photographique. Mais le must du must, c’est que nous avons aperçu des paresseux! Ces petites bêtes trop mignonnes qui profitent d’une « slow life » sur les branches des arbres.

A gauche : un iguane qui a l’air d’avoir ses entrées dans toutes les cuisines des restos de la ville. A droite : Monsieur Paresseux qui fait ses acrobaties. Vous pouvez cliquez sur les images pour les agrandir.

C’est la première fois depuis notre arrivée en Colombie il y a deux mois que nous ne sommes pas à cent pour cent enchantés de notre séjour. Oui, Cartagena est vraiment magnifique et possède un centre historique de ouf mais nous la trouvons « too much ». Il y a trop de monde, c’est trop aseptisé dans le centre, c’est trop touristique, c’est trop le bordel avec le trafic, c’est trop américanisé, c’est trop bling-bling à Bocagrande, les gens sont trop agressifs, la clim est trop forte à l’intérieur, il y a trop d’inégalités sociales, etc… Ça nous fait penser un peu à Barcelone : une ville géniale avec une histoire, une culture, un patrimoine et un environnement de ouf mais trop bien connectée avec les pays du nord qui viennent y faire la fête à bas prix et rendent l’endroit insupportable.

En fait, nous ne reconnaissons pas la Colombie à Cartagena et ça nous attriste un peu. Nous sommes juste très contents de ne pas avoir commencé notre voyage dans le pays ici car nous aurions été beaucoup moins motivés à découvrir le reste!

Evidemment, nous ne vous recommandons aucunement de zapper Cartagena lors d’un voyage en Colombie! Elle reste, malgré tout, une des plus belles villes coloniales que nous n’ayons jamais vues, tous continents confondus.

Santa Cruz de Mompox, la belle endormie au bord du Rio Magdalena

Après nos petits déboires de logements à Medellín, nous avons dû nous lever aux aurores à Santa Fe de Antioquia pour être sûrs de ne pas louper notre bus qui partait depuis le Terminal Norte. Heureusement, notre timing était bon et nous avons pu continuer notre route sans encombres.

Une bonne journée de bus plus tard, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans la petite ville d’Aguachica où il n’y a rien à voir à part des décorations de Noël trop chargées digne de Las Vegas. Nous sommes tombés sur une fête de nous savons pas trop quoi où la ville a été bruyante et animée toute la nuit! Les festivités ont quand même dû s’arrêter à six heures du matin pour laisser les gens aller à la messe. C’est donc pas très frais que nous entamons notre deuxième journée de voyage dans un minibus au confort très relatif. A la mi-journée, nous arrivons à la localité de El Banco où nous avons loupé notre correspondance et où le prochain bus part trois heures plus tard. Le coin est un peu chelou et nous ne sommes pas très enchantés de devoir y poireauter des heures. Heureusement, nous trouvons un service de taxi qui accepte de nous emmener tout de suite à destination, 70 kilomètres plus loin, pour 30’000 pesos (6,50€ ou 6 CHF) par personne.

Le trajet a été un peu long et épique sous une chaleur écrasante mais nous avons fait une belle avancée de près de sept cents kilomètres dans notre périple. Nous sommes fin prêts pour découvrir une toute nouvelle région.

Santa Cruz de Mompox

Nous arrivons enfin dans la petite ville de Santa Cruz de Mompox! Elle se situe sur une île du Rio Magdalena au milieu d’une savane tropicale. Autant le dire, au milieu de nulle part! La ville digne de ce nom la plus proche est Cartagena de Indias à près de six heures de route de là! Si les Espagnols fondèrent une ville à cet endroit, c’est qu’il y avait de l’or, évidemment! Aujourd’hui encore, on travaille ce métal précieux pour en faire de magnifiques bijoux en filigranes. Mais ces objets ne sont pas à la portée de toutes les bourses, malheureusement.

NB : Pour en savoir un peu plus sur l’histoire de l’or à Mompox et dans le Bolivar en général, il y a le musée e l’or dans le centre historique de Cartagena. Il n’est pas très grand mais il est gratuit, assez intéressant et surtout, il y fait frais!

Casco historico

Santa Cruz de Mompox a été fondée en 1540 par Juan de Santa Cruz qui donna son nom à la ville. Le nom Mompox vient du cacique (un chef amérindien local) Mompoj. Ça s’écrit aussi Mompós mais dans tous les cas, ça se prononce Mompoo, à l’andalouse! D’ailleurs l’accent local est assez similaire à celui de notre belle région notamment dans la tendance à aspirer les « s ».

La ville fut très prospère durant l’époque coloniale, grâce à l’or, évidemment, mais aussi au limon déposé par le Rio Magdalena qui permit de fabriquer des ustensiles, des outils, de la vaisselle, de la poterie, etc… Mompox était également un grand centre de l’Inquisition, cette pratique de cathos intégristes qui condamnaient ceux « qui ne pensaient pas comme il faut » en les accusant de chiromancie, de blasphème, de sorcellerie ou encore d’hérésie.

Le 6 août 1810 eut lieu une première insurrection pour l’indépendance mais elle fut vite réprimée par les colons. Mais trois ans plus tard, Simón Bolivar himself, le grand seigneur de l’indépendance colombienne vint prêter main forte à la population locale avec succès.

Aujourd’hui, Mompox conserve un centre historique fabuleux classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ses ateliers d’orfèvrerie et une véritable douceur de vivre.

Plaza de la Concepción

C’est la place principale de Santa Cruz de Mompox et le premier endroit à avoir l’aspect d’une ville en 1541 juste après la fondation de la cité. Elle est bordée par la cathédrale de l’Immaculée Conception, par l’ancien marché et par de magnifiques maisons à arcades. Le jaune et le blanc des façades nous rappellent notre belle Andalousie. Il y a plein de terrasses sympas mais mieux vaut y aller une fois la nuit tombée car le climat est très chaud et le soleil cogne très fort.

Le Malécon

Les plus belles maisons de Mompox se trouvent sur le Malécon. La restauration des façades est irréprochable, il y a des cafés sympas et des terrasses avec vue sur le fleuve. Le meilleur moment pour y flâner est vers dix-sept heures quand le soleil commence à descendre. La température devient agréable et il y a une superbe lumière du soir. La promenade a été aménagée pour les piétons. Mais en Colombie, un scooter est apparemment considéré comme un piéton.

Rio Magdalena

Si on vous parle de Malécon, c’est qu’il y a un plan d’eau à proximité! Vous l’avez reconnu? C’est le Rio Magdalena! Rassurez-vous, nous aussi nous avons eu du mal à le reconnaître! Il était tellement étroit à San Agustín et ressemblait à un torrent de montagne! Ça grandit trop vite ces petits! Ici, c’est le vrai fleuve tropical, assez profond pour être navigable et qui possède plusieurs bras faisant de la région de superbes paysages de marais avec la faune qui va avec. Un truc qui nous a halluciné, et fait super plaisir aussi, c’est que l’autre rive du rio est complètement sauvage et la faune s’en donne à cœur joie! Elle prend même la peine d’effectuer la traversée pour venir nous dire bonjour! Ce qui nous permet d’observer des spécimens absolument incroyables!

Iglesia Santa Bárbara

En continuant notre balade sur le malécon, nous tombons sur la place de Santa Bárbara. Impossible de la louper avec son église du même nom flanquée d’une magnifique tour baroque digne d’une façade viennoise. Elle date de 1613 et rend hommage à la légende de Santa Bárbara, une jeune turque convertie au christianisme par amour et qui se fit décapiter pour ça. Le château d’Alicante a été construit selon la même légende.

Fun fact : sur la place, nous avons trouvé une capsule temporelle, une boîte avec des objets contemporains destinés au futur. Elle a été scellée en 2014 et doit être ouverte le 6 août 2110 date du tricentenaire de la déclaration d’indépendance. Nous étions parfaitement au courant de ce concept mais c’est la première fois que nous en voyons une en vrai!

Cementero de Mompox

Non, nous ne nous sommes pas mis au tourisme funéraire mais on nous a dit de passer au cimetière. Il se trouve un peu en retrait du centre historique mais fait encore partie du patrimoine historique inscrit à l’UNESCO. Il est d’une blancheur immaculée à en faire mal aux yeux! Ce qui est frappant, c’est que les inégalités sociales sont présentes jusque dans la mort. On voit tout de suite ceux qui ont les moyens de se payer des tombes ostentatoires ou pas!

Mompox est une superbe ville mais un peu difficile d’accès. Il faut vraiment vouloir y aller, on n’atterrit pas là par hasard. Et c’est tant mieux! Ça trie un peu les touristes. Du coup, ça reste super calme! Il faut juste faire super attention à la chaleur. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Rio Magdalena n’apporte aucun air et le climat tropical peut être bien étouffant.

Nous sommes trop contents d’avoir payé de notre personne en transports pour venir jusqu’ici car Santa Cruz de Mompox sera encore un coup de cœur de notre voyage colombien!

Popayán, le bijou colonial des Andes colombiennes

La ville de Cali a été un bon point de départ pour recevoir nos premières vibes colombiennes mais le trafic infernal et surtout la pollution nous a vite gavés. Nous ne nous y sommes donc pas attardés et avons vite cherché à sortir de la ville.

Le terminal de bus à Cali se trouve au nord du centre ville. Il y a le Métrobus qui s’y arrête à proximité sinon il est possible de s’y rendre à pied en suivant le Rio Cauca. C’est un terminal super organisé comme nous en avons connu en Argentine ou au Mexique où chaque compagnie de bus est représentée par un guichet. Les bus ne sont pas de première jeunesse mais ils sont confortables et l’air conditionné n’est généralement pas mis à fond, quand il y en a. Le seul bémol est que les trajets sont interminables. Comme nous nous dirigions en direction du sud, il a fallu traverser toute la ville et ça nous a pris plus d’une heure à cause des bouchons. Ensuite, une fois sur la route Panaméricaine, ce sont des travaux qui nous ont bien ralentis. La fin du trajet s’est fait sur une jolie route de montagne et ça n’avançait pas très vite non plus. Résultat des courses : nous avons mis près de quatre heures et demi pour parcourir 137 kilomètres!

Le prix du billet de bus nous a coûté 30’000 COP (pesos colombiens) par personne soit 6,50€ ou 6,10 CHF.

