Assilah entre histoire millénaire et Street Art contemporain

En vivant en Andalousie, nous avons déjà un pied en Afrique. Ça tombe bien, c’est un continent qui nous fascine et dont le peu que nous avons découvert nous donne envie d’en voir encore plus! Evidemment, c’est énorme, pas toujours facile d’accès et plutôt calibré pour les voyages au long cours. Mais, il y a aussi des endroits idéaux pour des mini-trips et juste à côté de chez nous! Nous parlons bien évidemment de notre voisin le Maroc!

Nous avons déjà effectué un petit trip il y a deux ans, dans les mêmes conditions et nous avons découvert Tanger, les régions de Fès et de Rabat. Cette année, nous allons descendre plus au sud car nous allons rejoindre Stéphanie, la sœur de Van et son chéri Samuel pour une petite aventure en famille à Marrakech.

Comme à chaque fois que nous venons dans la région, nous privilégions les transports terrestres et dominons notre mal de mer en traversant le détroit de Gibraltar avec le ferry depuis Tarifa.

Une fois n’est pas coutume, nous traversons le détroit une fois la nuit tombée, ce qui risque d’augmenter les perceptions foireuses de notre oreille interne. Heureusement, nous avons pu faire tamponner notre passeport par l’immigration marocaine dont les bureaux se trouvent directement à bord, avant le départ du ferry, donc tranquillement, à l’arrêt sans les vagues. En plus, la mer était relativement calme. La traversée s’est donc bien passée et notre mal de mer est resté en sourdine. Nous passons notre première nuit à Tanger afin de déjà nous mettre dans l’ambiance marocaine.

Assilah

Quand nous avons parlé autour de nous à Séville de notre trip au Maroc à venir, on nous a dit à l’unanimité et avec une « alegria » toute andalouse qu’il fallait absolument faire un détour par la petite ville d’Assilah. Même si notre but cette fois-ci se trouvait beaucoup plus au sud, nous avons quand même décidé d’y faire un petit détour. Nous ne pouvions pas ignorer toute l’énergie qui a été mise dans tous ces conseils bienveillants. A voir si nous avons bien fait de les suivre…

La ville d’Assilah se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Tanger au bord de l’océan Atlantique. Il y a une ligne de train qui relie les deux villes mais la gare de Tanger-Ville est assez excentrée. Nous avons donc décidé de prendre les bus urbains. Ils partent de la place Castilla, ils sont bleus, c’est la ligne I2 et ça coûte 8 dirhams (0,74€ ou 0,69 CHF). En vrai, c’est un peu le bordel et ce n’est pas très bien indiqué mais il ne faut pas hésiter à demander les infos aux locaux, ils vous aideront avec plaisir et gentillesse. Le trajet dure environ une heure et longe l’océan Atlantique. D’ailleurs, nous nous sommes pris à imaginer que si nous continuons à suivre la route de la côte jusqu’au bout, nous finirons par arriver au Cap de Bonne Espérance. (Oui, ce genre de trip est un de nos nombreux rêves de voyage!)

La médina

La médina d’Assilah est ceinte d’une superbe muraille admirablement conservée. Il est vrai qu’avec sa situation privilégiée au bord de l’océan Atlantique, elle a attiré les convoitises au fil des siècles. Comme sa voisine Tanger et beaucoup d’autres villes du pourtour méditerranéen, elle a été fondée par les Phéniciens au IIe millénaire avant notre ère. Durant l’Antiquité, elle fut une colonie carthaginoise avant d’être conquise par les Arabes en 712. En 1471, elle fut conquise par les Portugais qui en firent un de leurs nombreux comptoirs sur la route de l’or saharien. C’est de cette époque que datent les fortifications qui entourent la médina. L’architecture n’est d’ailleurs pas sans rappeler les villes d’Essaouira et d’El Jadida, plus au sud mais toujours sur la côte Atlantique et qui ont aussi subi les conquêtes portugaises.

Les siècles suivants virent passer toutes sortes de conflits et Assilah fut dans les mains des différents califats ou sultanats locaux, des Espagnols, des pirates, des Autrichiens, de nouveau des Portugais, etc…

Entre 1912 et 1956, Assilah faisait partie du protectorat espagnol sur le Maroc, comme tout le nord du pays. Mais cette époque n’a quasiment pas laissé de traces visibles dans la ville et nous en sommes un peu surpris. Malgré cette histoire récente et de nombreux touristes espagnols qui viennent en villégiature, Assilah est plutôt restée architecturalement portugaise et linguistiquement francophone.

L’intérieur de la médina possède une ambiance plus arabisante avec ses maisons blanches et bleues et ses portes en forme de serrure qu’on retrouve dans beaucoup de villes côtières marocaines. Après la dynamique Tanger, Assilah paraît presque endormie en comparaison et l’heure de la sieste semble encore plus sacrée qu’au sud de l’Espagne! Même les nombreux chats somnolent paresseusement sous le soleil d’automne en attendant le retour des pêcheurs afin d’aller essayer de choper un ou deux poissons pour leur festin du soir. Ceci s’explique en partie parce que nous sommes en novembre et que c’est la basse saison. Il paraît qu’en été, Assilah se transforme en station balnéaire assez animée.

En parlant de chat, il y en a un qui s’est glissé sans vergogne dans notre séance photo de la médina! (première image ci-dessous)

Street Art

Nous ne le savions pas avant de venir, mais Assilah est la capitale artistique du Maroc. La médina regorge de galeries d’art et surtout, pour notre plus grand bonheur, de Street Art. Il est vrai que les façades blanches sont un support idéal pour ce genre d’exercice. Il y a même un festival de Street Art qui a lieu chaque année depuis 1978! Les peintures sont renouvelées assez régulièrement donc, on peut revenir plusieurs fois à Assilah et découvrir à chaque fois quelque chose de nouveau. Nous avons passé des heures à nous arrêter devant chaque œuvre d’art et nous les avons toutes adorées!

Côté playa

C’est un peu moins le cas en novembre mais un des gros atouts d’Assilah, ce sont ses longues plages de sable au bord de l’océan de l’Atlantique. Elles s’étendent sur des kilomètres au nord et au sud de la ville. Le temps nous a un peu manqué pour les longues balades côtières, nous nous sommes contentés de ce qu’il y avait en ville et c’est déjà pas mal pour les grands amoureux de la mer que nous sommes!

Nous avons bien fait de suivre les conseils de nos amis sévillans! Assilah n’est pas dans les grands circuits touristiques marocains comme Fès ou Marrakech et n’a pas le pittoresque d’Essaouira ou de Rabat (quoique!) mais elle vaut largement le détour depuis Tanger. Nous avons adoré sa douceur de vivre et son côté contemplatif et artistique.

Ça pourrait être un coin idéal pour se ressourcer quelques jours mais pas cette fois, nous sommes attendus de pied ferme beaucoup plus au sud et il faudrait penser à se mettre en route pour d’autres aventures!

Palma, une première découverte de Majorque

Bien que ce soit un des coins les plus connus et les plus visités d’Espagne, l’île de Majorque nous est totalement inconnue. Mais comme nous avions eu une belle surprise avec Ibiza l’année précédente lors d’un week-end avec la sœur à Van et son chéri, nous avons décidé de réitérer l’expérience des Baléares. Nous y sommes allés en octobre, en fin de grosse saison touristique, même si en vrai il y a des touristes toutes l’année qui viennent profiter du climat doux de la Méditerranée. Nous avons eu du bol inouï avec le temps car, pendant que nous profitions d’une météo relativement clémente, la tempête faisait rage chez nous à Sevilla inondant une bonne partie du centre ville. Rassurez vous, nous n’avons pas eu de dégâts et en général, il y eut plus de peur que de mal. Nous voulons juste profiter de ces quelques lignes pour remercier tous ceux qui se sont inquiétés pour nous.

En vrai, Van a un peu triché en y allant quelques jours avant en « repérage » profitant de l’occasion pour aller dire bonjour à sa famille. Non, elle n’a pas de famille majorquine cachée. Nous avons juste décrété que les Baléares était un lieu de rencontre idéal! C’est à mi-chemin entre la Suisse et Séville, l’aéroport de Palma est super bien desservi depuis à peu près partout en Europe, la bouffe est bonne et il y a la mer. (Oui, ça compte!)

Elle profite donc de cet article pour remercier tout le monde pour ces quelques jours passés ensemble!

Palma de Mallorca

Palma est la capitale de Majorque et de toutes les Baléares, c’est également la porte d’entrée de l’île. Elle a été fondée par les Romains puis elle connut à peu près la même histoire et le même sort que beaucoup d’autres villes de la péninsule ibérique. A la chute de l’empire romain, ce sont les Vandales qui prirent possession des lieux avant de laisser la place aux Arabes en l’an 903. Puis en 1229 c’est l’heure de la Reconquista avec comme protagoniste principal Jaime Ier! Vous vous souvenez de lui? Nous en avons longuement parlé lorsque nous étions dans la Communauté Valencienne! Après avoir repris aux musulmans la Catalogne et Valence, notre bon vieux Jaime traversa la Méditerranée pour récupérer les Baléares. C’est pourquoi aujourd’hui la vieille ville de Palma ressemble beaucoup au Barri Gòtic de Barcelone et qu’on y parle le « mallorqui », une variante du catalan.

Plaça Major

Comme (presque) toute ville espagnole qui se respecte, Palma possède sa Plaza Mayor bordée d’arcades. Elle n’est pas très grande (40 mètres sur 90 mètres environ) mais nous trouvons ses façades jaunes trop stylées. C’est une place assez récente (1838) puisque avant se trouvait un couvent ainsi que le siège de l’Inquisition. Nous ne savions pas que l’église catholique poursuivait encore les hérétiques jusqu’à une époque si tardive. Naïfs que nous sommes!

Quand nous sommes passés, c’était rempli de grues et de machines puisque la mairie installait (déjà!) les lumières de Noël, d’où des cadrages photos un peu bizarres. (Sorry!)

Palacio Real de la Almudaina

On l’appelle également Alcazar puisque ce sont les Arabes qui ont édifié ce palais avec vue sur la mer et sur la baie de Palma. Ce que nous voyons aujourd’hui est une refonte complète du palais qui date du XIVe siècle sous l’impulsion du roi de Majorque Jaime II qui n’est autre que le fils de Jaime Ier, encore lui! Il a été réformé selon le modèle du Palais des Rois de Majorque de Perpignan, qui faisait également partie du Royaume de Majorque à l’époque et qui était le lieu de naissance d’Esclarmonde de Foix, épouse de Jaime II et reine consort.

Aujourd’hui, c’est la résidence d’été officielle de la famille royale espagnole même si en vrai, elle séjourne plutôt au palais du Marivent un peu plus en retrait dans la vieille ville.

Cathédrale Santa Maria de Palma

En mallorqui, on l’appelle sobrement la Seu (la cathédrale). Ce monstre gothique surplombe la baie de Palma sur les anciennes murailles romaines de la ville. Elle se trouve bien sur l’emplacement de l’ancienne mosquée mais il n’en reste absolument plus rien aujourd’hui. Jaime Ier (encore lui!) a décidé de la détruire complètement afin de construire une belle cathédrale toute neuve en partant de zéro. C’était en 1229. Mais elle n’a été consacrée que près de 120 ans plus tard en la présence du roi Jaime III, petit-fils de notre Jaime Ier national, les travaux ayant duré tout ce temps.

Une des particularité de cette cathédrale est qu’elle bénéficie d’un super dégagement côté mer, chose très rare en Espagne ou les édifices religieux sont plutôt coincés dans des ruelles d’un centre historique. Elle est super impressionnante, elle surpasse même en taille le palais de la Almudaina situé juste à côté! Pas de bol, ces temps-ci, elle se pare de quelques échafaudages afin de se faire une belle cure de jouvence.

La promenade sur le quai pour apercevoir le palais et la cathédrale est super sympa mais en cette fin octobre l’humidité est palpable et le temps un peu instable nous apportant pas mal de nuages. Mais le soleil méditerranéen n’a pas dit son dernier mot non plus! Cette bataille météorologique nous a apporté un superbe arc-en-ciel que nous avons assez bien réussi à immortaliser.

La Lonja

En continuant notre chemin depuis la cathédrale sur l’esplanade qui longe le bord de mer, nous tombons sur ce superbe bâtiment de style gothique, à nos yeux, encore plus beau que la cathédrale! C’est Sa Llotja ou la Lonja. C’était le lieu où les pêcheurs venaient vendre leurs prises du jour au gros. Elle date du XVe siècle et ressemble à comme deux gouttes d’eau à sa sœur valencienne, de la même époque. On peut pénétrer à l’intérieur pour admirer les impressionnantes colonnes qui soutiennent l’édifice. Lors de notre passage, il y avait une exposition de quelques œuvres de Joan Miró. Bien qu’il soit né à Barcelone, l’artiste à passé une bonne partie de sa vie à Majorque et, à Palma, on le considère un peu comme un enfant du pays. Il y a d’ailleurs une fondation Pilar et Joan Miró en ville que nous n’avons pas visitée par manque de temps.

Es Jonquet

En continuant notre promenade, nous tombons sur un petit quartier plus tranquille, moins touristique, moins propret mais avec beaucoup de charme. C’est Es Jonquet, le plus ancien quartier de la ville et celui des pêcheurs. Le must, ce sont les deux moulins à vent datant du XVe siècle. Ils sont un peu défraîchis mais super jolis. Un coin sympa pour déambuler lors d’une visite de Palma.

Il y a également une superbe vue sur la marina depuis les moulins mais, Palma étant beaucoup plus à l’est que Séville, nous nous sommes fait avoir par la tombée de la nuit qui est arrivée bien trop tôt à notre goût, d’où une lumière pourrie pour la photo. (Sorry!)

Soller

Il y aurait eu encore plein de choses à découvrir à Palma mais nous avons préféré passer notre deuxième jour ailleurs pour voir quelque-chose de nouveau. Nous avons choisi Soller car Fab voulait voir le train historique.

