Notre dernier mois à Tenerife n’aura pas été riche en découvertes mais c’était voulu. Comme nous avons un été bien rempli qui nous attend, nous avons profité de rester sur notre ordi à travailler plus afin de pouvoir lever un peu le pied dès la fin juin. La météo très changeante ne nous a pas vraiment fait regretter notre choix. En plus, la vie dans notre colocation à Puerto de la Cruz était vraiment sympa et nous avons vraiment partagé de supers moments avec nos compagnons de logement. Ils vont d’ailleurs beaucoup nous manquer.
Après plus de sept mois passés à Tenerife, nous avions envie de « rentrer » sur la péninsule afin de profiter d’un été méditerranéen avant de rêver à d’autres horizons un peu plus lointains. Mais le Covid s’en est emmêlé et a failli faire capoter nos projets. Quelques jours avant notre départ, nous avons appris que nous étions cas contact Covid! Il fallait vraiment que ça tombe à ce moment là! Mais bon, vous nous connaissez, nous ne nous sommes pas laissé abattre et, depuis notre auto-isolement, nous avions déjà prévu des plans B, voire C au cas où nous aurions dû repousser notre voyage. Heureusement, notre test s’est avéré négatif et nous pourrons prendre notre vol comme prévu!

Mais assez parlé de nos petites péripéties, nous allons passer aux choses sérieuses, c’est à dire le bilan de notre long séjour à Tenerife.
En chiffres
- Durée du séjour : 220 jours, soit un peu plus de sept mois. Nous ne sommes jamais restés aussi longtemps au même endroit depuis notre départ de Suisse en novembre 2017! Mais nous avons quand même logés à trois endroits différents.
- Budget : 5581€ (6120,70CHF) soit une moyenne journalière de 25,35€ (27,80CHF). Dans ce budget, nous avons compté les billets d’avion de et pour Valence ainsi que les tests PCR. Si nous ne comptons que les dépenses courantes sur place, (donc sans test et sans avion) nous arrivons à un budget de 5196€ (5698,50CHF) soit une moyenne journalière de 23,60€ (25,90CHF). Honnêtement, jamais nous n’aurions pensé avoir des chiffres aussi bas. Nous avons même craint que passer un hiver aux Canaries soit un gouffre financier. Le secret est de vivre comme les locaux, en colocation, de manger local et de se fournir au marché. Nous nous sommes quand même octroyé des excursions et des sorties au resto.
- Lieux de villégiature : Las Chafiras, au sud-ouest de Tenerife, au-dessus de la station balnéaire de Los Cristianos, San Isidro au sud-est de l’île en dessus du Medano et enfin Puerto de la Cruz sur la côte nord-ouest.
- Température la plus basse : 16 degrés en janvier à San Isidro pendant la tempête Filomena. Avec le vent et la pluie, ça nous paraissait extrêmement froid!
- Température la plus haute : 35 degrés pendant les divers épisodes de Calima mais l’air extrêmement sec et les particules de sables ne rendent pas ce climat très agréable.
- Altitude la plus basse : le niveau de la mer partout sur la côte sauf aux endroits où l’océan est surplombé par des falaises de plusieurs dizaines de mètres.
- Altitude la plus haute : 2300 mètres au pied du Teide . Eh non, nous n’avons pas été au sommet, sinon ça aurait été 3715 mètres.
- Nombre de fois où la météo change par heure : au moins 5 fois, et ça c’est quand le temps est stable!

Tenerife, en temps de Covid, c’était comment?
Nous avons eu de la chance car nous avons pu jouir d’une certaine liberté, bien plus que sur le continent européen. Nous avons juste dû renoncer à découvrir une autre île de l’archipel canarien car nous étions en « confinement périmétral », c’est à dire, que nous ne pouvions pas quitter Tenerife pour une autre île sans motif impérieux (et sans test PCR, of course!). Sinon, à part un couvre-feu à 22 heures, les intérieurs des restaurants fermés et des rassemblements limités à 4 personnes, la vie se déroulait presque normalement. Nous avons même pu profiter des terrasses!