Popayán

Popayán est une des plus anciennes villes d’Amérique. Elle a été fondée en 1537, même avant Cali, toujours par l’andalou Sebastián de Belalcázar qui est également à l’origine de Quito. La ville s’est développée notamment grâce à l’exploitation fructueuse des mines d’or de la région par les conquistadors espagnols. C’était d’ailleurs une des villes les plus importantes du Vice-Royaume de la Nueva Granada, une partie de l’empire colonial qui comprenait en gros les actuels Equateur, Colombie, Venezuela et Panamá. Après l’indépendance, Popayán est plutôt connue pour avoir donné naissance à une dizaine de présidents de la République.

Aujourd’hui Popayán reste un des centres coloniaux les mieux conservés du continent même si elle reste à l’écart des grands centres touristiques. Elle est surnommée la « ciudad blanca » (ville blanche) à cause de ses façades blanchies à la chaux que ne renierait pas n’importe quel village blanc andalou! Elle se situe à 1760 mètres d’altitude et se montre tel un bijou dans un écrin formé par les cordillères occidentale et centrale des Andes. Nous sommes tombés amoureux de ces petites maisonnettes blanches qui, à l’instar d’Antigua, regorgent de cafés ou de bars à jus super sympas souvent situés dans de magnifiques patios.

Mode mauvais timing (ou pas) : nous sommes tombés un jour où il y avait une course en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Ça nous a restreint l’accès à la place centrale qui était le lieu d’arrivée de la course mais quelques rues du centre historique ont été fermées à la circulation, ce qui nous a permis de profiter du lieu sans trafic et c’était un vrai bonheur! Et puis de voir tous ces coureurs vêtus de t-shirts roses transpirer pour la bonne cause était vraiment touchant.

Parque Caldas

C’est la place centrale de la ville. A l’époque coloniale, seuls les gens de pouvoir (religieux ou politiques) avaient le droit d’habiter à proximité de la place. Elle est bordée de superbes bâtiments coloniaux, tout aussi blancs que le reste de la ville. Il y a notamment le gouvernent du département de Cauca, la mairie de Popayán ainsi que différents sièges de banques nationales importantes. Sur son côté sud, se dresse la jolie cathédrale « Nuestra Señora de la Asunción » de style néoclassique qui date du XVIe siècle et qui possède une magnifique coupole florentine qui se voit de loin. Elle est flanquée d’une tour de l’horloge, un peu massive à notre goût, qui date de 1673. Certains bâtiment donnent l’impression de pencher en avant. Non, ce n’est pas une illusion d’optique! Ils sont légèrement affaissés à cause des différents tremblements de terre qu’a connu la région.

Au centre de la place, il y a un petit jardin avec des arbres et de magnifiques fleurs comme des hibiscus et des lys rouges. Enfin ça c’est quand ils ne se font pas bouffer par les lamas! Nous en avons d’ailleurs pris un en flag! Nous avons même trouvé des petits bassins ornés d’azulejos exactement comme ceux qu’on trouve dans nos parcs andalous!

La statue qui trône au centre de la place est celle de Francisco José de Caldas, d’où le nom de la place. Ce natif de Popayán était un savant local mais aussi un des acteurs principaux de l’indépendance de la Colombie qui eut lieu, après des années de combats acharnés, en 1825.

Cerise sur le gâteau : toute la place a été rendue aux piétons et c’est super agréable! Non, nous n’avons pas lâché notre obsession pour les zones piétonnes!

Teatro Guillermo Valencia

Tiens, il y a quand même un bâtiment qui n’est pas blanc dans cette ville! Ce superbe édifice néoclassique date des années 1920 et fut construit en hommage à Guillermo Valencia un poète natif de Popayán. Le théâtre reste encore très actif aujourd’hui avec des pièces, des concerts et divers évènements culturels.

Puente del Humilladero

Ce joli pont en arches du XIXe siècle permet de rejoindre le quartier Bolivar depuis le centre-ville. Il est constitué de douze arches et franchit le Rio Molino. Au début du XXe siècle c’était le seul moyen de se rendre au nord de la ville. Aujourd’hui, il est rendu aux piétons et c’est tant mieux! Nous déplorons juste les graffitis dont il est affublé. Nous aimons bien l’art du graff en général mais là, nous les trouvons moches et dans un endroit pas du tout approprié.

Rincón Payanés

A l’est du centre historique, au pieds des premières montagnes, se trouve le Rincón Payanés. C’est une réplique de quelques édifices de Popayán en miniature. C’est un peu fake mais c’est malgré tout super chou. On y trouve quelques magasins de souvenirs et de quoi se restaurer après une bonne randonnée puisque le quartier se trouve judicieusement au départ respectivement à l’arrivée des sentiers pédestres.

Notre grimpette du jour

En fait il y a même eu deux grimpettes puisque nous sommes montés sur le Cerro de la Tres Cruces puis sur le Morro del Tulcán.

Pour la première, c’était une agréable balade dans la forêt équatoriale de montagne surveillée par des dizaines de rapaces nous survolant en quête de nourriture. Quant au Morro del Tulcán, c’est une petite colline en forme de pyramide qui surplombe la ville et où ont été trouvés des vestiges archéologiques datant de l’époque précolombienne.

Il y a un chemin pavé qui monte au Morro. Pour le reste, c’est un sentier de forêt qui grimpe pas mal. Mieux vaut se munir de bonnes chaussures.

Dans les deux cas, nous avons eu droit à une superbe vue sur les montagnes de la cordillère orientale des Andes, sur le centre historique et son plan en damier typique des villes coloniales espagnoles ainsi que sur le superbe Sanctuario de Belén qui, bien que d’architecture coloniale, ne date que des années 1970.

Popayán pourrait être comparée à Séville tellement il y a quelques ressemblances qui sont troublantes. Il y a entre autres :

  • un centre historique de ouf
  • des gens super sympas et chaleureux avec une tendance à l’exagération
  • des archives super importantes datant de la période coloniale et qui sont classées à l’UNESCO sauf qu’à Popayán elles ne sont pas accessibles au public.
  • La Semana Santa est LA fête la plus importante de l’année avec des processions de ouf! Elle a même été inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, ce que même à Séville on n’a pas osé faire!
  • Les gens ne pensent qu’à bouffer! Popayán est même une ville UNESCO de la gastronomie. Bon là, franchement, nous avons un peu de peine à comprendre pourquoi. A part quelques exceptions, la bouffe, ce n’est pas fou.

Finalement, en rédigeant ces lignes, nous nous sommes rendus compte que nous vous devons une rectification. Popayán ce n’est pas un mini Séville, c’est Séville mais puissance mille! Et nous avons l’impression que toute la Colombie est une Andalousie un peu exagérée. Nous sentons que nous allons adorer ce pays!

Popayán est déjà notre premier coup de cœur colombien. C’est une petite ville agréable, très jolie, entourée de montagnes verdoyantes et à la population locale très chaleureuse. Nous avons d’ailleurs hésité à garder jalousement ce petit bijou pour nous sans le partager car la ville est encore très préservée du tourisme de masse et de ses méfaits et nous voudrions que ça reste en l’état.

Popayán sera également notre étape la plus méridionale du pays. Enfin, normalement! Nous ne descendrons pas vers l’Equateur qui est un pays que nous avons déjà bien découvert il y a quelques années et que nous avons adoré mais qui, malheureusement, est devenu peu recommandable en ce moment. Nous n’irons pas non plus au sanctuaire de Lajas à Ipales, à l’extrême sud du pays, par manque de motivation de monter à 2900 mètres d’altitude. Par contre, nous avons plein d’autres endroits qui ont l’air top sur notre bucket list, qui commence déjà à s’allonger, et que nous avons hâte d’aller découvrir!

Panama City, son canal, ses buildings et son patrimoine historique

Nous avons eu de la peine à quitter les plages et la douceur de vivre de Bocas del Toro. Il faut nous comprendre, l’endroit est vraiment exceptionnel et nous en avons encore des étoiles plein les yeux rien que d’y repenser. Finalement, nous nous sommes quand même donné un coup de pied au fesses et avons repris la route du retour. Afin de passer en douceur de la playa à la ville, nous nous sommes arrêtés à Boquete, un petit village de montagne dans la cordillère de Talamanca pour profiter du calme et de la nature.

Le temps était maussade et nous étions un peu submergés de boulot donc nous n’avons pas fait beaucoup de balades. C’est dommage car la nature est vraiment luxuriante mais nous étions tout de même contents d’avoir un cadre idéal au calme pour travailler. Nous avons quand même pris des pauses pour aller tester le café qui est LE produit local de Boquete. Tout le pataquès qui est fait autour de la culture du café est un peu surfait mais il faut reconnaître qu’il est excellent! Voilà pour notre petit séjour à la montagne. Il n’y aura donc pas d’article à ce sujet. Oui, c’est scandaleux mais nous avons pas mal de choses sur le feu en ce moment, comme toutes les années au printemps, mais certaines concernent la suite de nos aventures donc tout n’est pas négatif.

Au moment du départ le dernier jour, le ciel s’est enfin dégagé et nous avons quand même fini par apercevoir le volcan Barú qui, avec ses 3474 mètres d’altitude, est le point culminant du Panama.

Panama City

Que ce soit depuis Bocas del Toro ou depuis Boquete, il y a un passage obligé par la ville de David pour poursuivre sur Panama City. Les deux villes sont très bien reliées par bus, de jour ou de nuit, et le trajet coûte environ quinze dollars pour huit heures de route. Nous avons pris l’option de voyager de jour juste pour pouvoir admirer le paysage et nous avons eu trop raison! Nous sommes impressionnés de la beauté du Panama qui va sûrement monter sur notre podium des plus beaux paysages que nous avons observés à côté du Sri Lanka et de l’Ouganda. Ce qui nous a également interpellés, c’est que le Panama est super montagneux. Certes, ce n’est pas le seul mais le pays est constitué d’une petite langue de terre entre deux océans et il y a quand même des centaines de volcans qui ont réussi à s’y trouver une place!

Après effectivement huit heures pile de route, arrêt pipi et bouchons compris, nous arrivons au terminal de bus. Rejoindre la ville, c’est facile, il y a la station de métro directement dans le terminal! Quelle plaisir de se retrouver dans une vraie grande ville avec un vrai système de transports publics! Pour utiliser le métro il faut acheter une carte (2$) puis la charger dans les machines prévues à cet effet. Chaque trajet coûte 0,35$ et une carte peut être utilisée par plusieurs personnes.