Il y a le train touristique qui part de la Plaça d’Espanya de Palma, à côté de la station intermodale et qui va directement à Soller. (40€ aller-retour par personne). Nous avons choisi la version plus locale, le bus, qui part de la station souterraine de cette même Plaça d’Espanya (départ toutes les trente minutes, 2,70€ par trajet payable directement dans le bus par carte de crédit). A Soller, il y a le village dans la Sierra, et il y a le port. Vous nous connaissez, nous avons été jusqu’au bord de mer!

Le port de Soller se trouve dans une baie quasi fermée au pied des magnifiques montagnes de la Serra de Tramuntana. Le village se développa à partir du XVIe siècle car, avec la baie, c’était plus facile de se défendre des pirates. Aujourd’hui, le port de pêche s’est plutôt transformé en marina de luxe pour yachts et l’industrie touristique y bat son plein mais il faut quand même reconnaître que l’environnement est incroyable!

Nous avons quand même voulu voir à quoi ressemblait le village plus haut dans la Sierra. Pour parcourir les trois kilomètres qui séparent Soller du port, nous avons joué les touristes et avons emprunté le tram historique. (10€ par personne, par trajet) La ligne a été inaugurée en 1913. Le but était de prolonger la ligne de train Palma-Soller jusqu’au port mais il y avait le problème de la traversée du village dont les rues sont super étroites. Voilà pourquoi on a opté pour le tram à l’époque. Aujourd’hui, la vocation est purement touristique mais le matériel roulant est d’époque avec sa lenteur et ses banquettes en bois. Il y a juste les réviseurs qui viennent nous encaisser le prix du billet avec des appareils à cartes de crédit super modernes qui cassent quand même un peu l’ambiance! Par contre, passer au milieu des terrasses des restaurants de la place du village est un peu surréaliste!

Il vaut la peine de déambuler dans les petites ruelles du village de Soller. C’est super chou! C’est fou comme l’ambiance change totalement du bord de mer! Le climat et le caractère des gens sont beaucoup plus montagnards alors que nous aurions pu parcourir la distance depuis le port à pieds!

Les destinations ci-dessous ont été visitées pendant le séjour de Van et de sa famille. Elle a profité de la voiture de location et d’avoir son papa comme chauffeur privé!

Alcúdia

Alcúdia se trouve exactement à l’opposé de Palma, au nord-est de l’île de Majorque. Elle fait partie de l’association des « plus beaux villages d’Espagne » comme Garachico à Tenerife, et franchement, ce n’est pas démérité. Certes, c’est super touristique avec boutiques de souvenirs et restaurants à gogo mais les petites ruelles à l’intérieur des remparts sont superbes. Si la photo du palmier devant la muraille vous rappelle un peu le Maroc, c’est normal! Ce sont les Arabes qui ont édifié la forteresse. D’ailleurs, Alcudia dérive directement du nom arabe « Al Kudia » qui signifie la colline, la localité se trouvant effectivement sur une petite colline. Bien évidemment, Jaime Ier à passé par la et a reconquis le territoire au nom des Rois Catholiques. Il a même changé le nom du village en San Jaime de Guiñent, plus chrétien et plus catalan. Mais tout le monde a continué à utiliser le nom arabe, plus simple. On l’a juste un peu « hispanisé » en Alcúdia.

Il y a également la partie portuaire de Alcúdia, plus balnéaire, en bord de mer. Mais ça ne vaut pas le port de Soller!

Valldemossa

Voilà le coup de cœur de ces découvertes majorquines! Valldemossa se situe en pleine Serra de Tramuntana et constitue un bijou dans un écrin de montagnes pittoresques. Malgré les boutiques de souvenirs, Valldemossa a gardé son âme médiévale et le temps semble s’être bien ralenti. Mention spéciale pour « la cartuja », le monastère du XVIIe siècle avec le toit de son clocher orné d’azulejos verts. Au fil de son histoire, la Cartuja a hébergé des artistes en quête d’inspiration comme Frédéric Chopin ou encore Georges Sand. Rien que ça!

Ce n’était qu’un petit aperçu de Majorque mais de quoi nous en faire une première idée. La légende est vraie : l’île s’est vraiment « germanisée »! Ça se ressent dès l’arrivée à l’aéroport où tout est écrit en allemand et où Germanwings monopolise les portes d’embarquement! Et encore, nous n’avons pas fréquenté les stations balnéaires comme Magaluf et consort ni les Biergarten! En ce sens, nous avons préféré Ibiza où dès que nous quittons la zone des discothèques, l’île est plus sauvage et moins prise d’assaut par les touristes. Malgré ce (gros!) bémol, tout n’est pas à jeter à Majorque, principalement dans les petits villages de la Sierra.

Antequera et ses dolmens du Néolithique

Ça faisait longtemps que nous n’avions plus été faire un petit tour dans notre belle Andalousie et que nous ne vous avons plus relaté nos aventures. Depuis notre retour de Colombie, nous avons été un peu trop happés par notre vie quotidienne et par les vagues de chaleur successives de cet été, donc nous avons laissé un peu de côté nos petits trips de découverte. Mais heureusement, nous avons un peu rectifié le tir en allant faire un petit tour du côté de la ville d’Antequera,

Antequera se situe dans l’arrière-pays de Málaga, au cœur des cordillères subbétiques sur un plateau culminant à 575 mètres d’altitude. Elle est considérée comme le centre de l’Andalousie et possède même le kilomètre zéro de toutes les voies de communication conduisant aux principales villes de la région. En vrai, l’appellation est un peu usurpée. Dans le sens est – ouest, ça se tient plus ou moins, la cité étant à équidistance d’Almería (à l’est) et de Huelva (à l’ouest). Par contre, dans l’autre sens, Antequera se trouve beaucoup trop au sud pour prétendre au titre de centre du monde puisqu’elle ne se situe qu’à une petite cinquantaine de kilomètres des côtes méditerranéennes.

Sur la Plaza de San Sebastián, devant l’Arco de Nazareno, il y a une borne romaine et une plaque commémorative (un peu usée par le temps) représentant le fameux kilomètre zéro.

La ville des églises

Antequera s’est autoproclamée « ciudad de las iglesias », la ville des églises pour son grand nombre d’édifices religieux dans le centre historique. C’est vrai qu’il y en a beaucoup des églises, des couvents, des collégiales, des chapelles, etc… Que ce soit des anciennes mosquées reconverties en églises, des édifices gothiques, des façades baroques, il y en a pour tout les goûts. Mais pour être honnêtes, n’importe quel bled d’Andalousie, même d’Espagne peut prétendre à ce titre. Il y en a partout des églises!

Mais il est vrai qu’Antequera ne possède pas le centre historique le plus ouf de la région et heureusement qu’il y a toutes ces églises pour l’embellir un peu.

Cozo Viejo

C’est le cœur de la vieille ville. C’est une place typique andalouse avec ses maisons blanches et ses palmiers dattiers. En son centre, trône une statue de Fernando Ier d’Aragon qui était le roi au pouvoir lors de la reconquête d’Antequera par les catholiques. Sur la place, il y a également le musée de la ville dont l’entrée est gratuite. Nous y avons été faire un tour et avons bien aimé la partie dédiée à l’archéologie mais un peu moins celle dédiée à la peinture religieuse, un art auquel nous ne sommes pas très sensibles. Mais ce sont des goûts et des couleurs et chacun y trouvera son compte et surtout un endroit frais pour passer les chaudes après-midi d’arrière été.

L’Alcazaba

Elle se mérite cette alcazaba puisqu’elle se situe sur un promontoire rocheux qui domine la ville de quelques centaines de mètres. Pour y accéder, il faut emprunter des ruelles bien raides appelées cuestas (littéralement « côtes » en français) et qui correspondent à l’ancienne médina de l’époque musulmane. Ces ruelles pentues bordées de maisons blanches ainsi que les montagnes aux alentours nous rappellent un peu la ville de Popayán, en beaucoup moins humide.

L’Alcazaba date de l’époque romaine mais ce que nous voyons aujourd’hui date principalement du XIe siècle, de la période arabe. Elle ressemble comme deux gouttes d’eaux aux autres alcazabas de la région, notamment celles de Málaga et d’Almería, mais c’est logique puisqu’elles ont été érigées à la même époque par les même personnes. La forteresse a été renforcée dans le courant du XVIe siècle, toujours par les Arabes qui voyaient la menace catholique approcher dangereusement. Finalement, en 1410, après cinq mois de siège, la ville d’Antequera tomba en mains des rois catholiques. Ce qui est relativement tard dans l’histoire de la Reconquista.

Aujourd’hui la forteresse sert aux visites culturelles ainsi qu’à quelques tournages de films et de séries historiques.

Au pied de l’alcazaba, il y a les vestiges des thermes romains de la ville de Antikaria. La ville était déjà importante à l’époque romaine puisque c’était une étape importante de la Via Augusta qui reliait Gades (Cádiz) à Narbo Martius (Narbonne).

Evidemment, qui dit grimpette dit jolie vue. Nous pouvons donc observer Antequera depuis l’alcazaba avec ses nombreux clochers, les champs d’oliviers et la Peña de los Enamorados. Cette dernière est un éperon de calcaire culminant à 874 mètres d’altitude. Sa forme particulière rappelle le visage d’un indien couché avec sa coiffe de plume. Le rocher est d’ailleurs surnommé « El Indio », c’est-à-dire, l’indien. C’était une montagne sacrée durant la préhistoire, mais aussi pour les Romains et même pour les musulmans qui étaient persuadés de lui devoir leurs quelques victoires sur les rois catholiques. On y a d’ailleurs trouvés quelques vestiges archéologiques datant de diverses époques.

Les dolmens d’Antequera

Voilà quelque chose qui sort du lot pour l’Andalousie! C’est vrai quand on parle de dolmens, on pense plutôt à la Bretagne ou aux autres cultures celtiques, ce qui pour l’Espagne, correspond plutôt à la Galice. (extrême nord-ouest du pays) Pourtant Antequera possède quelques dolmens qui ont été découverts par hasard par des employés de la municipalité en 1903. Ils se situent à environ sept cents mètres en contrebas du centre ville. L’entrée est gratuite mais il faut juste passer par le centre de visiteurs flambant neuf (ça sent encore la peinture!) pour prendre un ticket et s’enregistrer dans un but purement statistique.

Les dolmens datent du Néolithique (3500-3000 avant Jésus-Christ) et ont été orientés de sorte à recevoir la lumière des équinoxes d’automne et de printemps. C’est super impressionnant de voir ces immenses blocs de pierre assemblés les uns aux autres naturellement, sans ciment sans rien, un peu comme les constructions incas au Pérou. Les dolmens étaient utilisés pour des rites funéraires et comme nécropoles. Au fond de l’un d’eux, il y a un puits dont la profondeur est égale au centimètre près à la longueur du dolmen! Sachant que le système métrique n’existait pas à l’époque, la précision est époustouflante. Il paraît même que l’eau au fond du puits est potable et qu’elle remplit toutes les normes sanitaires de l’union européenne.

Il est vrai que Hollywood et la culture populaire nous ont dépeint les hommes (et femmes!) préhistoriques comme des abrutis notoires juste bons à chasser le mammouth. En vrai, ils étaient super conscients du monde qui les entourait et avaient déjà de grandes connaissances astronomiques, géographiques et météorologiques pour l’époque.

Antequera est l’endroit idéal pour une journée de visite depuis Málaga ou la Costa del Sol qui ne se situent qu’à une petite cinquantaine de kilomètres de là. La ville est très bien desservie par les différents transports publics. Nous vous déconseillons tout de même de prendre le train à grande vitesse, la gare AVE se trouvant au milieu de nulle part et assez loin du centre-ville.

Même si ce n’est pas le coin le plus pittoresque d’Andalousie, nous avons bien aimé notre petit trip à Antequera. La ville est sympa, assez petite et les gens sont très accueillants, tant qu’ils ne savent pas que nous venons de Séville. (oui, c’est du vécu! Mais ce n’est pas une généralité non plus) Nous avons trouvé super intéressant la visite des dolmens qui était quelque chose de totalement nouveau pour nous! L’arrière-pays de Málaga réserve bien des surprises assez faciles d’accès mais loin du tourisme de masse des plages méditerranéennes.

Nos 20 incontournables en Amérique du Sud

L’année passée, nous avons publié nos 10 incontournables en Amérique Centrale après notre retour depuis ce coin-là du monde et l’article a eu son petit succès. Cette année, avec notre voyage en Colombie, un des derniers gros pays qui nous manquait d’Amérique du Sud, nous nous sommes dit que nous pouvions réitérer l’expérience. Mais voilà, en replongeant dans nos souvenirs, dont certains commencent quand même à dater un peu, nous nous sommes rendus compte que de choisir seulement dix endroits n’allait pas suffire. Pourtant, nous n’avons pas parcouru l’entier du sous-continent et nous avons, pour diverses raisons, zappé quelques lieux qui peuvent paraître incontournables comme le sud de la Patagonie ou encore le Macchu Picchu.

Voilà donc les vingt lieux qui nous paraissent incontournables lors d’un voyage en Amérique du Sud. Cette liste est évidemment très personnelle, incomplète, pas du tout exhaustive et n’est pas à prendre comme parole d’évangile! L’ordre du classement, à part peut-être le numéro un, n’est pas non plus à prendre en compte. Nous sommes totalement incapables de mettre un baromètre sur les choses que nous avons aimées.

Colonia del Sacramento, Uruguay

L’Uruguay n’était pas prévue au programme à la base. Nous savions à peine que ce pays existait! C’est le hasard qui nous a fait traverser le Rio de la Plata depuis l’Argentine pour atterrir dans cette petite ville de Colonia del Sacramento. La particularité du lieu est que ça a été colonisé par les Portugais puis par les Espagnols et il y a les deux influences qui se retrouvent dans l’architecture du centre historique qui est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est tranquille, petit, ça se visite facilement en une journée mais il vaut la peine de venir y faire un tour pour la douceur de vivre et la gentillesse des Uruguayens.

Colonia est accessible depuis Buenos Aires par le Buquebus (ferry) et la traversée se fait en une heure et quart environ. Les prix varient selon la demande (comme pour les avions). Plus d’infos sur www.buquebus.com.

Un petit tour en Uruguay? C’est par ici!