Nous allons maintenant passer à nos coups de gueule, respectivement nos coups de cœur car rester 7 mois au même endroit ne laisse jamais indifférent.
Coups de gueule
Les usines à touristes du sud : Nous savions que ça existait donc ce n’était pas vraiment une surprise, nous sommes juste sidérés par l’ampleur du truc. La côte sud-ouest est complètement défigurée par des hôtels et des barres d’immeubles. C’est vraiment dommage car l’environnement est magnifique. En temps de Covid, c’était plutôt calme à cause du manque de tourisme mais nous n’osons pas imaginer la cohue en saison touristique normale. Si nous pouvons souhaiter quelque-chose aux Canaries c’est de trouver un plan B pour qu’elles puissent se sortir de leur dépendance au tourisme de masse.
Une île très urbanisée et densément peuplée : Tenerife, en superficie, représente environ la moitié de la Corse mais elle est peuplée de presque un million d’habitants! (contre 335’000 sur l’île de Beauté). Il faut bien que tous ces gens vivent quelque part. Donc bonjour les grandes villes, les banlieues moches (particulièrement sur les hauteurs de Santa Cruz), les grandes zones commerciales, le trafic infernal, etc… Nous sommes loin du coin idyllique et naturel que les différents offices de tourisme essaient de nous vendre. Pour nous, ce point est la grosse mauvaise surprise de Tenerife.
Le climat : Nous avions déjà fait notre coming out climatique ici, mais nous persistons et nous signons : nous ne sommes vraiment pas fan du climat de Tenerife! Certes, l’hiver est bien plus doux et agréable qu’en Europe centrale mais non, le soleil n’est pas toujours au rendez-vous et non, il ne fait pas toujours chaud! Le temps change au moins 30 fois par jour en passant du chaud au froid et inversement toutes les 10 minutes. Au nord, nous avons réussi l’exploit de transpirer sous un climat humide tout en étant glacé par le vent froid du nord! Quant au sud, il est constamment balayé par de forts vents et ça devient pénible à la longue. Et quand enfin il daigne faire des températures estivales dignes de ce nom, c’est à cause de la Calima qui met nos bronches à rude épreuve. Bref, l’hiver prochain nous essaierons par tous les moyens de nous retrouver sous les Tropiques!
La gastronomie : la bouffe locale est assez cheloue, comme le Gofio qui nous donne l’impression d’avoir du ciment dans la bouche. Seul le mojo verde, une sauce à base d’ail et de coriandre, tire son épingle du jeu. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir des bons produits. Il y a presque tout qui pousse sur la terre fertile des volcans.
Coups de coeur
Les paysages : Ils sont juste à couper le souffle! Dame nature a vraiment gâté Tenerife en lui donnant une variété de paysages incroyables sur un si petit territoire! Il y a des volcans, des plages, des forêts humides, des cactus, des montagnes pelées par l’érosion et l’aridité, des piscines naturelles, l’océan, des calderas, etc… De quoi en prendre plein les yeux tous les jours!
Les volcans : Ils nous fascinent! Surtout le Teide! Quand on pense que sur une toute petite île culmine un volcan à plus de 3700 mètres, c’est assez fou, non?
Les gens : Ils ne sont pas aussi expressifs que les Espagnols de la péninsule mais dans l’ensemble ils sont chaleureux, accueillants et ouverts. Ils ne présentent pas d’hostilité envers les « péninsulaires », en tout cas pas envers les Valenciens!
Les avocats : Nous parlons ici des fruits pas des personnes en toge qui connaissent les textes de loi par cœur et qui le crient dans un tribunal même si nous n’avons absolument rien contre ces derniers. En règle générale, manger des avocats ce n’est pas très cool car c’est souvent importé de loin et cultivé dans des conditions pas très éco-friendly. Mais ils poussent aux Canaries, nous pouvons donc en manger de production locale! Ce n’est pas très bon marché (rarement en dessous de 5€ le kilo) mais c’est un luxe qui vaut la peine!
Les eaux cristallines de l’Atlantique : Nous nous y sommes rarement baignés car le courant est souvent fort et l’eau est froide mais nous avons été fasciné par la clarté de l’eau quel que soit l’endroit de l’île où nous nous trouvions.
Le réseau de guagua : Oui, c’est vrai, les guaguas nous ont refilé la gerbe pratiquement à chaque fois sur les routes de montagnes mais nous avons quand même été bien contents de les avoirs. C’est pratique, fiable, facile à utiliser et relativement bon marché.
L’Anaga : Incontestablement notre endroit préféré à Tenerife!
Bizzarreries « tinerfeñas »
C’est mal plat : Nous venons d’un canton alpin, donc les montagnes et les pentes, nous sommes habitués. Mais, même dans nos Alpes, il y a des plaines et des hauts-plateaux! A Tenerife, nada! Juste La Laguna est construite sur un petit plateau sinon tout est en pente, absolument tout! La moindre petite sortie pour aller, par exemple, faire des courses se transforme en bonne grimpette.
Les routes : Là aussi, les routes de montagnes ça nous connaît! Mais dans les Alpes, elles sont construites en pente douce avec des virages. Certaines routes à Tenerife sont construites toutes droites de haut en bas! Certes, ils n’ont pas de problème de gel et d’enneigement mais ça reste quand même scabreux! Et il y a même des gens qui y parquent leur voiture sur les côtés, ils doivent sacrément avoir confiance dans leur frein à main!

Tenerife ne sera pas notre coup de cœur absolu mais nous avons quand même apprécié d’y passer 7 mois même si au niveau culturel, nous préférons la côte méditerranéenne.
Spoiler Alert!!
Comme vous le savez déjà, nous allons retourner dans notre fief valencien pour au moins une partie de l’été. Là-bas, pas mal de paperasse administrative nous y attend. Nous avons quelques rencontres prévues notamment avec nos familles respectives et d’autres qui sont encore en cours de concrétisation. Nous avons également quelques projets (perso et pro) qui se mettent en place mais nous n’avons rien de confirmé pour le moment. Tout ce que nous savons, c’est que nous allons avoir un été bien rempli! Et si tout va bien, en octobre, nous repartirons vers de nouvelles aventures un peu plus exotiques. Nous y travaillons d’arrache-pied!