Panama City, appelée tout simplement Panama par les locaux, est bien sûr la capitale du Panama mais également un grand centre économique régional grâce, notamment, à son fameux canal qui relie l’océan Pacifique à l’Atlantique. Certes le canal rapporte énormément d’argent grâce à ses droits de passage mais aussi un grand potentiel commercial, une ouverture d’esprit ainsi qu’un multiculturalisme qu’on ne trouve pas dans les autres pays d’Amérique latine.

Downtown Panama

Le downtown n’est pas vraiment intéressant en soi mais nous sommes fascinés par les gratte-ciels et nous voulons juste les voir de plus près. Le centre financier est la vitrine de la bonne santé économique du Panama grâce au canal du même nom mais également grâce à des choses plus discutables comme l’évasion fiscale ou le blanchiment d’argent. Vous avez sûrement entendu parler des fameux Panama Papers, cette fuite de documents incriminant des milliers d’entreprises offshore. Nous n’allons pas rentrer dans les détails car c’est ardu mais sachez que tout est parti d’une de ces tours via un lanceur d’alerte.

Cinta Costera

Un truc sympa à faire est de parcourir la cinta costera à pied, à vélo ou à rollers. C’est une grande promenade d’environ quatre kilomètres en bord d’océan partant du downtown jusqu’au petit port de pêche juste avant le Casco Viejo. Un grand corridor d’arbres sépare la promenade de la route et nous protège bien du bruit et de la pollution du trafic. Le tracé suit des barres de gratte-ciels bien urbains mais, à marée basse, la forte odeur de vase est aussi prenante qu’au milieu des mangroves. La vue sur la skyline vaut également le détour.

Un autre espace vert du downtown est le Parque Omar, le Central Park local. Ces 56 hectares d’espace vert où il fait bon s’y abriter à l’ombre des arbres, comprennent des places de jeux, des pistes de courses, un terrain de foot et de basket, un peu comme les jardins du Turia à Valence. La Vierge Marie trône en bonne place sur une colline dominant le parc car, même si l’argent est la principale religion par ici, le catholicisme reste très présent.

Casco Viejo

Malgré tous ses buildings et sa puissance économique, Panama possède un vrai centre historique qui est un véritable bijou d’architecture coloniale. Le Casco Viejo est construit à la fin du XVIIe siècle sur un promontoire rocheux s’avançant dans l’océan, comme Cádiz qu’on pourrait presque qualifier de jumelle tant les deux villes historiques se ressemblent. La toute première ville de Panama était construite plus au sud mais a été détruite par un tremblement de terre, le coin étant au cœur de la ceinture de feu du Pacifique. Nous confirmons, nous n’avons jamais autant senti la terre trembler depuis que nous sommes arrivés dans le pays! Bref, tout ça pour vous expliquer pourquoi cette ville coloniale est plutôt récente, c’est parce que ce n’est pas l’originale! Quoi qu’il en soit, elle est vraiment très belle avec un caractère bien océanique. (Cádiz on vous dit!) Nous avons particulièrement apprécié le coin plus modeste qui n’a pas encore été restauré, qui baigne dans son jus avec les façades complètement défraîchies et les enfants qui jouent et courent dans les ruelles. Nous n’y avons pas encore été mais c’est exactement comme ça que nous imaginons la ville de la Havane!

Plaza Mayor

Dans les alentours de la Plaza Mayor, également appelée Plaza de la Independencia, l’ambiance change complètement! Les bâtiments sont d’une restauration irréprochable et le quartier a un peu vendu son âme au tourisme. Mais nous ne boudons quand même pas notre plaisir à admirer ce quartier vraiment magnifique et qui mérite amplement son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO. La cathédrale Santa Maria Antigua, qui date de 1688 mais qui a subi une cure de jouvence en 2018, trône fièrement sur la Plaza Mayor et peut se targuer d’avoir reçu le pape en 2019 afin de célébrer la fin des travaux de restauration. Pendant l’époque espagnole, ses deux tours étaient les plus hautes d’Amérique Latine. Nous la trouvons vraiment très belle avec sa façade en marbre et son architecture baroque typique. Un seul gros bémol dans tout ça : le Casco Viejo n’a pas été rendu aux piétons et le trafic devient infernal dans les petites rues du quartier.

Plaza de Francia

Chers amis Français, vous qui êtes très nombreux à nous suivre, nous vous dédions ce paragraphe car nous avons trouvé VOTRE place! Elle a été construite en 1922 sur un terrain laissé vacant par un incendie, à la pointe du promontoire rocheux où se trouve le Casco Viejo. On vous a laissé une place de choix et c’est amplement mérité puisque ce square a été construit en l’honneur des Français qui ont été les pionniers de la construction du canal de Panama. L’obélisque qui domine la place est même surmontée d’un coq, rien n’a été laissé au hasard! Aujourd’hui, il y a une galerie d’art ainsi que l’ambassade de France. Il y a vraiment pire comme endroit pour être ambassadeur!

Le canal de Panama

Nous ne pouvions pas rester à Panama sans aller voir l’ouvrage le plus célèbre du pays! Il y a des visites possibles du côté des écluses mais nous avions envie de le voir où il commence à son embouchure sur l’océan Pacifique. Pour s’y rendre, c’est super facile : il suffit de prendre le métro jusqu’à Albrook, le terminus de la ligne 1 puis le bus C850 qui passe toutes les demi-heures.

Au XVe siècle déjà, les Espagnols étudiaient la possibilité de construire un canal afin de relier les deux océans et d’éviter aux navires de faire le détour par le cap Horn, à des milliers de kilomètres plus au sud. Mais le manque de moyens techniques à l’époque et la réticence de la couronne d’Espagne à financer un projet d’une telle envergure a fait que l’idée fut tombée aux oubliettes. Il faut attendre 1880 et le Français Ferdinand de Lesseps, qui avait déjà mené à bien la construction du canal de Suez en Egypte, pour que les travaux commencent. Mais des affaires de corruption sortent au grand jour, les Panama Papers de l’époque, et le chantier est mis en stand-by. Finalement, ce sont les Américains qui mènent le projet à terme et le canal est mis en service en 1914. Le canal a d’ailleurs été la propriété des Etats-Unis jusqu’en 1999 où il fut rétrocédé au Panama.

Aujourd’hui, plus de 14’000 embarcations empruntent ce canal chaque année même si ça ne se voit pas trop sur nos photos car nous y avons été un dimanche quand les activités tournent au ralenti. Evidemment, nous mourrons d’envie de voir l’embouchure côté Atlantique, à Colón à 80 kilomètres de là, mais tous le monde nous déconseille fortement d’y aller. Nous allons donc suivre ces conseils et nous contenter de la côte Pacifique.

Les alentours du canal valent également le coup d’œil. Pour compenser les activités pas très écolos du transport maritime, des réserves naturelles protégées ont été crées tout le long du tracé et ça donne de superbes paysages de forêts, surtout que le relief est bien découpé. Nous nous sommes promenés un peu le long du Paseo del Canal qui est très sympa et avons aperçu une faune locale que nous ne nous attendions pas du tout à voir en ville comme un énorme crocodile que nous n’avons pas pu photographier car Monsieur se prélassait sur la zone protégée et interdite des autorités du canal. Nous ne nous attendions tellement pas à en voir ici que nous l’avons, au premier abord, pris pour un morceau de bois!

Dans le coin, il y a également le Biomuseo reconnaissable à son architecture très colorée. Nous n’y avons pas été car les dix-huit dollars d’entrée nous ont un peu refroidis et nous préférons les investir dans des cafés. (#irrécupérables) Sachez qu’il existe, que c’est le musée d’histoire naturelle du Panama et qu’on y explique, entre autre, comment l’isthme de Panama s’est formé pour finalement relier les deux Amériques entre elles.

Il reste encore une multitude de choses à voir en ville comme, entre autres, le site archéologique de Panama Viejo ou le parque natural metropolitano mais il aurait fallu prolonger notre séjour. Nous avons longuement hésité à rester un peu plus mais l’appel des Caraïbes s’est fait plus fort. (#spoiler)

Nous ne nous attendions pas à voir une ville aussi cool et aussi variée! Nous avons également été étonnés de tous les espaces verts! Malgré sa grande taille, son dynamisme et son trafic parfois infernal, Panama reste une ville agréable grâce à ses promenades, sa diversité culturelle et son ouverture sur l’océan.

Panama City était notre but depuis que nous avons décidé de descendre tout l’isthme panaméricain. Et voilà, maintenant nous y sommes! Nous avons un peu de peine à réaliser le chemin parcouru mais nous sommes enchantés de notre périple. Mais, bonne nouvelle, le voyage ne s’arrête pas là puisque nous avons décidé de continuer notre aventure américaine jusqu’au 22 juin, date de notre retour sur la péninsule ibérique. En attendant, nous allons essayer de découvrir de nouvelles choses et bien sûr de vous les partager sur ce blog.

Granada (Nicaragua) et le lac Cocibolca

Nous avons visité León, c’était notre devoir de nous rendre chez sa grande rivale, Granada. Dans un conflit, il faut toujours avoir les deux versions, les torts étant souvent partagés!

Il n’y a pas de bus direct qui relie les deux villes, il faut changer à Managua, la capitale du pays. Depuis le terminal des bus de León, accessible en bus urbain depuis le marché, il faut prendre le minibus pour la Universidad de Central America (UCA, à prononcer « ouka »). C’est vraiment important de prendre ce minibus-ci, et PAS les Chicken bus, sinon, il faut changer de terminal à Managua et c’est super compliqué. Attention également à être bien au clair avec le bus que vous voulez prendre et à ne pas trop écouter les rabatteurs car ils vont essayer de vous refiler des courses en taxi. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à demander aux autres utilisateurs des transports publics, ils sont en général très aimables et de bon conseil. L’autre avantage du minibus, c’est qu’il ne s’arrête pas en chemin, donc il avance assez vite. Une fois arrivé à l’université de Managua, il suffit de trouver un bus pour Granada et le tour est joué.

Centre historique

Comme sa rivale León, Granada fut fondée en 1524 par Francisco Hernandez de Córdoba, bien qu’elle porte le nom d’une autre ville andalouse tout aussi pittoresque. C’est une des toutes premières villes à avoir été fondées par les Espagnols sur le continent américain. Il en reste aujourd’hui un superbe patrimoine colonial très coloré. Contrairement à León qui a été le berceau de la révolution sandiniste dans les années 1970-1980, Granada est plutôt restée en retrait des manifestations et nous le ressentons dans l’ambiance. Elle est plus calme, plus sereine que son ennemie jurée qui est plus dynamique, plus révolutionnaire. Dans les deux cas, l’environnement est très sympa. C’est vraiment intéressant de se rendre compte que le passé d’une ville peut impacter sur son ambiance générale.