A gauche : les bords du Rio de la Plata, à droite : une ruelle du centre historique

Buenos Aires, Argentine

Restons un peu sur les bords du Rio de la Plata mais dans une ambiance totalement différente. Buenos Aires, la trépidante capitale de l’Argentine, est une mégapole de plus de quinze millions d’habitants mais comme nous y avions été durant la période du Nouvel An, nous y avions trouvé une ville presque vide! Malgré son côté très européen, donc peu exotique, nous avons adoré partir à la découverte de cette immense ville et de ses différents quartiers tous différents les uns des autres.

Pour partir à la découverte de la fascinante capitale argentine, c’est par ici!

A gauche : les maisons colorées du quartier de la Boca, à droite : la Casa Rosada, siège du pouvoir exécutif argentin

Amazonie, Equateur

En tant qu’amoureux des forêts, nous ne pouvions pas faire l’impasse sur l’Amazonie! Nous y avons été en Equateur car c’est facile d’accès par la route depuis Quito ou Cuenca. Lors de notre voyage en Colombie, nous avons fortement hésité d’aller à Leticia mais ça aurait impliqué de prendre un avion et nous essayons de limiter nos trajets par voie aérienne. En plus, notre timing était un peu serré. Mais nous avons déjà été enchantés de ce que nous avons vu en Equateur! La végétation est luxuriante, c’est encore assez facile de faire quelques petites randonnées et il y a plein d’animaux à observer!

Un petit tour en forêt? C’est par ici!

A gauche, une cabane amazonienne à Misahuali, à droite, un magnifique singe écureuil près de Tena

Cascade El Cinco, San Agustín, Colombie

En vrai, toute la région de San Agustín est un incontournable mais la cascade c’est un peu la cerise sur le gâteau. Elle se trouve au cœur d’une végétation luxuriante de montagne habitée par une faune aviaire incroyable et n’est pas prise d’assaut par les touristes.

On accède à la cascade par la route de graviers qui part au sud-ouest du village de San Agustín. L’entrée est de 5000 COP (1,05€ ou 1CHF) et l’argent va à la communauté indigène qui entretient le sentier. De bonnes chaussures de marche sont indispensables!

Pour découvrir San Agustín et ses trésors, c’est par ici!

A gauche : une gravure rupestre le long du sentier d’accès à la cascade, à droite, un magnifique « gallo de roca » qui a bien voulu « poser » pour notre objectif

Quebrada de las Conchas, Cafayate, Argentine

Lors de notre trip en Argentine, nous nous sommes arrêtés un mois dans la ville de Salta afin de bosser dans un hostal. Grâce à nos contacts sur place, nous avons pu profité d’un tour gratuit sur la fameuse route 40 dans le nord-ouest andin. Nous avons traversé une magnifique Quebrada, sorte de gorge creusée par des années d’érosion, au milieu d’imposantes montagnes de roches rouges. L’altitude, la latitude subtropicale et le climat semi-aride donnent une végétation endémique particulière qui forme un espèce de tapis vert au fond des gorges et c’est juste magnifique.

Les tours pour le nord-ouest andin partent généralement de Salta et chaque hostel a ses propres contacts . Nous n’avons aucune idée des prix puisque nous avions eu la chance d’y aller gratuitement. De toute façon, avec l’inflation que subit l’Argentine en ce moment, plus rien n’aurait été à jour. Comme pour tout dans le pays, il faut compter un bon budget.

Pour parcourir les beautés du nord-ouest andin, c’est par ici!

A gauche, el Anfiteatro (l’amphithéâtre), à droite, la Garganta del Diablo (la gorge du Diable)

Medellín, Colombie

C’est un peu surprenant d’avoir Medellín dans ce classement. La ville était plutôt connue par le passé pour ses cartels, ses meurtres et son insécurité. Mais même si quelques problèmes subsistent, la ville a bien changé et est déterminée à aller de l’avant et à montrer un nouveau visage. En soi, la ville n’est pas très jolie. C’est une construction anarchique d’immeubles brun-ocre moches qui mangent les flancs des montagnes de la vallée de Aburrá. Mais culturellement, elle est très intéressante et nous avons kiffé son ambiance, son dynamisme et sa vision vers le futur. Medellín est également un bon point de départ pour un bon nombre de lieux à visiter dans la région.

Pour passer quelques jours dans la deuxième ville de Colombie, c’est par ici!

A gauche : le pueblito paisa, à droite le palais de la culture sur la Plaza Botero

Parque Nacional Tayrona, Colombie

Nous restons toujours en Colombie mais du côté des Caraïbes cette fois. Nous avons fortement hésité à y aller car, jusqu’ici, la côte caribéenne nous avait un peu déçu par rapport au reste du pays qui est super ouf. Finalement, nous avons quand même tenté le coup et avons même passé la nuit du Nouvel An à l’intérieur du parc! Et c’était le plan parfait! Il n’y avait presque personne (d’humains car ça grouille d’animaux sinon!) et avons profité à fond des sentiers de randonnées dans la forêt. Côté plage, c’est tout aussi sublime sauf qu’il faut faire attention à certains endroits pour les courants. Malgré le prix un peu élevé, nous recommandons le Tayrona à cent pour cent!

On accède au parc Tayrona en colectivo depuis Santa Marta ou Palomino par les entrées de Calabazo (grande rando) ou d’El Zaino (petite rando) ou directement au Cabo San Juan en lancha depuis Santa Marta. Le prix d’entrée est de 87’000 COP (19,15€ ou 17,90 CHF) auxquels il faut ajouter 7000 COP (1,55€ ou 1,45CHF) d’assurance par jour. Mais franchement, ça les vaut! Nous regrettons pas un seul centime investi dans l’entrée du parc.

Pour une immersion dans le parc Tayrona, c’est par ici.

A gauche : un des sentiers de randonnées dans la forêt, à droite : un singe titi qui a bien voulu poser pour notre objectif

Rio de Janeiro, Brésil

Rio de Janeiro gardera toujours une place à part dans nos cœurs car c’est la toute première étape de notre tour du monde! C’était également la toute première fois que nous posions un pied en Amérique du Sud. L’environnement de la ville est juste incroyable dans sa baie avec ses plages et ses pains de sucre. Certes, il y a un vrai problème d’insécurité mais si vous écoutez les locaux, si vous ne montrez pas de signes extérieurs de richesse et si vous suivez les règles élémentaires de prudence comme partout ailleurs, vous ne devriez pas rencontrer trop de problèmes.

Une petite virée à Rio de Janeiro? C’est par ici.

A gauche : architecture coloniale portugaise dans le centre historique, à droite : l’escalier Selaron et ses mosaïques

Salar d’Uyuni, Bolivie

Nous prenons un peu de hauteur puisque nous sommes sur un plateau perché à plus de 3700 mètres d’altitude dans le plus grand désert de sel du monde : Uyuni. C’est vrai que notre séjour en Bolivie a été très court à cause des grèves et des inondations qui nous ont fait quitter le pays précipitamment mais nous avons eu la chance d’avoir une journée pas trop moche et avec les routes ouvertes pour aller visiter cet highlight. Avec la pluie, le sol s’est couvert d’une couche d’eau d’une dizaine de centimètres donnant un aspect miroir particulièrement photogénique, surtout au coucher du soleil.

Pour se perdre dans cet immensité blanche, c’est par ici!

Les effets incroyables du coucher de soleil sur le salar inondé

Trujillo, Pérou

Le Pérou détient sûrement la palme des villes coloniales les plus belles et les mieux conservées d’Amérique du Sud. Trujillo, située au nord du pays sur la côte Pacifique en est la preuve vivante avec son centre historique coloré d’architecture espagnole. Trujillo possède également le superbe site archéologique précolombien de Chan Chan ainsi qu’une station balnéaire Huanchaco, mondialement connue pour ses caballitos, sorte de pirogue fabriquée avec des feuilles de totora, le roseau local. Sa proximité avec l’océan lui donne un climat printanier et agréable toute l’année.

Pour flâner dans la ville du printemps éternel, c’est par ici!

A gauche : la cathédrale de Trujillo (XVIIe siècle) reconnaissable à sa façade jaune, à droite : les caballitos à Huanchaco

Réserve de Paracas, Pérou

Nous restons au Pérou, toujours sur la côte Pacifique mais beaucoup plus au sud, dans la réserve naturelle de Paracas. C’est ici que le désert de Nazca rencontre l’océan Atlantique dans une explosion de couleurs. Nous avons découvert le coin à vélo mais ce n’est pas super facile, c’est aride, mal plat et c’est battu par les vents. Nous avons trouvé l’expérience très belle mais un peu pénible.

Pour voir les paysages de ouf de la réserve de Paracas, c’est par ici!

Santa Fe de Antioquia, Colombie

Santa Fe de Antioquia ne se trouve qu’à une heure et demie de route depuis Medellín. Pourtant, il est impossible de faire plus différents que ces deux villes. Medellín est moderne, vibrante, dynamique voire un peu étouffante parfois. Santa Fe, elle, est restée dans son jus, dans sa torpeur tropicale, dans sa douceur de vivre et elle n’a pratiquement pas changé depuis le début du XIXe siècle. Elle vaut le détour pour son architecture coloniale super préservée et pour le Puente de Occidente, plus bas, sur le Rio Cauca. Nous y avons été « coincés » quatre jours pour cause de Medellín saturée par un concert, un match de foot et par les illuminations de Noël. Nous avons eu donc le temps de savourer la dolce vita du lieu.

Pour découvrir la douceur de Santa Fe de Antioquia, c’est par ici!

A droite : la cathédrale de Santa Fe de Antioquia (XVIIe siècle) de style baroque espagnol, à gauche : Puente de Occidente, pont suspendu datant de 1887

Péninsule Valdés, Patagonie, Argentine

Comme nous avons un peu zappé la Patagonie pour cause de budget et de « les montagnes ressemblent trop à la Suisse! », la péninsule Valdés sera, pour nous, le point d’orgue de cette région. Nous n’avons plus tous les tarifs en tête mais nous nous rappelons que ça nous avait coûté un rein! Rien que la location de voiture pour une journée depuis Puerto Madryn nous aura valu plus de cent euros! Et ça, c’était avant l’inflation! Mais ça vaut amplement le coup, c’est magnifique, sauvage et peuplé d’animaux comme les otaries à crinières, les loups de mer ou encore les pingouins de Magellan! En saison, pendant l’hiver austral, il n’est pas rare d’y apercevoir des baleines.

Sur les pistes de cette péninsule sauvage, c’est par ici!

A gauche : des loups de mer (de loin!) se reposant sur les falaises chauffées par le soleil, à droite : des pingouins de Magellan

Désert de Tatacoa, Colombie

Bon, en vrai, ce n’est pas totalement un désert mais plutôt une forêt tropicale sèche car il y a une certaine végétation. Mais il est vrai que les formations rocheuses pourrait nous faire penser au désert de Sonora dans l’Arizona. Comme à Paracas, nous avons opté pour le vélo mais, malgré un départ aux aurores sous les nuages, nous avons souffert de la chaleur.

Le désert se trouve à six kilomètres de la localité de Villavieja et se rejoint en tuk-tuk pour 25’000 COP (5,20€ ou 4,90CHF). Le sentier de Los Hoyos (désert gris) coûte 2000 COP (0,45€ ou 0,40CHF) tandis que celui du désert rouge est gratuit.

Pour une petite traversée du désert, c’est par ici!

Cuzco, Pérou

Nous en avons vu des villes coloniales mais Cuzco restera une des plus belles et une des plus ouf. Elle se trouve dans un magnifique écrin de verdure formé par les impressionnants sommets verdoyants des Andes. L’architecture y est particulière puisque les Espagnols utilisèrent une partie des constructions incas déjà existantes pour y construire leur ville. Juste en dessus de la ville, il existe quatre site archéologiques incas super cool qui donnent une vue incroyable sur la ville. Nous avons débarqué complètement par hasard en plein carnaval et c’était une expérience vraiment sympa.

Un petit tour chez les Incas, c’est par ici!

A gauche : le site archéologique de Tambomachay, à droite : Plaza de Armas

Les chutes d’Iguazu, Brésil et Argentine

C’était le premier grand site naturel d’envergure de notre tour du monde et ça nous a laissé un souvenir impérissable! Ces chutes sont super impressionnantes que ce soit de loin, du côté brésilien ou de plus près, du côté argentin. Si les cascades sont les gros highlights du coin, il ne faut pas oublier de jeter un coup d’œil à la nature environnante. La végétation y est luxuriantes et il y a pas mal de petites bébêtes, mignonnes ou pas, qui peuplent les lieux. En plus, géographiquement, c’est super intéressant puisqu’il y a le point trifrontières entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay.

Pour venir découvrir ces impressionnantes cascades, c’est par ici!

A droite : au plus près des chutes, côté argentin, à gauche : Garganta del Diablo (gorge du diable, oui comme au nord-ouest andin!)

# 3 Eje Cafetero et la vallée de Cocora, Colombie

Nous avons tellement aimé l’Eje Cafetero que nous y avons un peu trop traîné! Il est vrai que cette région est incroyable! Les paysages sont magnifique, il y a plein de possibilité de randonnées et les petits villages avec leurs maisons colorées sont trop chou! Petit bémol : le café! Comme ils exportent leurs meilleurs grains, celui qu’on boit sur place n’est pas top pour le coup.

Mention spéciale pour la Vallée de Cocora, accessible en jeep Willis depuis le village de Salento, avec ses palmiers de cire, espèce endémique de la région.

Pour un détour dans la région du café, c’est ici ou encore par ici pour la région de Jardín.

A gauche, les maisons colorées du village de Salento, à droite les palmiers de cire dans la brume de la vallée de Cocora

Santa Cruz de Mompox, Colombie

Santa Cruz de Mompox se trouvant un peu au milieu de nulle part, c’est un peu la galère pour y accéder. Mais elle se situe, du coup, en dehors des circuits touristiques. Il y a un superbe centre historique le long du Rio Magdalena, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, où il y fait bon se perdre, au coucher du soleil, une fois que les grosses chaleurs de la journée sont passées. Mompox est aussi connue pour ses ateliers d’orfèvrerie où on y fabrique de magnifiques bijoux.

Une petite escapade là où le temps semble s’être arrêté, c’est par ici!

A gauche : l’église de Santa Barbara (1613), à droite, les maisons du Malécón, le long du Rio Magdalena

Guatapé, Colombie

Nous pensions que nous allions être déçus de Guatapé. C’est super accessible depuis Medellín en deux heures de bus et c’est un des coins les plus connus de Colombie. Ça n’augure rien de bon, n’est-ce-pas. Mais comme nous avons dormi sur place et nous sommes partis de bon matin escalader les 700 marches du peñol, nous n’avons pas trop senti l’affluence touristique. Mais Guatapé, ce n’est pas que le rocher même si c’est son attraction principale, c’est également le village aux maisons colorées ornées de zocalos (sorte de bas-relief), les rives du lac de retenue ainsi que la reconstitution du village historique d’El Viejo Peñol. Nous avons vraiment adoré cet endroit!

Un petit tour à Guatapé, c’est par ici!

A gauche : la plazoleta de los Zocalos dans le village de Guatapé, à droite : la vue depuis le sommet du Peñol

Iles Galapagos, Equateur

Ce n’est pas vraiment une surprise de retrouver les Galapagos au sommet de ce classement. Ça reste et ça restera sûrement encore longtemps, l’endroit le plus fou que nous n’ayons jamais vus de toute notre vie! Nous avons pu observer une abondance d’animaux comme nulle part ailleurs, principalement des espèces endémique dans un environnement volcanique assez particulier. Malgré l’explosion du budget et quelques déboires pour y arriver, nous en gardons le meilleur souvenir de notre vie!

Un petit tour au paradis? C’est par ici!

A gauche : un fou à pattes bleu, à droite : un iguane marin se prélassant au soleil. Tous deux sont des espèces endémiques de l’archipel.

Voilà, c’est déjà la fin de notre petit classement en Amérique du Sud. Replonger dans nos souvenirs nous ont fait (re)prendre conscience de toutes les choses que nous avons vues, ressenties et vécues sur cet immense sous-continent. Nous espérons que vous avez pris autant de plaisir à lire cet article que nous à le préparer et à le rédiger.

Quant à nous, nous sommes de retour sur nos terres andalouses où, pour le moment, nous subissons de plein fouet les assauts de pollens un peu trop agressifs qui nous font déjà regretter l’humidité des tropiques. Malgré tout, nous sommes au taquet pour de futures nouvelles aventures!

Bilan de la Colombie

Lors de notre tour du monde, nous avions zappé la Colombie et passé directement de l’Equateur au Mexique pour des raisons que nous expliquons à la fin du bilan des six mois. Mais à chaque fois que nous rencontrions d’autres voyageurs, nous avions droit à des réflexions du genre : « Mais non, vous n’avez pas été en Colombie? C’est pourtant le pays le plus fou de toute l’Amérique latine! » Il a donc bien fallu que nous aillions vérifier si ces affirmations étaient vraies et comme l’occasion s’est présentée, nous avons été découvrir un peu de ce magnifique pays durant trois mois.

La Colombie est-elle vraiment le pays le plus fou de l’Amérique latine? C’est ce que nous allons voir dans notre traditionnel bilan ci-dessous!

Question sécurité

Quand nous avons annoncé à nos proches que nous partions en Colombie, ils nous ont tout de suite posé la question sur la sécurité du pays. Ce n’est pas du tout une question injustifiée puisque la Colombie a une histoire récente assez chaotique entre les guerrillas, les FARC, le narcotrafic, les règlements de compte, les cartels de Medellín, etc, etc…

Même si tous les problèmes n’ont pas encore été tous réglés, le pays a bien changé et il est tout à fait envisageable d’y faire un séjour touristique. Evidemment, les règles élémentaires de prudence doivent absolument s’appliquer (comme partout!). Il faut éviter de sortir la nuit à certains endroits, rester au courant des actualités et écouter la population locale qui est souvent de très bon conseil. Il y a une expression colombienne « No dar papaya » (littéralement : ne pas donner de papaye) qui signifie qu’il ne faut pas montrer des signes ostentatoires de richesse au risque de se faire détrousser. Mais tous ces conseils sont applicables n’importe où dans le monde!

A titre personnel, nous n’avons pas ressenti d’insécurité mais avons suivi scrupuleusement tous les conseils des locaux et sommes restés très prudents. La seule « agression » que nous avons subie a été une mangue qui nous a été délibérément lancée à la figure par un écureuil. En plus, il ne savait même pas viser!

Au fur et à mesure de notre voyage et de nos publications, les préoccupations de nos proches sont passés de « Mais, c’est dangereux la Colombie! » à « Oh, mais c’est comme ça beau la Colombie? » Nous sommes ravis d’avoir réussi à dédiaboliser un peu ce pays qui ne mérite plus vraiment sa mauvaise réputation.

Bon, maintenant que les préoccupations majeures sont apaisées, nous allons enfin pouvoir passer à la partie bilan :

En chiffres

Durée du séjour

88 jours, presque trois mois, sur une autorisation de séjour de 90 jours.

Notre but était de prolonger notre visa. C’est tout à fait possible via le site internet de l’immigration colombienne mais pour une raison qui nous échappe, nous n’avons jamais réussi à envoyer les pdf de nos passeports. Apparemment, c’est un peu une loterie ce site. Pour certains voyageurs, ça a fonctionné du premier coup et ont pu prolonger leur séjour de 90 jours, pour d’autres, ça a été, comme nous la galère. En gros, il y a cinquante pour cent de réussite avec cette méthode.

Il y a également la possibilité d’effectuer un visa run, c’est à dire de sortir puis de re-rentrer dans le pays afin d’obtenir encore une fois 90 jours d’autorisation de séjour. Mais ce n’est pas si simple en fait. Nous étions trop loin de l’Equateur et puis le pays est devenu plutôt infréquentable ces derniers temps. Ce que nous déplorons car c’est un pays que nous avions adoré. Au Venezuela, il ne faut même pas penser y poser un orteil! En Amazonie, il y a le Pérou et le Brésil à proximité mais il y a une zone franche libre de frontière de 80 kilomètres, donc on ne peut pas y faire tamponner nos passeports. Enfin, il y a le Panama, mais il n’y a pas de frontière terrestre à cause du tapon du Darién. Bref, c’est moins facile qu’il n’y paraît surtout que nous voulions limiter un peu les trajets en avion.

Finalement, nous avons décidé de profiter à fond de ces trois mois et de ne pas perdre du temps à insister pour cette prolongation du visa. Nous avons dû zapper certains endroits comme Bogota, Santander et l’Amazonie mais ça nous laissera de la matière pour une prochaine fois.

Budget

19’304’157 COP (pesos colombiens) soit 4362,75€ ou 4111,80 CHF, ce qui fait une moyenne journalière de 219’351 COP (49,57€ ou 46,70 CHF). Ce budget comprend la nourriture, le logement, les transports, certaines entrées, une carte SIM et quelques dépenses courantes.

C’est un bon budget même s’il y a la possibilité de raboter un peu plus car nous nous sommes fait particulièrement plaisir sur la bouffe, les cafés et quelques activités. La côte de la mer des Caraïbes est bien plus chère que le reste du pays et, en plus, nous y étions en haute saison, ce qui a fait peser un peu sur le budget. Mais, en règle générale, la Colombie est un très bon pays pour les petits budgets.

Distance parcourue

3288 kilomètres de CaliPopayánSan Agustín – Neiva – désert de Tatacoa – Ibagué – Armenia – Eje Cafetero – Manizales – MedellínJardín – Medellín – Guatapé – Medellín – Santa Fe de AntioquiaSanta Cruz de MompoxCartagena de Indias – Santa Marta – Minca – Palomino – Parque Tayrona puis retour à Santa Marta. Principalement en bus ou en minibus. Les transports sont vraiment top en Colombie, confortables et super fiables.

Extrêmes d’altitude

3265 mètres à Alto de la Linea, le col qui sépare les départements de Tolima et de Quindio sur la route entre Ibagué et Armenia, le niveau de la mer sur la côte de la mer des Caraïbes. Il y a, évidemment, la possibilité de monter bien plus haut en Colombie mais avec une saison des pluies qui a trainé et le mal des montagnes de Fab, nous n’étions pas trop motivés à faire des folies des hauteurs.

Extrêmes de températures

12 petits degrés sous la brume de la vallée de Cocora, 36 degrés dans la fournaise à Santa Cruz de Mompox. Si on prend en compte l’altitude, la saison et l’humidité, nous avons eu des températures tout à fait normales, quoique un peu trop fraîches dans les Andes aux dires de la population locale.

Litres de café ingurgités

Pas tant que ça finalement. Les boissons étant super diversifiées en Colombie, nous avions trop de trucs à tester!

Kilomètres de randonnée effectués

Bien plus qu’espéré!

Nombre d’animaux sauvages observés

Là aussi, bien plus qu’espéré! Nous savions que la Colombie était un paradis de biodiversité mais nous ne pensions pas à ce point!

Les flops et les tops

Comme d’habitude, nous allons vous livrer ce que nous avons aimé, ou pas, de la Colombie et nous allons, comme toujours, commencer par le négatif histoire de terminer sur une note positive.

Les flops

Une cacophonie constante

Certes, la Colombie c’est un pays festif, berceau du carnaval et de la salsa. Mais là, nous ne parlons pas de musique d’ambiance qui anime les plages ou les bars. Nous parlons de la musique mise à un volume super fort, partout, tout le temps. Chaque personne essaie de mettre le son plus haut que celui de son voisin et la cacophonie que ça engendre devient vite insupportable. A l’instar du Nicaragua, nous soupçonnons fortement que la musique est faite pour masquer certaines discussions. La Colombie n’a pas un passé récent très glorieux, tout le monde ne faisait pas partie du même camp et proférer certains discours pouvait aller jusqu’à la mort pour une certaine tranche de la population.

Les tops

Les paysages

Nous avons eu un gros coup de cœur pour les paysages colombiens. C’est très varié il y en a pour tous les goûts. Ça va des hauts sommets des Andes aux plages caribéennes en passant par la forêt tropicale, la forêt andine, la savane, les marais et même le désert. Nous nous sommes jamais ennuyés lors des trajets de bus tant le paysage qui défilait sous nos yeux était incroyable!

Les gens

Avec une petite nuance pour les caribéens qui sont plus corrompus et blasés par le tourisme. Mais dans l’ensemble, les Colombiens sont adorables, ouverts et serviables. Ils voyagent beaucoup à l’intérieur du pays, du coup, ils connaissent beaucoup d’endroits et sont souvent de bon conseil.

Les fruits et les jus de fruits

En général, la nourriture colombienne ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Bon, elle ne nous a pas fait faire de cauchemars non plus comme ce fut le cas en Birmanie ou au Sri Lanka. Mais les doubles féculents (riz et patates en général), la viande grillée sans rien et les frijoles (les gros haricots rouges dégueu), ça va un moment et ça manque surtout de légumes, alors qu’il y en a plein les marchés! Alors, nous nous sommes rattrapés sur les fruits. Avec les différentes altitudes et les différents climats, il y a absolument tous les fruits qui poussent en Colombie et ils sont délicieux. Il y a également plein de bar à jus où on vous presse des fruits frais et locaux pour trois fois rien! Nous avons donc fait le plein de vitamines durant notre séjour colombien!

L’accès à la nature

C’est THE grosse surprise de ce voyage! Il y a une multitude de sentiers de randonnée dans toutes les régions qui sont balisés, faciles d’accès et gratuits! C’est le paradis pour nous! Nous ne nous attendions pas du tout à ça, surtout sur un continent très porté sur la voiture et très peu sur la marche! Pour ne rien gâcher, la nature est luxuriante, les paysages sont à couper le souffle et nous avons aperçu des dizaines d’animaux! Ce sera un de nos meilleurs souvenirs de Colombie!

La région Antioquia

C’est notre région coup de cœur en Colombie. La région Antioquia est la région de Medellín située au nord-ouest du pays. Nous n’en avons vu qu’une toute petite partie mais nous avons été enchantés par tout ce que nous avons vu. La région est assez grande (l’équivalent de la Lettonie plus ou moins) et très variée. Il y a les Andes comme à Jardín, la moderne et vibrante Medellín, la coloniale Santa Fe de Antioquia ou encore Guatapé et son peñol. La région possède même une ouverture sur la mer des Caraïbes mais nous n’avons pas du tout passé par là. Nous avons trouvé les gens encore plus sympas qu’ailleurs et la nourriture un peu meilleure. Si vous n’avez pas beaucoup de temps mais quand même envie de découvrir une partie de la Colombie, atterrir à Medellín et visiter les alentours pourrait déjà vous donner un bel aperçu de ce magnifique pays.

Le café de la Sierra Nevada de Santa Marta

Dans notre article sur l’Eje Cafetero, nous n’avons pas été tendres avec le café local. Le problème, c’est que les meilleurs grains sont réservés exclusivement à l’exportation et les Colombiens doivent boire ce qui reste, et ce n’est franchement pas terrible. Nous en avons pris notre parti et nous sommes rabattus sur les jus de fruits. Puis un jour, à Santa Cruz de Mompox, nous nous posons dans une superbe bâtisse coloniale pour boire notre café, et, oh surprise, il est super bon! Ce à quoi le serveur nous répond : « Normal, il vient de la Sierra Nevada de Santa Marta ». En effet, dans la Sierra, la culture du café est plus confidentielle et n’est pas vouée à l’exportation. Du coup, les meilleurs crus restent sur place et on peut les déguster partout dans la région.

Le parc Tayrona

Nous avons presque failli ne pas y aller! Nous étions assez dubitatifs sachant que l’endroit est super connu, pas bon marché (87’000 COP quand même l’entrée plus les assurances soit 19,40€ ou 18,30CHF) et que, jusqu’ici, la côte Caraïbes ne nous a pas aussi plu que le reste du pays. Finalement, nous décidons d’y passer deux nuits dont celle du Nouvel An. Bingo, il n’y avait presque personne! En plus, nous y avons trouvé une faune et une flore incroyables ainsi que les plus belles plages de Colombie! Pour en profiter à fond, il faut quand même être de bons marcheurs, mais nous ne regrettons pas une seconde d’y avoir été!