Parque Colón

Le Parque Colón est la place centrale et le cœur névralgique de la ville. C’est super agréable car il y a plein de bancs et d’arbres. Il faut juste faire abstraction des quelques rabatteurs, mais ça va, ils ne sont pas trop insistants, un simple « gracias » poli suffit à les faire partir. La place est nommée en l’honneur de Christophe Colomb (Cristóbal Colón en espagnol) afin de commémorer sa découverte de l’Amérique. En prolongement de la place, se trouve la Plaza de la Independencia inaugurée en 1921 pour le centenaire de l’indépendance. Vous aussi vous trouvez paradoxal qu’au même endroit on célèbre un gars qui est venu coloniser le pays depuis l’Europe ainsi que l’indépendance de ce même pays? A moins que ce soit de l’humour local auquel nous n’avons rien compris! Malgré cette bizarrerie historique, la place est superbe et bordée de bâtiments coloniaux tous plus beaux les uns que les autres comme la cathédrale, le palais épiscopal, le cabildo ou encore la mairie.

Cathédrale Nuestra Señora de la Asunción

Elle est vraiment trop belle la cathédrale avec ses façades jaunes, ses colonnes grecques et ses coupoles baroques rouges à la florentine. Cette église n’est pourtant pas espagnole puisque sa construction ne date que de 1888. Elle a quand même été construite sur le modèle de l’ancienne qui a été complètement détruite par un incendie. Elle est tellement immense qu’elle se voit depuis toute la ville et ça peut être un bon point de repère si on est perdu dans le fameux plan en damier du centre historique.

La Calzada

Depuis le Parque Colón, il y a une grande rue piétonne qui descend en direction du lac. Oui, vous avez bien lu : PIETONNE! Hourra, nous avons encore une fois trouvé notre licorne! Elle est bordée de superbes petites maisons coloniales très colorées souvent reconverties en petits cafés ou en bars sympas. C’est d’ailleurs la ville la plus colorée que nous avons vu depuis Campeche. Au sol, il y a de très jolies mosaïques représentant la ville de Granada ou des scènes au bord du lac.

A l’extrémité de la Calzada, se trouve l’église de la Guadalupe. Elle a été fondée en 1626 par des frères espagnols. En 1856, William Walker, un flibustier américain tentant de conquérir l’Amérique Centrale, se fit brièvement nommer président du Nicaragua avant de se faire renverser quelques mois plus tard. Après son renversement, il utilisa cette église comme forteresse avant de s’échapper au Honduras où il fut exécuté. Cette église est tout ce qu’il y a de plus catholique mais elle nous fait tout de même penser aux monastères arméniens avec ses clochers en forme de triangle.

Lac Cocibolca

Un des gros atouts de Granada est d’être situé au bord d’un lac dont les rives sont accessibles en à peine dix minutes de marche depuis le centre-ville. Si vous regardez une carte du Nicaragua, vous apercevrez à l’ouest du pays une immense étendue d’eau. C’est le lac Cocibolca, le plus grand du pays mais aussi de toute l’Amérique Centrale et possèderait plus de 400 îles dont la plupart sont d’origine volcanique. Même si nous n’avons pas besoin de fuir à tout prix le centre de Granada qui est somme toute assez tranquille et presque sans trafic, c’est quand même agréable de se promener au bord du lac à l’ombre des grands arbres. Seul gros point noir : les tonnes de déchets sur les rives. Le Nicaragua est un très mauvais élève au sujet de la conscience écologique! Mais, nous avons aussi vu quelques personnes ramasser ces déchets, il y a peut-être de l’espoir. Le lac est également intéressant pour sa faune aviaire. Parmi une multitude d’échassiers dont la plupart nous sont inconnus, nous avons quand même reconnu des grues, des hérons et des ibis.

Masaya

Masaya se situe à quatorze petits kilomètres au nord de Granada depuis laquelle il est facile d’y faire une excursion à la journée. Pour s’y rendre, il suffit de prendre le bus. Il faut bien prendre le bus qui se rend à Masaya car celui qui va à Managua passe effectivement par Masaya mais il vous posera sur la route nationale et il vous faudra prendre un taxi pour vous rendre au centre-ville. A l’arrivée au terminal, veillez à bien sortir par le portail. Nous avons fait l’erreur de nous engouffrer dans le marché et nous nous sommes perdus dans le labyrinthe de ruelles obstruées par les étals et par la foule. Quand nous avons enfin réussi à sortir de ce dédale, nous étions de l’autre côté de la ville. Que ce soit clair, ce n’est absolument pas dangereux de passer par le marché mais il est impossible de garder son sens de l’orientation là-dedans! La seule conséquence a été de devoir effectuer quelques milliers de pas de plus mais nous ne sommes de toute façon pas du genre à économiser nos pas.

Laguna de Masaya

Si nous sommes venus jusqu’à Masaya, ce n’était pas pour nous perdre dans le marché, même si les étals de fruits et légumes sont magnifiques, mais pour cette petite merveille de la nature. Cette superbe caldera de 8,5 kilomètres carré est une importante source d’eau douce pour tout le département. Elle fait partie du parc national du volcan Masaya qui a pour but de préserver le lac, le volcan, la forêt tropicale et la faune. Nous qui nous plaignons depuis notre arrivée dans le pays que le Nicaragua est un désastre écologique, nous sommes contents de voir que tout n’est pas perdu et qu’il y a quand même une (petite!) volonté de protéger une partie de l’environnement. Depuis le centre-ville, il suffit de marcher dix petites minutes pour arriver au malécon qui surplombe la caldera. C’est la seule construction autour du lac, tout le reste est laissé à la vie sauvage et c’est super cool. Nous avons d’ailleurs vu une quantité de lézards, d’oiseaux et de papillons peupler les lieux.

volcan Masaya

La caldera est dominée par le volcan Masaya. Ce n’est pas un volcan majestueux en forme de triangle parfait comme c’est courant en Amérique Centrale. Il ne culmine « qu’à » 635 mètres et son cratère a été grignoté par les différentes éruptions volcaniques d’où son aspect un peu tassé. C’est un volcan très actif, d’ailleurs si vous étudiez attentivement nos photos, vous pourrez remarquer que ce ne sont pas des nuages au dessus du sommet mais de la fumée formée de gaz et de dioxyde de souffre.

Alors c’est León ou Granada qui sort vainqueur de cette rivalité historique? Granada est bien plus pittoresque et a l’avantage d’avoir un plan d’eau en ville avec le lac Cocibolca mais nous avons préféré l’ambiance de León qui a l’avantage de se trouver à proximité de l’océan Pacifique. Bref, les deux villes ont leurs atouts, méritent une visite et, surtout, les deux possèdent une zone piétonne. A notre avis, elles sont a égalité tout en étant très différentes, c’est ce qui les rend intéressantes.

León (Nicaragua), la révolutionnaire

Nous vous avons laissés au Salvador, vous vous doutez sûrement qu’il s’en est passé des choses jusqu’à notre arrivée au Nicaragua! Afin de nous préparer au mieux au périple qui nous attendait, nous nous sommes déjà approchés le plus possible de la frontière sud du Salvador, dans une petite ville appelée Santa Rosa de Lima. C’est une ville sans aucun intérêt mais qui nous a déjà avancé de 180 kilomètres depuis Suchitoto.

Depuis là, un bus urbain nous emmène jusqu’au poste frontière situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Sortir du Salvador n’est qu’une simple formalité. Ensuite, nous avons sûrement traversé un des plus beaux no man’s lands de notre vie. C’est un vieux pont en fer qui enjambe une rivière dans un paysage de roche karstique, vraiment magnifique! Mais nous avions à peine terminé notre traversée que nous nous sommes fait assaillir par tous les chauffeurs de bus voulant nous emmener à différents endroits du Honduras sans se soucier le moins du monde que nous n’ayons pas encore passé l’immigration. Une fois débarrassés, non sans peine, des rabatteurs, nous avons dû passer par le contrôle sanitaire où on nous demande notre certificat de vaccination Covid (ou un test PCR si vous n’êtes pas vaccinés). Pour le Honduras, il faut remplir préalablement un formulaire en ligne pour l’entrée ET la sortie du pays. Le passage en douane en lui-même est une formalité, nous avons même pu plaisanter avec l’employé de l’immigration sur le fait que notre durée de séjour au Honduras allait dépendre du trafic routier. Il faut juste s’acquitter de la taxe douanière de 3$. C’est une taxe officielle, c’est mentionné dans tous les sites officiels du gouvernement, donc il n’y a aucun moyen d’y couper. C’est juste bizarre quand on nous parle de « multa » qui en Espagne signifie « amende » alors qu’en Amérique Latine c’est juste une taxe.

Il paraîtrait qu’il y a des bus directs d’une frontière à l’autre. Nous ne les avons jamais trouvés. Du coup, nous avons quand même dû changer quelques dollars contre des lempiras afin de pouvoir prendre les bus locaux. Il est possible de les payer en USD mais les prix sont tellement majorés qu’il est préférable de faire un peu de change et de payer en monnaie locale. Les bus locaux s’apparentent aux Chicken Bus du Guatemala, ils ne sont pas confortables mais au Honduras, ils avancent. Nous avons dû changer de bus dans la ville de Choluteca, mais la correspondance s’est faite à la minute, nous n’avons pas eu à attendre. Le deuxième bus nous a directement mené jusqu’au poste frontière. Il faut reconnaître qu’en Amérique Centrale quand la destination du bus c’est la frontière, on nous emmène vraiment jusqu’au dernier bout avant la douane!

Sortir du Honduras n’est également qu’une simple formalité, si nous faisons abstraction des rabatteurs pour le change qui sont aussi insupportables qu’à Bali. Nous avons également traversé le no man’s land sur un pont enjambant une rivière même si le paysage n’était pas aussi pittoresque que la frontière précédente. Au fait, pourquoi ne nous sommes-nous pas arrêtés au Honduras? Parce que le pays est vraiment réputé insécure, nous ne voulons pas nous mettre en danger inutilement surtout que les quelques points d’intérêt se trouvent sur la côte Caraïbe alors que nous sommes plutôt du côté Pacifique et, comme vous le savez déjà, nous avons un timing à respecter.