Bizarreries colombiennes

La conduite à la Colombienne

Certains de nos trajets ont été assez épiques et il y a certains comportements de chauffeurs que nous aurions préféré ne jamais voir. Non seulement ils prennent la route pour une piste de rallye mais en même temps, ils téléphonent, parfois même en face time, ils mangent, mais pas un sandwich vite fait, un vrai repas dans un tup posé sur le volant avec des couverts, ils gesticulent et certains se prennent pour une popstar en chantant à tue-tête! Et vu la topographie de la Colombie, les routes ne sont ni plates, ni droites! En plus, ils ont super confiance en leurs freins puisqu’ils n’anticipent jamais rien et ralentissent toujours à la dernière seconde.

Malgré cela, nous sommes toujours arrivés sains et saufs, n’avons jamais été témoins d’accidents de la route et n’avons non plus jamais lu un truc du genre dans les faits divers locaux. Soit nous avons eu beaucoup de chance, soit les Colombiens ont raison d’être super croyants et qu’il existe vraiment un dieu de la route.

Sonnent les cloches

En Colombie, pays catholique, il y a des églises avec des clochers où les cloches sonnent toutes les heures. Jusque là, tout va bien! Mais un son de cloche en Colombie s’apparente plus à un enfant de cinq ans qui s’acharne sur un piano désaccordé qu’à un joli carillon. En plus, ça ne sonne jamais à l’heure pleine! Ça dépend des villes mais ça va de la minute 47 à la minute 08. Nous ne savons pas si c’est volontaire ou si les colombiens sont plus relax des cloches que les Européens.

Un tinto dès le matin

En Espagne, un tinto c’est un verre de vin rouge. Imaginez donc notre tête quand, notre premier matin à Cali, on nous en propose un pour le petit-déjeuner! En fait, en Colombie, un tinto c’est juste un café noir et effectivement, nous en avions bien besoin à ce moment-là!

Conclusion

Tous les voyageurs que nous avons croisés avaient raison! La Colombie est vraiment le pays le plus fou de toutes les Amériques! Il a même détrôné le Mexique, même si ce dernier reste en très bonne place dans le classement de nos pays préférés!

La Colombie nous a surpris à bien des égards et nous ne réalisons pas encore tout ce que nous avons vu et vécu! Nous ne regrettons pas d’y avoir consacré autant de temps et nous ne sommes pas du tout fermés à l’idée d’y retourner une fois dans le futur.

Palomino et le parque nacional Tayrona, où la mer, la montagne et la forêt se rencontrent

Après avoir découvert les alentours de Santa Marta, nous continuons notre route, toujours sur la côte des Caraïbes. Nous entrons dans le département de la Guajira, le dernier avant le Venezuela, le plus pauvre et celui qui est un peu oublié de Bogota et du reste de la Colombie. Nous sommes ici en territoire du peuple Wayuu (oui ça se prononce voyou!), une population indigène qui vit dans les forêts de la Sierra Nevada où dans le désert de la Guajira tout au nord du pays. Ils vivent surtout de l’élevage et un peu de l’artisanat qu’ils vendent aux touristes de passage. Nous sommes super impressionnés comme ils se déplacent habilement sur les chemins défoncés de la forêt.

Palomino

Depuis Santa Marta, les bus pour Palomino partent du marché, juste à côte de ceux pour Minca, et un trajet coûte 13’000 pesos (2,80 € ou 2,65 CHF)

Le village de Palomino n’a rien de traditionnel et a été monté de toutes pièces pour les touristes. Ce sont surtout les surfeurs qui sont attirés par les belles vagues de la mer des Caraïbes. Nous ne pratiquons pas le surf mais nous aimons beaucoup la mentalité des adeptes de ce sport. Ici, pas de grands hôtels, juste quelques bâtisses composées de toits de chaume sur des poutres en bambou et des routes non asphaltées. Avec les vagues, la mer n’est pas du tout propice à la baignade mais la plage reste belle avec sa végétation luxuriante et les premiers sommets de la Sierra Nevada.

Rio Palomino

Le Rio Palomino se trouve à l’ouest du village et fait office de frontière entre le département de Magdalena, sur l’autre rive, et celui de la Guajira où nous nous trouvons. En face, c’est le parc national de Tayrona. La rivière est moins calme qu’elle paraît et le courant est assez fort pour pouvoir la descendre en bouée. Mais le plus impressionnant, ça reste les mangroves, les arbres et tout la faune qui habite les lieux. Nous avons aperçu deux énormes perroquets rouges juste magnifiques!

Parque Nacional de la Sierra Nevada

Palomino se trouve également au pied de la Sierra Nevada de Santa Marta. Il y a un sentier qui part directement au sud du village et qui pénètre dans le parc national. C’est une forêt sacrée pour les Wayuus donc il nous est demandé de la respecter notamment en n’y laissant pas de déchets et en suivant les sentiers balisés. Ça nous semble, évidemment, la moindre des choses mais apparemment, on ne le rappelle pas assez souvent.

La forêt est juste exceptionnelle mais la marche n’est pas de tout repos. Il y a déjà trois kilomètres de bonne grimpette pour nous mettre en jambe. Jusque là, c’est assez facile, mais ça monte bien! Ensuite, le sentier devient assez scabreux avec des pierres glissantes, des grosses racines et des grosses montées et descentes qui se succèdent sur près de sept kilomètres. Il faut en plus traverser la rivière à gué une bonne dizaine de fois. C’est rigolo les deux premières fois mais après, ça devient vite barbant. Cette balade n’est clairement pas à la portée de tout le monde même si c’est une des plus belles que nous n’ayons jamais faites! C’était également notre première marche post convalescence de gastro et pour une remise en route, c’était vraiment beaucoup trop ambitieux!

Attention, ce paragraphe n’est pas pour les arachnophobes!

Malgré la difficulté de la marche, nous avons quand même profité d’une faune et d’une flore exceptionnelles! Nous avons pu observer des oiseaux, des libellules et des papillons de toutes les couleurs, des écureuils, des fourmis géantes et quelques insectes chelous.

Nous n’avons réussi qu’à immortaliser deux de ces petites bébêtes :

  • un magnifique caligo qu’on appelle également un « papillon hibou » à cause de ses ocelles sur le bas de ses ailes qui rappellent effectivement les yeux d’un hibou.
  • une trichonephila clavipes, une araignée venimeuse mais pas agressive. Vu ses couleurs, nous nous sommes doutés qu’elle n’avait pas l’air très sympa et nous nous sommes abstenus de nous en approcher. Il paraît que sa soie est tellement solide qu’on l’a utilisée pour fabriquer des gilets pare-balles.

Parque nacional Tayrona

Il y a plusieurs façon d’appréhender le parc national du Tayrona, en coup de vent à la journée ou en y passant au moins une nuit. On y accède soit en bus depuis Santa Marta ou Palomino par les entrées de Calabazo ou d’El Zaino, soit en lancha depuis Santa Marta par l’entrée du Cabo San Juan. Si vous choisissez cette dernière option, sachez que les embarcations sont assez petites et que la mer est bien agitée. Il faut avoir l’estomac bien accroché!

Nous avons choisi l’option d’entrer par Calabazo car nous voulions tenter l’expérience de dormir dans la forêt et de faire la grande randonnée jusqu’aux plages. Nous avons également misé de passer le Nouvel An dans le afin d’y trouver moins de monde, les touristes allant plutôt faire la fête à Palomino. Bingo! Vu tout le monde que nous avons vu rentrer dans le parc quand nous y sommes sortis le 2 janvier, c’était vraiment le bon plan!

Quelle que soit l’option choisie, l’entrée du parc coûte 87’000 pesos (19,15€ ou 17,90) que vous y restez une heure ou trois semaines. C’est le prix de la haute saison. Il n’y a pas de dates précisées mais la basse saison correspond généralement à celle des pluies et des ouragans. Nous ne savons pas si ça vaut vraiment le coup d’économiser 20’000 pesos pour ça. Sachez également que le parc ferme durant quelques semaines, généralement en février puis en octobre-novembre, pour laisser la nature et la communauté indigène un peu en paix.

Au prix d’entrée, il faut ajouter 7000 pesos ( 1,55€ ou 1,45CHF) par jour passé dans le parc et par personne. C’est une assurance médicale obligatoire. A Calabazo, la communauté indigène demande également 5000 pesos (1,10€ ou 1 CHF) pour l’entretien de la route jusqu’à l’entrée du parc.

Bref, un passage par le parc Tayrona n’est pas vraiment bon marché! C’était notre cadeau de Noël. Espérons juste que ça vaille le coup! Réponse en images ci-dessous.

Le parc national Tayrona possède 15’000 hectares de forêts protégées et 3000 hectares d’aires marines protégées. Son altitude varie du niveau de la mer jusqu’à 900 mètres d’altitudes sur les flancs de la Sierra Nevada de Santa Marta. Ça en fait des écosystèmes différents! Le plus ouf ce sont les variations de climat et de températures sur des toutes petites distances!

Comme nous dormions à dix minutes de l’entrée de Calabazo, nous commençons par le chemin le plus long pour atteindre les plages. Le chemin est assez facile même s’il y a du dénivelé et il est bien indiqué. Lors de notre randonnée, il avait été un peu défoncé par le monstre orage de la veille. Mais comparé à la grosse marche de ouf que nous avions fait quelques jours avant à Palomino, ça reste presque une promenade de santé!

Nous avons bien entendu vu des dizaines d’animaux mais ce qui nous a le plus impressionnés, ce sont les cris des singes hurleurs qui portent d’ailleurs très bien leur nom! Nous les avons aperçus et c’est dingue comme un animal assez petit finalement (un mâle adulte fait entre quinze et vingt kilos) peut émettre un son pareil! Pour vous faire une idée, nous avons enregistré quelques sons sur nos stories Instagram sous l’onglet « Colombia ». On dirait plus le cri d’un jaguar que d’un petit singe!

Mirador Cima Tayrona

Après environ quarante-cinq minutes de marche, nous arrivons au mirador de Cima Tayrona qui est une montagne sacrée pour les populations indigènes et qui culmine à environ 450 mètres d’altitude. Ce n’est pas très haut mais il y a une grande prise au vent et un climat frais qui nous fait presque croire que nous sommes en haute montagne. Au sommet, on y trouve d’énormes pierres sacrées, une jolie place pour chiller dans des hamacs et une superbe vue sur la Sierra Nevada de Santa Marta même si, lors de notre passage, elle était bien cachée derrière de gros nuages.

La Playa

Il nous a fallu deux heures et demi de marche pour enfin arriver à la plage! L’endroit s’appelle Boca de Saco et est constituée de deux superbes plages sauvages. L’endroit est dédié au naturisme, pratique si vous avez oublié votre maillot de bain! La baignade y est toutefois déconseillée à cause des forts courants.

Cabo San Juan

C’est le highlight du parc national et c’est ici que débarquent les lanchas qui partent de Santa Marta. Donc c’est un coin assez couru, même à Nouvel An! Mais il faut reconnaître que ça en jette! En plus, la mer y est plus calme et il est possible de s’y baigner. Il est également possible d’y dormir en tente ou dans des hamacs. C’est très spartiate, comme dans tout le parc, il n’y a pas de réseau téléphonique ou 4G, pas de wifi et l’électricité ne fonctionne que de 18 heures à 22 heures. Mais l’expérience peut en valoir le coup.

Pour le retour, nous avons quand même choisi de prendre le chemin le plus court qui va à El Zaino. C’est mieux aménagé, un peu plus facile mais plus emprunté également. Mais il faut quand même compter plus d’une heure et demie de marche pour atteindre notre but! C’est assez complet de faire les deux chemins car, si le premier est de la pure forêt, le deuxième longe quelques plages et traverse de magnifiques mangroves.

Le seul qui a bien voulu poser pour notre objectif!

Le Tayrona possède une faune incroyable et nous avons eu la chance d’apercevoir une quantité de spécimens même si nous n’avons pas réussi à tous les identifier. Mais ces petite bébêtes sont farouches, rapides et ne se laissent pas capturer en photo. C’est la nature et c’est très bien ainsi finalement. Nous avons quand même réussi à avoir ce magnifique singe Titi, une espèce endémique du nord de la Colombie.

Alors, vaut-il la peine de casser sa tirelire pour une excursion au parc national Tayrona? La réponse est un grand OUI! Nous avons vraiment kiffé l’expérience! Le fait d’y avoir été à Nouvel An a sûrement décuplé le plaisir. A part à Cabo San Juan, nous étions quasi seuls au monde! Quand nous disons « seuls au monde », nous parlons évidemment d’êtres humains, car en vrai, nous étions loin d’être seuls! La forêt grouille de vie!

Nous avons également apprécié Palomino, son ambiance de surfeurs et sa nature environnante.

Nous avons hésité à continuer encore plus loin sur la côte vers le désert de la Guajira et la Punta de la Vela mais nous avons eu un peu de peine à nous remettre de notre gastro que nous avons préféré y renoncer. L’endroit est super sauvage, super roots sans eau courante et sans électricité. Nous avons préféré jouer la carte de la sécurité et revenir un peu plus tôt sur Santa Marta. Et puis, nous avons traversé l’Atlantique plus pour les forêts que pour les déserts!

Ce séjour entre Palomino et Tayrona nous aura finalement réconcilié avec la côte de la mer des Caraïbes qui, jusque là, nous avait laissés un peu perplexes et assez mitigés. Tant mieux, car nous ne voulions pas finir notre séjour colombien sur une note négative après être tombés amoureux du reste du pays.

Santa Marta, la Sierra Nevada et la côte Caraïbes

Bonne nouvelle! Pour continuer notre périple sur la côte Caraïbes, nous n’avons pas eu besoin de retourner au terminal de bus de Cartagena qui se trouve à Petaouchnok par rapport au centre-ville. Nous avons pris les minibus qui partent à quelques centaines de mètres de la muraille sur la route qui longe la mer. Le trajet nous a quand même pris presque quatre heures mais c’était assez confortable et les routes était nickel. Le voyage nous a coûté 70’000 pesos (15,30€ ou 14,30 CHF).

Santa Marta

Notre premier stop est la ville de Santa Marta. Bien qu’elle soit la capitale du département Magdalena, elle est beaucoup plus calme que sa grande sœur Cartagena. La ville en elle-même ne présente que peu d’intérêt si ce n’est quelques bons restos et une belle ouverture sur la mer des Caraïbes. C’est surtout un excellent point de départ pour les différents points intéressants des alentours. Nous avons quand même eu la chance d’admirer un des plus beaux couchers de soleil de notre vie!