Côté Nicaragua, notre passage en douane a été plutôt épique. Pas de bol, nous sommes arrivés en même temps que deux gros bus bondés de touristes venant du Guatemala, ça n’a pas sûrement aidé les choses à bien se passer. Déjà, il faut s’arrêter dans une petite cahute pour le contrôle sanitaire où on nous demande également notre certificat de vaccination COVID. Jusque là, rien à signaler et le personnel a même été super sympa. C’est à l’immigration que ça se corse! Nous sommes également tombés sur l’employée de la douane la plus antipathique qui soit, ce qui a probablement rendu les choses encore plus désagréables. Nous avons également dû remplir un formulaire en ligne au préalable pour l’entrée dans le pays qui a dû disparaître dans les méandres de l’informatique puisque personne ne l’a retrouvé. Ce n’est sûrement pas de notre faute car tous les voyageurs occidentaux se sont retrouvés dans le même cas que nous. On nous confisque nos passeports et on nous fait poireauter des plombes sans explication. Quand enfin on récupère nos précieux sésames on nous demande encore 13$ chacun, 10$ pour la carte touristique et 3$ pour la taxe douanière, payable en USD UNIQUEMENT! Nous avions tenté de payer en cordobas, la monnaie nicaraguayenne, nous nous sommes faits remballer comme des malpropres. Tout ça pour ne même pas avoir droit à un nouveau tampon sur notre passeport!

Mais nos mésaventures ne sont pas encore finies, il faut passer nos sacs au scanners. Van se fait fouiller son backpack parce que notre console pour les ports USB pourrait passer pour un drone, objet totalement interdit au Nicaragua. Sur ce coup-là, pas de problème, les gars font juste leur boulot. Ce qui nous a un peu énervés, c’est que les deux employés du scanner ont décidé de nous snober et de ne communiquer que par signes. Nous leur avons pourtant dit que nous comprenions parfaitement l’espagnol, mais rien à faire, ils ont refusé de nous parler! Entre la fatigue du voyage, la chaleur (37 degrés!) et le personnel de douane vraiment irrespectueux, nous commençons à voir rouge. Evidemment, nous savons qu’il ne faut absolument pas s’énerver au risque d’aggraver notre ca et nous voir refuser l’accès au pays. Alors Fab, très calmement, a sorti toutes les affaires du sac qui a été fouillé et a pris le temps de tout ranger comme il faut en prenant bien soin de plier les petites culottes à Van devant le gars de la sécurité qui est parti en PLS en voyant son manège! Au moins, ça n’a pas tourné au vinaigre, ça nous a permis de nous calmer tout en ayant notre petite vengeance.

En général, le passage en douane donne une première impression assez juste sur le pays. Nous espérons cette fois-ci que ce ne soit pas le cas sinon nous allons vraiment détester ce pays!

Malgré avoir perdu presque deux heures dans ces procédures douanières à la con, nous trouvons un bus pour Chinandega, puis León assez facilement. Notre but était d’y arriver avant la nuit! Pari réussi, à cinq minutes près!

León

León est la deuxième ville du Nicaragua et le centre universitaire principal du pays. Bien qu’elle porte le nom d’une ville du nord de l’Espagne, elle a été fondée en 1524 par Francisco Hernandez de… Córdoba, bien plus au sud! C’est la première ville du territoire actuel du Nicaragua à avoir été fondée par les conquistadors espagnols. Elle a été la capitale du pays dès 1839 lors de l’indépendance, en alternance avec sa grande rivale, Granada. La rivalité entre les deux villes prit une telle importance qu’en 1858, on transféra définitivement la capitale dans une troisième ville, à Managua. Il en reste un petit centre historique aux maisons colorées. Ce n’est pas la ville coloniale la plus pittoresque d’Amérique Latine mais nous y avons trouvé quelque-chose d’incroyable! Une licorne? Presque! Une zone piétonne! C’est tellement rare sur ce continent! Oui, en tant qu’Européens, nous avons tendance à faire une fixette sur les zones piétonnes mais c’est tellement plus agréable de se promener en ville sans se faire déranger par les voitures.

De gros chats

León signifie tout simplement lion. Il est donc tout à fait logique que le roi des animaux soit le symbole de la ville de León. On en voit un peu partout dans le centre historique surtout que c’est un animal qui représente la puissance et le pouvoir. De quoi en boucher un coin à la rivale de toujours, Granada, qui elle ne porte que le nom d’un fruit.

Basilica Catedral de la Asunción

Construite en 1747 dans le plus pur style baroque espagnol, cette cathédrale d’une blancheur étincelante peut se targuer d’être la plus grande de toute l’Amérique Centrale. Rien que ça! C’est un tel mastodonte qu’elle a résisté à tous les tremblements de terre de son histoire! Même l’UNESCO en a été impressionné au point de l’inscrire sur sa liste du patrimoine mondial. Certes, c’est un énorme édifice, surtout pour l’époque, mais ce n’est pas la cathédrale qui nous a le plus subjugués.

El Calvario

León regorge d’églises mais rassurez-vous nous ne nous y sommes pas arrêtés à chacune d’entre elles. Celle du Calvario nous a attirés grâce à sa superbe façade « rouge sévillan » et à ses fresques. Elle date du XVIIe siècle et est de style baroque espagnol typique de l’époque.

Viva la revolución!

Nous avons trouvé un peu de street art à León mais en y regardant de plus près, nous nous sommes aperçus qu’il ne s’agit pas seulement d’art mais de véritables hommages à plusieurs épisodes historiques du Nicaragua et de la région de León du XXe siècle.

Le 23 juillet 1959, une manifestation étudiante se tient à León pour contester contre le massacre d’El Chaparral (Honduras), un mois plus tôt, dans lequel fut blessé Carlos Fonsecca, le fondateur du front sandiniste de libération national (un parti communiste construit sur le modèle marxiste-léniniste) qui essaie de renverser le dictateur au pouvoir. Mais la Garde Nationale ouvre le feu sur les manifestants tuant quatre personnes et blessant plus de soixante étudiants.

Depuis cet évènement, les sandinistes, du nom d’Augusto Caldéron Sandino, premier révolutionnaire nicaraguayen du XXe siècle, prennent de l’ampleur dans la région en essayant de lutter contre les somozistes, du nom de Somoza, la famille de dictateurs au pouvoir. En 1978, une grande partie de la population de León, majoritairement sandiniste, se soulève contre le gouvernement et, malgré l’intervention de l’armée, se retrouve victorieuse en 1979.

Nous avons méga résumé les évènements historiques, mais voilà en gros l’idée. De toute façon, en tant qu’étrangers, nous n’avons pas le droit d’exprimer une quelconque opinion sur la politique locale. Nous ne pensons pas que notre modeste blog soit surveillé mais dans le doute, nous préférons nous abstenir. Nous avons juste voulu comprendre tous ces hommages.

Côté Playa

Non León ne possède pas sa propre plage mais ne se situe qu’à une petite vingtaine de kilomètres de l’océan Pacifique. Après plus d’un mois passé loin du littoral, nous n’allions quand même pas laisser passer l’occasion de nous rendre au bord de la mer! Les bus locaux nous emmènent en une petite demi-heure à Las Peñitas, une petite station balnéaire. Nous avons préféré faire le petit détour jusqu’à Poneloya, le petit village de pêcheurs voisin. Il y a une magnifique plage de sable volcanique complètement déserte! Par contre, pour la baignade, ce n’est pas top, il y a vraiment trop de courant. Dommage, car l’eau est vraiment bonne! Mais c’est un véritable paradis pour les surfeurs.

Le clou du spectacle c’est la magnifique mangrove qui borde la plage. Le temps s’y est arrêté entre les quelques bateaux de pêcheurs qui rentrent depuis le large, différents échassiers essayant de trouver leur nourriture dans la vase à marée basse et les goélands qui guettent l’arrivée des pêcheurs dans l’espoir de piquer quelques restes de poisson. Le paysage y est incroyable entre la mangrove, le sable noir et les volcans que nous apercevons au loin! La mer nous avait trop manqué, nous ne sommes pas déçus de cette plage-là!

León est, pour l’instant, la ville la plus agréable que nous avons visitée depuis notre arrivée en Amérique Centrale. Elle est piétonne (oui, on y tient!), jeune, étudiante, dynamique, tout en ayant une culture et une histoire très riches. La vie nocturne est également très sympa et nous permet de goûter le rhum local, très bon et très aromatisé dans des bars souvent situés dans les jolis patios des bâtiments coloniaux.

Apparemment, le passage en douane du Nicaragua est l’exception qui confirme la règle car ce pays nous semble au premier abord très cool et très accueillant! Nous avons en tout cas eu un véritable coup de cœur pour cette première étape.

Antigua, le joyau colonial du Guatemala

Malgré la courte distance pour rejoindre Antigua depuis le lac Atitlan, (80 kilomètres environ) tout ne s’est pas fait sans heurts. En effet, il y a plusieurs mouvement sociaux qui bloquent les routes du côté de Guatemala City, la capitale, et de ses environs dont Antigua. Nous avons encore eu de la chance parce que nous nous sommes retrouvés à un endroit où il fallait changer de bus juste au moment de la réouverture des routes. Le hic c’est que plein de gens sont là depuis bien plus longtemps que nous à attendre la fin de la grève. Nous nous retrouvons donc dans des colectivos et des Chicken Bus bondés soit assis par terre soit avec quelqu’un sur nos genoux. Malgré cette situation un peu particulière, l’ambiance est restée bon enfant et nous avons quand même fini par arriver à destination sans avoir totalement perdu notre journée.

Antigua Guatemala

Vous vous en doutez sûrement, si la ville s’appelle Antigua (la vieille), c’est qu’il y a une nouvelle quelque-part qui l’a remplacée. Bien vu! Son nom initial était Santiago de los Caballeros de Guatemala et c’était la capitale de la capitainerie générale du Guatemala sous domination espagnole entre 1540 et 1776. Le territoire de la capitainerie à l’époque comprenait les actuels territoires de l’état mexicain du Chiapas, du Guatemala, du Belize, du Honduras, de la côte Pacifique du Nicaragua et de la péninsule de Nicoya au Costa Rica. Rien que ça! Mais avec tous les volcans à proximité, la ville se trouve sur une zone sismique très active et a été bien amochée voir détruite par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. C’est pourquoi Antigua a été lâchement abandonnée à son triste sort et a été remplacée par une nouvelle ville appelée Nueva Guatemala de la Asunción qui correspond à la ville actuelle de Guatemala City et qui est toujours, à notre époque, la capitale du pays.