El Rodadero

El Rodadero fait partie de la municipalité de Santa Marta même s’il y a une montagne entre les deux. A première vue, ça pourrait ressembler au quartier de Bocagrande de Cartagena en moins bling bling. En vrai, la plage est plus belle, la mer est plus calme et c’est une station balnéaire assez familiale même si l’ambiance reste un peu bourge. Nous y avons passé nos tous derniers instants de Colombie car c’est tout proche de l’aéroport de Santa Marta. Nous n’avons pas fini par le coin le plus fou du pays mais c’était parfait pour profiter un peu de la playa et effectuer nos derniers achats.

Fun Fact : La plage la plus belle de Santa Marta se trouve à l’aéroport. Nous avons découvert ça en allant prendre notre vol pour le Panama, trop tard pour en profiter malheureusement. L’aéroport lui-même d’ailleurs se trouve en bordure de plage.

Nous avons fait des stories Instagram sur l’aéroport, si ça vous intéresse, elles se trouvent sous l’onglet « Colombia ».

Minca

Santa Marta se trouve au pied d’une imposante chaîne de montagnes qui s’appelle Sierra Nevada de Santa Marta. C’est le plus haut massif littoral du monde! Le point culminant de la Colombie s’y trouve d’ailleurs : c’est le Pico Cristóbal Colón qui culmine à l’altitude honorable de 5775 mètres! Son sommet est souvent recouvert d’un manteau blanc d’où le nom de la chaîne de montagnes. (Sierra Nevada signifie « montagne enneigée » en français). Officiellement, on précise que c’est la Sierra Nevada de Santa Marta pour ne pas la confondre avec d’autres Sierra Nevada dont la nôtre qui domine la ville de Granada.

Nous ne sommes évidemment pas montés si haut! Nous nous sommes arrêtés à Minca, à seulement 700 mètres d’altitude à seulement une vingtaine de kilomètres du centre de Santa Marta. Mais ça suffit à faire descendre la température de quelques degrés. Le village de Minca c’est trois maisons, une douzaine de restaurants et quelques hostels. Mais les alentours sont une vraie merveille de la nature! Il y a la possibilité de contracter moult tours pour grimper sur quelques sommets de la sierra mais aussi de juste chausser une paire de baskets et d’aller découvrir les jolis sentiers de randonnées du coin qui partent directement du village.

Les bus pour Minca partent toutes les trente minutes depuis le marché central de Santa Marta. Le prix du billet est de 10’000 pesos (2,20€ ou 2,05 CHF)

El Oido del Mundo

Cette cascade se trouve à proximité du village de Minca mais elle se mérite tout de même. Il faut suivre le sentier qui part du village, juste après l’église. Jusque là, tout va bien, c’est une route de forêt assez facile mais la végétation y est déjà incroyable! Ensuite, après un petit kilomètre il y a la bifurcation qui descend en direction de la rivière. Il ne faut pas la louper car elle n’est pas indiquée. Maps.me peut vous être d’une grande aide sur ce coup-là. Le chemin pour descendre est assez scabreux entre racines apparentes et gros rochers glissants. Ce n’est vraiment pas à la portée de tout le monde.

Mais une fois en bas, quelle récompense! Bon la cascade n’est pas super ouf, c’est vrai mais l’espace de baignade est juste top! L’eau est juste super froide mais c’est très rafraichissant après une bonne marche sous la moiteur tropicale. Bon, Van la Frileuse ne s’est pas aventurée au delà de ses genoux mais Fab a bien profité de sa baignade.

Nous voulions aller voir le Pozo Azul situé à deux kilomètres au dessus du village mais tout le monde que nous avons vu agglutinés à l’entrée nous en a dissuadés. Nous avons donc décidé de continuer à marcher un peu sur la route dans la forêt et nous avons eu trop raison! Nous étions seuls au monde et nous avons pu apercevoir des dizaines d’espèces d’oiseaux et de papillons, des écureuils ainsi que toute une famille de singes hurleurs! Evidemment, aucune de ces bébêtes n’a voulu poser pour notre objectif mais nous avons juste passé un moment incroyable!

Bon, c’est aussi sur ce chemin que nous avons été victimes de notre première agression en Colombie! Un écureuil nous a délibérément lancé une mangue avant de nous regarder avec ses petits yeux innocents! Il était trop mignon en plus avec son pelage roux, sa queue touffue et son ventre tout blanc. Comme quoi, il faut toujours se méfier des beaux gosses!

Taganga

Là, nous avons enfin l’impression d’être dans les Caraïbes! Taganga se trouve juste à côté de Santa Marta et elle est même desservie par les bus urbains de la ville. Ce sont les bus bleus qui partent d’à peu près partout et le trajet coûte 2500 pesos (0,55€ ou 0,50 CHF). Mais l’ambiance change complètement. Nous sommes ici dans un petit village de pêcheurs caribéen qui forme un baie entre les sommets de la Sierra Nevada de Santa Marta. Tout ce qu’il y a à faire ici, c’est la playa mais c’est exactement ce que nous avions envie de faire à ce moment-là.

C’est ici, au calme que nous avons passé les fêtes de Noël en compagnie d’autres voyageurs du monde entier et où nous avons passé notre convalescence après une mauvaise gastro!

Pour être honnêtes, la plage du village n’est pas la plus ouf. Il y a trop de lanchas et l’eau n’est pas très claire. Nous (enfin surtout Van la Frileuse!) la trouvons froide pour la mer des Caraïbes. Elle a plus ou moins la température de la Méditerranée en été.

Mais, à l’est de celle-ci, il y a un chemin qui nous mène presque au paradis! Le sentier en lui-même est très caillouteux. En bon plagistes que nous sommes, nous avons tenté le coup en tongs! Jusqu’à la Playa Grande, c’est faisable, c’est plus loin que ça devient scabreux. Nous avons même fini à pieds nus pour ne pas nous casser une cheville. Si c’était à refaire, nous partirions sûrement avec des baskets au pieds.

Nous avons passé tout droit à Playa Grande car il y avait beaucoup de monde. C’est la plage la plus connue de toutes et, en plus, est accessible en lancha depuis le village. Nous avons été jusqu’à Playa Sisiguaca bien plus petite et beaucoup plus calme. Le sable est grossier mais la mer est trop belle et la température bien plus agréable qu’à Taganga.

Ce qui nous a frappé ici, c’est que la végétation est assez sèche, il y a même des cactus! Ceci et le relief escarpé qui descend jusqu’à la mer donne un paysage typiquement méditerranéen. Ça nous rappelle beaucoup les quelques randonnées que nous avons effectuées sur la Voie Lycienne dans le sud de la Turquie.

A gauche : La Sierra Nevada de Santa Marta à Taganga, à droite, les monts Taurus vers Kars sur la côte Lycienne. Il y a un vrai air de ressemblance, n’est-ce-pas?

Nous sommes quand même un peu mitigé sur cette côte de la mer des Caraïbes. Oui, c’est très joli mais il nous manque un peu quelque-chose. Les gens sont moins spontanés qu’ailleurs et sont un peu plus corrompus par le tourisme. Il faut dire que ce que nous avons vu du reste de la Colombie est tellement ouf, que dès que c’est un peu moins bien, nous le remarquons tout de suite. Nous avons d’ailleurs préféré la Sierra Nevada au littoral alors que, généralement, nous sommes des fous amoureux de la mer. Notre séjour a également coïncidé avec les fêtes de fin d’années et les vacances des Colombiens, ce n’était sûrement pas la bonne période pour apprécier le coin à sa juste valeur.

Nous avons vu plusieurs pays qui bordent la mer des Caraïbes et ce n’est clairement pas la Colombie que nous vous recommanderions pour des vacances balnéaires. Si nous devions choisir une destination des Caraïbes facile d’accès et bon marché, nous opterions pour le Mexique sans hésiter. Les plages y sont plus belles, la mer et plus calme, la bouffe est meilleure et les gens, bien que ce soit un Gringoland géant, sont plus accueillants.

Evidemment, ce petit bémol ne ternit pas l’amour que nous avons pour la Colombie en général et nos randonnées dans la Sierra Nevada de Santa Marta restent parmi les plus belles que nous n’ayons jamais faites!

Cartagena de Indias, d’un passé glorieux à un présent plein de contrastes

Bien que nous soyons déjà dans le bon département, nous avons quand même dû partir aux aurores depuis Santa Cruz de Mompox pour arriver à des heures décentes à Cartagena. Malgré une route plate aux milieu des marais du Rio Magdalena, le trajet nous a quand même pris presque sept heures! Une fois arrivés au terminal de bus, assez pourri pour une ville de cette ampleur, nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le centre-ville se trouve à quinze kilomètres de là. Il y a des bus urbains mais nous avons choisi la solution de facilité en contractant un Uber. Ça nous a quand même pris encore une heure pour arriver à notre logement à cause du trafic infernal mais nous sommes super contents d’être enfin d’arrivés au bord de la mer.

Casco Antiguo

La baie de Cartagena fut découverte en 1502 par le sévillan Rodrigo de Bastidas mais c’est le cartographe Juan de la Cosa qui proposa directement à la reine Isabel de nommer la baie ainsi car elle ressemble à celle de Cartagena en Espagne, près de Murcia. Sachant que cette dernière tire son nom de Carthage, la ville antique près de l’actuelle Tunis, imaginez un peu toute l’histoire qu’il y a derrière! Et devinez les deux villes qui se trouvent sur notre liste à idées du coup!

La ville en tant que telle à été fondée en 1533 par le madrilène Pedro de Herrera avec l’aide de compatriotes d’Andalousie et d’Extrémadure. Ça explique pourquoi nous avons eu parfois l’impression d’être revenus dans notre chère ville ou bien à Cádiz! Durant l’époque coloniale, Cartagena était le plus grand port de toute l’Amérique Espagnole et le plus prospère avec sa voisine panaméenne de Portobelo. C’était le point de départ principal des navires transportant toutes les richesses spoliées à destination de la couronne de Castille via les ports de Séville et de Cádiz.

Evidemment, tant de succès et de prospérité attire les convoitises! En 1741 débarquèrent les Anglais prêts à assiéger la ville mais ont vite dû se replier en Jamaïque à cause de la défense espagnole et surtout à cause d’une épidémie de fièvre jaune qui leur fit perdre une bonne partie de leurs effectifs.

Les fortifications

Mettre les Anglais en déroute c’est bien, mais il faut se prémunir d’autres attaques qui ne vont pas tarder à arriver. C’est pourquoi tout un système défensif a été construit au XVIIIe siècle pour protéger la ville. Et ce fut un succès! Francis Drake himself s’y est cassé les dents, les pirates aussi, de même que les Français! Les seuls à avoir eu raison des Espagnols, ce sont les indépendantistes. Ils proclamèrent une première fois l’Indépendance le 11 novembre 1811 mais perdirent les combats en 1815 après une guerre sanglante. Finalement, en 1821, Cartagena, comme le reste de la Grande Colombie, obtint enfin son indépendance après un siège éprouvant et une quasi destruction de la ville.

Aujourd’hui, on peut se promener sur une partie des remparts qui ont été superbement restaurés. La ressemblance est d’ailleurs troublante avec les forteresses de Portobelo. Normal! Elles datent de la même époque et ont été construites dans le même contexte historique! Il faut juste y faire attention au soleil car le chemin est à découvert et, avec l’agréable brise marine qui souffle, on ne se rend pas forcément compte que ça cogne fort.

Plaza de la Paz / Torre del Reloj

C’est le point d’entrée au centre historique. La porte d’accès est flanquée d’une magnifique tour de l’horloge datant du XVIIIe siècle qui peut faire un bon point de repère si vous êtes perdus dans le labyrinthe de ruelles. De l’autre côté de la porte, se trouve la magnifique Plaza de los Coches de forme triangulaire avec une statue de Pedro de Herrera, le fondateur de la ville, en son centre. Si vous passez par là en décembre, n’oubliez pas votre lettre au Père Noël car la boîte aux lettres pour le Pôle Nord se trouve sur la place.

Les ruelles du centre historique

Le centre historique ainsi que tout le système de fortifications sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est amplement mérité car c’est juste exceptionnel mais ça attire beaucoup (trop) de monde! En plus, le centre n’est pas du tout piéton. Entre tous les touristes et les voitures qui essaient de passer dans les rues étroites, c’est un peu le bordel. C’est le premier endroit en Colombie, après deux mois de voyage dans le pays, que nous avons vu transformé en « Gringoland » avec ses énormes échoppes de babioles « Made in China », ses restaurants de burgers aseptisés et ses Boutique Hotels. Mais il faut reconnaître que ça en jette! Nous sommes juste un peu étonnés par la hauteur de certains bâtiments. En général, les villes coloniales possèdent de petites maisons de plein pied ou éventuellement avec un deuxième étage. Là, certaines en possèdent trois voire quatre! Nous supposons que c’était un signe de richesse puisque c’était une des villes les plus prospères du royaume. Du coup, la ville ressemble plus à Séville qu’à d’autres villes similaires comme Campeche ou Panama.

Catedral de Santa Catalina de Alejandria

Là aussi ça ressemble plus à un couvent qu’on pourrait trouver en Espagne qu’à une cathédrale latino-américaine. Elle a d’ailleurs été construite, en 1577. sur le modèle de l’Escurial, un grand monastère près de Madrid. Elle se trouve sur la plaza de la Proclamación bordée par un superbe cabildo de couleur jaune. Sa façade principale jaune et rouge est magnifique mais un peu coincée dans une petite ruelle. A notre passage, elle était ouverte pour une messe. Nous nous sommes faufilés dans un groupe d’Américains pour y prendre furtivement une photo même si nous nous sommes assez vite fait grillés!

Plaza de la Aduana

C’est la plus grande et la plus ancienne place de Cartagena. Elle s’appelle ainsi car elle est bordée par le bâtiment de la douane. Donc, si vous débarquez en bateau en Colombie via le port de Cartagena, c’est dans le superbe bâtiment blanc aux arcades qui ressemble à la Plaza Chica de Zafra que vous devrez aller faire timbrer votre passeport. Il y a même une statue de Christophe Colomb qui trône encore sur la place même si en ce mois de décembre, elle est éclipsée par les décorations de Noël. Il faut croire qu’ici on n’en veut pas trop à l’explorateur d’avoir débarqué et entamé le processus infernal de colonisation.