Centre historique

Avec un passé aussi prestigieux, le centre historique promet de fabuleux trésors. Nous n’avons pas été déçus! Ce sont de magnifiques petites ruelles en damier, comme c’était la coutume dans les villes coloniales espagnoles, bordées de maisons colorées toutes mignonnes. Les pavés des rues qui sont constitués de basalte, la pierre volcanique très noire, font ressortir les couleurs des façades. Et il n’y a pas que l’extérieur qui est superbe! Les maisons possèdent souvent de magnifiques patios. Il vaut la peine de prendre le temps de jeter un coup d’œil par les portes ouvertes où les fenêtres dans le but des les apercevoir, exactement comme à Cordoue. Mais discrètement quand même! Nous avons même écumés certaines boutiques de souvenirs juste pour admirer l’intérieur de certaines bâtisses et, franchement, ça vaut le coup, même si on essaie de vous refourguer de la camelote made in China.

Arco de Santa Catalina

C’est le monument le plus connu et le plus emblématique d’Antigua. C’est tout ce qu’il reste du couvent de Santa Catalina qui a été détruit par un tremblement de terre en 1773. La vue est super connue avec le volcan Agua en arrière plan mais monsieur a préféré rester caché derrière les nuages.

Convento de la Merced

Ce couvent, inauguré en 1767, a tellement abusé du baroque qu’on le dit de style « ultra baroque ». De loin, il en jette avec sa peinture jaune ocre mais de près les fioritures baroques sont too much à notre goût, même si elles sont d’une finesse remarquable. Pourtant, en général, nous apprécions le baroque. Nous n’avons pas le droit de photographier l’intérieur mais il paraît bien sobre comparé à la façade extérieure surchargée. Mais bon, à l’époque Antigua était la capitale d’un énorme territoire, il fallait bien un couvent à la hauteur!

Parque Central o Plaza Mayor

Waw, elle en jette cette place centrale! C’est le tout premier lieu qui a été emménagé en 1541 lors de la construction de la ville. C’est de là que partent toutes les rues en damier du centre historique. La place est agréable et, chose non négligeable, elle possède plein d’arbres sous lesquels il fait bon de se poser sur un banc à profiter de l’ombre qui peut être bienvenue quand le soleil tape fort. Elle est bordée par de magnifiques bâtiments à arcades comme l’Ayuntamiento (la mairie) ou le palais royal de la capitainerie générale ainsi que de la cathédrale San José. Une magnifique fontaine monumentale datant de 1738 marque le cœur de la place.

Cathédrale San José

Cette cathédrale baroque sans prétention domine la Plaza Mayor avec sa façade blanc immaculé. Si elle paraît sobre comparé à d’autres bâtiments « ultra baroques » de la ville, c’est parce qu’elle a vraiment souffert à cause de tous les tremblements de terre qui ont secoué Antigua durant les siècles (1773, 1874 et 1918 notamment). Elle a été construite en 1680 mais il ne reste de cette époque-là que la principale façade avec ses colonnes baroques. Le reste est le fruit d’une restauration du XIXe siècle. L’intérieur n’est plus que ruines. Tout ce qui a pu être sauvé comme des sculptures ou des tableaux a été déménagé à la cathédrale de Guatemala City lors du transfert de capitale.

Un lieu que nous fréquentons que très rarement

Connaissez-vous cette grande chaîne de cafés américaine au logo vert avec une sirène qui sert des boissons hors de prix et des blueberry muffins à tomber? Oui, celle-là! En général, ce n’est pas trop notre lieu de prédilection, encore moins au Guatemala où on cultive du café et où on peut le boire dans d’innombrables petits troquets bien sympas. Mais là, nous avons fait une exception et, en regardant nos photos, vous comprendrez très vite pourquoi! Le local se trouve dans un superbe édifice du XVIIe siècle doté d’un patio à faire pâlir de jalousie les Andalous. Ou pas, car ce sont quand même eux qui l’ont construit!(#chauvinisme andalou!) Il faut reconnaître que la chaîne en question s’est donnée au niveau déco sans dénaturer l’historique de la maison. Les fresques sur les murs valent également la peine qu’on s’y attarde quelques minutes.

Tanque la Unión

Situé au Parque de la Unión, le tanque est un ensemble de puits qui faisaient office de lavoirs publics. De style néoclassique, il a été inauguré en 1853 avant d’être bien amoché par le tremblement de terre de 1976. Il a été restauré quelques années plus tard dans le but de conserver le patrimoine historique. Sur la place, se trouvent également les ruines du couvent de Santa Clara ainsi que la magnifique église baroque de San Pedro datant tous les deux du XVIIe siècle.

Cerro de la Cruz

Ils ne se sont pas foulé pour le nom de la colline! En bons catholiques, ils ont planté une croix puis ont nommé le tout Cerro de la Cruz, colline de la Croix. Mais au moins, ça nous fait notre petite grimpette traditionnelle. Tranquille la grimpette, à peine dix minutes sur un chemin super facile. C’est même plus agréable de monter les escaliers que de marcher sur les pavés inégaux du centre historique. Evidemment, nous y sommes montés pour admirer la vue sur Antigua. On peut s’y rendre compte du plan en damier de la ville et apercevoir les plus gros bâtiments historiques dans leur ensemble. C’est vraiment sympa.

Nous étions également censés apercevoir les volcans qui entourent la ville dont El Agua qui domine Antigua du haut de ses 3760 mètres. Mais Monsieur n’est pas sorti de derrière ses nuages. On y aperçoit juste sa base sur la première de nos photos ci-dessus.

En parlant de volcan, nous nous sommes longuement tâtés pour escalader le volcan Acatenango et ses 3796 mètres. Nous y avons finalement renoncé pour plusieurs raisons. Déjà, le trek a été fermé plusieurs jours pour cause d’incendies de forêt, nous n’étions pas sûrs de sa réouverture et ne voulions donc rien prévoir en avance. Ensuite, Fab ne gère toujours pas son mal des montagnes, le pauvre. Van aurait bien évidemment pu y aller seule mais, troisième raison, nous devons commencer à gérer notre timing qui va devenir serré si nous nous attardons trop longtemps dans le coin. Si vous lisez cet article jusqu’au bout, vous saurez pourquoi.

Pour finir notre histoire de volcans sur une note un peu plus positive, nous avons fini par apercevoir le volcan Fuego qui a, pour quelques minutes, consenti à montrer son sommet culminant à 3763 mètres d’altitude. Il porte bien son nom (Fuego signifie feu) car il est en éruption depuis 21 ans provoquant à plusieurs occasions panique, évacuation et même la fermeture de l’aéroport international de Guatemala City. Ce n’est pas très net sur la photo (Sorry!) mais la fumée grise au sommet est ce qui s’échappe du volcan et le blanc, ce sont les nuages. La pointe à droite de la photo est le sommet du volcan Acatenango.

Nous en avons vu des villes coloniales autour du monde mais Antigua va figurer dans notre top 5, et peut-être même dans notre top 3 des plus belles! C’est un véritable musée à ciel ouvert et on ne sait pas où poser nos yeux tellement il y a de détails architecturaux à découvrir! En plus, avec la construction de la nouvelle capitale à seulement vingt-cinq kilomètres, Antigua est restée dans son jus et n’a pas été agrandie. Elle n’a donc pas de quartier moderne tout moche. La seule difficulté que nous avons eue a été de ne pas nous arrêter à tous les petits cafés et restos, tous plus sympas les uns que les autres dans un environnement historique incroyable, afin de ne pas y passer trois semaines et de ne pas exploser le budget.

Si nous avions suivi le plan initial que nous avions en tête lors de notre départ d’Espagne, Antigua aurait été notre point de départ pour remonter vers le nord, en direction de l’ouest du Mexique pour terminer notre voyage. Mais comme vous le savez, nous ne suivons jamais les plans! Nous avons décidé de ne pas retourner au Mexique pour cette fois. La raison principale est la saison du Spring Break qui va commencer et voir des Américains complètement bourrés et shootés à des substances pas très nettes, ce n’est vraiment pas notre kif. Et puis maintenant que nous avons mis un pied en Amérique Centrale autant continuer et parcourir l’isthme panaméricain jusqu’au bout! Oui, vous avez bien compris, nous allons continuer vers le sud jusqu’au Panama, si tout va bien! Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, nous avons l’immense plaisir de retrouver en chemin la famille de Van qui va venir découvrir, fin mars, le Costa Rica en notre compagnie. Voilà pourquoi il faut que nous commençons à penser au timing!

Nous sommes super excités et nous nous réjouissons de la tournure que prend notre petit trip! Bien entendu, nous ne manquerons pas de partager nos aventures avec vous!

Quetzaltenango / Xela, la ville au pied des volcans

Le trajet pour venir à Quetzaltenango fut assez épique. Il faut dire que depuis Flores, il y a 678 kilomètres et une grande cordillère montagneuse à franchir. Pour la première partie du trajet, nous avons choisi la solution de facilité qui est également la solution la plus économique. Nous avons choisi un shuttle touristique qui nous a pris directement sur l’île et nous a évité de devoir nous rendre au terminal de bus de Santa Elena. Nous avons fait un premier arrêt à Cobán, la capitale guatémaltèque du café. Nous avions prévu d’y rester un peu mais la ville ne nous a pas plu du tout. La pluie, le froid et la pollution dans cette ville en cuvette ne nous ont pas aidé à apprécier l’endroit. Par contre, le café du Guatemala est vraiment très bon et nous sommes très exigeants en café! Il faut juste penser à demander un « espresso » ou un « corto » sinon on vous servira d’office un « americano », le jus de chaussette pour Américains.

Depuis Cobán, nous l’avons joué plus local. Nous nous sommes rendus au terminal des colectivos mais aucun ne couvrait le trajet jusqu’à Quetzaltenango. Il nous fallait quand même avancer un peu. Nous avons choisi la destination Santa Cruz de Quiché car nous trouvions le nom de la ville joli et qu’accessoirement, c’était dans la bonne direction. Nous avons même eu droit aux places tout devant à côté du chauffeur et étions aux premières loges pour voir les quelques kilomètres de routes non asphaltées au sommet d’un col qui nous ont fait comprendre pourquoi la population locale était si croyante. Blague à part, le reste du trajet s’est fait sur des routes à l’état irréprochable. Il a juste pris des plombes car les colectivos s’arrêtent partout et que le relief est mal plat, nous avons passé notre temps à monter puis à redescendre des vallées mais le paysage de montagnes recouvertes de jungle était superbe. Nous avons mis six heures pour parcourir 160 petits kilomètres!