Castillo San Felipe de Barajas

Pour aller au château, il faut sortir du centre historique et prendre le pont qui traverse la lagune. Mais c’est impossible de le louper tellement il est massif! Il fut construit en 1540 sur une petite colline (cerro San Lázaro) qui domine stratégiquement la ville de quarante mètres. Mais c’est surtout au XVIIIe siècle, après diverses tentatives d’attaques de la part des Anglais, qu’il prit cette forme de mastodonte impénétrable. Il est possible d’y effectuer une visite pour 30’000 pesos (6,60€ / 6,15 CHF) mais nous y avons renoncé à cause de la chaleur. Le site est en plein cagnard et le soleil cogne vraiment fort. Et puis, pour être honnêtes, nous le trouvons moche ce château même si nous savons pertinemment qu’il a été construit uniquement dans un but défensif et pas esthétique.

Getsemani

Rome a son Trastevere, Séville a son Triana, Cartagena a son Getsemani! C’est le quartier le plus cool de Cartagena. Il est situé en dehors des remparts de l’autre côté du Parque del Centenario. Pendant l’époque coloniale, c’était l’endroit ou on parquait les esclaves récemment arrivés d’Afrique. Cette ghettoïsation de la population noire et asservie leur a permis de s’organiser et se mettre ensemble pour réclamer leur affranchissement. La population de Getsemani a d’ailleurs joué un rôle super important dans les insurrections de 1811 pour l’indépendance.

Aujourd’hui, l’ambiance caribéenne est beaucoup plus présente que dans le centre historique aseptisé. Mais, il ne faut pas se leurrer, le quartier est en cours de gentrification et le tourisme commence à avoir raison de son authenticité. Nous avons tout de même bien aimé le côté un peu plus défraîchi, moins propret et les peintures murales dont certaines sont de véritables œuvres d’art. C’est également le coin pour profiter des terrasses dans la relative fraîcheur du soir.

Bocagrande

C’est le nouveau quartier de gratte-ciels qui ressemble à Miami en beaucoup plus bling-bling (oui, c’est possible!) On nous avait dit qu’il fallait y aller pour la plage. Au risque de paraître vraiment blasés, elle n’est pas terrible cette plage. Outre des alignées moches de parasols qu’on loue à prix d’or, le sable est grisâtre, l’eau aussi à cause de la lagune toute proche et les courants sont forts. Pour une ambiance similaire, autant aller à Cancún. La bouffe y est meilleure et la plage vraiment plus belle!

Convento de la Popa

Nous avons quand même trouvé de quoi effectuer notre grimpette du jour! En vrai, nous avons triché et nous avons pris un Uber car le soleil cognait vraiment trop fort et le sommet se trouve quand même à sept kilomètres du centre historique. Mais nous sommes redescendus à pieds en suivant le chemin de croix à l’envers du coup!

Le couvent de la Popa fut construit entre 1607 et 1612 après que la Vierge ait apparu à un religieux du coin lui ordonnant d’ériger un lieu de culte sur le cerro de la Popa. Il fut la cible de convoitises notamment de la part des pirates car, à cause de sa situation dominant la ville, l’édifice semblait une forteresse qu’il fallait à tout prix aller conquérir. Mais Cartagena ayant un système de défense quasi infaillible, la colline ne fut jamais prise. C’est à l’indépendance que ça se corse. Simón Bolivar, le héros de l’indépendance, en fit son quartier général durant la guerre, ce qui obligea les moines a quitter les lieux. Le bâtiment fut transformé en prison et en arsenal militaire. Ce n’est qu’en 1961 que le couvent alors en état de ruines, fut rétrocédé aux moines Augustins qui le restaurèrent et en firent un petit musée religieux. Il se visite encore aujourd’hui pour 14’000 pesos (3,05€ ou 2,90 CHF).

Nous avons été subjugués par le cloître, un superbe patio intérieur avec deux étages d’arcades que ne renierait pas n’importe quel bâtiment andalou de ce genre!

Vous vous doutez bien que si nous sommes montés jusque là, c’est que nous avions une idée derrière la tête! Bien vu! Nous avons profité de la situation pour admirer la superbe vue sur Cartagena, la lagune, l’île de Tierra Bomba, le port, les gratte-ciels de Bocagrande et sur le Castillo San Felipe Barajas. Le centre historique est un peu loin même si on devine quand même la coupole de la cathédrale. Les gratte-ciels dans la baie ont un petit air de Hong Kong, la brume en moins. Vous ne trouvez pas?

Mignonnerie du jour

Pour nous rendre au centre historique de Getsemani où nous logeons, nous avons pour habitude de traverser le Parque del Centenario juste pour pouvoir profiter de l’ombre bienvenue que nous offrent les arbres. Quelle ne fut pas notre surprise de voir, dans une ville aussi animée et bruyante, quelques spécimens de faune locale. Il y a, évidemment, les éternels iguanes peu farouches mais aussi quelques singes Titis bien trop vifs pour notre objectif photographique. Mais le must du must, c’est que nous avons aperçu des paresseux! Ces petites bêtes trop mignonnes qui profitent d’une « slow life » sur les branches des arbres.

A gauche : un iguane qui a l’air d’avoir ses entrées dans toutes les cuisines des restos de la ville. A droite : Monsieur Paresseux qui fait ses acrobaties. Vous pouvez cliquez sur les images pour les agrandir.

C’est la première fois depuis notre arrivée en Colombie il y a deux mois que nous ne sommes pas à cent pour cent enchantés de notre séjour. Oui, Cartagena est vraiment magnifique et possède un centre historique de ouf mais nous la trouvons « too much ». Il y a trop de monde, c’est trop aseptisé dans le centre, c’est trop touristique, c’est trop le bordel avec le trafic, c’est trop américanisé, c’est trop bling-bling à Bocagrande, les gens sont trop agressifs, la clim est trop forte à l’intérieur, il y a trop d’inégalités sociales, etc… Ça nous fait penser un peu à Barcelone : une ville géniale avec une histoire, une culture, un patrimoine et un environnement de ouf mais trop bien connectée avec les pays du nord qui viennent y faire la fête à bas prix et rendent l’endroit insupportable.

En fait, nous ne reconnaissons pas la Colombie à Cartagena et ça nous attriste un peu. Nous sommes juste très contents de ne pas avoir commencé notre voyage dans le pays ici car nous aurions été beaucoup moins motivés à découvrir le reste!

Evidemment, nous ne vous recommandons aucunement de zapper Cartagena lors d’un voyage en Colombie! Elle reste, malgré tout, une des plus belles villes coloniales que nous n’ayons jamais vues, tous continents confondus.

Grand bilan et rétrospective de 2024

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas, en tout cas en ce qui nous concerne! Mais depuis la pandémie de Covid-19 en 2020, nous avons pris l’habitude, chaque mois de décembre, de faire un bilan de l’année écoulée et de vous livrer notre rétrospective. Il n’y a pas de raison que 2024 déroge à la règle!

Au niveau mondial, 2024 n’aura pas été l’année du siècle, comme les précédentes d’ailleurs. La guerre en Ukraine ne semble pas avoir d’issue, le Proche-Orient s’embrase méchamment, les épisodes climatiques extrêmes s’enchainent notamment avec une méchante DANA qui a touché la région de Valence que nous adorons et où nous avons vécu quelques temps, la société se polarise de plus en plus, les droits des femmes ce n’est pas encore ça, l’inflation s’envole encore plus, la démocratie recule, etc, etc

Même si les nouvelles du monde nous dépriment parfois et nous donnent envie de nous cacher sous notre duvet, nous sommes conscients de faire partie des privilégiés, d’être nés au bon endroit, de manger à notre faim, d’avoir un toit, de vivre en relative sécurité et de mener la vie que nous avons choisie même si parfois elle nous joue de drôles de tours. Nous essayons, à chaque fois, d’en tirer le meilleur et de rester le plus optimiste possible tout en sachant pertinemment que nous ne sommes pas au pays des Bisounours!

C’est sur ces réflexions un peu douces-amères que nous allons vous livrer notre rétrospective.

Nous profitons de cet article pour vous souhaiter, à toutes et à tous, une excellente année 2025 remplie de joie, de petits bonheurs quotidiens, de sourires, de rencontres, de découvertes, de bonne bouffe, d’apéros et de tout ce que vous voulez!

Janvier

Une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas au chaud pour les fêtes de fin d’année. Nous sommes toujours à Séville où il fait particulièrement froid en ce début d’année. Nous passons le cap sur la Avenida de la Constitución près de la cathédrale où une chaîne de télévision nationale y transmet les festivités en direct. Donc techniquement, nous passons à la télé pour le Nouvel An!

Mais la fête se finit très vite pour nous. Malgré la douceur de vivre et une vie sociale de ouf, notre installation à Séville nous a fait re-rentrer dans la roue du hamster de la vie quotidienne avec de très gros engagements professionnels et ce qui devait arriver, arriva. Fab nous a fait un méchant burn-out! Autant vous dire que cette année 2024 n’a pas commencé sous les meilleurs auspices! Heureusement, la prise en charge médicale a été au top! La remise en question nécessaire qui en a suivi et le moral ont été un peu plus durs à gérer. Les médecins ayant conseillé à Fab de sortir de la ville, de prendre l’air et d’aller voir la mer, nous profitons du creux de janvier pour aller découvrir la Costa del Sol, près de Málaga, un lieu qui est quasi inaccessible le reste de l’année.

A gauche : la plage de Marbella, à droite, coucher de soleil à Nerja

Février

Avec la prise en charge médicale très suivie de Fab, nous devons renoncer à quelques projets. Voilà pourquoi nous nous sommes retrouvés avec des bons Iberia pour la Colombie! Heureusement, le printemps est précoce en Andalousie et nous permet de faire quelques randonnées notamment dans la Sierra de Córdoba. La province de Córdoba nous est d’ailleurs assez inconnue, nous en profitons pour découvrir quelques-uns de ses trésors.

A gauche, la Mezquita et le pont romain de Córdoba, à droite le château d’Almodovar el Rio

Mars

Mars aura été le mois le plus pluvieux de cet hiver 2023-2024. Nous aurions préféré que la pluie arrive plus tôt mais tout ce qu’il est tombé aura suffi à remplir les réserves et à éviter les restrictions d’eau pour l’été qui avaient déjà été prévues. Nous découvrons les festivités de la Semana Santa qui est une des raisons de vivre des Sévillans et un truc à voir au moins une fois dans sa vie. Nous ne sommes pas du tout religieux mais nous avons été scotchés par toutes ces processions, de toute la préparation qu’il y a derrière, et de la ferveur de toute la ville pour cet évènement. Malheureusement, tous les cortèges n’ont pas pu avoir lieu à cause de la pluie, mais ce que nous avons pu voir était déjà impressionnant!

Avril

Le soleil revient et avec lui un magnifique printemps comme on en connaît peu. Fab, qui est à l’arrêt complet depuis trois mois, reprend peu à peu du poil de la bête et décide de donner sa démission puis d’opérer un changement professionnel. Même si le chemin de la guérison complète est encore long, cette décision lui booste le moral et lui permet de faire un grand pas en avant. C’est également le mois de la Feria à Séville, l’autre raison de vivre des habitants. Si nous jouons le jeu de nous habiller pour l’occasion, nous trouvons le concept un peu surfait avec les casitas privées réservée uniquement à l’élite sévillane. Etonnamment, nous avons préféré la Semana Santa.

Nous profitons de la météo clémente pour partir quelques jours à la découverte de l’arrière-pays de notre belle Andalousie notamment à Guadix et à Jaén, deux lieux qui nous ont enchantés! Nous partons également, sur un coup de tête, rejoindre la sœur de Van et son copain à Ibiza pour un week-end de dernière minute! Nous les remercions d’ailleurs chaleureusement pour les bons moments passés ensemble et pour ce nouvel endroit découvert!

A gauche : vue sur la cathédrale de Jaén, à droite : Guadix et ses cuevas

Mai

Fab reprend peu à peu une vie professionnelle mais reste très suivi médicalement. Nous profitons juste du printemps andalou qui est particulièrement exceptionnel cette année. Nous passons nos premiers moments de l’année à la plage, dans notre bien aimée Cádiz où nous passons également du bon temps avec les cousins madrilènes de Fab. Nous les remercions également pour tous ces bons moments et nous sommes assez fiers de leur avoir fait découvrir Cádiz qu’ils ne connaissaient pas!

Juin

Juin c’est le mois de nos anniversaires respectifs et nous y prévoyons toujours un petit trip. Cette année, nous partons à la découverte de la dernière province encore méconnue de notre belle Andalousie : Almería. Si la ville en elle-même nous laisse un peu de marbre malgré sa superbe alcazaba, le Cabo de Gata nous enchante avec ses plages sauvages, ses caps et ses rochers qui se jettent dans la mer Méditerranée. Les chaleurs de l’été n’étant pas encore arrivées, nous profitons de cette fin de printemps entre sortie entre amis, sorties culturelles et moments plus calmes. Nous commençons enfin à voir le bout du tunnel post burn-out.

A gauche : l’alcazaba d’Almería, à droite : le Cabo de Gata

Juillet

Juillet étant un de nos plus gros mois professionnels, nous restons pas mal devant notre ordi. Les grosses chaleurs d’été étant arrivées, nous profitons des longues heures de siestes pour travailler et sortons plutôt le soir quand les températures sont plus supportables. Nous passons également quelques jours dans le futur ancien fief familial à Sagunto avec les parents de Fab. Nous profitons pour y récupérer les quelques affaires qui nous restent mais aussi de partager des apéros et de manger un excellent « arroz meloso » local. Merci à Raymond et Angela pour ces bons moments passés ensemble!

Août

C’est le mois le plus calme de l’année. Professionnellement c’est tranquille, les Sévillans sont en vacances, les touristes fuient la chaleur, tout est à l’arrêt et la ville est presque vide. Nous adorons cette ambiance. Quand nous réussissons à choper des places dans le train, nous nous échappons quand même de cette torpeur pour aller profiter des plages gaditanes de l’océan Atlantique! Cette trêve nous permet de préparer le voyage que nous voulons faire pour cette fin d’année!

Nous profitons du mois d’août et du calme touristique pour enfin aller visiter notre cathédrale dont l’accès nous est gratuit! Franchement, si vous passez par Séville, allez y faire un tour. C’est vraiment énorme et la vue depuis la Giralda (l’ancien minaret de la mosquée reconverti en clocher) est juste incroyable!

A gauche : l’intérieur de la cathédrale, à droite : vue depuis la Giralda

Septembre

Ça y est les vacances sont finies et les affaires reprennent! Nous pouvons enfin sortir de notre retraite estivale et sévillane, même si elle nous a fait du bien. Avant le grand départ un mois plus tard, nous profitons de prendre quelques jours pour découvrir un coin d’Espagne que nous ne connaissons pas du tout! Nous partons bien au nord visiter les villes de Salamanca et de Zamora où nous tombons en pleine fête du fromage. Bien que l’ambiance soit complètement différente qu’au sud, nous sommes enchantés de cette nouvelle découverte. Ça nous booste pour repartir à l’aventure!

En parallèle, les préparatifs de voyage avancent bien et nous enchainons les « soupers d’adieu ». Nous avons un petit pincement au cœur de quitter notre routine, notre zone de confort, notre super appart et nos amis sévillans même si nous savons que nous allons revenir cinq mois plus tard.

A gauche : la cathédrale de Salamanca, à droite : Zamora

Octobre

Voilà, l’heure du départ est arrivée! Nos émotions sont contradictoires : nous sommes super heureux de repartir à l’aventure mais sommes un peu tristes de quitter, même pour un court laps de temps, tout ce que nous avons construit à Séville. Nous atterrissons à Panamá pour des raisons pratiques que nous expliquons ici, puis nous partons à la découverte d’un tout nouveau pays : la Colombie qui, malgré de nombreuses pluies, nous enchante dès les premiers instants!

A droite : Panama City où nous avons atterri, à gauche : Cali, notre toute première étape colombienne

Novembre

La pluie ne semble pas vouloir nous lâcher et même s’il est normal d’avoir des précipitations en cette saison, il pleut beaucoup trop selon la population locale. Qu’importe! Nous continuons quand même notre aventure colombienne qui nous émerveille à chaque étape! La nature est trop belle, la faune est de ouf les petits villages colorés sont trop mignons et les gens sont adorables. Même Medellín, la grande ville, nous plaît beaucoup. Nous sommes super contents d’avoir choisi ce pays pour cette nouvelle aventure!

A gauche : Medellín, à droite : les façades colorées de Guatapé

Décembre

Le soleil et la saison sèche font enfin leur retour. Nous essayons de prolonger notre visa colombien sur le site officiel, pour l’instant sans succès. Pour une raison qui nous échappe, le scan de notre passeport ne passe pas! Pour assurer le coup, nous décidons de déjà nous rendre sur la côte Caraïbes. De toute façon, la mer commence déjà à nous manquer. (#irrécupérables) Madame gastro ou turista s’est invitée pour Noël donc notre repas de fête était frugal mais nous avons quand même passé un bon moment avec des voyageurs du monde entier. Quant au Nouvel An, nous l’avons passé au milieu de la forêt dans le parc national Tayrona. Pas de feux d’artifices cette année mais un bon gros orage avec de magnifiques éclairs, ce qui revient presque au même finalement.

A gauche : Cartagena de Indias, à droite, la mer des Caraïbes à Taganta

Alors comment va Fabien?

Presque une année après, il est toujours convalescent mais, dans l’ensemble, il va bien! Il est toujours suivi médicalement, moins qu’au début bien sûr, et le sera en tout cas jusqu’à la fin du printemps mais ça va dans le bon sens. Ça prendra encore du temps mais nous sommes disposés à nous armer de patience pour une guérison optimale. Les médecins ont été au top et nous avons pu compter sur le soutien de nos familles respectives et de nos amis sévillans, ce qui nous a beaucoup aidé. Un GRAND MERCI à eux!

Cet épisode nous aura donné une énorme baffe et nous aura fait bien nous remettre en question. Remise en question qui est toujours en cours d’ailleurs. Nous n’avons pas encore assez de recul sur tout ça mais nous sommes persuadés, qu’à terme, nous en tirerons quelque-chose de bon de cette mauvaise expérience. Une chose est sûre et certaine : la santé mentale est très importante. Prenez soin de la vôtre!

Spoiler Alert!

Si vous avez eu le courage de tout lire jusqu’ici, bravo! Vous avez mérité notre spoiler alert! Bon, elle ne va pas être très croustillante malheureusement.

Nous avons décidé de ne plus nous prendre la tête avec l’immigration colombienne pour la prolongation de notre visa. Nous allons quitter le pays après les 90 jours permis. Nous aurions déjà bien profité du pays et ça nous en laissera un peu pour une prochaine visite dans quelques années. Nous aurions adoré prendre le catamaran qui va à Portobelo via les îles San Blas pour rentrer au Panama. Nous étions même disposés à faire une grosse entorse au budget pour ça mais, avec notre décision de sortir plus tôt du pays, nous nous y sommes pris trop tard et tout est déjà complet, le nombre de places étant limité.

Nous allons donc devoir y aller en avion, malheureusement. Nous verrons si nous aurons quand même la possibilité d’aller sur les San Blas depuis Panama. Nous allons passer nos derniers moments colombiens sur la côte des Caraïbes à profiter du soleil, de la nature et de la playa. Notre retour à Séville est déjà prévu et était prévu depuis le début d’ailleurs. Ce sera le 6 mars.

Pour la suite, rien n’est encore sûr ou décidé. Nous avons plein de choses qui nous attendent en Espagne dont une bonne partie de nos affaires qui dort sagement dans un box. Séville restera notre fief surtout pour des raisons sentimentales mais nous ne savons pas trop comment nous allons gérer notre réinstallation. Nous ne voulons pas tomber dans les mêmes travers que la dernière fois et refaire les mêmes erreurs. Ce sera surtout l’état de santé de Fab qui décidera. En plus, pour l’instant, nous ne ressentons pas le même besoin de nous poser que quand nous sommes rentrés d’Amérique Centrale. Affaire à suivre donc.

Conclusion

2024 ne sera pas notre meilleure année mais nous avons quand même réussi, malgré les circonstances, à tirer notre épingle du jeu. En tout cas, elle se terminera bien mieux qu’elle a commencé! Et rien que ça, ça nous met du baume au cœur et nous donne confiance pour l’avenir. Nous espérons avoir appris de nos erreurs et pouvoir aller de l’avant grâce aux épreuves et à l’expérience acquise. Du coup, notre résolution pour 2025 sera de prendre soin de nous! Nous ne savons juste pas encore comment ça se concrétisera.

Nous espérons que cette rétrospective vous ait plu et qu’elle n’ait pas été trop barbante. Nous réitérons tous nos vœux pour cette nouvelle année en espérant que le monde tourne un peu plus rond.

Prenez soin de vous!

Santa Cruz de Mompox, la belle endormie au bord du Rio Magdalena

Après nos petits déboires de logements à Medellín, nous avons dû nous lever aux aurores à Santa Fe de Antioquia pour être sûrs de ne pas louper notre bus qui partait depuis le Terminal Norte. Heureusement, notre timing était bon et nous avons pu continuer notre route sans encombres.

Une bonne journée de bus plus tard, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans la petite ville d’Aguachica où il n’y a rien à voir à part des décorations de Noël trop chargées digne de Las Vegas. Nous sommes tombés sur une fête de nous savons pas trop quoi où la ville a été bruyante et animée toute la nuit! Les festivités ont quand même dû s’arrêter à six heures du matin pour laisser les gens aller à la messe. C’est donc pas très frais que nous entamons notre deuxième journée de voyage dans un minibus au confort très relatif. A la mi-journée, nous arrivons à la localité de El Banco où nous avons loupé notre correspondance et où le prochain bus part trois heures plus tard. Le coin est un peu chelou et nous ne sommes pas très enchantés de devoir y poireauter des heures. Heureusement, nous trouvons un service de taxi qui accepte de nous emmener tout de suite à destination, 70 kilomètres plus loin, pour 30’000 pesos (6,50€ ou 6 CHF) par personne.

Le trajet a été un peu long et épique sous une chaleur écrasante mais nous avons fait une belle avancée de près de sept cents kilomètres dans notre périple. Nous sommes fin prêts pour découvrir une toute nouvelle région.

Santa Cruz de Mompox

Nous arrivons enfin dans la petite ville de Santa Cruz de Mompox! Elle se situe sur une île du Rio Magdalena au milieu d’une savane tropicale. Autant le dire, au milieu de nulle part! La ville digne de ce nom la plus proche est Cartagena de Indias à près de six heures de route de là! Si les Espagnols fondèrent une ville à cet endroit, c’est qu’il y avait de l’or, évidemment! Aujourd’hui encore, on travaille ce métal précieux pour en faire de magnifiques bijoux en filigranes. Mais ces objets ne sont pas à la portée de toutes les bourses, malheureusement.

NB : Pour en savoir un peu plus sur l’histoire de l’or à Mompox et dans le Bolivar en général, il y a le musée e l’or dans le centre historique de Cartagena. Il n’est pas très grand mais il est gratuit, assez intéressant et surtout, il y fait frais!

Casco historico

Santa Cruz de Mompox a été fondée en 1540 par Juan de Santa Cruz qui donna son nom à la ville. Le nom Mompox vient du cacique (un chef amérindien local) Mompoj. Ça s’écrit aussi Mompós mais dans tous les cas, ça se prononce Mompoo, à l’andalouse! D’ailleurs l’accent local est assez similaire à celui de notre belle région notamment dans la tendance à aspirer les « s ».

La ville fut très prospère durant l’époque coloniale, grâce à l’or, évidemment, mais aussi au limon déposé par le Rio Magdalena qui permit de fabriquer des ustensiles, des outils, de la vaisselle, de la poterie, etc… Mompox était également un grand centre de l’Inquisition, cette pratique de cathos intégristes qui condamnaient ceux « qui ne pensaient pas comme il faut » en les accusant de chiromancie, de blasphème, de sorcellerie ou encore d’hérésie.

Le 6 août 1810 eut lieu une première insurrection pour l’indépendance mais elle fut vite réprimée par les colons. Mais trois ans plus tard, Simón Bolivar himself, le grand seigneur de l’indépendance colombienne vint prêter main forte à la population locale avec succès.

Aujourd’hui, Mompox conserve un centre historique fabuleux classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ses ateliers d’orfèvrerie et une véritable douceur de vivre.

Plaza de la Concepción

C’est la place principale de Santa Cruz de Mompox et le premier endroit à avoir l’aspect d’une ville en 1541 juste après la fondation de la cité. Elle est bordée par la cathédrale de l’Immaculée Conception, par l’ancien marché et par de magnifiques maisons à arcades. Le jaune et le blanc des façades nous rappellent notre belle Andalousie. Il y a plein de terrasses sympas mais mieux vaut y aller une fois la nuit tombée car le climat est très chaud et le soleil cogne très fort.

Le Malécon

Les plus belles maisons de Mompox se trouvent sur le Malécon. La restauration des façades est irréprochable, il y a des cafés sympas et des terrasses avec vue sur le fleuve. Le meilleur moment pour y flâner est vers dix-sept heures quand le soleil commence à descendre. La température devient agréable et il y a une superbe lumière du soir. La promenade a été aménagée pour les piétons. Mais en Colombie, un scooter est apparemment considéré comme un piéton.

Rio Magdalena

Si on vous parle de Malécon, c’est qu’il y a un plan d’eau à proximité! Vous l’avez reconnu? C’est le Rio Magdalena! Rassurez-vous, nous aussi nous avons eu du mal à le reconnaître! Il était tellement étroit à San Agustín et ressemblait à un torrent de montagne! Ça grandit trop vite ces petits! Ici, c’est le vrai fleuve tropical, assez profond pour être navigable et qui possède plusieurs bras faisant de la région de superbes paysages de marais avec la faune qui va avec. Un truc qui nous a halluciné, et fait super plaisir aussi, c’est que l’autre rive du rio est complètement sauvage et la faune s’en donne à cœur joie! Elle prend même la peine d’effectuer la traversée pour venir nous dire bonjour! Ce qui nous permet d’observer des spécimens absolument incroyables!

Iglesia Santa Bárbara

En continuant notre balade sur le malécon, nous tombons sur la place de Santa Bárbara. Impossible de la louper avec son église du même nom flanquée d’une magnifique tour baroque digne d’une façade viennoise. Elle date de 1613 et rend hommage à la légende de Santa Bárbara, une jeune turque convertie au christianisme par amour et qui se fit décapiter pour ça. Le château d’Alicante a été construit selon la même légende.

Fun fact : sur la place, nous avons trouvé une capsule temporelle, une boîte avec des objets contemporains destinés au futur. Elle a été scellée en 2014 et doit être ouverte le 6 août 2110 date du tricentenaire de la déclaration d’indépendance. Nous étions parfaitement au courant de ce concept mais c’est la première fois que nous en voyons une en vrai!

Cementero de Mompox

Non, nous ne nous sommes pas mis au tourisme funéraire mais on nous a dit de passer au cimetière. Il se trouve un peu en retrait du centre historique mais fait encore partie du patrimoine historique inscrit à l’UNESCO. Il est d’une blancheur immaculée à en faire mal aux yeux! Ce qui est frappant, c’est que les inégalités sociales sont présentes jusque dans la mort. On voit tout de suite ceux qui ont les moyens de se payer des tombes ostentatoires ou pas!

Mompox est une superbe ville mais un peu difficile d’accès. Il faut vraiment vouloir y aller, on n’atterrit pas là par hasard. Et c’est tant mieux! Ça trie un peu les touristes. Du coup, ça reste super calme! Il faut juste faire super attention à la chaleur. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Rio Magdalena n’apporte aucun air et le climat tropical peut être bien étouffant.

Nous sommes trop contents d’avoir payé de notre personne en transports pour venir jusqu’ici car Santa Cruz de Mompox sera encore un coup de cœur de notre voyage colombien!