Pour les derniers cent kilomètres, nous avons vécu l’expérience guatémaltèque ultime : le Chicken Bus! Ce sont d’anciens bus scolaires des Etats-Unis repeints avec des couleurs criardes qui roulent à tombeau ouvert sur les routes de montagne. Heureusement que la route n’avait pas l’air dangereuse car nous avons été bien ballotés par un chauffeur se croyant sur une piste de rallye. Il nous a tellement secoué que notre podomètre s’est mis en route. Au Guatemala, il n’y pas besoin de faire vos 10’000 pas, les Chicken Bus s’en chargent pour vous!

Mais au fait pourquoi ce nom? (bus poulet en français) Tout simplement parce-que la population locale a l’habitude de voyager avec des poules. Et c’est vrai, nous avons déjà eu l’occasion de partager nos sièges avec plusieurs de ces volatiles.

Quetzaltenango

Rassurez-vous! Vous n’avez pas besoin de mémoriser ce nom à rallonge car la ville a un surnom officiel : Xela (prononcer Shella) et c’est tellement plus joli. Ce petit nom provient du nom de la ville à l’époque précolombienne qui était Xelaju. C’est la deuxième ville du Guatemala après la capitale et elle est située à près de 2400 mètres d’altitude sur un haut plateau entouré de volcans. En plus de l’espagnol, on y parle le kiche, du nom de la civilisation qui peuplait le coin avant l’arrivée des conquistadors. Nous l’avons entendu et tout ce que nous pouvons vous dire c’est qu’il y a beaucoup de « ch » comme le portugais mais avec un son très guttural comme l’arabe et les plus jeunes le mélangent beaucoup avec le castillan.

Casco historico

Comme presque toutes les villes coloniales fondées par les Espagnols, le centre historique est construit selon un plan en damier. Les rues sont constituées de pavés de basalte, la roche volcanique noire, et sont bordées de magnifiques petites maisons multicolores. Gros bemol : le trafic infernal! Le centre date du XVIe siècle et n’est pas du tout adapté aux automobiles du XXIe siècle et à leur nombre. En plus, à cause de sa situation fermée entre les montagnes et l’altitude, la pollution se ressent beaucoup plus intensément. C’est vraiment dommage car la ville est vraiment très jolie. En tant qu’Européens, nous voyons tout à fait une piétonisation du centre-ville mais pour les Américains, se passer de voiture pour faire quelques mètres à pied, ce n’est pas du tout dans leur philosophie et, malheureusement, pas prêt à rentrer dans les mœurs.

Iglesia San Nicolas et Parque a Benito Juarez

Voici un monstre néogothique de 1899 qui représente bien la ferveur catholique du Guatemala. Elle n’est malheureusement pas mise en valeur car elle se situe à proximité d’un carrefour saturé de trafic. Heureusement, juste en face, il y a des arbres dans le parc Benito Juarez. Il n’est pas énorme mais ça suffit pour se couper quelques minutes du trafic. Le parc a été construit sur le modèle des jardins à la Française et possède un joli monument dédié à la culture aztèque. Fun fact : nous avons remarqué que la végétation ressemble énormément à celle que nous avons vue à proximité du Teide, sur l’île de Tenerife. La terre volcanique sans doute.

Parque a Centro America

C’est le cœur névralgique de Xela. Nous la trouvons très austère avec ses colonnes et ses bâtiments gris qui nous font penser à Genève qui, en tant que ville calviniste, est par définition austère. La place a été originellement fondée par les Espagnols au XVIe siècle en même temps que le casco historico mais elle a été presque entièrement remodelée dans les années 1940-1950, des décennies du tout béton. Ceci explique cela. Elle possède une rotonde construite en l’honneur des héros tombés pour la patrie. Elle est bordée notamment de l’ancienne banque d’Occident, de la mairie et de la maison de la culture. Même la cathédrale de l’Esprit Saint a été remaniée dans ces horribles décennies architecturales, mais c’est parce qu’elle a été bien abîmée par plusieurs tremblements de terre au cours de son histoire. Heureusement, il reste la façade originale, une magnifique œuvre baroque datant de 1532. Le centre de la place se trouve sur une petite esplanade. Enfin un endroit où les voitures ne peuvent pas accéder!

Cimetière central

On nous avait conseillé d’aller visiter le cimetière. Oui, à nous aussi ça nous a fait bizarre au début, nous ne sommes pas du genre à aller troubler le sommeil des défunts. Mais comme nous sommes ouverts d’esprit et surtout très curieux, nous avons quand même été voir. Et nous confirmons! Il vaut la peine d’aller visiter le cimetière central de Xela. Déjà, il est situé dans un parc verdoyant qui nous éloigne du trafic et de la pollution. Ensuite, il est composé de caveaux familiaux colorés dont certains sont vraiment fantaisistes. Dans la tradition guatémaltèque, on n’apporte pas de fleurs sur les tombes mais à boire ou à manger au cas où les proches décédés auraient un petit creux. Sachant cela, Fab songe sérieusement à se faire inhumer dans le coin!

Un cône volcanique à la forme parfaite veille au repos des habitants du lieu. Il s’agit du Santa Maria, le quatrième volcan du pays. Il domine toute la ville du haut de ses 3772 mètres d’altitude mais c’est depuis le cimetière qu’on l’aperçoit le mieux. Nous avons une chance inouïe avec la météo. Le soleil brille, il n’y a pas un nuage et tout est dégagé, ce qui nous donne une vue incroyable sur l’écrin de montagnes qui entoure Xela.

Cerro Baúl

Ce n’est pas parce que nous nous trouvons de l’autre côté de l’Atlantique que nous allons oublier nos petites grimpettes du jour. Celle de Xela nous emmène au sommet du Cerro Baúl, un dôme de lave volcanique qui domine la ville du haut de ses 2650 mètres d’altitude. Le chemin se fait dans une forêt de pins, plutôt sèche pour la latitude, faisant partie de tout un parc national. Ce n’est pas un sentier difficile mais ça grimpe. L’environnement ressemble encore une fois en tout point à l’île de Tenerife, plus précisément aux forêts de résineux situées en dessus de la ville de la Orotava.

Au sommet, comme dans tout pays catholique qui se respecte, nous sommes accueillis par une croix. Il y a une superbe vue sur la ville de Xela qui nous fait réaliser à quelle point elle est tentaculaire. Nous aurions aimé avoir un dégagement de l’autre côté car le paysage des volcans a l’air magnifique mais c’est obstrué par la forêt. Mais avec tout le CO2 à absorber, on ne va quand même pas couper des arbres juste pour une vue aussi jolie soit-elle!

La faune, notamment les oiseaux est également incroyable. Nous nous excusons pour la qualité de la photo ci-dessous, nous sommes pas équipés de téléobjectif mais nous avons quand même réussi à capturer, en image seulement rassurez-vous, ce superbe oiseau bleu marine. Nous n’avons pas réussi à trouver à quelle espèce il appartient mais il est très beau! Une chose est sûre, ce n’est pas un quetzal, l’oiseau emblématique du Guatemala que nous rêvons d’apercevoir un jour mais qui reste très difficile à observer.

Quetzaltenango / Xela a été une très belle découverte sachant que nous ignorions totalement qu’elle existait avant d’arriver dans le pays. Nous déplorons juste le trafic infernal et la pollution. C’est dommage car c’est une très jolie ville dans un environnement naturel extraordinaire où il fait bon aller tester tous les petits cafés et restos qui peuplent le casco historico.

Bref, encore une découverte guatémaltèque qui nous a enchantés. C’est très différents de la jungle de Petén mais tout aussi pittoresque. Si nous continuons dans cette voie, le Guatemala risque bien de trôner en bonne place sur la liste de nos gros coups de cœur.

Izamal, le pueblo magico méconnu du Yucatán

Oui, c’est vrai, nous avions dit dans notre précédent article que nous n’allions pas nous attarder dans le Yucatán. Mais sur la route nous menant à Mérida, nous sommes tombés « par hasard » sur une petite localité appelée Izamal et qui nous paraissait digne d’intérêt. Nous nous sommes dit que nous allions tenter le coup de nous y arrêter ici plutôt qu’à Mérida qui est une grande ville infernale et polluée même si elle possède quelques vestiges coloniaux assez sympas.

Izamal est une toute petite ville du nord de la péninsule du Yucatán distante d’à peine 70 kilomètres de la capitale d’état Mérida. Il est d’ailleurs super facile d’y venir faire une excursion à la journée grâce aux collectivos, des minibus qui partent une fois qu’ils sont pleins. Elle a reçue l’appellation « Pueblo Magico » (village magique) qui est un programme gouvernemental visant à promouvoir des petites villes sans grande importance mais qui possèdent un patrimoine historique remarquable! Est-ce qu’Izamal mérite son statut magique? C’est ce que nous allons vous faire découvrir…

Centre historique

Izamal est surnommée la « Ciudad amarilla » (ville jaune). Il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi : toutes les maisons du centre historique sont peintes en jaune. On ne sait pas vraiment pourquoi c’est cette couleur qui a été choisie et plusieurs théories circulent à ce sujet. L’une d’elle prétend que le jaune était la couleur sacrée des Mayas car il représentait le maïs et les cultures et par conséquent la vie. C’est une jolie histoire mais sachant que le centre date du XVIe siècle en pleine période coloniale, cette théorie est peu probable. En effet, les conquistadors espagnols n’étaient pas tendres avec les habitants des lieux, allant jusqu’à détruire leurs édifices comme les pyramides afin d’utiliser les pierres pour y construire leurs propres villes. Donc les croyances locales, ils s’en fichaient comme de leur première paire de chaussettes. (Oui, ça existait déjà les chaussettes à l’époque!) Une autre théorie, plus plausible, avance que le jaune est la couleur du Vatican, donc du catholicisme très présent au Mexique. Le pape Jean-Paul II est d’ailleurs venu faire une visite à Izamal en 1993 et les habitants n’en sont pas peu fiers! Cette théorie-là paraît déjà plus plausible.

Quoiqu’il en soit ces petites maisons jaunes sont superbes et malgré l’histoire cruelle qui s’y cache derrière, nous sommes fascinés par cette architecture coloniale vraiment très belle.

Plaza de Zamna

C’est la place principale de la ville comme en trouve partout dans les villes coloniales latino-américaines. Elle a été également construite au XVIe siècle par les Espagnols comme lieu de ralliement pour les pèlerins qui se rendaient au couvent bordant la place. Après l’indépendance elle a été renommée Zamna du nom d’un sacerdoce maya qui aurait fondé la ville de Chichen Itza toute proche. Elle est bordée de jolis bâtiments à arcades évidemment de couleur jaune.

Convento de San Antonio de Padova

C’est le symbole de la ville d’Izamal et son édifice le plus important. Le couvent, fondé par les Franciscains, fut construit entre 1549 et 1561. S’il a l’air de complètement dominer la plaza de Zamna, c’est parce qu’il a été édifié sur une ancienne pyramide maya appellée Pop-hol-Chac qui était la plus grande de la cité et dont les pierres ont été utilisées pour sa construction. Comme le reste de la ville, il arbore cette superbe couleur jaune un peu ocre qui reflète le soleil. L’atrium, c’est-à-dire la cour extérieure avec les arcades, est le deuxième plus grand au monde après celui de la Place Saint-Pierre de Rome. On y célèbre les différentes fêtes religieuses qui ont lieu tout au long de l’année. Encore une fois, l’histoire de ce bâtiment est vraiment moche mais il faut avouer qu’il est superbe. Nous en avons été impressionnés!

Une cité maya

Nous avons beaucoup (trop!) parlé des colons espagnols et de leur architecture mais Izamal a été fondée bien avant leur arrivée, au VIe siècle. C’était même une cité importante de la civilisation maya. Elle était habitée par les Itza, les même qui ont fondé la fameuse Chichen Itza voisine. D’ailleurs le nom Izamal provient du terme maya « Itza » et n’a pas du tout une étymologie castillane.

Le deuxième surnom d’Izamal est « Ciudad de los cerros » (ville des collines) parce qu’avant les fouilles archéologiques, les pyramides mayas étaient enfouies sous terre et formaient des petites collines. Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles ont été mises à jour et sont disséminées un peu partout dans la ville. Il faut croire que les Espagnols n’ont pas eu besoin d’une si grande quantité de pierres et c’est tant mieux!

Kinich Kakmo

C’est une des pyramides les plus grandes du Mexique, pas par sa hauteur plutôt modeste, mais par son volume. C’est vrai que c’est un énorme mastodonte de pierre qui est posé sur le sol. Elle est dédiée à Kinich Kakmo une importante divinité du panthéon maya qui représente le soleil. Avec un monument de cette importance, les archéologues pensent qu’Izamal était une des cités mayas les plus importantes du Yucatan.

Le sommet de la pyramide est accessible mais avec prudence, ce qu’il reste de l’escalier est assez scabreux, surtout à la descente! Depuis en haut, on peut se faire une idée de la grandeur du couvent de San Antonio de Padova mais sinon la vue n’est pas ouf, la péninsule du Yucatan est désespéramment plate. Par contre, et c’est une bonne nouvelle, Izamal est coincée entre deux réserves naturelles, il n’y a donc que des arbres à perte de vue!

D’autres pyramides de moindre importance se trouvent également à Izamal. Toutes ne sont pas accessibles et certaines sont bien cachées sous la végétation luxuriante. Nous ne nous attendions pas à déambuler à travers la forêt tropicale urbaine pour découvrir des trésors archéologiques. Ce fut une surprise très agréable et un gros kiff pour nous qui sommes des amoureux de la nature.

En nous promenant autour de ces pyramides, nous avons été frappés par une chose par rapport à notre dernier séjour mexicain qui remonte à 2018, c’est la propreté. Nous avions alors été choqués par les montagnes de déchets, surtout des plastiques, qu’on trouvait absolument partout. Depuis notre arrivée cette année, nous n’en avons pratiquement pas vu. Certes, nous ne sommes qu’au début de notre séjour et les Mexicains sont encore bien accros au plastique mais de voir qu’une opération de nettoyage a eu lieu, voire une certaine sensibilisation à cette problématique, nous donne de l’espoir pour l’avenir. Voilà, nous trouvions important de le souligner et de faire ressortir les petits pas en avant qui sont faits en faveur de l’écologie, même si c’est anecdotique.

Nous voulons juste préciser que toutes les visites que nous avons effectuées à Izamal sont gratuites! C’est une belle bouffée d’air frais économique dans un Mexique touché de plein fouet par l’inflation et où nous avons parfois un peu de mal à maintenir un bon budget.

Izamal mérite amplement son appellation de « Pueblo Magico »! C’est une très belle alternative à la trépidante Mérida et c’est un bon moyen de concilier les deux cultures : les Mayas et les Espagnols, voire trois cultures avec le Mexique contemporain. C’est notre premier gros coup de cœur de ce nouveau séjour mexicain.

Hoi An, ses vestiges coloniaux et son pont japonais

Depuis Huê, nous prenons la route en direction du sud et nous traversons un paysage extraordinaire de lagunes surplombées par des montagnes verdoyantes. Nous sommes à chaque fois subjugués par les paysages incroyables que nous offre le Vietnam.

Nous empruntons ensuite la route du fameux col des Nuages, dont le point culminant se situe à 496 mètres d’altitude, au milieu d’une jungle luxuriante. C’est une forêt tropicale qui a tout juste une quarantaine d’années puisque tout a été rasé pendant la guerre suite à l’utilisation du napalm et autres produits chimiques tout aussi chelous. C’est impressionnant de voir à quel point la nature reprend ses droits en si peu de temps! Nous ne nous sommes pas arrêtés au sommet car c’était blindé de monde et, comme son nom l’indique, nous étions sous les nuages. Par contre, un peu plus bas, juste sur le bord de la route, il y a une vue époustouflante sur la baie de Da Nang.

Hoi An

Après ce superbe trajet, et la traversée de la ville super moche et très chinoise de Da Nang, nous arrivons dans la petite ville de Hoi An dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Hoi An était un port important sur les routes maritimes du commerce de la soie, ce qui attira les Chinois, les Japonais puis, plus tard, les Français qui rebaptisèrent la ville Faifo. Mais le port s’est ensablé au XIXe siècle et la ville perdit son statut privilégié au profit de Da Nang située à trente kilomètres plus au nord, au bord de la mer de Chine Méridionale.  Grâce à sa situation en retrait des points stratégiques, la ville fut épargnée par la guerre et garde, encore aujourd’hui, la totalité de son patrimoine pratiquement intact. Fab et Van partent, dès leur arrivée, à la découverte de ces trésors pendant qu’Angela et Raymond profitent de ce premier petit temps de repos de leur voyage pour se faire chouchouter dans un spa.

Côté chinois

Ce sont les marchands chinois et japonais qui se sont installés à Hoi An et qui ont mis sur pied un comptoir en découvrant le potentiel maritime du lieu. Chaque ethnie avait son propre quartier. Le quartier japonais a, petit à petit, été envahi par les Chinois qui y ont laissé leur style architectural. Ce sont des petites maisons en bois de fer, bois résistant aux crues annuelles, construites pour respecter l’harmonie entre le yin et le yang. Aujourd’hui, elles servent principalement de boutiques de souvenirs mais n’ont pas totalement perdu de leur charme.

Côté France

Les Français ont débarqué pendant l’âge d’or de Hoi An, avant l’ensablement du port et, évidemment, ils s’y sont installés rebaptisant la ville Faifo. Ils y bâtirent leurs propres bâtiments coloniaux avec leur couleur jaune moutarde caractéristique. La peinture des façades n’était pas seulement là pour montrer la suprématie des Français mais aussi car cette couleur était réputée résistante à l’humidité lors des inondations dues aux crues. Aujourd’hui, cette couleur jaune donne un aspect très lumineux au centre historique, surtout par temps très ensoleillé et rappellent quelques façades, tout aussi jolies, des villes coloniales sud-américaines.

Le pont japonais

C’est le seul édifice qui est encore entièrement de style japonais à Hoi An et c’est devenu l’emblème de la ville. Il a été construit en 1593 pour relier les quartiers japonais et chinois et reste un des seuls ponts couverts d’Asie du Sud-Est. C’est un coin super prisé par les touristes car c’est LA carte postale de Hoi An mais le coin est tellement joli qu’il vaut quand même la peine de jouer des coudes pour y accéder. Nous qui n’avons pas encore eu l’occasion d’aller au Japon, ce pont nous fait un peu rêver et nous donne encore plus envie d’aller découvrir le pays du soleil levant.

Kim Bong

Il suffit de traverser le fleuve Thu Bôn pour changer totalement d’ambiance! Pour le faire, nous avons choisi le vélo, un moyen de transport facile à pratiquer au Vietnam hors grandes villes et écolo. Nous sommes ici à Kim Bong dans un petit village de campagne très calme, bien que Hoi An, juste en face, ne soit pas si frénétique que ça malgré l’affluence touristique. On y trouve surtout des ateliers de menuiserie et de sculpteurs sur bois qui fournissent les boutiques d’artisanat de la vieille ville de Hoi An. On y vit également au rythme de la pêche au carrelet chinois, technique que nous avons découvert à Kochi, dans le sud-ouest de l’Inde.

Les lampions

A la nuit tombée, c’est à dire assez tôt sous ces latitude (18h30 environ), la ville s’illumine avec des centaines de lampions de toutes les formes, de toutes les couleurs et tous plus beaux les uns que les autres. Si les lampions extérieurs sont en coton synthétique pour supporter l’humidité et les aléas météorologiques, les lampions traditionnels sont, quant à eux, fabriqués en soie. Cette dernière est produite intégralement à Hoi An. Il y a des élevages de vers à soie ainsi que des ateliers de transformation de la soie et de confection de tissus, vêtements, broderies et bien sûr des fameux lampions dans l’enceinte de la ville. Donc, tout le processus de fabrication ne sort pas des murs de la ville.

Malgré son côté très touristique, Hoi An est une ville pleine de charme et un incontournable à nos yeux. Le fait que le centre-ville ait été rendu aux piétons nous a beaucoup plu. Les paysages du centre du Vietnam nous ont également scotchés! Un véritable coup de cœur!

Voilà, le circuit découverte est terminé.  Nous avons visité des endroits incroyables, nous avons appris énormément sur la culture vietnamienne mais nous avons trouvé le rythme beaucoup trop rapide, nous qui aimons prendre le temps de nous imprégner d’un lieu et de le découvrir en profondeur. Nous sommes un peu frustrés de n’avoir que survolé cette région qui paraît incroyable. Nous serons obligés de revenir dans ce coin une prochaine fois!

Maintenant, nous allons changer de style. Ainsi, Raymond et Angela vont découvrir le mode de voyage backpack et beaucoup moins organisé à la Van&Fab!